22. Nuit funèbre
J'ai été réveillée en pleine nuit par le professeur Flitwick, encore en pyjama, un bonnet de nuit bleu layette sur la tête.
Flitwick : Miss Potter ! Miss Potter, s'il vous plaît !
J'ai ouvert les yeux en sursautant et me suis assise dans le lit. À côté de moi, les filles avaient l'air aussi ébahies.
Moi : Professeur... Que... que se passe-t-il ?
Flitwick : Venez avec moi, vous êtes attendue dans le bureau de la directrice, avec le reste de vos cousins et cousines scolarisés. Vos parents vous attendent.
Je me suis levée péniblement, intriguée et inquiète. Qu'avait-il pu se passer pour que mes parents m'attendent dans le bureau de la directrice à cette heure tardive, ainsi que la totalité de mes cousins ?
J'ai suivi le professeur Flitwick jusqu'aux escaliers du bureau de McGonagall.
Quand je suis entrée, j'étais la dernière à arriver. Mon oncle Ron, l'air atterré, tenait dans ses bras ma tante Hermione et leur fille Rose, en larmes toutes les deux. Ma mère tremblait, la main de mon père sur l'épaule. Mon père, qui, lui non plus, n'avait pas l'air d'aller bien.
J'ai observé tour à tour mes cousins présents dans la pièce. Ils avaient tous l'air dépités et tristes, y compris Dominique. Et puis ça a fait tilt.
Il manquait Hugo. Hermione et Rose étaient en larmes. Il était arrivé quelque chose à mon cousin.
Moi : Hugo...
Je me suis tournée vers McGonagall dans l'espoir d'une explication, mais elle a simplement baissé les yeux et fait un signe de menton à mon père.
Mon père : Lily... Hugo est mort, chérie... Il a sauté de la tour d'Astronomie en fin de soirée... Ils viennent de retrouver son corps...
Les pleurs d'Hermione et de Rose ont redoublé, et je voyais bien que Ron se maîtrisait pour ne pas pleurer devant tout le monde.
Mes yeux se sont remplis de larmes et j'ai senti l'air me manquer. C'était impossible... Il ne pouvait pas être mort... C'était forcément un cauchemar, et j'allais me réveiller d'une minute à l'autre...
Malheureusement, après m'être discrètement pincé le bras, le poids de la réalité m'a rattrapée et je suis sortie du bureau en courant, malgré ma mère qui criait derrière moi :
Ma mère : Lily !
J'ai couru jusqu'à la tour de Serdaigle, et une fois là-bas, j'ai monté les escaliers quatre à quatre pour rejoindre le dortoir. Pas le mien. Celui d'Alec. J'avais juste besoin de le voir.
Je suis entrée en trombe dans le dortoir des garçons, en claquant la porte sur le mur au passage, ce qui a fait sursauter les garçons. Ils se sont redressés, inquiets, les yeux embués de sommeil.
Moi : Alec !
Je me suis jetée sur lui alors qu'il était à peine assis dans son lit, et je me suis effondrée dans ses bras.
Voyant que j'étais en larmes, il m'a serrée dans ses bras.
Alexander : Lily... Lily, qu'est-ce qu'il se passe ?
Je n'ai pas pu lui expliquer. De toute manière, je n'aurais pas pu, mes parents sont entrés dans le dortoir, accompagnés du professeur Flitwick. Ma mère avait l'air outrée, et mon père, un peu contrarié. Quant au professeur Flitwick, son expression était indéchiffrable.
Ma mère : Lily ! On peut savoir ce que tu fais dans le dortoir des garçons ? Qu'est-ce qui t'a pris de te sauver comme ça ?
Je n'ai pas bougé. Quant aux garçons, ils ont lancé des regards affolés dans ma direction puis dans celle de mes parents.
Mon père a alors pris ma défense, à mon plus grand étonnement :
Mon père : Voyons, Ginny ! Tu ne vois pas l'état dans lequel elle est ? Tu ne vas tout de même pas l'engueuler parce qu'elle cherchait un peu de réconfort ?
Ma mère l'a fusillé du regard. Hou là, pas bon. Ils allaient se disputer en live devant mes amis et devant le professeur Flitwick.
Ma mère : Et alors ? Si elle le fait aujourd'hui c'est qu'elle peut le faire d'autres fois ! En d'autres termes, elle peut venir ici comme bon lui semble ! Et elle peut se retrouver seule avec l'un deux !
Elle a pointé les garçons d'un index accusateur, tandis que je rougissais. Elle sous-entendait clairement que je pouvais venir ici avec un des garçons afin de faire l'amour avec lui. Clairement, elle était en train de dire devant tout le monde que je pouvais avoir une vie sexuelle avec un de mes amis. La situation ne pouvait pas être plus gênante.
Moi : Maman !
Ma mère s'est tournée vers moi.
Ma mère : Toi, tais-toi ! On en reparlera quand on sera à la maison !
Mon père : Arrête un peu Ginny ! Elle a dix-sept ans, tu t'attendais à quoi ? Dois-je te rappeler comment tu étais à son âge ? Comment tu es venue de nombreuses fois me retrouver dans le dortoir, pendant ma dernière année ? Ta fille te ressemble, ne le nie pas ! Et ne lui reproche pas ce que toi tu faisais à son âge !
J'ai rougi encore plus. En plus de sous-entendre que je couchais avec un de mes amis, mon père avait clairement expliqué que ma mère et lui avaient... Oh non, beurk ! J'allais vomir.
Ma mère a rougi à son tour et a fait un vague geste de la main.
Ma mère : Peu importe.
Elle s'est tournée vers moi. Elle semblait plus calme tout à coup.
Ma mère : On rentre à la maison chérie, viens.
Moi : Quoi ?!
Ma mère a hoché la tête.
Ma mère : Tu as droit à quelques jours pour te reposer. Tu rentres avec nous.
J'ai secoué la tête. Il était tout simplement hors de question que je rentre à la maison ! J'avais besoin de réconfort, et pas le genre de réconfort que pouvaient m'apporter mes parents.
Moi : Mais... Non ! Je veux dire... J'ai les ASPICs à préparer, et...
Mamère : Comment ça, non ? Mais chérie...
Je ne voulais pas rentrer chez moi. Maintenant plus que jamais, j'avais besoin de mes amis. J'avais besoin d'Alec, et des filles, et des garçons aussi.
Mon père : Ginny, si elle veut rester, elle en a le droit.
Ma mère a hoché la tête, l'air un peu contrariée.
Ma mère : Très bien...
À son ton, j'ai deviné que je regretterais ma décision tôt ou tard.
Moi : Maman... Je sais qu'avec ce qui s'est passé, toutes nos vies ont été chamboulées. Mais je ne veux pas louper de cours, d'accord ? J'ai les ASPICs à passer à la fin de l'année.
Ma mère a soupiré, de ce grand soupir dans lequel elle fait mine de porter toute la misère du monde sur ses épaules.
Ma mère : On enterre ton cousin mercredi. Tu seras là au moins ?
J'ai hoché la tête et les larmes ont de nouveau coulé sur mon visage.
Moi : Bien sûr.
Elle est sortie du dortoir en coup de vent, suivie par le professeur Flitwick. Mon père allait faire de même mais il s'est arrêté devant la porte et s'est tourné vers moi.
Mon père : Lily, chérie... Ron et Hermione voudraient que tu dises quelques mots pour Hugo, mercredi... Si tu t'en sens capable, bien sûr...
J'ai hoché la tête. Évidemment que je le ferais ! Hugo était mon cousin, mais c'était aussi mon ami. J'étais plus proche de lui que de n'importe qui d'autre dans la famille.
Moi : Bien sûr.
Je me suis levée et je me suis dirigée vers mon père. Je me suis blottie dans ses bras en pleurant et il m'a serrée. Puis il est parti et je suis retournée m'assoir sur le lit de mon meilleur ami, qui a bafouillé :
Alexander : Hugo... Hugo est mort ?
J'ai acquiescé en pleurant, et les garçons ont baissé les yeux sans rien dire. Alec m'a serrée dans ses bras.
Alexander : Oh, Lily...
Moi : Je... je peux dormir avec toi ?
À un autre moment, les garçons auraient ri et auraient plaisanté sur ma demande, qui aurait pu paraître bizarre. Mais à cet instant, aucun d'eux n'a rien dit, et Alec a hoché la tête doucement.
Alexander : Bien sûr.
Il s'est rallongé dans son lit, se poussant un peu pour me faire de la place, et je me suis allongée contre lui.
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