De l'ombre à la lumière
De l'ombre à la lumière, texte communautaire écrit par BeatriceLuminetdupuy, Dragoness_Blue, cara-federsan, HelynePaclet et MysterioShaanmed
Pour démarrer cette courte nouvelle, une photo :
Florellia, la Mère, préservatrice de la nature, gardienne de la parole d'Eternia l'avait convoquée. Le cœur battant, Eva s'approcha.
Avec crainte, respect et amour, elle tendit son museau pour que la Mère puisse tendrement poser sa main dessus.
Le contact calma légèrement son palpitant. Eva remarqua que son souffle chaud tira des frissons à la Mère.
Elle ne savait pas pourquoi la Mère l'avait appelée, mais elle savait que cela allait être un tournant dans sa vie. Les chanceux qui la rencontrent voient leur vie changée à jamais.
"Le temps est venu !" annonça-t-elle. Cette entrée en matière l'étonna, elle resta attentive. " Le temps pour toi d'accomplir le Périple", Eva sursauta, presque effrayée cette fois.
La scène aurait pu prêter à rire : une dragonne qui recevait une quête d'une humaine... C'était sans compter sur la véritable identité de ladite humaine : Florellia, la Mère, préservatrice de la Nature aux pouvoirs presque infinis.
"Tu seras accompagnée de Léo, mon chien loup. Il t'accompagnera pour trouver le calice qui nous sauvera."
Le regard d'Eva s'attarda sur le compagnon évoqué. Des poils noirs et rêches. Des yeux ambrés. Des dents pointues.
Elle pensait qu'elle pouvait réussir seule, qu'une dragonne aussi forte qu'elle n'aurait pas besoin d'un petit être. Mais la Mère a ses raisons et son jugement est toujours juste, surtout que la Mère ressemble bien à une faible humaine...
Eva se souvint aussi que toute faible d'apparence soit-elle, la préservatrice de la Nature était détentrice de grands pouvoirs. Elle gardait donc confiance et souffla sur le chien loup pour signifier son acceptation.
Elle se détourna ensuite pour prendre la route, le noble canin s'élançant élégamment à ses côtés. Dès qu'ils se furent éloignés de la Mère, une pensée, somme toute importante, vint effleurer l'esprit d'Eva :
"Quel est donc ce mal qui ronge la Terre, au point que même la Mère n'y puisse rien ?" Alors qu'elle était perdue dans ses pensées, Léo s'adressa à elle.
"La Mère est inquiète. Le mal se propage de toute part". A quelques mètres d'eux, les feuilles semblaient faner, alors que le printemps commençait tout juste.
"Par delà les monts et les vaux, nous devons trouver le calice d'antan où devra couler le sang du renouveau pour qu'à nouveau tout redevient normal... Ne me regarde pas comme ça dragonne Eva, c'est ce que m'a dit la Mère, je n'en sais pas plus..."
Eva se tut donc, mais elle savait à présent que le périple qui l'attendait serait jonché de périls. Elle était prête , cependant, à les affronter avec courage.
"Comment sommes-nous censés dénicher ce calice ?"
Le chien loup fit quelque chose de normalement impossible pour un animal : il haussa les épaules. Eva se résigna à devoir avancer à tâtons, à moins qu'une idée de génie ne surgisse.
"Je vais prendre de la hauteur", pensa-t-elle. Elle prit son envol sans un mot au loup et observa les alentours.
Le chien loup, déjà petit, semblait désormais minuscule. Un point noir perdu au milieu de la nature, aussi sombre que le mal que la Mère craignait.
Depuis les airs, Eva vit que même si le mal semblait déjà avoir commencé à prendre racine en ses terres, au loin, près de la montagne d'Arkales, une étendue encore plus sombre semblait habiter...
Elle redescendit vers Léo, et lui dit "Monte sur mon dos". Bien que peu rassuré, il obtempéra. Alors Eva reprit son envol.
Le calice était un précieux trésor d'antan recelant la vie. Où qu'il se trouve, il devait être entouré de nature ; c'est pourquoi la dragonne tourna le dos aux ténèbres et mit le cap en direction du soleil couchant.
La nuit allait tomber, il fallait faire vite s'ils voulaient repérer une étendue saine, sans part de ténèbres. Comment feraient-ils dans le noir ? Le temps était compté.
Peut-être était-ce pour cela que Leo l'accompagnait ? Les tissus de ses yeux, permettant de bien voir la nuit, s'annonçaient une aide précieuse. Ils ne pouvaient plus se permettre de perdre du temps.
Léo vit une clairière imbibée d'une espèce de douce lueur que les yeux d'Eva ne semblaient pas pouvoir voir...
Eva se mit à accélérer de plus en plus, en suivant les ordres du loup, la masse des ténèbres semblait savoir qu'ils étaient là pour l'éradiquer.
Mais il restait à bonne distance des ténèbres. Eva se fiait à son odorat, elle repéra l'odeur d'une sylve proche, les effluves de vétiver l'entourait. Léo aussi l'avait repéré, ils commencèrent à descendre.
Ce fut alors qu'une puissante bourrasque la déséquilibra. Elle se mit à vriller, tombant de plus en plus vite, de plus en plus pesamment, de plus en plus chaotiquement, incapable de se contrôler, tout juste consciente des griffes de Léo qui labourait son dos dans une vaine tentative pour rester accrocher à ses écailles.
Eva chuta lourdement sur le sol, tandis que Léo roula plus loin dans la forêt. Étourdie, la dragonne se releva péniblement et étouffa sa surprise.
La clairière dans laquelle ils venaient de s'écraser était illuminée, totalement étrangère au mal qui l'entourait. Le sentiment de toucher au but se faisait sentir.
Au milieu de la clairière, un joyau sans nom brillant de mille lueurs aux infinies couleurs. Et sa forme épousait l'espèce de cratère dans lequel il se trouvait, une forme légèrement incurvée...
Tous deux comprirent qu'ils étaient proches du calice. Eva eut une illumination, en fait le cratère et le joyau était le calice !
Elle tendit son aile émeraude ; l'extrémité effleura le précieux joyau, destin de leur monde. Une vive douleur la parcourut alors, résultat de sa chute, et comble du malheur, percuta avec force maladresse le calice qui...
... manqua de se briser. Léo courut aussi vite qu'il put pour le récupérer dans sa gueule, seulement, l'objet le brûla.
L'odeur de poils brûlés envahit leurs narines, alors que le calice reprit sa route. Il roulait sur le sol et Eva commençait à se décourager. Comment pouvaient-ils faire pour se saisir de ce précieux ?
Ils eurent une idée, une idée étrange, vraiment étrange... Si le "calice d'antan" les blesse eux, alors peut-être que la Terre elle-même, qui le protégeait jusque-là, pourrait servir de gaine de protection ?
Oui, c'était cela l'entourer de terre, le dragon doucement souffla sur le sol, la terre s'envola et recouvrit le joyaux.
Le brun naturel servait certes de protection, cependant il empêchait également la clarté du calice de les éclairer. Les ténèbres, si proches, les cernaient de toutes parts, et de sombres pensées envahirent les deux compagnons ; Plus d'espoir, désespoir, plus d'avenir, assombrir, plus de vie, tout est fini...
La voix de la Mère leur parvint : "Mes enfants, puisez dans l'énergie de votre cœur. Seule votre lumière intérieure vous permettra de redonner vie au calice".
D'abord décontenancée par la voix de la Mère, Eva chercha ce muscle qu'elle ignorait depuis si longtemps. Parviendrait-elle à le laisser se faire entendre, elle qui tenait tant à oublier ?
Alors que les ténèbres les envahirent, Eva pensa. Elle pensa à ce qui est, ce qui n'est plus et ce qui sera. Le désespoir, l'espoir, la Mort et la vie dans un cercle infini, sans vie, pas de mort, sans mort, la vie ne peut exister. Elle possède le calice d'antan et dans un dernier souffle, les cœurs des morts et des vivants allumèrent finalement le calice, libérant un souffle réjuvénateur. Balayant ainsi les ténèbres, libérant toutes les âmes perdues... du moins, jusqu'à la prochaine fois...
THE END
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