27. Le début de l'enquête
Mes amis me regardaient toujours, interdits. Mais comment leur en vouloir ? Ce que je venais de dire n'avait aucun sens, c'était trop énorme pour être réel. Pourtant, mon instinct me soufflait que j'avais raison. Mais allaient-ils me croire ?
Alexander : Lily...
Son ton sonnait comme un avertissement, mais avant qu'il n'ait pu continuer, Leo lui a coupé la parole :
Leo : Comment ça, quelqu'un cherche à vous tuer ?
Il a secoué la tête, l'air consterné.
Moi : Cherche à nous tuer. Nous, Leo. Je crois qu'on est tous menacés.
J'ai senti les larmes me monter aux yeux, mais j'ai résisté. Je ne pouvais pas craquer, je n'avais pas le droit.
Moi : Et cette personne a déjà tué Hugo, et maintenant, elle a aussi tué Sarah Grace.
Soudain, le rêve que j'avais fait, avec la femme qui menaçait de nous tuer, est redevenu clair dans ma tête.
Moi : Oh mon dieu...
Elsa : Quoi ? Lily, on dirait que tu viens de voir un fantôme !
J'ai hoché la tête. C'était encore plus grave que ça. J'avais fait un rêve d'une femme, dans la tour d'Astronomie, qui menaçait de nous tuer, et qui disait qu'elle avait déjà tué un garçon et une fille. Hugo et Sarah étaient morts parce qu'ils avaient sauté de la tour d'Astronomie. Un garçon et une fille... Elle avait tué un garçon et une fille... Hugo et Sarah... Était-ce simplement une coïncidence ?
Moi : J'ai... j'ai fait un rêve bizarre...
Je leur ai raconté mon rêve sans omettre un seul détail. La manière dont cette femme parlait, ses habits étranges, son sourire dément, je leur ai tout expliqué. J'ai vu leurs visages se décomposer petit à petit.
À la fin de mon récit, personne ne parlait. Ils me regardaient tous d'un air songeur et perplexe.
Leo : Et... et tu crois que ton rêve a un lien avec ces suicides ?
Moi : Ce ne sont pas des suicides, mais oui, en gros, c'est ça.
Alec s'est assis sur le bord de mon lit.
Alexander : Lily, tu ne crois pas que c'est un peu tiré par les cheveux ? C'est un rêve, après tout. C'est simplement une coïncidence.
Il a posé une main sur la jonction entre mon genou et ma cuisse, geste amical, pour me rassurer, mais qui m'a fait frissonner de la tête aux pieds.
Moi : Une coïncidence ? Vraiment ?
Alexander : Bien sûr. Personne n'a jamais fait de rêve prémonitoire.
Il y a eu un silence, qu'Elsa a alors brisé :
Elsa : Si. Je connais au moins une personne qui avait la capacité à faire des rêves prémonitoires.
Alexander : Ah ouais ? Je suis curieux d'entendre qui.
Elsa a haussé les épaules, indifférente à l'attitude négativiste de mon meilleur ami.
Elsa : Harry Potter.
Moi : Mon père ?
Bien sûr, je connaissais l'histoire de mon père. La partie de Voldemort qui vivait en lui, qui lui permettait parfois de voir en rêve ce que faisait ce dernier. Mais l'entendre de la bouche d'Elsa me semblait étrange. Pourtant, je n'aurais pas dû être étonnée. Tout le monde connaissait l'histoire de Harry Potter, l'Élu, le Survivant, celui qui avait survécu au sortilège de la mort non pas une mais deux fois.
Elsa a hoché la tête.
Elsa : Oui, ton père.
Elle a levé une main en l'air en voyant que certains s'apprêtaient à répliquer.
Elsa : Je sais ce que vous allez dire. Il ne faisait des rêves que lorsqu'ils ne concernaient Voldemort. Mais même. Je te crois Lily, quant tu dis que ce n'est pas une coïncidence. Malheureusement, je pense aussi être la seule.
Noelia : Non. Je te crois aussi, Lily. Et je n'ai pas besoin de preuves pour te croire.
Les filles ont toutes acquiescé, ainsi que Leo, qui a ensuite lancé un regard noir à Alexander.
Alexander : Bien sûr que je te crois, Lily ! Mais c'est pas le problème. Le problème, c'est de savoir qui est cette femme et pourquoi elle s'en prend aux élèves.
Moi : Oui.
Je me suis redressée et j'ai passé mes jambes par-dessus le lit. J'ai posé mes pieds par terre et je me suis levée, ignorant ma nausée et ma tête qui tournait.
Leo : Qu'est-ce que tu fais ?
J'ai haussé les épaules et j'ai répondu d'un ton égal :
Moi : Je vais à la bibliothèque. Je vais essayer de glaner quelques renseignements pour trouver qui est cette femme. Elle a dit qu'elle allait se venger pour nos crimes et ceux de nos aînés, nos parents ou grand-parents, donc. Or, nos parents et nos grand-parents ont lutté contre Voldemort, d'accord ?
Ils ont tous opiné de la tête. Jusque là, ils me suivaient. Bien. Ils n'étaient pas à Serdaigle pour rien ! Bon, Leo n'était pas à Serdaigle, il était à Gryffondor, mais il était plutôt futé, donc ça revenait au même.
Moi : Donc cette femme doit être une partisane de Voldemort, une de ses admiratrices. On doit donc commencer par là. Je suis sûre qu'il existe un ou plusieurs livres relatant toutes les informations sur ce genre de personnes. Avec un peu de chance, on devrait pouvoir trouver ce qu'on cherche.
Leo : Je viens avec toi.
Son ton était ferme et ne laissait place à aucune protestation. D'un autre côté, je n'allais pas refuser son aide. Seule, j'en aurais eu pour des jours à écumer les livres de la bibliothèque.
Alexander : Moi-aussi.
Il a jeté un coup d'oeil à Leo, clairement réticent à le laisser aller seul à la bibliothèque avec moi. Je ne comprenais vraiment pas son attitude. Ils étaient tous les deux mes meilleurs amis, et on aurait dit qu'Alec était jaloux. Mais jaloux... de Leo ? Ça n'avait aucun sens ! Sauf si... Non. Ça n'avait aucun sens. Point. Je n'avais pas le droit de me faire de faux espoirs.
Les filles se sont jetés des regards gênés, et Elsa a déclaré :
Elsa : Bon, eh bien, ça ne servirait à rien qu'on soit vingt. Aussi, les filles et moi, on va retourner dans notre salle commune pour travailler un peu. Si vous trouvez quoi que ce soit, venez nous prévenir !
J'aurais voulu qu'au moins une d'entre elles vienne avec moi. Je ne voulais pas me retrouver seule avec Leo et Alec, la tension entre eux était palpable. Mais au regard que m'a lancé Elsa, j'ai compris que je n'avais pas le choix. J'ai donc soupiré :
Moi : D'accord...
Les filles sont sorties, Alexander, Leo et moi derrière elles. Puis elles sont parties vers la tour de Serdaigle, tandis que nous partions vers la bibliothèque.
Arrivés là-bas, nous sommes passés devant Madame Pince, occupée à ranger un livre sur une étagère.
Moi : Excusez-moi... Pourriez-vous me dire où se trouvent les ouvrages parlant du temps du Seigneur des Ténèbres, s'il vous plaît ?
La bibliothécaire s'est tournée vers moi, sourcils froncés. Elle a pincé les lèvres.
Mme Pince : Jeune fille, la plupart des ouvrages concernant Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom...
Même près de trente ans après la mort de ce dernier, les gens redoutaient toujours de prononcer son nom. Ça m'énervait au plus haut point !
Mme Pince : ... sont rangés dans la Réserve. Les rares ouvrages y faisant allusion et dont l'accès est autorisé librement sont La bataille de Poudlard, d'Hermione Granger, ou Temps de Guerre, de Virginia Grosbouillon. Vous trouverez ceux-ci dans la rangée Histoire, au fond à gauche.
Moi : Merci.
Je n'étais pas sûre que ce soient les livres que je cherchais, mais j'allais quand même y jeter un coup d'oeil. Ça ne pouvait pas me faire de mal, et je ne pouvais que glaner quelques informations utiles.
Mme Pince : Veillez à les replacer bien au même endroit quand vous avez fini, surtout !
Je me suis dirigée vers l'étagère que Madame Pince m'avait indiquée, et j'ai cherché les livres auxquels elle avait fait allusion. En deux minutes, j'avais deux pavés de respectivement six cent et huit cent pages dans les mains.
Moi : Au travail !
J'ai tendu La bataille de Poudlard à Alec, qui l'a ouvert au sommaire. J'ai fait de même avec Temps de Guerre, Leo regardant par-dessus mon épaule.
Moi : Là ! Mages noirs à travers les âges !
J'ai ouvert le livre à la page indiquée et j'ai commencé à lire.
Plus d'une heure plus tard, je n'avais toujours rien trouvé d'intéressant, et Alec non plus. On a rangé les deux bouquins, frustrés et mécontents.
Moi : Ce qu'il nous faudrait, ce sont les livres de la Réserve ! Mais on ne peut pas y accéder, sauf...
Une idée a pris forme dans mon esprit, et j'ai su à l'expression d'Alec qu'il était arrivé à la même conclusion que moi.
Alexander : Sauf avec l'autorisation d'un professeur ! Lily, tu es géniale !
Leo ne semblait pas avoir compris car il a demandé, l'air paumé :
Leo : Euh... Vous pouvez m'expliquer ?
Je me suis tournée vers lui, toute excitée.
Moi : Il nous faut un mot d'un professeur, pour accéder aux ouvrages de la Réserve !
Leo : Ouais, et alors ?
Alexander : Et alors mon père est professeur, Vasquez !
Les yeux de Leo se sont agrandis. Tellement surpris par l'idée, il n'a même pas répliquer quand Alec l'a appelé par son nom de famille.
Leo : Vous voulez dire... Oh ! Bien sûr, quel idiot !
Je me suis précipitée vers la sortie.
Moi : Allons-y !
Alec m'a retenue par le bras.
Alexander : Non, Lily, attends. Déjà, on a passé toute la matinée à la bibliothèque, c'est bientôt l'heure du déjeuner. De plus, on a beaucoup de devoirs à faire pour demain. On devrait les faire cet après-midi. On aura toujours le temps de demander à mon père un mot pendant la semaine, et reprendre nos recherches le week-end prochain. En plus, on a sortie à Près-au-Lard samedi, avec un peu de chance, on pourra glaner quelques informations en-dehors de l'école.
J'ai soupiré. Il avait raison.
Moi : D'accord. Descendons à la Grande Salle, dans ce cas.
Nous sommes sortis de la bibliothèque en repassant devant Madame Pince, absorbée par sa tâche.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top