Chapitre 9

Hélas, au matin, Ilnov avait disparu. Personne ne put donner le moindre indice. Le fils aîné s'était volatilisé, fuyant ses responsabilités.

Encore une fois, la charge retomba sur Dorgon. Sa rage fit vibrer les murs d'Aldëon. Il n'était pas près de pardonner à son frère une telle traîtrise.

Oryana peina à le calmer. Elle-même fut très impactée par ce drame ; son fiancé devant aussitôt partir pour le sud, elle voyait son mariage repoussé.

— Je suis désolé pour la lâcheté de mon frère, s'excusa Dorgon, à cause de lui, je dois partir.

Le couple s'était installé sur une large balançoire garnie de coussins, dans un coin reculé des jardins. Ici, les échos de la ville ne parvenaient pas jusqu'à eux.

— Quand reviendras-tu ?

— Dans un mois, peut-être deux. Si Ilnov nous fait le plaisir de réapparaître, il pourrait me remplacer et je serai ici plus tôt...

— Fais attention à toi.

— Je ne risque rien, je suis le Soleil d'Aldëon !

Oryana sourit, non moins peinée par le déroulement des évènements. Elle glissa la main dans sa poche et en sortit un médaillon qu'elle tendit à son fiancé :

— C'est une coutume en Sylvestrë de donner ce bijou à notre mari, lorsqu'il part se battre.

Les oreilles de Dorgon se dressèrent d'étonnement : il fit glisser la chaîne d'or entre ses doigts avant d'analyser le bijou ovale à son extrémité. Un fermoir caché retint son attention au touché et Oryana lui indiqua la manière de l'ouvrir. À l'intérieur, un portrait cloisonné apparaissait, représentant la petite princesse de Sylvestrë.

— Merci, ma chérie. Je le garderai sur moi...

Elle rougit de plaisir et déposa un rapide baiser sur sa tempe.

— Tu vas me manquer, mon chéri.

Il se pencha vers elle et l'embrassa langoureusement. Il regrettait amèrement le retard du mariage car l'attente prenait le tournant d'une véritable torture.

Oryana s'était vêtue exceptionnellement à la mode Fëalocen avec une robe de velours plus rigide que ses habituels voilages vaporeux. Cela accentuait sa taille marquée et ses formes généreuses. Elle remarqua bien que ses charmes n'échappaient pas à la convoitise de son fiancé surtout lorsqu'ils étaient aussi proches l'un de l'autre. Subrepticement, elle bascula sur ses genoux et sans lâcher ses lèvres, elle releva ses jupons et ouvrit son décolleté sur ses seins.

Dorgon gémit en tentant de la repousser. Il sentait déjà les cuisses grassouillettes se coller à lui et l'entrejambe délicat se frotter contre son sexe.

— Oryana... haleta-t-il, je crois que tu ne vas pas pouvoir m'arrêter, cette fois-ci.

Elle se détacha de lui pour reprendre sa respiration :

— Je ne compte pas t'interrompre. Mon cœur et mon corps t'appartiennent, et à jamais.

Dorgon la regarda, les yeux débordant de désir et d'amour.

— Alors devant le Créateur, je te jure de t'aimer pour la fin de mes jours.

Il l'embrassa une nouvelle fois et fit glisser le bustier sur les hanches de la femme. Une lingerie blanche, aussi immaculée que sa porteuse, dissimulait à peine les tétons roses. Dorgon n'osa presser cette poitrine bien qu'il en mourut d'envie. Il ne savait pas comment procéder et pour ne rien aider, le sang affluait douloureusement entre ses jambes.

Oryana ne vint pas l'aider davantage. Elle retira sa culotte et se titilla les chairs afin de se faire mouiller et dès qu'elle commença à tremper le pantalon de son compagnon, elle vint pincer ses mamelons sous le regard hébété du pauvre jeune homme.

Finalement, elle était bien plus dégourdie que lui et elle ne manqua pas de s'en amuser. Elle jeta un regard concupiscent sous sa ceinture et vint le caresser pardessus son vêtement.

— Je te permets de me toucher, rit-elle, je te donne ma virginité alors prends la.

Dorgon passa les mains sous sa robe enfonça ses doigts dans les fesses dodues de sa partenaire.

Son cœur accélérait alors qu'il découvrait ainsi le corps de sa femme. La moindre parcelle de chair l'enivrait. Il voulait se fondre en elle, ne faire plus qu'un dans une union parfaite.

Il déposa sa tête entre les deux seins et écouta son cœur battre. Il tambourinait comme jamais, porté par une excitation fiévreuse. Dorgon soupesa les deux lourdes protubérances comme pour en tâter la fermeté. Ils étaient comme deux fruits gonflés par le soleil. Cette fois-ci, il ne se retint pas à pétrir toute cette opulence moelleuse qui se dressait et continuait de grossir entre ses doigts.

— Oryana, je commence à venir...

— Mon chéri, ne t'arrête surtout pas.

Malgré cette exhortation, elle délassa le pantalon et desserra le caleçon trop étroit. Le sexe viril se tendit aussitôt, ne demandant qu'à être délivré entièrement. Oryana se pinça les lèvres : même sous le tissu fin, elle remarqua sans mal que la verge humide était imposante. Cela serait probablement douloureux pour une première fois.

Dorgon l'empêcha de le déshabiller davantage, craignant d'éjaculer aussitôt son membre à l'air. Comme il n'avait pas l'habitude de se masturber, son corps ne parvenait à résister.

Le plaisir le submergeait et il perdait le contrôle.

Sa fiancée prit son visage en coupe avant de lui souffler à l'oreille :

— Je t'aime Dorgon.

Il ne put rester muet face à ses mots prononcés si candidement.

— Je t'aime aussi, Oryana. Je suis le plus heureux des hommes et tu es la plus merveilleuse des femmes.

À cet instant, un étrange incident se produisit comme si l'on venait de craquer une allumette dans l'obscurité. Un lien invisible se tissa pour venir enserrer le cœur des deux amants. Une chaîne surnaturelle les relia et le battement de chaque organe se répercuta dans la tête de l'autre.

Le couple se regarda, interdit. Tous deux n'avaient pas bien compris ce qu'il venait de se passer. Au plus profond de leur être, ils savaient que leurs âmes venaient d'être scellées l'une à l'autre.

Face à un tel phénomène, Oryana prit peur, sentant l'apport valique de son fiancé se déverser en elle.

Elle sauta de la balançoire et après avoir ramassé ses dessous, disparut au détour d'un bosquet comme une biche pourchassée.

La transmission arracha une grimace au jeune elfe. Un mal de tête se répandit aussitôt.

Avec difficulté, il se remit sur pieds. L'odeur de la petite elfe couvrait encore sa chemise dorée et son pantalon noir. La coquine s'était bien délurée et l'avait poussé à bout. Il se maudit en repensant à son inefficacité. En punition de son manque d'initiative, son sexe ne parvenait à se désengorger et une douleur lancinante le prenait à chaque seconde.

Il ne saurait dire si la matinée était désastreuse ou non. Car malgré tout, l'étreinte avec sa fiancée n'en demeurait pas moins passionnée. Ils s'étaient avoué leur amour et ce qui avait suivi...

Il rougit en se remémorant le corps de sa compagne. Elle était vraiment sublime et il entendait le tempo de son cœur adorable en lui.

Quel crime de la part d'Ilnov de le séparer d'elle !




L'heure de départ avait sonné. Dorgon était vêtu de sa belle armure, flambant neuve. Sa longue cape jaune retombait de ses épaules jusqu'au sol.

Après avoir fait ses adieux au siens, il se retrouva au bas de sa monture, face à Oryana.

— Reviens-moi vite, demanda-t-elle avec un regard suppliant.

Elle posa sa main sur la cuirasse, là où se trouvait le cœur et ajouta :

— Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé. Mais s'il t'arrivait malheur, je le sentirais. Nos cœurs sont désormais liés par des liens qui dépassent notre entendement, notre Vala ne fait plus qu'un. Je suis heureuse de garder une partie de toi en moi.

Dorgon déposa un baiser chaste sur ses lèvres roses et lui prit les mains :

— Je reviendrai vite, je te le promets et rien ne m'arrivera. Prends soin de toi en m'attendant. Dès mon retour, je t'apporterai des fleurs, t'épouserai...

Il se colla à elle en sous-entendant avec un sourire goguenard :

— ... ferai de toi ma femme...

Elle rit à ses mots et le laissa continuer sans le lâcher de ses prunelles vertes.

— ... Et ensuite, nous vivrons notre amour parfait jusqu'à la fin de notre Ère.

Oryana sourit de toutes ses dents et le serra contre elle. Il caressa sa magnifique chevelure bouclée et l'embrassa une dernière fois avant de monter en selle.

— Quels adieux déchirants, se moqua Erwon à ses côtés.

— Tu n'es pas obligé de me suivre, mon ami. Tu m'as déjà bien soutenu, ces derniers temps.

— Et je continuerai jusqu'à ce que tu sois de nouveau dans les bras de ta fiancée.

Dorgon bénit la loyauté de l'elfe brun.

Escorté de leurs hommes, les deux elfes disparurent vers des horizons plus sombres.

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