Chapitre 48


Raph descendit de la table d'auscultation en frissonnant. Ses membres étaient tout engourdis et il se sentait fébrile. Comme à chaque fois qu'il subissait les examens hebdomadaires que lui faisaient Elvira Ottarsen et le scientifique, Fabien.

Raph remit son slim, la tête lui tournant un peu. Il avait l'impression d'être incroyablement léger. Un petit sourire flottait même sur ses lèvres. Fabien se planta devant lui, tandis qu'Elvira sans allait, sans un mot.


- Ta cuisse est en parfaite état, tout comme ton bras, ta cheville et tes côtes. Tu es officiellement réparé, annonça-t-il.

- Je n'ai plus besoin de venir, alors ? S'enquit Raph.


Fabien parut soudainement mal à l'aise. Gêné, il passa une main dans sa nuque en détournant le regard.


- Hm... Si. En fait, il faut quand même que... Enfin, ce sont les ordres et... Il faudrait que tu y ailles, je dois m'occuper de d'autres personnes.


Raph fronça les sourcils. Les effets de l'anesthésie s'étaient complètement dissipés, tout à coup. Fabien avait quitté la pièce, alors qu'il terminait de remettre son tee-shirt. Son comportement était plus qu'étrange... Raph se jura d'en parler à Peete.

Raph quitta finalement le secteur, pour s'en aller rejoindre Flick. Ils bossaient encore ensemble, pour l'instant. Ils avaient convenu que Raph retournerait hors du refuge, quand Peete en serait également capable. Cependant, ce dernier n'était pas encore prêt à ressortir. Il lui fallait un peu de temps. En attendant, ils avaient trouvé deux autres personnes pour venir en aide à Enes. Raph ne les connaissait pas.

Raph salua Maya, qui lui sourit gentiment.


- Tu vas bien ? Demanda-t-elle.

- Un peu fatigué, avoua Raph en haussant les épaules, comme après chaque rendez-vous.


Maya grimaça, en hochant la tête. Elle indiqua l'endroit où se trouvait Flick. Raph la remercia et disparu à travers le dédale de couloirs. Il avait les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, perdu dans ses pensées. L'attitude de Fabien lui faisait vraiment se poser des questions. Il irait voir Peete dans la soirée.


- Non, Shino. Arrête ! J'en ai marre de toi et de tous tes plans foireux !


Raph s'arrêta en reconnaissant cette voix.


- Tu ne comprends rien, Flick, rétorqua Shino d'une voix dure.

- Si, je vois très bien ce que tu essayes de faire ! Sauf que je ne le cautionne absolument pas ! Si tu continues, je vais voir Raph et je lui raconte tout ! Si tu peux encore te regarder dans un miroir, lui, tu ne pourras plus le voir en face.


Il y eut un bruissement de vêtements, ainsi que des grognements et un fort claquement. Raph ne savait pas dans quelle pièce se passait l'altercation, et par conséquent il ne voyait pas ce qui se passait.


- Ecoute-moi bien, Flick. Oses ne serait-ce penser qu'une seule seconde à aller lui déballer ce que tu sais, et je n'hésiterais pas à m'occuper personnellement de ton cas.

- Tu ne me feras jamais rien, répondit Flick avec assurance, même si tu ne te l'avoues pas, je sais que tu tiens beaucoup à moi.


Cette fois-ci, ce fut un long silence qui plana dans les airs. Raph attendit, le cœur battant.


- Dégage, dit Shino sur un ton froid.


Raph fit immédiatement volte-face pour ne pas se faire prendre sur le fait. Ce n'était pas la première fois qu'il écoutait aux portes, et il n'avait pas envie de se faire surprendre.


- Raph !


Le garçon se tourna vers Flick, avec un sourire crispé. Cependant, en voyant que son ami semblait ne pas s'être rendu compte que Raph les avait entendus, ce dernier se détendit.


- Salut, Flick.


Ils s'approchèrent l'un de l'autre pour se serrer la main. Ils échangèrent des banalités, avant de quitter le bâtiment pour aller faire le tour de la ville. Les doigts de Raph ne cessaient de jouer avec la crosse de son arme, accrochée à sa ceinture, pensif. Ses pensées ne cessaient de tourner en boucle, avec une seule question prédominante : ce refuge était-il un bon endroit pour eux ?


***


Raph remercia Peete quand celui-ci lui apporta de quoi se désaltérer. Peete s'assit en face de son ami, sur l'autre canapé, son propre verre à la main. Ils discutèrent d'abord de banalités pour tenir Peete au courant de ces derniers mois, et le garçon fut extrêmement heureux d'apprendre que Raph et Will s'étaient déclarés l'un à l'autre.


- Ce n'est pas trop tôt, avait dit Peete, depuis le temps que vous vous tourniez autour tous les deux.


Raph avait simplement sourit. S'ils se mettaient à parler de Will, il ne pourrait plus s'arrêter de parler avant des heures.

Raph omit juste les confessions que lui avaient faites Chris. Il ne voulait pas mettre mal à l'aise autant Peete, que Chris. Ce dernier lui avait confié ce secret car il se sentait désemparé face à la situation de Peete. En temps normal, il n'aurait certainement jamais rien su.

Finalement, Raph commença à se tendre au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient. Peete le remarqua au bout d'un moment. Il fronça les sourcils.


- A quoi tu penses ? Demanda-t-il.

- Je ne sais pas si cet endroit est si bon que cela pour nous.


Peete grimaça.


- C'est bizarre, j'ai comme un sentiment de déjà vu.

- Justement... Ca a un rapport avec ce dont nous parlions avant que le plafond s'écroule, il y a trois mois de cela, dit doucement Raph.


Il guetta les réactions de Peete, mais son visage ne changea pas. Il gardait un sourire léger sur les lèvres.


- Je t'écoute.

- Il en va de soit que si j'en parle à toi, c'est parce que je sais que tu seras le mieux placer pour m'aider en cas de besoin, déballa rapidement Raph, parce que t'es un gars intelligent et réfléchit.


Peete pouffa.


- Je rêve ou tu me dragues ?


Raph roula des yeux, faussement excédé, provoquant un vrai éclat de rire de la part de Peete.


- Bref... Reprit Raph, comme je te l'avais demandé la dernière fois, tu m'as dit que seul Chris et moi subissions des examens hebdomadaires. Le fait qu'Elvira ait refusé que nous entrions, la première fois où on l'a vue, dans le refuge m'est revenu à l'esprit. Quelques temps après notre arrivée, j'ai surpris une conversation entre Elvira et un scientifique. Si je me souviens bien, ils parlaient de cobayes et de remèdes...

- Tu crois qu'ils se serviraient de vous deux ? Mais pourquoi ?


Raph haussa les épaules.


- Pourquoi, je ne sais pas. Mais quelque chose me dit que nous ne sommes pas les seuls, avec Chris. Je n'ai aucune idée de ce qui se trame dans notre dos, même si je suis entièrement convaincu que ce n'est pas bon.


Peete croisa ses bras sur son torse, semblant plongé dans ses réflexions.


- Bon, admettons une minute que ce que tu avances est vrai, poursuivit Peete lentement. Si c'est pour trouver un remède, je ne vois pas en quoi cela peut-être mauvais ? Cela vous sauvera la vie.


Raph secoua la tête.


- Peete, tu penses vraiment que cela se trouve comme ça ? Je veux dire... –il passe une main dans ses cheveux, nerveux– cela fait sept ans qu'ils cherchent. Tu crois qu'en sept ans il n'y a eu aucune mort ? C'est impossible. Chris ou moi pouvons être les prochains sur la liste de leurs expériences foireuses.


Peete se redressa un peu plus dans son fauteuil, attentif aux moindres mots de sont ami.


- Qu'est-ce que tu proposes ? Questionna-t-il.


Raph leva les yeux vers le plafond, comme si cela pouvait l'aider à mieux réfléchir. Finalement, il reposa son attention sur son ami.


- Il faudrait que nous nous infiltrions dans le bureau d'Elvira Ottarsen.

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