Chapitre 39


Raph jeta un morceau de plâtre sur le sol en toussant, quand quelque chose de froid atterrit soudainement dans sa nuque. Il poussa un petit cri. Enes se tourna vers lui, les sourcils haussés. Raph passa sa main derrière sa tête et se rendit compte que c'était de l'eau, qui l'avait touché. En relevant la tête, il vit qu'une des canalisations avait été coupée lors de l'écroulement du plafond. Elle commençait seulement à s'écouler.

Enes rit, s'attirant un roulement d'yeux de la part de Raph.


- Dépêchons-nous de libérer la sortie, souffla-t-il en passant le dos de sa main sur son front, on commence à manquer d'air.


Enes hocha la tête. Raph reprit sa tache en se retenant de râler et de pester. La vision seule de Peete agonisant, en sang et blessé par ces barres en métal, lui suffisait à s'activer un peu plus rapidement. Heureusement, ils avaient encore leur sac, et par conséquent un peu de nourriture, d'eau et des lampes torche. Cependant, à cause de l'éboulement, tout ce qui était présent dans le magasin était quasiment bon à jeter. Ils devraient trier pour trouver ce qui pouvait être emporté, mais pour l'instant ils n'avaient pas ce temps. L'oxygène se raréfiait vraiment. Raph toussait de plus en plus, comme Enes. Même si aucun des deux ne voulaient montrer des signes de faiblesse.

Raph remit quelques mèches de ses cheveux en arrière. Elles lui collaient aux tempes à cause de la sueur, et revenaient dans ses yeux, ce qui le gênait. Raph jeta quelque chose qu'il n'arrivait pas à identifier par terre, quand il fut pris d'un vertige. Il glissa sur des gravats et tomba, manquant sérieusement de se cogner la tête à nouveau.


- Fait gaffe, dit Enes qui eut peur pour Raph, tu as déjà saigné pas mal à la tête, si tu te recognes encore tu risques de faire une syncope.


Raph acquiesça. Avec l'état de Peete, il avait oublié qu'il ne s'en était pas sorti indemne.


- Ouais, merci.


Raph remonta sur la pile de débris pour attraper ceux les plus en hauteur. Enes, quant à lui, s'occupait du côté droit. A force de dégager les gravats, l'espoir de trouver rapidement la sortie se confortait dans leur esprit. Tout à coup, Enes poussa un cri de joie.


- Raph, ça y est ! Enfin de l'air frais...


Raph rejoignit tellement rapidement Enes, qu'il trébucha à plusieurs reprises. Toutefois, quand son nez et sa bouche se glissèrent dans un interstice de la même taille qu'un pouce, il crut revivre. Il ne savait même plus depuis combien de temps ils y étaient, avec Enes, mais en tout cas la nuit était déjà tombée alors qu'ils étaient partis en fin de matinée. A croire que le plus gros était tombé pile devant la sortie.

Raph se recula un peu pour permettre à Enes de prendre sa place. Raph l'informa qu'il retournait voir Alena et Peete. En les retrouvant, il s'assit à côté de la jeune femme. Raph posa son regard sur son ami, toujours allongé sur le sol au milieu des débris et des gravats. Le sang avait séché un peu partout sur sa peau. Même si aurait voulut qu'il dorme pour qu'il souffre moins, la douleur le tenait éveillé. C'était un cercle vicieux.


- Comment il va ? Questionna Raph.

- Il a l'air stable, répondit Alena, vous avez trouvé une sortie avec Enes ?


Alena se tourna vers lui. Raph lui offrit un petit sourire.


- Si, justement. Enes a réussi à retirer assez de débris pour trouver un minuscule espace menant dehors. On va rapidement dégager cette zone. D'ici une demi-heure, on devrait pouvoir sortir.

- D'accord, tant mieux. Il faudrait ramener Peete le plus rapidement possible au refuge.

- J'espère qu'ils pourront le sauver... Murmura Raph en reportant son attention sur son ami, je ne m'en remettrais jamais sinon...

- Peete compte à ce point-là, pour toi ? Lui demanda Alena avec intérêt.

- Peete a une personnalité tellement attachante et incroyable, que je me suis pris très vite d'amitié pour lui. On ne se connaît pas depuis des années, à peine quelques mois, mais oui. Il compte à ce point-là pour moi.


Alena hocha la tête.


- Je suis entièrement d'accord avec toi, sourit-il, je l'ai tout de suite apprécié dès le premier jour où j'ai travaillé avec lui. C'est un vrai blagueur.


Raph rit. Alena avait totalement raison. Peete était un véritable boute-en-train qui avait toujours le mot pour rire. Il l'avait bien vu avec Will, quand Peete passait son temps à les charrier pour tout et pour rien. Même à propos de leur relation...


- Peete à ce petit quelque chose qui fait qu'on ne peut pas le détester, ajouta Alena.


Ils entendirent un petit gargouillis, qui devait très certainement être un rire. Raph et Alena tournèrent la tête vers Peete, qui avait son œil droit d'ouvert, et un léger rictus amusé sur le visage. Raph sourit. Au moins, Peete les entendait toujours. A partir du moment où il ne perdait pas connaissance, les choses n'étaient pas aussi pires qu'elles pouvaient l'être.

Raph récupéra la main de Peete et la serra chaleureusement dans la sienne.


- Tu te sens mieux ?


Peete exerça une simple petite pression sur les doigts de Raph. Celui-ci sourit de nouveau.


- Avec Enes on a commencé à déblayer un chemin pour quitter cet endroit. Dans pas longtemps on pourra te sortir d'ici et te tirer d'affaire. Alors, content ?


Raph rit quand Peete appuya aussi fort qu'il le put sur sa main. Cela aurait grandement étonné Raph s'il lui avait répondu non.

Enes arriva alors. Il affichait un sourire crispé et demanda à Raph s'il pouvait revenir l'idée, car il avait besoin d'aide. Raph se releva après avoir assuré à Peete qu'ils allaient tout faire pour le sauver le plus vite possible. Alors que Raph s'apprêtait à enlever des débris, Enes l'arrêta.


- Quoi ? Demanda Raph.

- Regarde, dit simplement Enes en pointant l'interstice de tout à l'heure du doigt.


Raph fronça les sourcils. Il s'approcha du petit trou et se pencha pour pouvoir voir à l'extérieur. Il récupéra la lampe torche que lui passait Enes et l'alluma, avant de la braquer en direction de dehors. Sa bouche manqua de se décrocher en voyant ce qui les attendait. Une horde de cent, peut-être deux cents, Contaminés en train de rôder...

Raph cria et tomba en arrière, sur ses fesses, lâchant la lampe par la même occasion, au moment où la figure de l'un des zombies apparue juste en face de la sienne en poussant un grognement affreux.

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