Chapitre 11


- Raphaël, viens ici mon chéri.

- J'arrive, maman.


Raph souffla en attrapant son doudou et son petit cartable à l'effigie d'un de ses héros de dessin animé. Il embrassa sa chambre du regard, les sourcils froncés et la mine contrariée. La voir entièrement vide lui pinçait le cœur.

Raph sorti rejoindre les escaliers pour descendre à l'étage inférieur, le rez-de-chaussée. Des tas de valises et de sacs étaient entassés un peu partout dans l'entrée. Raph sautilla d'un pied sur l'autre pour esquiver les affaires, comme s'il s'agissait de crocodiles qui voulaient lui manger les jambes et les pieds. Il finit par atteindre la porte d'entrée, ouverte, qu'il traversa d'un seul saut. Raph plissa les yeux face à la luminosité qui lui brûlait la rétine.

Le chaud soleil d'Espagne tapait contre le torse nu et imberbe de Raph qui porta son doudou à sa bouche. Il coinça l'oreille du chien entre ses dents en courant dans le jardin.

Debout, à côté de la voiture, sa mère le regardait en souriant, ses lunettes de soleil chaussées sur son nez. Elle portait l'une des robes que son fils et son mari préféraient le plus. Elle était orange, avec de très jolies et énormes fleurs rouges et jaunes. La robe lui arrivait juste au-dessus du genou.

L'élégante femme finit par appeler son fils.


- Raphi, enfile un tee-shirt. Nous allons y aller.

- Je veux rester ici, je veux pas déménager ! Bouda Raph en rejoignant tout de même sa mère d'un pas traînant.


Maria passa ses mains sur le doux visage de son fils.


- Nous devons suivre papa pour son travail, nous te l'avions expliqué.


Raph croisa ses petits bras sur sa poitrine.


- Non.


Maria rit doucement. Elle fit pivoter son fils pour atteindre son sac. Elle en sortie une petite chemise bleu marine qu'elle lui enfila et boutonna.


- Aller, dans la voiture mon cœur.


Raph se tourna vers leur villa, pour un dernier adieu.


- Tu dis au revoir à la maison ? Dit Maria.

- Au revoir ! S'exclama Raph en agitant sa main.


A peine avait-il fait ce geste, qu'il retirait son sac de ses épaules pour le mettre à l'arrière de la voiture, et de grimper dedans à son tour. Raph laissa son doudou sur ses genoux.


***


- Raph, réveille-toi...

- Ghng...


Raph émergea avec lenteur de ses paisibles rêves. Il papillonna des yeux et sourit en voyant Will, penché au-dessus de lui. Pris d'une pulsion, Raph attrapa Will par les hanches pour le plaquer sous lui, sur les couvertures. Il enfonça un peu plus ses doigts dans la peau de son ami, le faisant couiner.

Raph n'attendit pas plus longtemps pour sceller leurs lèvres. Le goût de celles de Will lui avait beaucoup manqué. Il en aurait presque oublié la sensation que sa bouche lui procurait. De délicieuses sensations...


- Ca y est, on les laisse deux secondes tous seuls et ils nous souillent déjà notre planque.


Raph se détacha à contrecœur de Will, gardant les yeux clos. Il posa son front contre son épaule, tout en soupirant.


- Je les avais oubliés... Marmonna-t-il.

- On a du pain sur la planche, aujourd'hui, annonça Chris tout guilleret.


Raph haussa un sourcil, toujours contre Will.


- Ah oui ? Et quoi donc ? Demanda-t-il.

- Vous n'avez plus aucunes munitions, vivres ou même vêtements. Il faut bien que vous puissiez survivre, répondit Peete en leur souriant.


Raph se releva après avoir déposé un dernier baiser sur la clavicule nue de Will. Son esprit dissipa le brouillard lié au sommeil. Il jeta un regard noir à Chris. L'avoir dérangé alors qu'il était avec Will, en plus lui avoir lancé une remarque, l'avait quelque peu refroidit.


- On peut partir la journée avec Will et revenir ici ce soir, ce n'est pas un problème, dit Raph.

- Non, fit Chris en secouant la tête, tu vas aller en ville avec Peete. Je préfère que Will reste avec Emy et moi. Si jamais vous partez tous les deux, seuls, on ne sait pas si vous serez capable de nous retrouver. Ou même si vous voudriez nous retrouver.


Chris pointa Will du doigt.


- Alors il reste ici.


Will fit la moue. Il attrapa le bras de Raph pour tirer son ami vers lui.


- On n'a jamais été séparés depuis plusieurs années... Geignit-il.

- Ce sera l'occasion d'apprendre, aller hop.


Chris agita sa main pour que Raph se lève. Ce dernier ne se dépatissait pas de son air courroucé. Décidément, il aimait Chris de moins en moins.


- Tu reverras ton mec ce soir, ajouta celui-ci.

- On n'est pas ensemble, on est amis, grogna Raph.

- Vous avez une drôle définition de l'amitié, rétorqua Chris en quittant la planque.


Raph roula des yeux, sous le regard amusé de Peete. Il se leva après avoir déposa un bisou à la commissure des lèvres de Will.


- On y va ? Lui demanda gentiment Peete.

- J'arrive.


Raph sorti son arme de sa poche pour vérifier qu'elle était correctement chargée, tout en tâtant sa cheville pour être certain que son couteau était toujours là. Peete lui tendit un sac qu'il mit sur son dos.


- C'est bon.


Peete hocha la tête. Ils poussèrent les couvertures pour sortir de la cachette. Raph leva un bras pour se cacher du soleil qui l'aveuglait. Cette scène lui rappela son rêve. Son ventre se serra. Sa mère lui manquait énormément.

Raph inspira une bouffée d'oxygène un grand coup pour retrouver un semblant d'idées claires. Il était loin, le temps où il vivait en Espagne avec sa famille, heureux.

Chris s'approcha de lui.


- Vous ne vous séparez pas avec Peete. Si vous avez un problème, vous évitez au maximum d'utiliser vos flingues ; pensez aux couteaux.

- Je sais. Avec Will on a l'habitude, je sais ce que j'ai à faire.

- Tant mieux.


Chris lui colla une grande claque dans l'épaule. Heureusement qu'il n'avait pas la force d'un titan, sinon Raph serait déjà à terre. Il se contenta de se dégager.

Raph se retourna en entendant le doux bruit, caractéristique d'une moto. Il paru étonné en voyant Peete assis à l'avant de l'une d'elle. Il siffla, clairement impressionnée.


- Belle bête.

- Merci, sourit Peete, je l'ai fauché il y a plusieurs mois et l'ai remise en état.

- Impressionnant.


Raph grimpa à l'arrière du véhicule. Il se tourna vers Will en le voyant sortir de la planque. Raph le trouvait toujours aussi adorable, emmitouflé dans l'un de ses pulls trop grand pour lui. Raph lui fit un signe de la main, avant de s'accrocher à la taille de Peete. Mais avant de démarrer, ce dernier lui confia son arme. C'était un arc et un carquois remplis de flèches. Raph le regarda étrangement, ce qui fit rire Peete.


- Plus silencieux qu'une arme à feu, même si j'en ai une au cas où, ainsi qu'un couteau.

- Tu vises bien, avec ?

- Je me débrouille.


Peete lui fit un clin d'œil. Raph plaça l'arc autour de son épaule gauche, tout comme le carquois. A l'aide de sa même main, il s'assura de tenir le tout pour que ça ne tombe pas lorsqu'ils rouleraient. De l'autre, il se maintint à la taille de Peete.

Peete démarra la moto sous le regard de Chris, Emy et Will, qui ne quittait pas Raph des yeux. Il semblait peiné de devoir le quitter. Cependant, Raph n'eut pas le temps de lui dire quoique ce soit, puisque Peete avait déjà lancé la moto en direction de la ville.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top