43. Fin d'année

      Le soir, nous étions tous regroupés dans la Grande Salle pour le dîner et la remise des prix.

      Alors que nous venions juste de terminer de manger, la directrice a placé la coupe de Quidditch sur l'estrade et s'est plantée face à nous.

McGonagall : Je vous demande d'applaudir Serdaigle, qui remporte cette année la coupe de Quidditch !

      Des cris de victoire ont retenti dans la salle. Nous avions gagné la coupe ! Nous avions gagné cette fichue coupe de Quidditch ! Notre équipe avait enfin réussi à battre celle de Gryffondor !

      Les sept membres de l'équipes se sont avancés d'un air fier jusqu'à la coupe, que Luke a pris dans ses mains. Il l'a soulevée bien haut et a dit :

Luke : Je suis fier de mon équipe ! Et je suis fier d'avoir remporté cette coupe !

      Il y a eu des applaudissements, puis une véritable ovation, et les joueurs de Serdaigle sont revenus s'assoir à leur table, non sans avoir confié la coupe au professeur Flitwick.

      Rapidement, le silence s'est fait. Nous attendions tous les résultats du tournoi des quatre maisons. Serdaigle avait exactement deux cent cinquante points, ce qui ne suffirait pas à nous hisser dans le classement. Nous étions en quatrième position, et cela à cause de moi. Ou plutôt, à cause de la directrice, qui avait refusé de m'écouter.

McGonagall : Il reste cependant, avant de décerner la coupe des quatre maisons, quelques petites mises au point à faire.

      Les élèves ont commencé à tous parler en même temps, et la directrice a levé les bras pour obtenir à nouveau le silence.

McGonagall : Pour l'injustice dont j'ai fait preuve face à elle, alors qu'elle tentait simplement de m'avertir des évènements, je souhaite rendre les deux cents points que j'ai enlevé à Miss Potter.

      Je suis restée muette pendant que toute la table des Serdaigle se mettait à hurler et applaudir. Nous avions désormais quatre cent cinquante points ! Il nous était possible de décrocher une place dans le classement, finalement !

McGonagall : Ensuite, pour la bravoure dont ils ont fait preuve en combattant des Mangemorts au péril de leur propre vie, j'accorde vingt points chacun à mesdemoiselles Potter, Davies, Boot, Corner et MacMillan, ainsi qu'à messieurs Londubat, Scamander, Sloper, Goldstein et Vasquez. Et bien évidemment, j'accorde cinq points à messieurs Williams et Jackson, pour nous avoir prévenus de la bataille qui faisait rage au sein même de l'école.

      Il y a eu de véritables hurlements, venant de toutes les tables, ou presque – les Poufsouffles et les Serpentards ne semblaient pas très ravis. Nous étions à six cent cinquante points, ce qui était du jamais vu, ou du très rare. La coupe des quatre maisons était à nous, nous en étions sûrs à deux cent pour cent.

McGonagall : Bien. Maintenant, je vous prie d'applaudir la maison Serpentard, qui arrive en quatrième position avec un total de quatre cent douze points.

      Des applaudissements ont retenti dans toute la salle, même si les Serpentards semblaient un peu déçus. D'un autre côté, ils ne devaient pas se plaindre, ils n'avaient qu'à limiter leurs pertes de points.

McGonagall : À la troisième place avec un total de quatre cent cinquante points, la maison Poufsouffle !

      Une deuxième fois, des applaudissements ont retenti. Cette fois, les Poufsouffles semblaient réellement ravis d'avoir atteint la troisième place, car cela faisait trois ans qu'ils terminaient quatrièmes.

McGonagall : À la seconde place, avec un total de quatre cent quatre-vingt points, la maison Gryffondor !

      Encore une fois, des applaudissements. Mais malgré ces applaudissements, on voyait bien qu'ils étaient jaloux. Ils auraient dû décrocher la première place, mais Serdaigle s'était incrusté, les reléguant au second plan.

McGonagall : Et à la première place, avec un total de six cent cinquante points, ce qui est un score encore jusque là jamais atteint, la maison Serdaigle, qui remporte cette année la coupe des quatre maisons !

      Cette fois, ce ne sont pas des applaudissements mais de véritables hurlements de joie qui ont retenti dans la salle. Les Serdaigles se sont levés pour se serrer dans leurs bras et s'embrasser gaiement. Nous avions gagné la coupe des quatre maisons et nous avions battu le record du plus grand nombre de points de l'école !

      Mes amis de septième année m'ont soulevée et m'ont forcée à me mettre debout sur la table pour m'acclamer. J'avais fait gagner le trophée à Serdaigle. Ils scandaient mon nom, et ils ont vite été suivis par les autres élèves de ma maison. Je ne savais pas quoi faire, je n'étais pas vraiment à l'aise, debout sur la table.

      Puis j'ai vu Alexander, et ça a fait tilt dans mon cerveau. Je n'aurais jamais pu lever le voile sur ce mystère s'il n'avait pas été là. Alors je lui ai tendu la main et l'ai forcé à monter à côté de moi sur la table. Et là, sous les regards de tous les élèves et professeurs de l'école, je l'ai embrassé fougueusement sur la bouche. Je ne savais pas vraiment ce qui me prenait, mais peu m'importait.

      Aussitôt, des hurlements provenant de toutes parts, toutes maisons comprises, ont retenti dans la salle. Les professeurs ont commencé à applaudir, suivis par les élèves, et j'ai enfin relâché mon étreinte sur Alec.

      J'ai croisé le regard de son père, le professeur de Botanique, et j'ai légèrement rougi. J'avais complètement oublié qu'ils nous observait, ce qui était stupide puisque je savais pertinemment qu'il était professeur et qu'il était présent au banquet de fin d'année.

      Et, alors qu'Alec et moi redescendions de la table, j'ai vu Lysander s'approcher d'Elsa.

Lysander : Euh... Elsa ? Je voulais te dire que... euh...

      Elle s'est tournée vers lui, le fixant de ses yeux verts, et il a blêmi.

Lysander : Euh... ben... euh...

Elsa : Oh mais tais-toi !

Lysander : Je...

      Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, elle l'a attrapé par le col de sa chemise et l'a embrassé sur la bouche. J'ai crié, et Alec m'a regardée comme si j'étais cinglée.

Alexander : Pourquoi tu cries comme ça ?

      Je lui ai pointé du doigt dans la direction d'Elsa et de Lysander, qui s'embrassaient à présent à pleine bouche. Alec a souri puis leur a lancé :

Alexander : C'est pas vrai ?! Eh ben il était temps !

      Il avait plus qu'entièrement raison.

      Quelques minutes plus tard, nous étions de retour dans la salle commune de Serdaigle, ma main dans celle d'Alec, et la main d'Elsa dans celle de Lysander.

Moi : Les gars... Je vous aime...

      Les septièmes années de Serdaigle se sont tournés vers moi dans un seul et même mouvement.

Moi : Vous vous rendez compte... On va commencer chacun nos études... On va tous être séparés... Poudlard, le dortoir, les soirées... Tout ça, c'est fini...

      Je n'aurais jamais dû dire ça. J'ai fondu en larmes, immédiatement suivie par Liz et Noelia. Zoé n'a pas tardé à se mettre à pleurer aussi. Même Elsa a commencé à pleurer doucement sur l'épaule de Lysander, elle qui ne pleurait jamais.

Alexander : Mais enfin Lily ! Pourquoi tu dis ça ? Regarde l'état dans lequel vous êtes !

      J'ai reniflé et essuyer les larmes sur mes joues, même si elles seraient bien vite remplacées par d'autres.

Moi : Désolée...

      Je lui ai souri, puis j'ai lâché sa main pour monter dans le dortoir.

      Là, j'ai commencé à faire ma valise. Entre les chemises, les t-shirts, les jeans et les jupes, j'ai glissé mon carnet et ma plume, ainsi qu'une photo de tous les septièmes années – prise le dernier jour des ASPIC – et une de mes amis et moi – prise lorsqu'Hugo était toujours en vie.

      Quand je suis redescendue dans la salle commune, je pensais au jour où nous avions pris cette photo.

      J'ai sursauté en sentant une main sur mon épaule. Je me suis tournée et me suis retrouvée nez à nez avec Elsa.

Elsa : Tu promets de donner des nouvelles, cet été, hein ?

      Je lui ai souri.

Moi : Bien sûr.

      Derrière elle, Liz, Zoé et Noelia se sont approchées.

Moi : Allez, venez là !

      J'ai ouvert grand les bras et les filles se sont collées à moi. On s'est serrées les unes contre les autres et on a commencé à pleurer. À ce moment-là, les garçons sont arrivés et nous ont regardées, dépités.

Kevin : Les filles, les filles, les filles ! Mais qu'est-ce qu'on va faire de vous ? On vous laisse deux minutes et quand on revient vous pleurez à vous en fendre l'âme !

      Je lui ai souri d'un air taquin et j'ai lancé :

Moi : Ben venez pleurer avec nous, enfin !

      J'ai écarté mes bras encore un peu plus, sous les regards mi-amusés mi-dégoûtés des garçons, qui, finalement, ont décidé de se joindre à nous. Ils se sont collés à nous – sans pleurer, bien sûr, après tout c'étaient des mecs –, et on s'est tous serrés les uns les autres. Si quelqu'un nous avait vu à ce moment-là, il nous aurait pris pour des fous bons pour être internés à St Mangouste.

      On a passé quelques secondes, peut-être même quelques minutes, serrés de la sorte, puis on s'est relâchés.

      J'ai essuyé mes larmes en reniflant. Les filles faisaient pareil. J'ai vu Luke essuyer une larme du coin de l'oeil. Il avait toujours plus ou moins pleuré au moindre choc, mais cette année, il avait fait de réels progrès. Cependant, lorsque l'émotion devenait trop forte, sa sensibilité refaisait toujours surface, comme à cet instant.

      Je lui ai donné une tape dans le dos en souriant.

Moi : Hé !

      Il m'a souri en retour, a haussé les épaules puis m'a dit :

Luke : Une poussière dans l'oeil.

Moi : Ouais. Je vais te croire.

      Il a ri.

Luke : Mais je ne te demande pas de me croire, tu sais.

      J'ai éclaté de rire.

Moi : Luke, je t'adore !

      Je lui ai sauté dessus et l'ai serré dans mes bras. Alec, qui jusqu'à présent semblait absorbé dans je-ne-sais-quoi, s'est tourné vers nous avec un sourcil levé.

Alexander : Euh, Luke, c'est ma copine que t'enlaces, là. Si tu voulais bien éviter de, euh... de la serrer... comme ça, ça m'arrangerait !

      Je lui ai tiré la langue et me suis encore plus serrée à Luke, comme pour le narguer.

Alexander : Bon, Luke, tu la lâches, maintenant, s'il te plaît !

Moi : Alec !

      Je savais bien qu'il disait ça pour rire, mais j'ai quand même lâché Luke pour donner un petit coup de poing dans le bras d'Alexander. Puis je me suis dirigée vers Lorcan, que j'ai serré dans mes bras.

      Petit à petit, nous avons chacun serré les autres dans nos bras, un par un. Puis, armés de nos valises, nous sommes descendus jusqu'au hall.

      Là, Alec m'a pris la main.

Alexander : Viens. Il nous reste un peu de temps avant le départ.

      Il m'a tirée et je l'ai suivi jusqu'en haut de la tour d'Astronomie.

      Je me suis appuyée sur le garde-corps. De là, je voyais la plus grosse partie de la cour de Poudlard, et j'aimais ça. Je pensais à mon cousin, Hugo, et je me disais que sa mort n'était pas restée impunie. Les forces du mal avaient essayé de s'emparer du monde, mais tant qu'il existerait des sorciers bons, le monde serait protégé. L'amour est le plus grand des pouvoirs, mon père l'avait compris lorsque sa mère avait sacrifié sa vie pour lui, lui assurant ainsi une protection contre Voldemort. Je l'ai compris à mon tour lorsqu'Alexander m'a empêchée de sauter.

      À côté de moi, Alec a passé ses bras autour de mes épaules en souriant.

Alexander : À quoi tu penses ?

Moi : À Hugo.

      Alec a resserré son emprise autour de moi. Je savais qu'il s'inquiétait pour moi, mais à ce moment-là je ne pensais pas à Hugo dans des termes négatifs. Je me remémorais les bons souvenirs que j'avais de lui.

      Je me suis tournée pour me placer face à Alec, et je lui ai souri.

Moi : Tu te souviens la fois où il s'est incrusté entre Lola et Marc ? Parce que Lola avait les yeux fermés pour embrasser Marc, et il voulait s'amuser, alors il s'est placé devant elle pour qu'elle l'embrasse.

      Alec a ri.

Alexander : Oui ! Le plus drôle, c'était la tête de Lola quand elle s'est aperçue qu'elle avait embrassé Hugo au lieu de Marc !

Moi : La tête que faisait Marc n'était pas mal non plus ! On aurait dit qu'il allait exploser !

      J'ai souri en repensant à ce souvenir. Et puis je me suis souvenue qu'Hugo était mort, dorénavant. J'ai senti comme une vague de noirceur déferler dans mon cœur, qui est alors devenu lourd et douloureux.

      Alexander a dû percevoir mon chagrin car il m'a prise dans ses bras et m'a serrée contre lui.

      Doucement, il a caressé ma joue et essuyé les larmes qui coulaient le long de mon visage. Puis il m'a embrassée tendrement.

Moi : Il me manque...

Alexander : Je sais, Lily, je sais... À moi aussi. Mais tu as levé le mystère sur sa mort, c'est tout ce qui compte.

      Je savais qu'il avait raison. Pourtant j'ai continué à pleurer doucement sur son épaule, tandis qu'il me serrait un peu plus contre lui.

      J'avais enfin fini mes sept années à Poudlard, et j'allais découvrir le monde extérieur. Dans quelques jours, ça serait l'été. Dans moins d'un mois, Teddy et Victoire seraient mariés. Ça faisait un paquet de choses en perspective. Mais j'aimais ça. J'aimais cette chose qu'on appelle la vie. 

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