Chapitre 38


|| Attention : ce chapitre peut heurter la sensibilité de certains. Le passer n'entraînera pas une incompréhension de l'histoire. Bonne lecture pour les autres ! ||




Raph toussa. Lorsque le plafond s'était écroulé, un nuage de poussière s'était envolé quand les débris avaient touché le sol. Raph se redressa en portant une main à sa tête. Quand il l'a rapprocha ensuite de ses yeux, il se rendit compte que du sang la tachait. Il gémit de douleur.

Raph repoussa les planches qui étaient tombées sur ses jambes, avant de tâter celles-ci pour s'assurer qu'elles n'avaient subis aucun dommage. Hormis sa blessure à la cuisse, tout semblait normal. Il toussa encore et se releva difficilement : il tremblait de tout son corps.


- Peete ? Appela-t-il.


Sa voix était rocailleuse, comme s'il avait avalé des kilos de poussière et de fumée.


- Peete ? Redit-il plus fort.


Il n'obtint aucune réponse. Raph couvrit son nez et sa bouche avec son bras, le tissu de son sweat-shirt aidant bien, alors qu'il fut pris d'une nouvelle quinte de toux. Tout à coup, il entendit quelque chose semblable à une plainte étouffée. Raph tituba jusqu'à la source de ce bruit. Il se pencha pour retirer tout ce qui était tombé. Il jeta les décombres à droite et à gauche, soulevant encore un peu plus de poussière. Il était plongé presque entièrement dans le noir. Seules quelques raies de lumières filtraient à travers certains endroits du plafond.

Raph libéra finalement la personne coincée sous les débris. Il s'agissait d'Alena. Elle était en très mauvais état. Plusieurs plaies recouvraient son visage et ses bras. Elle avait les yeux clos, mais était consciente. Sa poitrine se soulevait très lentement au rythme de sa respiration. Raph vérifia tout de même son pouls qui n'était pas très rapide. Il sorti Alena des décombres pour la traîner et l'allonger sur un sol plat, tout en faisant attention de ne pas la blesser davantage.


- Excuse-moi Alena, je vais chercher mon ami, chuchota-t-il.


La jeune femme gémit pour seule réponse. Raph n'était pas certain qu'elle l'ait entendu, mais il devait absolument retrouver Peete. Il ne quitterait pas cet endroit sans lui. Il était son ami, et au même titre que Will, il s'en voudrait si jamais il mourrait et qu'il n'avait rien fait pour l'aider.

Raph toussa encore. La poussière qu'il avait dû inhaler encombrait encore ses voies respiratoires.


- Peete ! Retenta-t-il avec un cri de désespoir.


Raph crut alors entendre quelqu'un lui répondre. Il courut jusqu'au bon endroit et son cœur rata un battement en voyant seulement des jambes dépasser des planches, des barres en métal et des morceaux de plafond. Il se dépêcha de tous les enlever, ayant reconnu le pantalon de son ami. Quand son corps fut à découvert, la vue de Peete lui fit monter les larmes aux yeux. Raph se laissa tomber à genoux, à ses côtés. Il attrapa doucement son épaule pour la secouer légèrement.


- Peete... Murmura-t-il, si tu m'entends sers-moi doucement la main, poursuivit-il en glissant la sienne dans celle de son ami.


Une pression presque infime se fit sentir. Raph était rassuré : au moins, Peete était conscient.


- Est-ce que, tu peux... Ouvrir les yeux ? Presse-moi la main une fois pour oui, deux fois pour non.


Cette fois-ci, Raph ne ressentit rien. Cependant, il vit les paupières de Peete bouger et son œil gauche s'ouvrir. Il ouvrit la bouche pour parler, mais Raph lui fit signe de se taire.


- Evite de parler pour le moment, cela vaudrait mieux pour toi, dit-il.


Peete leva une main pour toucher sa gorge qui le démangeait, mais Raph soupira et lui attrapa le poignet pour reposer son bras le long de son corps. Raph détailla son visage émacié. Il était presque entièrement couvert de sang. Celui-ci s'étendait jusqu'à ses épaules. Le haut de son tee-shirt était maculé.


- Tu, tu veux que je te dise ce que tu as ? Bafouilla Raph en voyant Peete commencer à paniquer.


Les doigts de Raph furent pressés une fois. Il ferma les yeux un court instant, avant de les rouvrir.


- Quand on a relevé la tête pour regarder le plafond et qu'il s'est écroulé sur nous... Tu as... Reçu quelque chose dans l'œil, comme une petite barre en fer et ton globe oculaire a sans doute été touché. Ta paupière a été transpercée et... Pareil pour ta gorge. Une autre barre en fer te l'a traversée. C'est pour ça qu'il vaut mieux que tu évites de parler.


Raph regarda partout autour de lui, à la recherche de quelque chose qui pourrait l'aider à transporter Peete. C'est là qu'il se souvint d'Enes et Alena. Il se releva et commença à s'éloigner.


- Je reviens, rassura-t-il son ami.


Raph rejoignit Alena qui s'était redressée en position assise. Elle ne devait avoir que des blessures superficielles, mais elle semblait toutefois sonnée.


- Tu vas mieux ? Demanda-t-il à Alena.


La jeune femme acquiesça.


- Tu sais où est Enes ?

- Non, désolée. Je n'ai pas bougé depuis tout à l'heure.

- Tu peux m'aider à le trouver ? Peete est dans la détresse la plus totale.


Alena acquiesça et se releva doucement, pour ne pas tomber. Ils décidèrent de se séparer pour couvrir plus de zone, mais finalement Raph y renonça.


- Non, reste avec Peete. Il faut que l'un d'entre nous le surveille.

- Comme tu préfères.


Raph indiqua où Peete se trouvait, et Alena le rejoignit. Raph se dirigea vers une autre partie de la supérette. L'entrée du magasin était complètement bouchée. Il ne savait absolument pas comment ils allaient sortir d'ici. D'autant plus que l'air devenait peu à peu irrespirable à cause de toute la poussière qui était tombée.


- Alena, Peete ! Raph !


Ce dernier sursauta. Les appels venaient de tout près. Il les rejoignit le plus vite possible. Il vit Enes bloqué entre deux morceaux de plafond qui avaient atterrit sur le sol. Raph s'approcha de lui et Enes lui appris qu'il n'était pas blessé. A eux deux, ils aidèrent Enes à sortir de sa petite prison. Une fois fait, ils s'en allèrent retrouver Peete et Alena.


- Comment il va ? Interrogea directement Raph, inquiet.

- J'essaye de le tenir éveillé, répondit Alena en secouant la tête.

- Les portes pour sortir du supermarché sont bloquées par les débris, reprit Raph, il va falloir qu'on les dégage avant de transporter Peete.


Enes observa l'état de Peete, avant de demander à Raph et Alena de s'éloigner un peu. Il croisa ses bras sur son torse, avant de lâcher un petit soupir.


- Je ne suis pas sûr qu'il survivre au voyage, dit-il à voix basse, il m'a l'air très faible et même si je ne suis pas médecin, j'ai peur que les barres de fer n'aient touché des points vitaux en se plantant dans son corps.


Raph devint livide. Il dû s'asseoir sur le sol, ses jambes étant beaucoup trop tremblantes pour supporter son poids.


- Peete ne peut pas mourir... Il peut pas... Souffla Raph, complètement blême.


Enes posa sa main sur son épaule, en preuve de soutient.


- Ne t'en fais pas, j'ai appris à connaître Peete avec le temps, sourit-il, c'est un véritable battant.


Raph hocha faiblement la tête. Pourquoi Peete n'avait pas eu la même chance que lui, Alena et Enes, et n'avoir aucune blessure ?


- Viens, Raph. On va déblayer l'entrée, sauf si tu préfères que je le fasse avec Alena et pendant ce temps, tu restes avec Peete ?

- Non, non. Je vais t'aider.


Il se releva avec difficulté et se rendit, avec Enes, au devant du supermarché. Ils échangèrent un regard. Vu la pile de débris qu'il y avait devant eux, ils allaient en avoir pour un moment. Le temps était contre eux, tout comme l'oxygène qui diminuait peu à peu ainsi que l'état de Peete.

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