35. De nouvelles informations
Le vendredi suivant, dernier jour de cours avant les vacances, les conseils de Luke ont porté leurs fruits. J'étais dans un couloir quand un garçon d'environ douze ans, brun aux yeux verts, s'est arrêté devant moi. Je savais qui il était avant même qu'il ne me dise son nom.
Moi : Hey ! Philip, c'est ça ?
Le garçon a tourné vers moi ses yeux verts et m'a lancé un regard mi-amusé mi-en colère.
Philip : Tout le monde m'appelle Lip.
Moi : Ah... Eh bien, euh... Lip.
J'ai soudain aperçu ce qu'il tenait dans ses mains. Ça ressemblait à des morceaux de baguette magique cassée.
Moi : C'est quoi ça ?
Lip a regardé les bouts de bois dans sa main et a souri.
Philip : Ça... Ce sont les restes d'une baguette magique, cassée il y a bien longtemps par un puissant sorcier. C'était une baguette très puissante, la plus puissante de tous les temps. Le terme général est Baguette de Sureau, c'est une des reliques de la mort, et elle se trouvait dans la tombe d'Albus Dumbledore. Malheureusement, il semblerait que quelqu'un l'ait volée, cassée puis jetée dans le gouffre sous le pont qui mène au château. Et même si elle ne sert plus à rien, je la garde quand même, parce que c'est cool, de posséder la baguette la plus puissante du monde, même si elle est en petits morceaux. Tu ne crois pas, fille de Harry Potter ?
J'ai écarquillé les yeux.
Moi : Je...
Philip : Oui, je sais qui tu es, Lily Luna Potter.
J'ai haussé les épaules. Ça, ce n'était pas compliqué. Tout le monde connaissait les enfants du grand et courageux Harry Potter. C'est difficile de se faire un nom quand votre père est célèbre. Les gens vous voient seulement comme le fils ou la fille de telle ou telle personne célèbre.
Moi : Tout le monde sait qui je suis.
Philip : Oui, mais moi, je sais tout, et surtout ce que les autres ne savent pas.
J'ai ri. Ce gamin n'avait que douze ans et il croyait me connaître, tout connaître ? Il savait beaucoup de choses, c'était indéniable, mais certainement pas à ce point !
Philip : Oh, tu peux rire ! Je sais tout de ce château, et de ses occupants.
Moi : C'est pour ça que je venais te voir. J'ai besoin de savoir qui est monté à la tour d'Astronomie tous ces soirs où ont eu lieu les suicides, ainsi que lorsqu'Alexander Londubat ou moi-même y étions.
Philip a haussé les épaules en souriant d'un air mystérieux.
Philip : Alexander Londubat. Brun, les yeux bleus, environ un mètre quatre-vingt. C'est ton petit ami, si je ne m'abuse. Vous vous courez après depuis l'année dernière, et entre-temps, vous vous êtes disputés. Il est sorti avec Cassie Thompson pour te rendre jalouse, et tu as fait pareil avec Leo Vasquez. Finalement, vous vous êtes réconciliés. Maintenant, vous sortez ensemble, mais seulement parce qu'Elsa Boot l'a forcé à se rendre dans la salle de bain des préfets au moment où tu y étais. D'ailleurs, ni toi ni lui n'aviez le droit d'y être, vous n'êtes pas préfets. Là, tu l'as embrassé, puis vous vous êtes livrés à des activités peu louables.
Il a souri d'un air rêveur pendant que je sentais le rouge me monter aux joues. Mais comment faisait-il pour savoir ça ?
Moi : Comment... comment tu sais ça, toi ?
Il a haussé les épaules avec désinvolture.
Philip : Je te l'ai dit, je sais tout. Je connais ce château par cœur, tous les raccourcis, tous les passages secrets... Je connais aussi tous les fantômes, tous les elfes, toutes les créatures qui y vivent. Je connais également toutes les personnes, élèves ou professeurs. Tout ce qui se passe, je le sais. Inutile de me demander comment, je le sais, c'est tout.
À ce moment-là, mon visage devait tirer entre le rouge de la honte et le vert de l'étourdissement. J'avais devant moi un enfant, à peine âgé de douze ans, qui venait de me raconter notre premier baiser avec Alec. Moi qui doutais de ces compétences à ''voir partout'', tout d'un coup, j'ai hésité. Ce gamin avait vraiment des yeux et des oreilles partout ! C'en devenait totalement louche et flippant !
Moi : Bon, euh... Écoute, j'ai besoin de ton aide.
Philip a souri jusqu'aux oreilles et a rangé les bouts de baguette cassée dans sa poche.
Philip : En quoi puis-je t'aider ?
Moi : J'ai besoin d'informations, je te l'ai dit. Je veux savoir qui est monté à la tour d'Astronomie tous ces soirs où ont eu lieu les suicides, ainsi que lorsqu'Alexander Londubat ou moi-même y étions. Et toutes les personnes qui y montent, quand, comment, pourquoi, si tu le sais.
Lip a réfléchi, une main sous le menton. Puis son regard s'est éclairé.
Philip : Archie Gordon. Et Evie Winchester, aussi.
J'ai haussé les sourcils. Je connaissais très peu Archie, et pas mieux Evie, mais il me semblait qu'Evie était très sombre, comme fille, et Archie plutôt bête.
Moi : Evie ? La passionnée de magie noire ?
Philip : Oui. Evie, la fille très intéressée par tous les côtés sombres de la magie, celle qui connaît tout des créatures magiques, trolls, elfes, géants, loup-garous, et cetera. Tu vois ? Grande, brune, des yeux marron presque noirs, mystérieuse et effrayante. En général, les gens vont la voir quand ils ont besoin d'informations sur les forces du mal, pour les cours de Défense Contre les Forces du Mal, ou autre chose du même genre.
Ça me semblait beaucoup plus logique qu'Evie, la fille passionnée par toutes ces choses sombres, soit l'auteure des agressions, plutôt qu'Archie. Lui, c'était le type complètement bête, il était associable, il ne prenait pas soin de lui le moins du monde, avec ses grosses lunettes et ses cheveux pas coiffés. Même si, depuis octobre, il avait radicalement changé. Il était devenu plus sociable, plus présentable, aussi. Après six ans, il était temps ! Mais toujours était-il que ça ne pouvait être qu'Evie.
Moi : Ah... Dans ce cas, je vais peut-être aller interroger Evie. À moins que tu ne saches autre chose que je ne sais pas ?
Philip a souri d'un air mystérieux. J'ai levé les yeux au ciel et demandé :
Moi : Quoi ? Il y a autre chose ?
Philip : Non. Enfin... rien qui ne te soit nécessaire.
Moi : Si tu sais quelque chose, dis-le tout de suite !
Philip a secoué la tête en riant.
Moi : C'est de la rétention d'informations, ce que tu fais !
Philip : Absolument ! Maintenant va, j'ai d'autres choses à faire !
Il est parti d'un côté, je suis partie de l'autre, bien décidée à trouver Evie.
Ça n'a pas été compliqué, elle était dans un couloir un peu plus loin. Quand je suis arrivée, elle était en train de discuter avec un garçon d'environ un mètre cinquante, les cheveux bruns et les yeux verts.
Je me suis avancée vers lui, troublée. Comment avait-il fait pour arriver ici si vite alors qu'il venait de partir dans la direction opposée de la mienne ?
Moi : D'autres choses à faire, hein ? Tu peux m'expliquer ce que tu fais là, alors que tu viens de partir vers l'autre côté ?
Lip s'est tourné vers moi en souriant. Clairement, je venais d'interrompre sa discussion avec Evie. Discussion qui semblait passionnante puisque celle-ci me fusillait du regard.
Philip : Je ne vais pas te dire. J'ai mes secrets, et j'ai besoin de les garder secrets si je veux rester les oreilles et les yeux de cette école.
J'ai levé les yeux au ciel.
Moi : Ouais, c'est ça ! Allez du balais, la demi-portion !
Au regard qu'il m'a lancé, un mélange de haine et d'amusement, j'ai su que j'allais le regretter. Mais je m'en fichais un peu, si ça me permettait de trouver le coupable de ces meurtres maquillés en suicides.
Je me suis tournée vers Evie. Elle faisait peur, avec son maquillage noir, ses cheveux noirs, et ses yeux tellement foncés qu'ils faisaient penser au Lac Noir.
Evie : Merci, Potter. Tu viens de foutre en l'air ma conversation.
Elle me regardait avec un regard froid et médisant. J'ai soutenu son regard sans broncher, et elle a légèrement vacillé. Apparemment, personne n'avait jamais soutenu son regard noir. Il y avait une première fois à tout !
Moi : Épargne-moi tes sarcasmes à la Serpentard, Winchester !
Evie a fait mine de faire une révérence, et je lui ai souri d'un air narquois.
Moi : Et inutile de t'agenouiller devant moi. Je veux juste te parler.
Elle a haussé ses sourcils noirs.
Evie : Ah, Potter, tu veux me parler ? C'est quoi ton problème, chérie ? Tu débarques en interrompant ma discussion puis tu réclames la parole ! Je t'accord une minute, pas une seconde de plus.
Elle a secoué sa montre au poignet.
Moi : Je veux savoir ce que tu sais sur les suicides de la tour d'Astronomie.
Je ne pouvais pas l'accuser dès le départ, donc j'optais pour la solution en douceur.
Evie : Que veux-tu que je sache ? Ce que tout le monde sait. Des élèves de septième année sautent dans le vide. Sans doute la pression des examens. Ton cousin était un stressé, Potter ?
Je n'ai pas eu le temps de réfléchir, mon corps a réagi tout seul. Je l'ai empoignée par le col et l'ai plaquée contre le mur.
Moi : Je sais que tu étais à la tour d'Astronomie tous les soirs des suicides, ainsi que lorsque j'y étais, et de même lorsque mon meilleur ami s'y trouvait. Je sais aussi que ce ne sont pas des suicides mais des meurtres par sortilège de l'Imperum ! Alors ne joue pas avec moi, parce que je te jure que si jamais...
Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase, la montre d'Evie a bipé, sonnant la minute. Je l'ai lâchée avec une moue de dégoût.
Evie : Désolée Potter, mais la minute est passée.
Elle commençait à partir quand elle s'est tournée vers moi, un sourire aux lèvres.
Evie : En fait, tu sais quoi Potter ?
J'ai haussé les sourcils. Je n'avais plus envie de voir cette imbécile de Serpentard. Pour une fois, je n'étais pas énervée contre un ou une élève de Poufsouffle.
Evie : Je t'aime bien. Tu aurais eu ta place à Serpentard, avec ton caractère.
Elle est partie en me faisant un clin d'oeil. Non mais pour qui se prenait-elle ?
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