39. La survivante

      J'ai ouvert les yeux. Je me sentais vaseuse et j'avais mal à la poitrine. C'était comme si elle était comprimée, comprimant ainsi tous mes organes avec.

      J'ai regardé autour de moi. Archie Gordon était assailli de tous les côtés par mes amis, et Alec était penché au-dessus de moi. Il pleurait.

Alexander : Lily... Oh, Lily, mais pourquoi t'as fait ça ?

      Il m'a serrée dans ses bras et j'ai poussé un gémissement de douleur. Tout mon corps me faisait souffrir, et mon souffle me brûlait la gorge.

Alexander : Lily ? Lily ! Elle est vivante !

      Il y a eu des exclamations étouffées et j'ai entendu Elsa dire :

Elsa : Toi, tu bouges pas, ou je te passe par-dessus bord.

      J'ai tourné légèrement la tête malgré la douleur. Mes amis étaient tous vivants. Salement amochés, mais vivants. Et Elsa tenait sa baguette pointée sur Archie, qui était désarmé.

Alexander : Lily ! Lily, est-ce que tu vas bien ?

      J'ai essayé de répondre, en vain. Ma gorge était sèche et brûlante, et les mots refusaient d'en sortir.

Alexander : Mais comment... comment t'as pu survivre ? Le sort...

      J'avais deux explications. Soit Archie Gordon n'était pas assez puissant, même contrôlé par Bellatrix, pour lancer ce sort, soit le sort avait touché le vif d'or, qui l'aurait alors absorbé. Mais c'était complètement impossible. Rien ne pouvait arrêter un sortilège de mort.

      J'ai lentement tâté jusqu'à mon cou et j'ai trouvé mon pendentif. Je l'ai serré. Il était brûlant et semblait luire. Il agitait ses ailes beaucoup plus vite que la normale, dans un léger bruissement qui ne m'était pas familier.

      Mon meilleur ami a semblé comprendre ce que j'essayais de dire, car il a blêmi et a demandé :

Alexander : Le... le vif d'or ?

      J'ai hoché péniblement et douloureusement la tête. C'était lui qui me l'avait offert. En quelque sorte, c'était Alec qui m'avait sauvé la vie. Il a d'ailleurs semblé le comprendre aussi, et m'a serrée dans ses bras.

Alexander : Oh Lily...

      Il allait sûrement m'embrasser, mais nous avons été interrompus par deux garçons, qui sont entrés dans la pièce.

      Liam Jackson avait la figure rouge d'avoir couru, tandis que Noah Williams – ce sportif – ne semblait pas essoufflé le moins du monde. Apercevant le désordre, il s'est exclamé :

Noah : Qu'est-ce qu'il s'est passé ? On a entendu des cris et des hurlements !

Liam : Vous êtes salement amochés ! Qu'est-ce qui vous est arrivé ?

      Ils ont alors aperçu les Mangemorts stupéfixés par terre et ils ont blêmi.

Liam : Est-ce que ce sont vraiment des...

Noelia : Mangemorts ? Ouais.

      Malgré sa petite taille, elle était bien campée sur ses deux jambes, sa baguette à la main, prête à en découdre avec n'importe qui lui poserait des problèmes.

Noah : Et vous les avez mis KO ?

      Ils ont tous hoché la tête, et Alec m'a aidée à me relever. J'avais les jambes lourdes et douloureuses, mais j'ai plus ou moins réussi à tenir debout, appuyée sur mon meilleur ami.

      Liam a pointé du doigt Archie :

Liam : Et lui ? Qu'est-ce qu'il fait là ?

      Ma voix m'est revenue d'un seul coup et j'ai répondu faiblement :

Moi : Possédé par Bellatrix Lestrange.

      Leo est venu me soutenir de l'autre côté, sous le regard noir d'Alec. Je lui ai jeté un coup d'oeil et il a aussitôt cessé de fusiller Leo du regard.

Leo : Et comment va-t-on le débarrasser de cet horcruxe ?

Lysander : Liam, Noah... Allez prévenir le professeur McGonagall, vous voulez bien ?

      Les deux Gryffondors ont acquiescé et sont partis. Puis Lysander s'est tourné vers le reste du petit groupe.

Lysander : Bien... À nous maintenant. On va ligoter ces Mangemorts pour les empêcher de bouger, et on va faire pareil avec Archie.

      Il a pointé sa baguette vers Archie, qui l'a fusillé du regard et a hurlé :

Archie : Je vais tous vous tuer ! Je vais me venger ! Je vais...

Lorcan : Silencio !

      Aussitôt, la voix d'Archie s'est éteinte, malgré ses lèvres qui continuaient de remuer.

Lysander : Je crois que je vais commencer par celui-là. Incarcerem !

      Des cordes ont alors jailli de sa baguette et se sont enroulées autour d'Archie. Les autres ont fait de même avec le reste des Mangemorts.

      J'ai juste eu le temps de voir arriver McGonagall, suivie de Liam et Noah, avant de tomber dans les pommes.

McGonagall : Mais que s'est-il passé ici ?

      Tout est devenu noir pour la seconde fois.

      J'ai ouvert les yeux, allongée dans un lit de l'infirmerie. Un rideau avait été tiré et, plus loin, j'entendais McGonagall et Madame Pomfresh qui discutaient avec Alec.

McGonagall : ... bizarre. Vous en êtes sûr ?

Alexander : Absolument. Elle s'est pris le sort de plein fouet, et quand elle s'est réveillée, elle a dit que le sortilège avait frappé son pendentif.

      J'ai passé une main autour de mon cou. Le vif d'or n'était plus là. J'ai soudain eu envie de pleurer. C'était ce qui m'était le plus précieux, c'était mon meilleur ami qui me l'avait offert.

Mme Pomfresh : En effet, Minerva. Je vois bien que les signes vitaux de miss Potter sont faibles, et le vif d'or semble rayonner d'une lumière étrange. Avez-vous déjà entendu parler de ça auparavant ?

McGonagall : Non. La seule personne à avoir survécu au sortilège de mort est Harry Potter, grâce au sacrifice de sa mère. Ici, miss Potter a reçu le sortilège, mais c'est son pendentif qui a absorbé l'énergie. Je n'avais jamais entendu parler d'un cas comme celui-là. Vous dites que c'est vous qui le lui avez offert, monsieur Londubat ?

Alexander : Oui.

McGonagall : Et où aviez-vous acheté cet objet ?

Alexander : Sur le chemin de Traverse, dans un magasin nommé Bijoux Magiques.

Mme Pomfresh : Était-il stipulé que le collier avait un pouvoir spécial ?

Alexander : Non. La seule chose qu'il sait faire, c'est remuer les ailes. Il n'a jamais été conçu pour absorber l'énergie des sortilèges. D'ailleurs, aucun n'objet ne peut être conçu dans ce but. C'est strictement impossible de neutraliser un sort avec un objet, encore plus si c'est un sortilège de mort. Nous l'avons vu en cours de Sortilèges ainsi qu'en Défense contre les Forces du Mal.

McGonagall : C'est incompréhensible. Ce bijou avait-il déjà agi de la sorte ?

Alexander : Non. Enfin, pas que je sache.

Mme Pomfresh : En tout cas, ça lui a sauvé la vie. Je l'ai envoyé à examiner au professeur de Défense contre les Forces du Mal, monsieur Cantus. Il a dit qu'il n'avait jamais vu ça de sa vie.

      J'ai essayé de me redresser, mais la douleur qui s'est déclenchée dans tout mon corps m'en a empêchée. J'ai poussé un gémissement.

      Aussitôt, les rideaux se sont ouverts sur Madame Pomfresh, le professeur McGonagall, ainsi que mon meilleur ami.

Mme Pomfresh : Eh bien, miss Potter, je suis ravie de voir que vous êtes réveillée.

      Elle m'a tendu un gobelet rempli d'un liquide rosâtre.

Mme Pomfresh : Ces trois jours d'inconscience n'ont pas joué envotre faveur, vous êtes très pâle.

      J'ai vidé le gobelet d'un trait et j'ai demandé, sidérée :

Moi : Trois... trois jours ?! Mais... mais comment vont les autres ?

      La directrice a souri, mais son sourire n'avait rien de gai. C'était un pur sourire formel, mais je lisais dans ses yeux qu'elle était préoccupée et inquiète.

McGonagall : Je suis ravie de voir à quel point vous vous inquiétez pour vos amis. Rassurez-vous, ils vont tous très bien, mis à part les quelques égratignures dont ils ont hérité.

Moi : Et Acrhie ? Est-ce que vous avez réussi à neutraliser Bellatrix ?

      McGonagall a poussé un long soupir.

McGonagal : Monsieur Gordon... monsieur Gordon a été envoyé à St Mangouste. Personne n'a jamais fait cas auparavant d'une personne possédée par un horcruxe et qui serait encore vivante. Il va être examiné dans le but de trouver une solution, mais en attendant, il se trouve dans l'aile de détention.

      J'ai poussé un soupir de soulagement.

Moi : Personne n'est mort ?

      McGonagall a secoué la tête et j'ai poussé un second soupir de soulagement.

McGonagall : Nous vous sommes redevables, miss Potter. Grâce à vous et vos amis, le nombre de morts a pu être limité.

      La colère est montée en moi sans que je ne puisse rien y faire et j'ai crié, malgré ma gorge brûlante et douloureuse :

Moi : Limité ? Limité ?! Vous appelez ça limiter ? Trois personnes sont mortes ! Je vous avez prévenus avant le carnage, mais vous avez REFUSÉ DE M'ÉCOUTER ! LE NOMBRE DE MORTS AURAIT ENCORE PU ÊTRE LIMITÉ SI VOUS M'AVIEZ ÉCOUTÉE ! MAIS NON ! VOUS M'AVEZ TOUS TRAÎTÉE DE TROUBLE FÊTE, VOUS M'AVEZ ACCUSÉE DE VOULOIR ATTIRER L'ATTENTION À CAUSE DE MON FRÈRE ! MAIS SI VOUS M'AVIEZ ÉCOUTÉE, ON N'EN SERAIT PAS LÀ !

      La directrice a baissé les yeux. C'était la première fois que je voyais dans ses yeux ce qui ressemblait fort à de la honte.

      Madame Pomfresh était restée saisie par ma violence, oubliant même de m'engueuler parce que ''c'était une infirmerie ici, jeune fille, pas le terrain de Quidditch''. Seul Alec a réagi. Il s'est approché lentement de moi et a posé sa main sur mon bras.

Alexander : Lily... Lily, calme-toi... Ce n'est pas bon de t'énerver comme ça... Tu es blessée, et tu aurais pu y rester... Calme-toi s'il te plaît... Je ne veux pas te perdre...

      Je me suis mise à pleurer doucement.

Moi : Et moi je ne voulais pas perdre Hugo...

      J'ai reniflé bruyamment tandis qu'Alec s'asseyait à côté de moi.

Alexander : Personne ne voulait le perdre. Mais ce qui est fait est fait, on ne change pas le passé.

      J'ai pleuré de plus belle et Alec a essuyé des larmes de ma joue.

Mme Pomfresh : Bon, Minerva, je pense que nous devrions les laisser, maintenant. Miss Potter, vous n'êtes pas autorisée à sortir de ce lit tant que je ne vous en donne pas la permission. Monsieur Londubat, je compte sur vous pour la surveiller.

      Mon meilleur ami a acquiescé, et l'infirmière est partie en fermant le rideau, suivie de la directrice.

      Aussitôt, je me suis assise dans le lit, malgré ma nausée et mes vertiges. Mon meilleur ami m'a serrée dans ses bras. Puis, lentement, il a posé ses lèvres sur les miennes et m'a embrassée.

      J'ai descendu mes bras autour de son cou tandis qu'il descendait les siens autour de ma taille.

      Peu à peu, notre baiser se faisait plus pressant. J'ai donc glissé mes mains dans les poches arrières du pantalon d'Alec.

      Le moment aurait pu durer éternellement si Kevin n'était pas arrivé. Il a tiré le rideau et a posé si rapidement ses mains sur ses yeux que je me suis demandé s'il n'était pas arrivé le visage déjà caché derrière.

Kevin : C'est pas possible ! Mais pourquoi c'est toujours sur moi que ça tombe ?

      Alec et moi nous sommes écartés à la vitesse de la lumière, tandis que Kevin retirait prudemment ses mains de ses yeux.

Kevin : Sérieux, les gars ? Vous m'avez lancé une malédiction ou quoi ? Je suis destiné à vous trouver à chaque fois en train de vous embrasser passionnément, et plus si affinités ?

      J'ai rougi et me suis rallongée sur les coussins. Il n'avait pas entièrement tort. 

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