Chapitre Final

- Aïe ! Quelle conne ! M'insultai-je dès mon réveil.

Cette fois, je me lève de mon lit, en faisant attention de ne pas m'appuyer sur mon bras abîmé, comme je viens de le faire. Debout, mon regard se pose sur mes valises à moitié faites et je songe qu'il va falloir les terminer. L'été touche à sa fin et je rentre chez moi à la fin de la semaine. Les jumeaux sont déjà rentrés depuis une semaine, ma mère ayant finit la croisière dimanche dernier, est venue passer quelques jours avant de renter. Moi j'ai demandé à rester jusqu'à la fin de l'été voulant rester avec mon cousin le plus de temps possible. Enfin, c'est surtout pour Matteo et la bande, mais ça je ne pouvais pas en parler à ma mère. Mère qui, tout heureuse m'annoncé que notre dette à la banque avait été miraculeusement remboursée, par un virement « anonyme ». J'ai joué les cartes l'ignorance, la joie et la surprise de ce geste si généreux.

Quelqu'un frappe à ma porte et mon cousin entre quelques secondes après dans la pièce. Tout comme mon regard, le sien se pose sur mes valises et une mine triste prend possession de son visage.

- Fais chier ! Jure-t-il en venant s'asseoir sur mon lit.

- Oui, je suis assez d'accord avec toi. Dis-je en le rejoignant posant ma tête sur son épaule.

- Le bon point, c'est que tu vas rentrer et quitter tous ça. Ce qui n'est pas plus mal, après l'autre jour je suis bien content que tout soit terminé pour toi

- Pas moi. Lâchai-je comme une bombe.

- Comment ça ? Me demande mon cousin.

- Je me suis habituée à cette vie, je ne me suis jamais sentie aussi vivante et libre.

- Mais c'est dangereux ! S'énerva-t-il.

- C'est bon ! Redescend d'un cran, on dirait que tu en reviens au jour où j'ai demandé à entrer dans la bande.

- Ce jour là, j'aurai dû insister pour que tu n'y entre pas.

- Mais pourquoi ? Je suis assez grande pour prendre mes décisions. Non ? Dis-je agacée, mais pas énervée.

- Ça ne sert à rien qu'on en reparle, de toute façon tu es entrée dans la bande. Sauf, qu'aujourd'hui je regrette de ne pas avoir plus insisté. Regarde-toi, regarde ton bras.

- C'est rien ! Quelques éraflures et une brûlure, pas de quoi en faire tout un pat-à-caisse.

- Comme tu veux. Cède-t-il. Tu as parlé à Matteo ? Change-t-il de sujet.

- Non toujours pas. Dis-je tristement. Depuis l'accident, il ne m'adresse pas la parole, ignore mes messages et appels. Sérieux ça me tue ! Râlai-je en me levant du lit.

- Il a eu peur et ...

- Et alors ? Le coupai-je. Moi aussi j'ai eu peur, c'est moi qui me suit retrouvée dans cette pièce en flammes, pas lui. J'aurai aimé être soutenue par mon copain, mais monsieur est trop occupé à fricoté avec Maria.

- Arrête, tu sais que c'est faux. Continua-t-il calmement. Il a vraiment eu peur. Te sachant dans les flammes, c'est comme s'il revivait la scène une deuxième fois.

J'admire mon cousin pour son sang froid. Alors que moi, je suis hors de moi, lui garde son calme. Ce qui m'aide d'ailleurs à reprendre mes esprits.

- La mort de Peter ?

Peter, la raison des flammes sur les tatouages.

- C'est ça. On en a tous souffert, mais lui encore plus. Étant le chef, il s'est rendu responsable de sa mort. On a mit beaucoup de temps à lui enlever cette idée de la tête, mais là, toi dans les flammes et Maria gravement blessée, ça été trop d'un coup. Bon ...

- Tu vas où ? Le coupai-je le voyant se lever pour quitter ma chambre. Tu y vas pas vrais ?

- Oui.

- Laisse-moi, venir. L'implorai-je.

- Non, j'ai promis à Matteo. Et tu as besoin de te reposer.

- Mais je vais bien ! Thom.

- Clea, nan. S'il te plait.

- Ok. Terminai-je rageuse, en m'asseyant sur mon lit.

- Désolé. Dit-il en m'embrassant le sommet du crâne avant de quitter ma chambre.

***

J'ai passé les jours suivant seule, enfin en compagnie des romans de ma cousine. Ne voulant pas rester enfermée dans ma chambre pour la fin des vacances je suis allée lire dans le parc de la ville. J'ai partagé mes journées entre le parc et son banc, où je lisais toutes les journées, le petit snack du coin, où je passai les repas du midi et mon téléphone, attendant désespérément un signe de Matteo. Mais rien, et je suis là aujourd'hui, dans le salon à dire au revoir à Marc, Anna et Erika pendant que mon cousin mets mes valises dans le coffre de sa voiture. Je m'efforce de sourire, puis je rejoins Thom dans la voiture.

- Thom s'il te plait, j'en ai besoin. Dis-je sur le trajet, bien trop silencieux. Mon train n'est que dans deux heures. J'ai besoin de savoir pourquoi il veut que je parte, pourquoi il ne veut pas me parler.

- Bon très bien. Cède-t-il. Mais seulement parce que tu n'as pas cherché à venir dans la semaine.

- Merci. Dis-je dans un souffle de soulagement.

- Matt va me tuer.

***

Lorsque nous arrivâmes devant la maison, une vague de panique me pris. Que lui dire ? Comment réagira-t-il à ma présence ? Je n'ai pas le temps de me poser plus de question, que nous sommes déjà dans le salon de la maison.

- Qu'est-ce qu'elle fait ici ? Demande froidement Matteo, sans m'adresser un seul regard.

Son ton me fit comme l'effet du coup de couteau. J'avais l'impression de revoir le Matteo avant que je n'entre dans chez les Monte : froid, distant et cassant.

- Matt, elle ...

- Alors c'est vrai ? Coupai-je mon cousin. Tu veux vraiment que je parte ? Demandai-je la voix tremblante.

Enfin ! Enfin, Matteo se tourna vers moi, ses beaux yeux bleus perdu dans les miens. Une semaine, que j'attends qu'il me remarque, qu'il fasse un geste, un signe, montrant qu'il se rappelle de moi.

- Mais oui casse-toi ! Répondit Maria à sa place.

- Pour une fois dans ta vie ferme-la ! Lui hurlai-je dessus.

- Pour qui tu te prends espèce de sale ...

- Elle a raison. La stoppa Matteo. Ferme-la pour une fois !

Incrédule, elle le regarda, choquée par ses propos et se renfrogna comme une gamine boudeuse. Elle fit volte-face et quitta la maison, encore boiteuse, non sans me donner un coup dans l'épaule. Ce qui me fit grimacer, ma brûlure au bras étant encore sensible.

Thom m'a raconté qu'après être tombée dans les pommes, il m'a sortit des flammes. A l'extérieur, du monde s'affolait de ne pas nous voir sortir, mais en même temps ils s'inquiétaient pour Maria. Étant proche d'une fenêtre au moment de l'explosion, elle avait été soufflée et était lourdement retombé sur le sol. Moi toujours inconsciente, dans les bras de mon cousin, nous avons prit la route et j'ai ouverts les yeux sur la maison 3 jours plus tard. Heureusement, la police n'a pas réussi à remonter jusqu'à nous et je suis rentrée chez mon oncle et ma tante. Quand Anna à vu l'état de mon visage, tout égratigné, elle a hurlé contre mon cousin. Nous lui avons expliqué qu'une excursion en montagne avait mal tourné, d'où nos blessures respectives.

- Viens. Me dit Matteo en m'entraînant à l'arrière de la maison.

Il ouvrit la porte fenêtre de la cuisine, et une fois tous les deux dans le jardin, il la referma derrière nous. Nous isolant du reste de la bande. Les rayons du soleil de cette fin de mois d'août, étaient très agréable et je les accueillies avec bonheur, sur ma peau toute bronzé de mes heures passés au soleil.

- On ne peut plus vraiment t'appeler blanche neige maintenant.

La voix de Matt, me fit sursauter. Les yeux fermé et tourné vers le soleil, j'avais presque oublié sa présence. Sa remarque me fit sourire. Je lui avais confié cette anecdote, le premier jour où nous nous étions vus, alors qu'il se moquait de mon teint trop blanc. Cet été au soleil, aura au moins été bénéfique sur ma peau bien trop blanchâtre le reste de l'année. Quand j'étais petite on m'appelait blanche neige, j'avais beau crier que blanche neige n'était pas blonde, les gens continuaient quand même de me surnommé comme cette fille à la peau blanche comme de la neige.

Je me tournai vers lui et le découvrit plus beau que jamais. Le soleil se reflétant dans ses yeux et ses cheveux. Lui son tien basané, il l'avait tout au long de l'année : les joies de vivres au soleil ! Il glissa ses lunettes de son crâne à ses yeux, lui donnant un air de mauvais garçon que j'aime tant. Je sais pourquoi je suis tombée amoureuse de lui. Pour son physique, mais aussi pour son caractère. Sa façon de me protéger, d'être jaloux, de diriger la bande, son rire et ses fossettes qui se creusent dans ses moments-là.

- Quoi ? Dit-il me sortant de nouveau de ma transe.

- Je n'ai pas envie de partir. Dis-je de but en blanc en baissant les yeux.

- Clea tu ...Essaya-t-il de poursuivre.

- Toi, repris-je en relevant les yeux vers lui, qu'est-ce que tu veux ? Tu veux que je rentre ? Que je reste ? Un mot et je reste Matteo.

- Je ne peux pas te demander de rester Clea. Cette vie c'est de la merde ! Tu es brillante, drôle, joyeuse, tu as un bel avenir de prévu. Tu dois te marier et avoir des enfants, vivre dans une belle maison. Être heureuse. Mais cette vie, ça ne t'apportera que de la haine, de la tristesse, je ne peux pas te demander de rester et de vivre ça. Ce n'est pas ce que tu veux au fond de toi.

- Mais je me fou de la drogue, de l'argent, du danger, de la peur, de la tristesse, de la haine, de tout. Ce que je veux c'est toi et si pour t'avoir, je dois aussi prendre toute cette merde, alors d'accord, je prends tout. Mais j'ai besoin de savoir, que tu seras là, que je ne vais pas changer ma vie du tout au tout pour rien. J'ai besoin que tu me dises que ce que je ressens est réciproque. L'implorai-je presque au bords des larmes. 

Je le fixe, il reste à une distance raisonnable de moi, n'osant pas me regarder. J'attends de longues minutes, une réponse de sa part, mais rien ne vient.

- Matteo ? Le relançai-je.

- Je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça, je ne peux pas te faire ça. Je suis désolé Clea. Rentre chez toi, reprends ta vie, je ne ressens pas la même chose que toi. Je suis désolé. Finit-il par dire avant de rentrer dans la maison, me laissant seul dans le jardin.

Ses paroles son comme un coup de couteau en plein cœur. Alors c'est ça "avoir le cœur brisé" ? Merde ça fait mal ! Il me faut quelques minutes, pour assimiler ce qu'il vient de dire. Pour calmer ma respiration et mes larmes silencieuses. Me téléphone qui sonne m'annonçant un SMS, me fait sursauter. Machinalement, je regarde. C'est mon cousin, m'expliquant qu'il m'attendant dans la voiture et que nous devons partir, sinon je vais louper mon train. Serait-ce une mauvaise chose ? Ce serait débile tout simplement. Matteo m'a donné une réponse, je n'ai plus rien qui me retient ici. Loupé mon train, ne ferait retarder mon départ, car dans tous les cas je dois partir. Matteo a été clair. Je souffle un bon coup et entre dans la maison. Je m'étonne de ne pas avoir pleuré tant que ça, mais je pense que je suis sous le choque de sa révélation. Dans le salon, toute la bande est là, sauf Maria et Matteo. Chacun me prend dans leurs bras, je suis triste de les laisser, mais je dois reprendre ma vie. Ce n'est pas ce que Matteo m'a demandé ? Après cinq bonnes minutes d'embrassade, ils m'entraînent tous vers la voiture, où Matteo et Thom discutent, ils posent leurs regards sur moi. Thom chuchote quelque chose à l'oreille de Matteo et lui donne une tape amicale sur l'épaule, alors Matteo lui sourit et avance vers nous. Un espoir né en moi à vitesse grand V.

- Prends soin de toi. Me dit simplement Matteo arrivé notre hauteur.

La chute est violente ! Plus que n'importe quelle gamelle au monde.

- Oui, merci. Répondis-je complètement détruite de l'intérieur.

Il m'adressa un sourire et entra dans la maison. Je me retournai, voir si lui allait le faire, mais il n'en fit rien, alors Stef me poussa vers la voiture de mon cousin, avec une moue désolé. A peine montée, mon cousin mit le contact, emportant avec les souvenirs de mon plus bel et plus déroutant été.  

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