Chapitre 12
Arriverions nous à nous en sortir? C'est la question qui hanta mes pensées tout au long de la traversée. Je pensais encore aux avertissements d'Alana. Les ombres néfastes, qu'est ce que cela pouvait-être? Toutes ces questions me donnaient mal à la tête et je n'entendis même pas l'étalon d'Idriel se rapprocher de moi.
"Quelque chose ne va pas Eradan?
-Je réfléchis.
-Ne te torture pas trop les méninges veux tu. Tu vas vieillir avant l'âge.
(Il esquissa un sourire moqueur.)
-Hey! Mais je ne vous permet pas de briser le sérieux de mes pensées! C'est pas un sujet à prendre à la légère! Il en va de notre avenir!
-Calme toi Eradan et dis moi ce qui te tracasse.
-Alana m'est apparue hier soir... Elle m'a demandé d'être prudent dans les bois d'Inemur et de faire attention aux ombres néfastes. Savez-vous de quoi elle voulait parler?
-Pas le moins du monde, je n'ai pas le savoir de mon père. Je débute dans le métier tu sais.
-Comment s'appelle votre père?
-C'est le mage Falathar.
-Lui même?! C'est lui qui vous a tout enseigné je suppose. Mon père m'a raconté bien des histoires fantastiques à son sujet. C'est une légende pour nous!
-Oui il m'a enseigné tout ce que je sais depuis l'âge de mes deux ans. Bon maintenant assez parlé de moi et revenons en à ces ombres néfastes. Il faudrait avertir le reste de la confrérie du danger. Justement regardes, nous arrivons à Alatès."
Je détournais donc mon regard d'Idriel pour regarder devant moi. Je vis les murailles qui entouraient le royaume d'Argan Queran. A en déduire par la position du soleil, nous étions en début d'après-midi. Des gardes étaient postés devant la grande porte.
Rien à voir avec le royaume de Bleidd. J'étais habitué à entrer et sortir comme bon me semblait mais dans ce royaume les entrées et sorties semblaient contrôlées. Morwen talonna son cheval et passa devant pour s'annoncer . C'était le mieux à faire. L'un des gardes sembla le reconnaître.
"Le prince Morwen est de retour avec des renforts. Laissez les passer!"
La grande porte s'ouvrit pour nous laisser rentrer. Morwen ouvrait la marche et nous le suivîmes sans bruit. Le jeune prince se dirigeait vers le château, plus précisément vers les écuries. Il mit pied à terre une fois son cheval rentré à l'intérieur. Nous l'imitâmes et mîmes nos chevaux dans des boxes, les dessellant. Morwen nous regarda et quitta les écuries.
"Allons à l'intérieur et reposons nous un instant. Il nous faut repartir rapidement pour les bois d'Inemur mais il est nécessaire que nous reprenions des forces, sinon nous n'arriverons à rien."
J'étais tout à fait d'accord avec lui et je vis que les autres pensaient la même chose puisqu'il n'y eut pas de contestations. Morwen nous mena au château gardant un calme surprenant. Le palais semblait bien plus grand que celui de mon père. Les murs étaient ornés de diverses décorations allant de toiles brodées au portraits de famille. L'ambiance qui y régnait était chaleureuse.
Cependant c'était l'effervescence au château, l'absence du roi se faisait ressentir. Les serviteurs s'affairaient à leurs tâches avec des regards inquiets et transis de peur. Morwen nous emmena dans la salle à manger où des plats nous attendaient. Le service avait été très rapide. Le jeune prince nous invita à s'asseoir et nous prîmes place autour de la grande table. Une servante arriva avec un pichet de vin et remplit nos verres. Son regard transmettait toute l'angoisse qu'elle ressentait. Je la regardais et lui adressais la parole.
"Merci beaucoup mais je ne bois pas de vin. Ne vous en faites pas. Nous ramènerons votre roi."
Elle eut l'air très surprise qu'on lui adresse la parole avec autant de respect. Et elle n'était pas la seule, tous les regards se portaient sur moi. Chez moi, je vouvoyais n'importe qui, cela me paraissait normal. Nous étions tous égaux. La servante me regarda et s'inclina.
"Je vous en remercie mon Seigneur.."
Elle s'éclipsa partant vaquer à ses tâches. Morwen me regardait toujours.
"Un problème Morwen?
-Aucun."
Je sentis la tension régner dans la pièce. J'avais conscience que les règles dans ce royaume était certainement très différentes des nôtres. Elrohir pris la parole pour détendre l'athmosphère.
"Bon.. Je propose que nous finissions rapidement nos assiettes afin de partir chercher le père de Morwen.
M- Elrohir arrête de prendre des gants avec moi, je ne suis pas dupe. Je sais pertinemment que mon père a disparu dans ces bois. Je vais vous dire une chose, tous ces regards peinés autour de moi m'insupportent. Je n'ai pas besoin de la pitié des habitants ni de la vôtre. Je sais très bien ce que cela implique, maintenant mangez et on part pour la forêt interdite une fois que vous aurez terminé. "
L'ambiance n'était pas au rendez-vous pourtant chacun s'exécuta et termina son repas. Au moment où ils s'apprêtèrent à partir je pris la parole.
"Attendez...
M-Tu te dégonfles Eradan?
Er-Non. J'ai quelque chose à dire.
An-Nous t'écoutons.
F-Fais vite le temps presse.
Er-Lorsque nous serons dans les bois d'Inemur restez le plus éloigné des ombres qui vous paraîtrons étranges. Elles sont néfastes. C'est tout ce que je sais.
El-Nous y veillerons Eradan.
Ar-C'est promis.
I-Maintenant que tout est clair allons y."
Nous sortîmes du château et nous partîmes en direction de la forêt qui se trouvait à quelques centaines de mètres derrière la porte de sortie du royaume. Les bois n'étaient pas très accueillants et il y régnait une atmosphère obscure. Nous y entrâmes pas à pas. Il faisait très sombre et des bruits étranges oscillaient de tous les côtés portés par le vent. Je ne pus m'empêcher de frissonner. Plus nous avancions plus les bruits s'intensifiaient.
Pourtant il n'y avait personne hormis nous. Soudain je vis quelque chose au sol, tapis entre les feuilles se trouvait quelque chose, je m'empressais de le ramasser.
"Attendez! J'ai trouvé un gant!"
Morwen se retourna vivement vers moi et pris le gant.
"C'est celui de mon père. Ils ne doivent pas être loin lui et ses hommes."
Morwen chercha partout quand des hommes armés sortirent de nul part. Nous sortîmes nos armes pour nous défendre. Ils n'étaient pas nombreux, moins d'une dizaine. Angel en carbonisa deux au passage tandis que d'autre se jetaient sur nous comme des fous.
C'était la première fois que je me servais d'Erandal. Je parais les attaques de mon adversaires avant de répliquer. Aramir s'était déjà débarrasser du sien et m'aida. Il le fis tomber au sol et lui pointa l'épée sur le torse.
"Qui êtes vous?!
-Jamais je ne répondrais!"
L'homme pris l'épée d'Aramir dans ses mains et se l'enfonça dans le ventre, mourant sous les yeux horrifiés du jeune elfe. Il retira son épée pleine de sang avec effroi. Idriel le regarda.
"Il n'avait pas envie de parler. Bon bah on en est débarrassé."
A cet instant une voix féminine se fit entendre attirant Aramir qui murmura.
"Anelys..."
Je vis que le son provenait d'une ombre.
"Aramir non!!!"
Il était sur le point d'entre en contact avec l'ombre. Dans un élan d'adrénaline j'ai sauté sur Aramir le poussant hors de portée de l'ombre. Je m'étalais au sol perdant mon pendentif et j'entendis Idriel.
"Eradan!! Relève toi!! Tu es dans l'ombre!!!"
Je n'arrivais plus à bouger sentant tous les membres de mon corps se raidirent. Une douleur m'envahit dans tout le corps . Je tremblais comme jamais je n'avais tremblé tandis que mes yeux semblaient sauter . Ma vision devenait flou et ma respiration était saccadée sans que je puisse la réguler.
Je voulais que cette douleur cesse, j'avais l'impression qu'on m'arrachait les entrailles et qu'on serrait mon crâne dans un étau. J'étais pris de convulsions atroces et je ne pouvais plus qu'hurler, incapable de me retenir ni même de parler. Je vis l'ombre disparaître mais mon état ne s'améliorait pas.
Il se dégradait petit à petit, un feu mortel brûlait en moi. Je vis la confrérie accourir autour de moi. La dernière chose que je vis fût leur visage. Je sombrais petit à petit tandis qu'Idriel parlait, je perdis toute notion de temps sombrant dans une abysse.
"Vite! Il faut sortir Eradan de là! Si on le laisse sans soin on le perdra définitivement! Elrohir, Aramir aidez moi à le porter! Il faut faire vite!"
C'était le noir complet. Plus de sensations hormis la douleur qui ne m'avait pas quitté. Plus un son n'atteignait mes oreilles....
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