42. Dernier match

      C'était l'avant-dernier jour à l'école, et c'était par conséquent le dernier match de Quidditch de l'année. Il opposait Serdaigle à Serpentard, autrement dit, nous avions de bonnes chances de gagner ce match, et par la même occasion, de gagner la coupe.

      Toute l'école était donc dans les gradins, attendant le lancement du match par Madame Bibine. À côté de moi, Elsa, Noelia, Liz et Zoé secouaient des petits drapeaux à l'effigie de Serdaigle. Nous avions tous sorti le grand jeu pour ce dernier match, car en plus d'être le dernier match de l'année, c'était également le dernier match auquel on assisterait à l'école de toute notre vie, tout simplement car c'était notre dernière année. J'avais d'ailleurs beaucoup de mal à me dire que, deux jours plus tard, j'aurais définitivement quitté Poudlard.

      Un coup de sifflet m'a fait revenir à l'instant présent. Madame Bibine avait libéré les différentes balles, et les joueurs s'élançaient.

Liam : Et voilà le match qui commence ! Thompson s'empare du souafle ! Elle fait la passe à Fray, qui fait la passe à Moore ! Elle tire... Oh ! Bel arrêt de Owen !

      Non, ce n'est pas de Lexa Owen qu'il parlait, mais de son jeune frère Jacob Owen. Je sais que ça pouvait prêter à confusion quand deux frères et sœurs se retrouvaient dans la même équipe, mais ils étaient de bons joueurs tous les deux, ils avaient mérité leur place dans l'équipe.

Liam : Et voilà que Lendry prend le souafle ! Elle fait la passe à Johnson... qui marque ! Dix points pour Serpentard !

      Il y a eu des acclamations dans les gradins des Serpentards, et des huées dans nos gradins.

      Petit à petit, même si je m'étais promis de rester concentrée, j'ai perdu le compte des points. Il me semblait qu'on en était à quatre-vingt à vingt pour Serdaigle, mais je n'étais sûre de rien. J'avais décroché au moment où j'avais commencé à observer Alec.

      Il était en vol stationnaire, le vif d'or étant toujours introuvable, et il regardait le match du haut de son Furie 301. Même avec la distance, je voyais ses cheveux bruns remuer avec le vent et ses yeux bleus pétiller. Il n'avait pas changé. On avait grandi, bien sûr, mais il restait quand même Alec, mon meilleur ami. Il était le même que le petit garçon avec lequel je passais mes journées, enfant. La seule différence, c'est qu'à l'époque, je n'étais pas amoureuse de lui. Aujourd'hui, on sortait ensemble. On en avait vu de toutes les couleurs, on avait failli y rester, mais cette année resterait gravée dans ma mémoire comme la plus belle de toutes.

      Zoé m'a tiré de ma rêverie :

Zoé : Lily, tu baves.

      J'ai éclaté de rire.

Moi : N'importe quoi ! Et d'abord, je ne bave pas plus que toi, tu sauras !

      Je lui ai fait un clin d'oeil et elle a rougi. Sa petite amie, Lexa Owen, jouait dans l'équipe de Serpentard. En fait, à bien y repenser, le match se terminerait soit grâce à mon petit ami, soit grâce à sa petite amie. Ils étaient tous les deux attrapeurs dans leurs équipes respectives.

Zoé : Mais je n'ai pas attendu deux ans pour avouer ma flamme, moi !

      Elle a mis ses mais sur ses joues et s'est livrée à une interprétation de ma personne assez insultante :

Zoé : Oh mon dieu ! Je suis amoureuse de mon meilleur ami ! Oh non, il sort avec Cassie ! Oh oui, il a rompu ! Oh non, je ne peux pas lui dire, je vais briser notre amitié !

      Je lui ai donné un léger coup de poing dans le bras, tandis que Liz, Elsa et Noelia éclataient de rire.

Moi : Eh !

      Tandis que je m'indignais, Liam continuait à s'égosiller :

Liam : Et cent-vingt points pour Serdaigle contre trente pour Serpentard ! Et voilà que Lendry s'empare du souafle ! Oh là là ! Elle vient de se prendre un cognard dans le bras, cognard envoyé par Sloper ! Et le souafle est à Moore !

      D'un seul coup, il y a eu une mouvement d'appréhension dans tout le public.

Liam : Voilà le vif d'or !

      En effet, Alec et Lexa partaient à vive allure, suivant la minuscule balle volante.

Liam : Lendry marque ! Quarante points pout Serpentard !

      Mais je n'écoutais plus, j'étais concentrée sur Alec. Je ne voyais plus que lui, et par pur réflexe, j'ai porté la main à mon cou. Mais le pendentif vif d'or n'était plus là, le professeur Cantus l'avait envoyé à étudier au Ministère de la Magie pour comprendre pourquoi il avait absorbé l'Avada Kedavra.

      Je me suis surprise à murmurer :

Moi : Allez, vas-y Alec, vas-y ! Allez !

      Je serrais ma jupe de mes doigts, tellement qu'ils étaient blancs aux jointures. Le sang ne circulait plus jusqu'au bout, et je commençais à avoir des fourmillements. Mais je n'en avais rien à faire, j'étais trop prise par le jeu.

      À côté de moi, Zoé semblait elle-aussi très concentrée dans le jeu. Je n'imaginais pas ce qu'elle devait ressentir. Je savais qu'elle rêvait que notre équipe gagne, mais d'un autre côté, l'adversaire n'était autre que sa petite amie, alors elle devait vouloir qu'elle gagne également.

      Dans le ciel, Alec et Lexa ont disparu derrière un nuage, et le public a retenu son souffle.

Liam : Et de deux-cent dix à cent pour Serdaigle !

      Les deux attrapeurs sont redescendus en flèche. Lexa semblait déconfite, et Alec secouait son poing d'un air victorieux. Je n'ai pas mis trois secondes à comprendre.

Liam : Et c'est Londubat qui attrape le vif d'or ! Victoire de Serdaigle avec trois-cent soixante points à cent !

      Des hurlements ont retenti dans les gradins, parmi les élèves aux couleurs de Serdaigle. Nous avions gagné le match !

Liam : C'est du jamais vu ! Un score exceptionnel !

      Les hurlements étaient continus, et malgré les protestations des Serpentards, bientôt les Gryffondors ont rejoint les Serdaigles, suivis par les Poufsouffle. Finalement, même les Serpentards ont clamé le nom de notre maison.

      Nous avions gagné la coupe de Quidditch. Nous avions gagné ce match final avec trois cent soixante points à cent, un score qui n'avait jamais été atteint jusque là.

      Alec a foncé vers moi et a atterri juste à côté de moi. Il m'a fait un grand sourire et m'a tendu le vif d'or qu'il venait d'attraper.

Alexander : Je crois que je t'en dois un, il me semble ?

      Trop heureuse, je me suis jetée dans ses bras. J'aurais aimé l'embrasser, mais je ne sais pas pourquoi, quelque chose m'a retenu. Ce n'était pas encore le bon moment.

      Des cris ont alors retenti, et je n'ai pas compris ce qu'il se passait. Puis je me suis tournée et j'ai vu Zoé, qui était descendue des gradins jusqu'au stade, et qui s'était jetée sur Lexa. Les deux filles s'embrassaient passionnément devant la totalité de l'école. 

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