36. Retour pour les vacances

      Deux jours plus tard, après avoir pris le Poudlard Express la journée de samedi, j'étais de retour à la maison. Contrairement à ce que je pensais, mes parents n'étaient pas trop froids avec moi. Bien sûr, ils ne m'adressaient que très peu la parole, mais ça me convenait parfaitement.

      J'étais assise sur le lit d'Albus. En règle générale, je n'avais pas le droit d'entrer dans sa chambre. Mais là, il m'y avait autorisée, et j'étais assise à côté de lui, l'observant à la dérobée.

Moi : Tu m'as l'air bien préoccupé.

      Mon frère m'a souri.

Albus : Comment tu peux savoir ?

Moi : Al, t'es mon frère ! Je le sais comme toi tu as su cet hiver !

      Albus a hoché la tête.

Albus : C'est vrai... Eh bien, en fait... j'ai rencontré quelqu'un...

Moi : Comment elle s'appelle ?

      Mon frère a rougi fortement.

Albus : Eh bien, ça va te faire un choc, mais...

      Il a laissé sa phrase en suspension et j'ai alors compris. Lui souriant doucement, j'ai rectifié :

Moi : Comment il s'appelle ?

      Albus a rougi encore plus, son teint contrastant alors avec ses cheveux noir de jais.

Albus : Co... comment ? Comment tu peux...

Moi : Al ! T'es mon frère, ok ? Tu restes mon frère quoi qu'il arrive. Et, entre frère et sœur, on peut voir des choses que les autres ne voient pas. De plus, je suis une fille. Appelle ça un sixième sens. Nous les filles sommes censées avoir un sixième sens.

      Mon frère est resté songeur quelques secondes.

Moi : Donc, je repose ma question. Comment il s'appelle ?

      Albus a soupiré longuement.

Albus : Il s'appelle Arthur.

Moi : Arthur ? C'est pas un prénom anglais, ça...

      Albus a souri puis a ri doucement.

Albus : Non, en effet. C'est français. Tu te rappelles, l'année dernière ? Je suis parti deux mois en France. Eh bien là-bas, j'ai rencontré Arthur, Antoine, Jean et Sabine. Tu les as vus, tu te souviens ? Sur la photo que je t'ai envoyé ?

      J'ai souri en repensant à la fameuse photo. Le jour où je l'avais reçue, je l'avais admirée toute la soirée. À l'époque, je n'étais pas encore amoureuse d'Alexander – du moins pas comme maintenant –, et sur la photo, il y avait un garçon tellement canon que j'avais directement flashé sur lui – oui, même si je ne le connaissais pas.

Moi : Oui. La photo où y avait le beau gosse, c'est ça ? C'était lequel, déjà ?

      Albus a levé un sourcil interrogateur. Apparemment, je ne lui avais pas raconté cet épisode.

Albus : Lequel ?

Moi : Le grand brun. Celui avec les yeux vert et les lunettes.

      Mon frère a éclaté de rire.

Albus : Antoine ? Tu le trouves si beau que ça ?

      J'ai légèrement rougi et j'ai haussé les épaules.

Moi : Ben...

Albus : Il a déjà une copine, si tu veux savoir. C'est Sabine.

Moi : La blonde aux yeux bleus ?

      Je me suis levée et je suis allée chercher la photo pour la montrer à Albus. J'ai pointé du doigt une fille plutôt grande – un peu comme moi –, avec de longs cheveux blonds et raides, des yeux bleus et des lunettes similaires aux miennes. Sans les cheveux, on aurait pu se ressembler, elle et moi. Nous étions exactement pareilles, mis à part les cheveux.

Albus : Oui, c'est elle. Sabine Baillard. Eh bien, j'ai gardé le contact avec eux. Et puis, il y a quelques mois, ils sont venus à Londres, donc on s'est revus. Ils restent ici pour faire leurs études. Alors on s'est vus plusieurs fois et... avec Arthur, disons qu'on a plutôt accroché. D'abord en tant qu'amis, puis...

      Il a souri rêveusement et ça m'a fait plaisir de le voir sourire de la sorte. Puis il a dit :

Albus : Tu sais quoi ? Demain, je dois les voir. Ça te dirait de venir avec moi ? Depuis le temps qu'ils entendent parler de toi, je crois qu'ils rêvent de te rencontrer. Surtout Sabine.

      J'ai souri et secoué la tête.

Moi : Les parents me laisseront jamais sortir après l'esclandre de la dernière fois.

      Je me trompais. Albus n'avait pas mis plus de deux minutes à convaincre nos parents que ça me ferait du bien, et qu'à l'école, je n'avais fait que succomber au stress des examens qui approchaient. Il avait même convaincu mes parents d'être indulgents avec moi. Albus était un véritable génie !

      Nous étions donc dans la rue en bas de chez nous, par un bel après-midi d'avril, et un groupe de quatre personnes se tenait devant nous. La fille tenait le beau brun par la main, tandis que les deux autres souriaient d'un air naturel.

      J'ai rougi et Albus m'a souri.

Albus : Les amis, je vous présente ma petite sœur, Lily. Arthur, elle est au courant.

      Le blond aux yeux bleus m'a souri.

Arthur : Ravi de rencontrer toi.

      Son anglais laissait à désirer, mais je me suis contentée de sourire en évitant soigneusement de m'esclaffer. Ce n'était pas très poli de se moquer du petit ami de son frère, qui, étant français, ne parlait pas très bien notre langue.

Moi : Euh... De même.

Albus : On dit de te rencontrer, Arthur. Je suis ravie de te rencontrer.

      Ils se sont tous mis à rire, puis la blonde s'est approchée de moi. Avec un fort accent français, elle m'a saluée :

Sabine : Salut, je suis très heureuse de faire enfin ta connaissance ! Albus nous a beaucoup parlé de toi ! Moi, c'est Sabine, et lui, c'est Antoine !

      Elle a donné un coup de tête vers son copain, qui lui tenait fermement la main.

Antoine : Salut !

      Un troisième garçon s'est avancé, lui-aussi plutôt grand. Les cheveux mi-longs, châtains et bouclés, les yeux verts, il avait l'air plutôt sympa.

Jean : Je suis Jean.

Moi : Salut !

      Albus a passé un bras autour de mes épaules.

Albus : Bon, et si on allait boire un verre ? Une Bièraubeurre, ça vous dit ?

      Nous avons répondu oui à l'unisson puis nous avons transplanté jusqu'aux Trois Balais.

      Nous avons atterri sur le chemin de Traverse, où la pluie tombait à flots.

Moi : Impervius !

      Aussitôt, la pluie a arrêté de couler sur nos têtes, et Sabine s'est tournée vers moi, l'air excitée.

Sabine : Tu es très forte !

      J'ai rougi sous le compliment.

Moi : Ben... Je suis en septième année, je passe mes ASPIC dans un mois, alors je connais les bases.

Sabine : Tu es à Pouldard ! C'est fantastique ! Tu es dans quelle maison ?

      J'ai souri, légèrement embarrassée. Cette fille posait beaucoup de questions !

Moi : Euh... À Serdaigle.

Sabine : Serdaigle !

      Elle a tapé dans ses mains et s'est tournée vers son petit copain.

Sabine : T'entends ça, Antoine ? Elle est à Serdaigle !

      Elle s'est de nouveau tournée vers moi.

Sabine : J'ai toujours pensé que la maison Serdaigle était la seule qui s'approchait vraiment de l'école de magie Beauxbâtons.

Moi : Vous étiez tous à Beauxbâtons ?

      Ils ont hoché la tête, sauf Jean qui a souri.

Jean : Non. Enfin, si... Mais au début, j'étais à Ilvermorny. C'est en Amérique du Nord. Mes parents habitaient là-bas. Puis quand ils ont divorcé, ma mère est revenue en France, son pays natal. J'ai donc fait mes quatre premières années à Ilvermorny, et mes dernières années à Beauxbâtons.

      Ah. C'était donc ça, le petit accent qu'il avait quand il parlait. C'était l'accent américain.

Moi : Et... ça ne t'a pas perturbé ? Je veux dire... changer d'école, changer d'amis...

      Jean a haussé les épaules.

Jean : Pas vraiment. Je n'étais pas très apprécié, à Ilvermorny. Les gens me trouvaient bizarre. D'abord, Jean est un prénom français. Ça ne leur convenait pas. Les américains sont... comment dire ? Disons qu'ils se sentent très supérieurs au reste du monde. Alors le fait qu'un français comme moi puisse se retrouver dans leur école à eux... Eh bien, ça ne leur convenait pas. Donc j'ai choisi de partir avec ma mère. Et si c'était à refaire, je le referais sans hésiter. J'ai passé trois années fantastiques.

      Il a souri et fait un clin d'oeil à ses amis, qui ont souri. J'étais heureuse pour eux. 

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