33. Des nouvelles

      Il ne restait plus qu'une semaine et demi avant les vacances de Pâques. Malheureusement, ça signifiait que j'allais devoir rentrer chez moi, et je n'avais vraiment pas envie de croiser mes parents tous les jours pendant une semaine. J'allais sûrement être punie, ou quelque chose du genre.

      Alors que nous étions en train de déjeuner, les hiboux sont arrivés dans la Grande Salle pour la distribution du courrier. Une chouette s'est alors posée devant moi, tenant une enveloppe dans son bec.

      J'ai ouvert la lettre et j'ai reconnu l'écriture de Teddy.

      « Chère Lily,

       Ça y est ! Victoire a enfin accouché, et devine quoi ? C'est une petite fille. J'aurais préféré te l'annoncer de vive voix, mais les cours et le travail obligent, nous n'avons pas la possibilité de nous voir. Tu seras donc marraine d'une petite fille !

      J'espère que tu vas bien, j'ai entendu parler de certaines bêtises que tu aurais commises, ainsi que des nombreux points que tu as fait perdre à ta maison. Ce n'est pas de toi, je te connais, aussi je te demande : y a-t-il quelque chose, Lily ? Quelque chose dont tu voudrais me parler, à défaut d'en parler à tes parents ?

      J'espère que tout ira bien pour toi, et je te souhaite bonne chance dans tes révisions. Bises,

Teddy

PS : nous avons appelé notre fille Nymphadora Lily Lupin. »

      J'ai senti une immense joie m'envahir. Alec, assis à côté de moi, a dû sentir mon excitation car il s'est tourné vers moi et a demandé :

Alexander : Quelque chose te tracasse, Lily ?

      Je lui ai tendu la lettre, souriant jusqu'aux oreilles. Il a lu, et lorsqu'il a eu fini, il me l'a rendue.

Alexander : Félicitations !

      Au même moment, Dominique est arrivée en courant, une lettre à la main.

Dominique : Lily ! Lily, tu sais pas quoi ? Victoire a accouché d'une petite fille !

Moi : Je sais !

       J'ai secoué ma lettre avant de la lui tendre. Elle l'a lue et ses yeux se sont écarquillés.

Dominique : Nymphadora... Nymphadora Lily Lupin ? Tu vas être marraine ? Eh bien, c'est... c'est cool...

      J'ai souri. Je voyais bien dans ses yeux qu'elle était un peu jalouse, mais depuis la mort d'Hugo, on avait enterré nos désaccords et on s'entendait plutôt bien. Mais là, le fait que sa grande sœur à elle m'ait désignée moi comme étant la marraine de sa fille, eh bien, ça semblait plutôt mal passer.

      Elle m'a fait signe de la main puis, voyant que ses amies l'attendait, elle est repartie.

Alexander : C'est fou comme vos relations se sont améliorées...

      Je n'ai pas répondu, j'ai pris ma plume, un bout de parchemin, et j'ai écrit.

      « Cher Teddy,

      Je dois dire que je suis très émue du prénom de ma filleule. Et très heureuse de la savoir enfin là et en bonne santé !

      Quant à mes bêtises, Ted, sache qu'il y a de drôles de choses qui se passent à Poudlard.

      Hugo est mort, tu le sais. Il a sauté de la tour d'Astronomie. Seulement, ce que tu ne sais pas, c'est qu'une autre fille a fait la même chose. Alec a failli faire de même également, et moi-aussi. Seulement ce n'était pas volontaire. Je sentais comme une force qui me contrôlait, et Alec m'a dit avoir ressenti la même chose. Je pense que quelqu'un essaie de nous tuer. Ils ont eu Hugo et Sarah Grace, et ont failli nous avoir Alec et moi, si personne n'avait été là pour nous sauver.

      Je ne sais pas encore le fin mot de l'histoire, mais j'enquête, et mon enquête avance. Cependant, je t'en supplie, ne dis rien à mes parents. Ils me traiteraient de fautrice de trouble, de même que l'a fait le professeur McGonagall. Personne ne me croit quand je dis que ce ne sont pas des suicides mais des meurtres. Il y a quelqu'un à Poudlard qui veut notre mort à tous, mais personne ne m'écoute. Ils pensent tous qu'après les exploits d'Albus, je suis juste en manque d'attention, et que j'essaie de me rendre intéressante. S'ils savaient à quel point je me fiche d'être intéressante ! Tout ce que je veux c'est sauver mes amis, et moi-même par la même occasion. Bises,

Lily. »

      Après avoir fini ma lettre, j'ai roulé le parchemin et l'ai scellé. Puis je me suis levée.

Moi : Je vais porter ça à Belle.

      Alec s'est aussitôt levé.

Alexander : Je viens avec toi.

      J'ai hoché la tête. Personne dans l'école ne soupçonnait qu'on sortait ensemble. C'était mieux comme ça. Les seuls à être au courant étaient les septièmes années de Serdaigle, ainsi que, bien sûr, Leo. Les autres élèves ne savaient pas. C'était ce dont nous étions convenus Alec et moi, le lendemain de notre rencontre dans la salle de bain des préfets.

      Lorsqu'on est arrivés à la volière, il n'y avait personne. Alec m'a poussée contre un mur et s'est mis face à moi. Il m'a souri puis m'a embrassée tendrement sur les lèvres. Puis notre baiser est passé de tendre à fougueux, et j'ai passé mes mains dans les cheveux d'Alexander. Il a à son tour passé ses bras autour de ma taille, et aussitôt, des hululements mécontents ont retenti.

      J'ai souri à Alec en me décollant un peu de lui.

Moi : Je crois que les chouettes n'aiment pas ça...

      Alec m'a relâchée en éclatant de rire.

Alexander : Tu as raison. Donne ta lettre à Belle, nous reprendrons nos... activités plus tard !

      Je lui ai fait un grand sourire. Puis je me suis approchée de ma chouette, qui m'a tendu sa patte. J'y ai attaché ma lettre avant de lui dire :

Moi : Va. Emmène cette lettre à Teddy.

      Belle a hululé gaiement puis s'est envolée. Quant à Alec et moi, nous sommes redescendus dans la Grande Salle, comme si rien ne s'était jamais passé entre nous.

      Le soir même, alors qu'on était dans le dortoir, les filles et moi, Noelia nous a rejointes l'air déconfite. Quand on lui a demandé ce qu'il s'était passé pour qu'elle fasse cette tête, elle a répondu :

Noelia : Austin Page a sauté de la tour d'Astronomie.

Moi : Ce n'est pas une coïncidence !

      Les filles m'ont regardée sans un mot, gênées.

Moi : Vous me croyez, n'est-ce pas ?

Elizabeth : Eh bien...

Moi : Vous... vous ne me croyez pas ? Après toutes ces années, vous... vous ne me faites pas confiance ?

      Elles ont toutes baissé les yeux. Seule Elsa a continué de m'observer, son visage ne montrant aucune expression.

Elsa : Écoute, Lily... C'est pas qu'on ne te fait pas confiance. Si tu dis que quelqu'un a poussé Sarah, Hugo et Austin au suicide, on te croit, d'accord ? Seulement, je te rappelle que personne ne te croit. McGonagall ne t'écoute pas, les autres élèves non plus. Même les professeurs ne t'écoutent plus. Ils pensent tous que tu es jalouse de ton frère Albus, et de tout ce qu'il a fait. Ils pensent tous que tu cherches à attirer l'attention.

Moi : C'est ce que vous croyez, vous-aussi ?

Elsa : Non. Ce qu'on croit, c'est qu'il y a peut-être quelque chose de sombre à l'oeuvre, mais personne d'autre ne semble vouloir le reconnaître. Lily, tu imagines ce que cela voudrait dire ?Poudlard est l'endroit le plus sûr du monde, ça a toujours été le cas. Le seul moment où Poudlard était dangereux, c'était quand Lord Voldemort était toujours vivant. Est-ce que tu imagines, si maintenant, des élèves se faisaient tuer dans l'enceinte même de l'école ? Tu imagines ce que cela signifierait ?

      C'était comme si elle venait de faire la lumière sur une chose que je ne comprenais pas depuis trop longtemps. J'ai murmuré :

Moi : Le retour de Voldemort.

Elsa : Oui. Enfin, pas tout à fait. Mais le retour d'une puissance des Ténèbres, oui.

      Mais c'était totalement illogique.

Moi : Mais...

Elsa : Lily, réfléchis ! Le monde des sorciers sort d'une guerre qui date de moins de trente ans ! La plupart des gens ont perdu un ou plusieurs proches pendant cette guerre ! Tout n'est pas encore reconstruit !

      J'ai hoché la tête.

Moi : Ils ne veulent pas admettre que j'ai raison, parce que ça les engagerait peut-être dans une nouvelle guerre, et ils ne sont pas près. C'est ça ?

      Elsa a acquiescé. Voilà qui nous faisait une belle jambe ! Comment pouvions-nous prétendre sauver les élèves de l'école si ceux-ci étaient persuadés que tout allait bien, même si trois élèves de septième année s'était soit-disant suicidés ?

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