Merci à nos écrivains :

galympe  messorem666 culpabilisateur Mayarahnee TragicBird

[En gras la phrase de lancement]

Les rues sont couvertes des couleurs de la GayPride. Ici, je peux célébrer qui je suis.

La foule s'agite autour de moi, les drapeaux colorés sont accrochés le long des bâtiments que tout ceci semble irréel. Au loin, une personne attire mon regard.

Il me voit à son tour et un frisson me parcourt. Cette ambiance survoltée m'électrise.

Parmi la foule reluisent des yeux verts, ce visage que je vois au loin ! Je crois que je suis amoureux !

Ce qu'il ce passe en moi est tel un océan qui se déchaîne. Je n'ose pas l'approcher, et pourtant, il m'est impossible de décrocher mon regard de ses yeux et de ce petit sourire au coin de ses lèvres.

Entraîné par les participants, je suis forcé d'avancer, mais la crainte de perdre de vue ce mystérieux jeune homme me pousse à dévier constamment la tête.

La foule me semble à présent un raz de marée, elle m'entraîne plus loin. Trop loin. Je le perds des yeux une seconde, tant dis que quelqu'un m'interpelle, me ramenant à la réalité.

Le regard surpris, cet homme, du même âge que moi, commence à se rapprocher de moi, même un peu trop à mon goût.

Cet endroit à la population dense et colorée m'émerveille, mais ce n'est pas cette nouvelle personne que je veux rencontrer. Soudain, on m'attrape le bras, je me retourne, c'est lui.

Un sourire fend mes lèvres, l'inconnu me rend celui-ci et sa main se glisse dans la mienne pour ne pas me perdre de nouveau dans la foule.

Mon cœur bat la chamade, il est possible qu'il ressente les tremblements de ma main dans la sienne.

- Reste près de moi, me dit-il soudainement.

Pour une raison que j'ignore, je le laisse prendre les devants et nous guider à travers cette foule colorée, nos mains liées.

Je ne le connais pas, j'ignore jusqu'à son prénom et pourtant, alors que nous défilons main dans la main, la connexion entre nous est plus puissante que jamais.

Mon cœur s'accélère, mes mains deviennent moites. Il m'entraîne un peu à l'écart et je le suis sans opposer de résistance. Je suis partagé entre l'angoisse et l'enthousiasme.

Je le connais à peine et pourtant, sa bouche pulpeuse attire mon regard, mes lèvres souhaitent qu'une chose, toucher les siennes. Le monde autour de moi est comme inexistant, l'impression que nous faisons qu'un et que nul ne peut briser cette bulle qui se forme entre nous.

Entraînés par la musique qui retentit, poussé par l'euphorie, je me sens audacieux et approche mon visage du sien. Il prend le relai et écrase ses lèvres sur les miennes.

Nos langues se rencontrent dans une valse endiablée, tandis que la poudre colorée repeint le monde de notre couleur.

Je ne me suis jamais senti aussi vivant qu'à cet instant, ce moment où pour la première fois, j'embrasse un garçon qui m'est inconnu. Pourquoi la douceur de ses lèvres me semble si familière ? Je suis pris d'un sursaut lorsqu'un canon à poudre aux couleurs de la GayPride éclate à nos côtés et s'étale sur nos peaux.

Pris d'une douce euphorie, je m'ancre à son regard vert, dans lequel brûle un feu qui attise ma joie. Il me sourit, complice, et vient de nouveau chercher mes lèvres.

Je ne peux m'empêcher de sourire sous cet énième baiser. Tout va si vite. Je suis comme dans un rêve coloré. Et dire que je ne connais même pas son nom.

J'ai la sensation de rêver, que tout ce qui se passe n'est pas réel et pourtant, je sens ses doigts qui longent mon torse, procurant un plaisir intense en moi. Mes battements de cœur résonnent à l'intérieur de moi.

- Comment tu t'appelles ? lui demandé-je en chuchotant.

- Cela n'a pas d'importance. Profite du moment.

Sa main dans la mienne, il m'entraîne de nouveau dans la foule et m'embrasse devant tout le monde, au milieu de la joie universelle.

Il me sourit de façon enjôleuse en sortant un stylo de sa poche, puis écrit son numéro sur mon poignet tâché de poudre en disant:

- Ou bien demande-le-moi la prochaine fois.

J'ébauche un sourire ravi. Nous ne sommes plus très loin de l'arrivée, les participants vont bientôt se disperser. Mais pas moyen que ça s'arrête là.

Je prends directement mon téléphone pour taper le numéro dans un nouveau message tandis que l'inconnu s'éloigne peu à peu, me laissant dans un mystère complet. Sans qu'il ne le voit, je le prends en photo à son insu, sa peau et ses cheveux sont recouverts de poudre à canon. Je lui envoie cette photo furtive et y joins ces quelques mots : "Tu es devenu les plus belles couleurs de cette journée."