Chapitre 2

J'avais toujours mal quand je me suis réveillé. Je pensais être mort, mais la douleur provenant de mes racines étaient si vive que je ne pus qu'envoyer balader cette supposition dans le tas de terre avec le pauvre papillon de la dernière fois. J'ai dû m'endormir le temps d'un voyage entier de la lune au dessus de mes feuilles, mais ce laps de temps avait suffi aux animaux aux deux troncs mobiles de modifier complètement le paysage du chemin. Les quelques rares survivants à ce génocide - si je puis dire ainsi - et moi avions été placés dans ce que les plantes domestiques que avions rencontré jadis appelaient des pots. J'avais cette désagréable impression qu'on voulait m'affaiblir, me faire prisonnier de cette chose. Sûrement que cet espace était justement étroit, pour nous empêcher de nous libérer. En plus de ses prisons dorées, des arbres vivants ici depuis bien plus longtemps que l'existence de ce chemin ont été arrachés à leur lieu de vie, ont été abattus. Ils avaient tué nos protecteurs, et maintenant ils allaient détruire nos souvenirs.

J'observai Chêne, Sapin, Érable, Hêtre, Bouleau, Châtaignier, Marronnier ainsi que tous les autres se faire progressivement remplacer par des boites de métal mobiles, qui creusaient la terre sans aucune pitié, détruisaient les buissons limite pour le plaisir. Je pense avoir connu l'âge sombre du chemin, voire pire encore : j'étais en train de vivre la fin du chemin. J'allais changé d'ère aussi brusquement, sans avoir pu me préparer.

En quelques jours, les boites de métal avait exterminé toute trace de vie, toute trace d'espoir sur ce chemin. Tout l'univers que j'avais connu, mon environnement, ma famille, mes amis, tout ça avait disparu, remplacés une immense route faite de pierres bien droite, rectangulaire je crois. Il devait ressembler à la même chose que le premier chemin, pendant son âge d'or. Autour de ce nouveau chemin, des barrières ont été placées : bien différentes de celles qui avaient été envahies par le lierre, et par plein d'autres végétaux. Non, celles-là étaient marron, c'était du bois. Sûrement un de mes amis a été transformé. Aucune plantes ne semblait atteindre cet étrange bout de bois. Soudain, on attrapa ma prison, mon lieu de vie pour me mettre dans un pot plus grand qui était accroché à la palissade. Je voyais mes camarades amarantes être mis par deux ou par trois dans chaque... jardinière, je crois que c'est le mot dit par les bipèdes. J'avais de la chance d'être imposant, j'ai pu rester seul dans ma cellule. Mais cela avait aussi un gros défaut : ce manque considérable de nutriments pour mon développement me tuait petit à petit, comme une douce torture...

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