Nous étions maintenant le dernier lundi avant les vacances, et j'étais en train de marcher dans un couloir avec Leo – nous nous étions réconciliés la semaine d'avant – quand Luke est arrivé et s'est posté devant moi.

Luke : Lily ? Je peux te parler une minute ?

      Je me suis tournée vers lui en fronçant les sourcils.

Moi : Oui, bien sûr. Attends-moi là, Leo, je reviens.

      Je l'ai suivi jusqu'à un endroit éloigné, où personne ne pourrait nous entendre.

Luke : Bon, voilà. Je sais que tu cherches à trouver le coupable de tous ces suicides et... j'ai peut-être une solution pour toi.

      J'ai plongé mon regard dans le sien et j'ai vu qu'il ne plaisantait pas. Il avait vraiment trouvé quelque chose qui pourrait m'aider, après tout ce temps à patauger dans le vide.

Moi : Je t'écoute.

Luke : Bon... Si je te dis Line Underwood, tu vois qui c'est ?

      J'ai cherché dans ma mémoire une information qui pouvait m'aider à me souvenir. Bingo ! Une image a refait surface, celle d'une fille aux cheveux auburn, aux yeux marrons. C'était une Poufsouffle à fond dans la Défense Contre les Forces du Mal, préfète de son année, et son plus grand rêve était de devenir aussi grande sorcière que Dumbledore, tout le monde le savait.

Moi : Ouais.

Luke : Bon... Eh bien, cette fille, elle a un petit frère qui est en deuxième année à Poufsouffle. Il s'appelle Philip, mais tout le monde l'appelle Lip.

Moi : Et il peut m'aider ?

      Je ne voyais pas vraiment comment un garçon de douze ans pouvait savoir quoi que ce soit, mais si Luke le disait, c'est qu'il y avait une raison.

Luke : Oui. Il connaît tous les recoins de Poudlard par cœur, il sait tout sur tout. Il connaît tout le monde, tous les fantômes, tous les elfes de maison. S'il y a quelqu'un au courant de quelque chose et qui peut t'aider, c'est lui.

Moi : Et comment je le trouve ?

      Luke a haussé les épaules en souriant.

Luke : Fais courir la rumeur que tu veux lui parler. D'ici ce soir, il sera venu te voir. Rien de ce qui se passe dans ce château n'échappe à sa vigilance, pour le meilleur comme pour le pire.

Moi : D'accord.

      Je lui ai souri tandis qu'on retournait vers Leo. Il était en train de parler avec Liam et Noah, qui l'avaient rejoint.

Moi : Salut les garçons !

      Ils m'ont saluée à leur tour, et Luke m'a jeté un coup d'oeil entendu.

Moi : Dites, vous n'auriez pas vu un garçon qui s'appelle Philip Underwood, par hasard ?

Leo : Qui ça ?

      Noah a fait mine de lui mettre une claque sur le haut de la tête.

Noah : Le petit frère de Line Underwood. Je sais qu'elle est à Poufsouffle et nous à Gryffondor, mais tu ne peux pas ne pas savoir qui c'est, Leo ! C'est la fille passionnée par la Défense Contre les Forces du Mal, tu sais ? La préfète qui a pour seul rêve d'être aussi puissante que Dumbledore.

      Leo a hoché la tête.

Leo : Ah, cette Line-là... Non, désolé, je ne vois pas.

Moi : Bon, de toute façon, on s'en fiche d'elle. Si jamais vous croisez son frère, dites-lui que je le cherche ! J'ai besoin de son aide.

      J'allais partir quand Leo m'a retenue par le bras.

Leo : Et en quoi ce garçon peut-il t'aider ?

      J'ai lancé un regard en coin aux deux autres Gryffondors, qui plaisantaient maintenant avec Luke, et, baissant la voix, j'ai expliqué :

Moi : Apparemment, il sait tout ce qu'il se passe à Poudlard. Il connaît tous les passages secrets, tous les fantômes, tous les elfes de maison. Et vu qu'il sait tout sur tout ce qu'il se passe dans cette école, je me dis que peut-être il pourra m'aider à trouver qui a lancé le sortilège de l'Imperum à Hugo, Sarah et Austin. Et donc...

Liam : Eh là, tous les deux ! Pas de messe basse sans curé !

      J'ai souri en entendant l'expression.

Moi : Excuse-moi. En tout cas, les garçons, je vais vous laisser !

      Je suis partie sans attendre leur réponse. Mais avant de retourner dans la salle commune, je devais passer à la volière. Quelque chose me disait que j'avais peut-être reçu une réponse de Teddy.

      En effet, quand je suis arrivée, Belle hululait, une enveloppe accrochée à la patte. Je l'ai décrochée et l'ai ouverte.

      « Chère Lily,

      Je suis assez inquiet. Qu'est-ce que c'est que cette histoire de suicides qui seraient en réalité des meurtres ? Et que veux-tu dire quand tu dis que personne ne te croit ? En as-tu parlé à ton père ? Il a vécu des choses similaires, dans sa jeunesse, et je suis persuadé qu'il te croira. Sincèrement, j'espère que tout ira bien. Si tu as raison, Lily, ça peut signifier que des choses graves sont sur le point de se produire. J'espère donc que tu te trompes. Ce n'est pas que j'aie envie qu'Hugo se soit suicidé, ainsi que cette autre fille dont tu me parles, mais c'est mieux s'il en est ainsi que si c'étaient des meurtres.

      Fais attention à toi. Bises,

Teddy. »

      J'ai relu la lettre en silence. Que devais-je faire ? Devais-je tout lui avouer ?

      Sans même prendre la peine de redescendre, j'ai pris un bout de parchemin dans ma poche, ainsi que ma plume, et j'ai écrit.

      « Cher Teddy,

      J'en ai parlé à mes parents. Ils ne me croient pas. Ils sont tous persuadés que je fais ça par manque d'attention.

      Mon enquête a vraiment avancé, je te mets ci-joint la liste des suspects potentiels. Que je t'explique : j'ai fait un rêve d'une femme qui nous reprochait les crimes de nos aînés. On en a déduit que c'était une partisane de Voldemort. Mais toutes celles correspondant au signalement sont soit mortes soit à Azkaban, il doit donc y avoir un élève qui sert à accomplir sa volonté. Je suis actuellement à la recherche de cette personne.

      Je ferais attention, ne t'inquiètes pas. En attendant, passe le bonjour à Victoire et Dora pour moi. Bises,

Lily. »

      J'ai plié le papier, j'y ai joint ma liste de suspects, et j'ai attaché le tout à la patte de Belle.

Moi : Allez, va ! Amène cette lettre à Teddy !

      Ma chouette s'est envolée, et je suis redescendue à la tour de Serdaigle.