Quelques jours plus tard, étant donné que j'allais mieux, je suis sortie de l'infirmerie. J'avais manqué un match de Quidditch, celui de Gryffondor contre Poufsouffle. Malheureusement pour cette dernière équipe, il fallait remplacer Austin Page par Sylvain Dubois, et Poufsouffle a perdu trente à cent quatre-vingt-dix – pas que Sylvain Dubois soit un mauvais joueur, loin de là. Autrement dit, rien d'étonnant, puisque Gryffondor avait une très bonne équipe.

      Alors que je venais juste de sortir de l'infirmerie, j'ai entendu des voix en provenance d'un couloir sur ma droite. Je me suis cachée derrière un pan de mur et j'ai écouté. J'ai reconnu la voix de Zoé, ainsi que celle de sa copine.  

Zoé : ... marre de me cacher.

Lexa : Alors ne nous cachons plus.

      Zoé a poussé un soupir.

Zoé : C'est pas si simple... Que vont penser les gens de nous ?

Lexa : Je m'en fiche, Zoé. Ils peuvent penser et dire ce qu'ils veulent, je t'aime. C'est le principal. Qu'ils aillent au diable, tous autant qu'ils sont !

      Il y a eu un blanc, et j'ai jeté un coup d'oeil pour vérifier ce qu'il se passait. Les deux filles étaient à présent en train de s'embrasser. C'était la première fois que je les voyais s'embrasser, et ça faisait un peu bizarre, même si je savais depuis le début qu'elles sortaient ensemble. Puis un cri a interrompu leur baiser.

      Alyssa Gray, Terrence Blondeau et Chloé Bloom venaient de débarquer, et elles observaient Zoé et Lexa.

Alyssa : Par la barbe de Merlin ! Terrence, Chloé, on s'en va ! Tout de suite ! Il ne faut surtout pas qu'on reste à côté de ces abominations de la nature ! C'est presque pire qu'une relation entre un géant et un sorcier !

      Elles sont parties en riant, et je suis sortie de ma cachette pour leur barrer le passage.

Moi : Ce qui est une vraie abomination de la nature, c'est le genre de filles aux cheveux faussement blonds, couvertes de maquillage, qui rient pour un rien et martyrisent le monde entier. Tu sais ? Ce genre de filles que vous êtes ?

      Je l'ai fusillée du regard.

Moi : Je préfère mille fois être homosexuelle que comme toi, tu vois ?

      Alyssa a automatiquement sorti sa baguette de sa poche, immédiatement imitée par Terrence et Chloé. Je me suis retrouvée face à trois baguettes magiques, pourtant, je n'ai pas eu peur. J'ai même plutôt carrément éclaté de rire.

Moi : Tu crois que vous me faites peur ? Vous n'êtes pas capables de me lancer un sort, vous êtes bien trop bêtes et froussardes pour ça !

      Elles ont attaqué toutes les trois en même temps, avec trois sorts différents que je n'ai pas entendu. J'avais prévu le coup. Plus rapide qu'elles, j'ai sorti ma baguette et paré les trois sortilèges à la foi. Puis, profitant de leur désarroi, j'ai crié :

Moi : Expeliarmus !

      Aussitôt, les trois baguettes ont voltigé plus loin.

Moi : Vous vous attendiez à quoi ? Je me suis battue en duel avec Archie Gordon, qui était possédé par l'horcruxe de Bellatrix Lestrange ! Vous ne me faites pas peur ! Je suis forte, intelligente, loyale et rusée ! Si je l'avais voulu, j'aurais pu intégrer n'importe quelle maison de cette école ! Je suis plus puissante que vous, plus puissante que mon père, plus puissante même que Voldemort !

      Je bluffais un peu, et je ne savais pas vraiment d'où me sortaient ces mots. Mais en tout cas, ils ont fait leur effet, car les trois filles ont blêmi puis baissé les yeux.

Moi : Maintenant dégagez et fichez-moi la paix !

      Elles ont déguerpi plus vite que leur ombre, et j'ai souri à Lexa et Zoé.

Moi : Je vous laisse.

      Je leur ai fait un clin d'oeil complice et je suis montée dans la salle commune de Serdaigle. Comme Alec n'était pas là, j'en ai déduit qu'il devait être dans le dortoir des garçons. Bingo. Il était assis sur son lit, seul.

      Une question que je me posais depuis longtemps me tournait dans l'esprit, et, au risque de passer pour une idiote, je l'ai posée :

Moi : Pourquoi... pourquoi tes parents t'ont-ils appelé Alexander Frank Londubat ? Je veux dire... Regarde James, Albus, mon cousin Fred, ma cousine Molly et moi-même... On porte un nom en hommage aux blessés, aux morts, à notre famille. Pourquoi dans ce cas tes parents ne t'ont-ils pas appelé Frank, tout simplement ?

      Alexander a haussé les épaules avant de baisser les yeux tristement.

      Je connaissais l'histoire de ses grands-parents. Mes parents me l'avaient racontée autant de fois que celle de mes propres grands-parents, puis mon meilleur ami me l'avait raconté à son tour. Mais je ne comprenais pas pourquoi Alec ne portait pas en premier nom celui de son grand-père, comme James et moi portions le nom de nos grands-parents.

Alexander : J'ai demandé à mon père, une fois. Il m'a répondu qu'il ne voulait pas m'infliger ça. Il a dit que porter le nom de quelqu'un d'autre, mort, blessé, ou toujours en vie, n'était pas une chose facile. Il a dit que ça aurait été un fardeau, car les gens ne m'auraient pas vu pour celui que j'étais, ils auraient juste vu la personne dont je prenais le nom. Donc il s'est dit qu'en deuxième prénom, ça rendrait hommage, mais sans en faire un poids pour moi.

      J'ai soupiré. Il avait l'air triste, mais il était loin de se douter le calvaire de porter le nom qui autrefois appartenait à quelqu'un d'autre.

Moi : Tu n'imagines pas à quel point il a bien fait. Quant tu portes le nom de quelqu'un d'autre... C'est comme si tu n'étais pas toi-même. Comme si... comme si tu volais la vie d'une personne, son corps, sa personnalité... C'est dur de vivre avec, parfois. Le plus dur, c'est de se faire un nom.

      Il a relevé la tête rapidement en me souriant.

Alexander : Moi, je sais qui tu es. Tu es Lily Luna Potter, ma meilleure amie ! Et éventuellement ma petite amie, aussi... même si personne ne le sait !

      Il m'a pris les mains et les a embrassées tendrement.

Alexander : Et je veux que tu restes cette Lily-là, d'accord ? Tu n'es pas ta grand-mère, et tu ne le seras jamais. Mais tu es la Lily que j'aime.

      J'ai souri. C'était vraiment trop mignon !

      J'ai passé mes bras autour de son cou et je l'ai embrassé passionnément. Alec a entouré ma taille avec ses bras comme pour m'empêcher de m'échapper. J'ai descendu mes bras sur sa chemise, que j'ai déboutonnée. Clairement, la situation nous échappait, mais je n'en avais rien à faire.

      Juste au même moment, la porte du dortoir s'est ouverte sur Kevin.

Kevin : Merlin tout puissant !

      Il a caché ses yeux derrière ses mains tandis que je m'écartais d'Alec.

      Kevin a enlevé ses mains et nous a regardés, Alec et moi, d'un air exaspéré

Kevin : Dites, je sais que personne ne doit vous voir, et cetera, mais vous êtes dans le dortoir des garçons, et logiquement, tu ne devrais pas être là Lily !

      Je lui ai tiré la langue.

Moi : C'est grâce à cette vieille loi de Poudlard. Les filles sont bien plus dignes de confiance que les garçons, tu devrais le savoir !

Kevin : Ouais, c'est ça ! C'est pour ça que quand je suis arrivé, tu déshabillais Alec avec passion ! Les filles plus dignes de confiance mon œil, oui ! Si ça continue comme ça vous allez nous rejouer une salle de bain des préfets !

      Je me suis figée puis tournée lentement vers Alec en rougissant.

Moi : Tu... tu leur as raconté ?!

      Alec a passé une main dans ses cheveux, l'air gêné. Puis il a rougi et répondu :

Alexander : Bah... Oui... Pourquoi, tu ne l'as pas raconté aux filles, toi ?

Moi : Bien sûr que si...

Alexander : Alors on est quitte !

Moi : ... mais je n'ai pas vraiment eu le choix, vu la façon dont elles m'ont cuisinée le lendemain matin.

      Je me suis tournée vers Kevin, qui a semblé bien mal à l'aise.

Kevin : Euh... J'ai fait une gaffe ?

      Je n'ai pas répondu, et sous le regard effaré des garçons, j'ai quitté la pièce.

      Il ne manquait plus que ça ! Les garçons étaient au courant pour la soirée dans la salle de bain des préfets ! Je ne pourrais plus jamais les regarder en face !

      Je suis allée dans le dortoir des filles, là où j'étais sûre qu'aucun garçon ne pourrait me suivre.

      Quand je suis arrivée, les filles étaient assises chacune sur leur lit, et elles étaient en pleine discussion.

Elsa : ... de l'époque ancienne, je n'ai été amoureuse de lui qu'un cours temps.

      Je me suis assise sur mon lit et, en entendant sa phrase, j'ai demandé :

Moi : Lysander ?

      Les filles ont tourné vers moi leurs têtes perplexes.

Elsa : Quoi, Lysander ?

Moi : C'est de Lysander que tu parles ?

      Les filles ont éclaté de rire, et je n'ai pas compris ce que j'avais dit de drôle.

Elsa : Pas du tout ! On est en train de parler de notre première amourette de l'école. Par exemple, Liz disait qu'en première année, elle était folle amoureuse de Kevin et d'Alec.

Moi : Les deux à la fois ?

      Liz a viré au rouge betterave et a lancé :

Elizabeth : Lily, j'avais onze ans ! Oui, les deux à la fois !

      Je suis restée songeuse, puis je me suis tournée vers Elsa.

Moi : Et toi ? De qui étais-tu amoureuse à cette époque ?

Elsa : Ronald Anderson, tu sais ? Il avait un an de plus que nous. Il a un petit frère, qui est en cinquième année.

      Je ne voyais pas du tout qui était ce Ronald, cependant j'ai répondu :

Moi : Oui.

Noelia : Et toi, Lily ? T'étais amoureuse de qui en première année ?

      J'ai répondu sans même prendre le temps de réfléchir :

Moi : Scorpius Malefoy.

Elsa : Quoi ?! Comment ça t'étais amoureuse de Scorpius Malefoy ?

      J'ai haussé les épaules en lui souriant.

Moi : Ben... J'étais en première et deuxième année, et c'était le meilleur ami de mon frère... C'était juste une amourette, tu sais. Comme toujours à onze-douze ans.

      Noelia a haussé les sourcils.

Noelia : Mais... Scorpius, c'est pas le fils du pire ennemi de ton père à la base ?

      J'ai poussé un soupir.

Moi : Bah, à l'école, si. Mais le temps a passé, et Scorpius et Albus sont meilleurs amis. Mon père et le père de Scorpius se sont mutuellement pardonné, ils s'entendent plus ou moins bien maintenant. Quand ils ne se lancent pas des chaises à la figure en essayant de sauver leurs fils.

      J'ai souri, même si les filles ne pouvaient pas comprendre car elles n'étaient pas au courant de cet épisode. 

Voilà, je sais que c'est le troisième chapitre que je poste aujourd'hui, mais en fait je suis d'humeur particulièrement joyeuse donc voilà. Si vous voulez tout savoir, j'ai rédigé le dernier chapitre il y a une semaine et je suis impatiente de le publier, alors j'accélère un peu (beaucoup) les choses. Pour info, il reste encore trois chapitres et cette fiction sera terminée.

Autre chose : MERCI DE TOUT COEUR on vient de passer les 50 étoiles ! JE VOUS AIME !! 💖

Bref, merci de lire ma fanfiction 💖

Axelle