Chapitre 17

"Je vous y emmènerais, si vous le souhaitez..."

Idriel regarda Gauvain et lui adressa un sourire en guise de remerciement et ajouta alors.

"Merci beaucoup. Quand pensez-vous pouvoir partir?

-Je dois d'abord prévenir le roi Darwin de mon départ. Je pense qu'il n'ignore pas votre présence en ses terres et qu'il attend votre visite.

-Bien nous irons le voir dans ce cas. Elrohir, tu devrais te reposer.

-Ça va Idriel. Je t'assure.

-Le chemin risque d'être long pour atteindre les Terres Glaciales. Nous aurons besoin que tout le monde soit en pleine forme et si ta blessure t'empêche de te défendre cela risque d'être problématique. Tu pourrais même nous gêner. "

Elrohir ne rajouta rien, il savait que le magicien avait raison. Lalwen préparait un remède à base de plante avec l'aide d'Anaëlle pour apaiser la douleur de l'elfe. Idriel regarda la confrérie, puis il s'approcha d'Aramir qui se trouvait à ma droite.

"Je ne pense pas que ce soit la peine de tous venir voir le roi Darwin. Faisons plusieurs groupes. Il faudrait un groupe pour s'occuper des chevaux et au moins une personne avec Elrohir."

Farnir se proposa pour rester avec Elrohir et Lalwen qui aidait toujours Anaëlle. Ainsi, le reste de la confrérie sortit dehors afin de retrouver les chevaux laissés devant la chaumière de Gauvain tandis que ce dernier emmenait Idriel auprès du Roi Darwin. Ainsi, nous prîmes les chevaux et nous les menâmes vers une écurie. Des écuyers vinrent à nous pour nous guider. Ils s'occupèrent des chevaux d'Idriel, de Farnir, de Lalwen et d'Elrohir. Pendant ce temps, je descellais Ephir. On venait de lui apporter de l'eau et du foin. Je flattais son encolure avant de le laisser se reposer. Je rejoignis Aramir.

"Tout va bien?

-Oui, je vérifiais si Vana allait bien. Elle me semble fatiguée.

-Ta jument est encore jeune. Un peu de repos lui fera du bien. Ne t'en fais pas. Elle tiendra le coup."

Aramir m'adressa alors un sourire et je lui répondis par une tape amicale dans le dos. Après cela, je proposais à Angel, Morwen et Aramir de faire un tour dans la capitale. Ils acquiescèrent et nous sortîmes donc afin de découvrir le royaume de Darvath.

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"Comment rejoindrais-je Eradan et la confrérie Idrandil?

-Ne vous en faites pas pour cela princesse Naawel. En temps voulu, une nymphe viendra à nous. C'est votre père qui m'en a averti, une amie à votre frère enfin je crois.

-Cela veut dire que tu m'accompagnes?

-En quelque sorte oui. J'ai juré à votre père de vous protéger...

-Je te remercie mais je sais me défendre toute seule."

Idrandil me fit un croche-pied et si je n'avais pas eu le réflexe de l'attraper par le haut, je serais tombé. Il m'agaçait à agir ainsi.

"Voyez par vous-même, vous n'êtes pas assez vigilante. Je vous ai déjà dit de ne jamais baisser la garde.

-Tu ... Cela ne se fait pas, nous discutions sérieusement, nous n'étions même pas en train de se battre.

-Vous devez être préparé à toute éventualité. Si votre ennemi n'est autre qu'un traître, il commencera par gagner votre confiance pour mieux vous détruire. Ne faites confiance à personne en tant de guerre.

-Mais nous ne sommes pas en guerre Idrandil!

-La guerre se prépare. Ne sentez-vous pas cette aura chargée de tous les maux? Le mal se répand petit à petit sur nos contrées. Je le sens au plus profond de mon être.

-Tu racontes n'importe quoi parfois. Moi je ne sens rien.

-C'est parce que vous ne vous êtes jamais retrouvée sur un champ de bataille. Ce qu'on ressent en temps de guerre est indescriptible. Je peux pressentir quand la tension règne et ce qu'elle signifie."

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-Apparemment nos deux héros sont tous les deux bien occupés. L'histoire est en marche. Courage jeunes gens. Bien des épreuves vous attendent. Mais lorsque vous reviendrez peut être que la magie sera de retour.

J'ouvris ma paume droite et la regardais. Il y avait bien longtemps que plus rien n'en sortait. Plus un seul sort, plus une seule petite étincelle. La seule source de magie était ce livre que j'avais consigné et qui devait apparaître seulement aux jumeaux ascendants d'Annaec Riley. À présent c'était chose faite mais maintenant il fallait que ces deux jeunes gens mènent leur mission à bien.

Mon immortalité m'avait permis de voir chaque changement de cette terre. La magie avait décliné. Le Moyen-Âge âge d'or de cette dernière avait ensuite changé de camp. La magie avait été proscrite. Et la chasse aux sorciers avait commencé. Un vrai carnage. Des millions d'innocents morts pour des raisons futiles. Et les personnes dotées de pouvoirs comme moi devaient être extrêmement vigilantes pour ne pas se faire repérer. Des peuples entiers avaient été décimés. Les élémentalistes avaient été la cible première de l'inquisition et avaient disparu. Les Elfes avaient regagné leur île secrète que personne ne pourrait trouver : l'île d'Elessar. Les nains quant à eux avaient regagné les souterrains et les mines. Mais les magiciens, sorciers et mages n'avaient nul part ou aller alors ils se sont tout simplement confondus aux hommes.

Et c'est ainsi que la magie a commencé à disparaître. Plus personne, ou presque, ne la pratiquait. Puis les hommes ont fait des découvertes qui ont changé leur façon de penser, de voir les choses. Les découvertes en astronomie, en physique, la création des premières voitures, l'électricité. Chaque nouvelle découverte était un pas en avant pour la science mais deux pas en arrière pour le merveilleux. Et à présent, au XXI ème siècle, plus que quelques peuples croient en la magie. La société actuelle l'a rejeté au profit de la science.

Pour un immortel comme moi, la fin de la magie signera la fin de ma vie. Tant que certains cœurs y croiront, je pourrais exister. Mais hélas, la fin est proche. De nos jours, les jeunes générations sont rivées sur leurs écrans et préfèrent rester enfermer dans un monde qu'on leur fabrique plutôt que de lire les exploits de sorciers ou chevaliers. J'ai fait mon temps mais si je meurs demain, j'aurais au moins consacré ma vie à la sauvegarde de la magie. Nerissa, Edward, je compte sur vous...

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Darvath était un royaume calme et agréable, sur ce point il était assez similaire au royaume de Bleidd. Les habitants étaient cependant plus réservés et méfiants. Quand nous marchions dans les rues, leur regard se posait sur nous et deux options s'offraient à eux: soit ils nous évitaient soit ils nous ignoraient. Morwen soupira et nous regarda.

"C'est impressionnant de voir à quel point les étrangers sont bien accueillis ici."

Angel regarda Morwen et haussa les sourcils. Elle qui ne parlait pas souvent pris la parole à son tour.

"Chacun ses coutumes, Morwen. Leur peur est surement due à un traumatisme. Au royaume de Cyrtalion, là d'où je viens, seul les élémentalistes sont autorisés. Les elfes, les nains, les magiciens et les humains ne sont pas autorisés. La raison est simple, nos terres nous protègent de toute intrusion donc si quelqu'un d'autre qu'un élémentaliste rentrait, il risquerait sa vie car la nature le repousserait. Seuls ceux qui possèdent notre don peuvent entrer en harmonie parfaite avec la nature.

-C'est si dangereux que ça? Mais comment vous faites pour entrer en contact avec les représentants du monde extérieur?

-C'est simple Eradan, un de nos représentants se rend à la Terre Sainte. C'est généralement sur Targharys que se font les grandes réunions.

-Je vois, mais les nains comment font-ils pour traverser votre royaume s'ils ne peuvent y rentrer?

-Le royaume de Dhurnir possède une frontière avec notre royaume et avec les Terres de Neothrène. Comme tu le sais, plus personne ne s'aventure sur ces Terres depuis la Guerre Noire. C'est sur ces terres que c'est isolé le mage Trefondor et c'est d'ailleurs là-bas que son corps a été scellé. Les nains ont donc décidé de créer des galeries souterraines afin de traverser les Terres de Neothrène. L'actuel régisseur, Adonis Rieg cherche un autre moyen plus sécurisant pour les nains mais ce n'est pas chose facile.

-Je vois..."

Après cette petite discussion, Aramir nous indiqua, d'un hochement de tête, que Gauvain et Idriel étaient de retour. Nous avions marché si longtemps que nous nous étions alors retrouvés juste devant le palais de Darvath duquel sortaient le chevalier et notre magicien. Etant donné que nous avions pris tout notre temps, les deux hommes avaient largement eu le temps d'arriver au château et de s'entretenir avec le roi. Idriel nous vit alors et s'empressa de prendre la parole.

"Faites-vos affaires, nous partons tout de suite! Le royaume d'Adonas a besoin d'aide, le roi Darwin nous a prévenu qu'une attaque d'êtres étranges décimait le peuple d'Adonas, ce sont ses sentinelles qui l'ont prévenu ! "