2. Le banquet de bienvenue

      Quand on est arrivées, tous les élèves de l'école – sauf les premières années – étaient réunis dans le hall et attendaient pour aller se placer sur les tables de leurs maisons respectives. Dans tout ce monde, il était impossible de trouver qui que ce soit. Liz et moi n'avions donc aucune chance de retrouver les filles.

      La porte s'est enfin ouverte, et les élèves ont déferlé dans la Grande Salle pour aller s'assoir à leur table.

      Lorsque Liz et moi sommes arrivées à la table des Serdaigles, les autres septièmes années étaient déjà tous assis. On s'est assises à côté d'eux.

Moi : Salut tout le monde !

      Luke, Kevin, Noelia et Zoé, que je n'avais pas encore vus, m'ont souri avant de me faire la bise.

      Au même moment, les professeurs sont entrés pour aller s'assoir à leur table, suivis par McGonagall, armée d'un tabouret à trois pieds et d'un vieux chapeau tout rabougri. Le Choixpeau.

      La directrice a posé le tabouret, puis posé le Choixpeau dessus. Puis elle est repartie pour aller accueillir les premières années et leur faire son éternel discours de bienvenue, tout ça.

      Lorsqu'elle est revenue dans la Grande Salle, elle était suivie d'un groupe de jeunes enfants, qui semblaient émerveillés. Elle les a placés devant l'estrade, puis est allée prendre son parchemin d'appel. Pendant ce temps, le Choixpeau a entamé son habituelle chanson de bienvenue :

Le Choixpeau : Il fut un temps où j'étais jeune

Où quatre sorciers fondèrent cette école

Pour apprendre à tous ces nouveaux jeunes

L'art de la magie et de la parole


Gryffondor, le brave et fort

Serpentard, le vil et rusé

Poufsouffle, simple au premier abord

Et Serdaigle, à l'esprit aiguisé


Tous les quatre au début amis

Prônaient pour leurs différentes méthodes

Mais le temps les rendit ennemis

Jusqu'à connaître l'exode


Ils me laissèrent derrière eux

Sur une étagère, posé

Pour que je puisse choisir au mieux

Dans quelle maison vous placer.


      Tout le monde a applaudi la chanson du chapeau magique, y compris les nouveaux élèves, avant que la directrice McGonagall ne s'avance et brandisse un parchemin bien haut devant elle. Elle a appelé :

McGonagall : Harry Allister !

      Tiens ! Ça commençait. Chaque année, des Harry, Ronald, Hermione et autre se présentaient à Poudlard. Sous prétexte que mon père, mon oncle et ma tante avaient sauvé le monde, les gens pensaient que donner leur nom à leurs enfants étaient une bonne idée, un marque de goût. Personne ne semblait se rendre compte de la difficulté deporter un nom qui ne lui est pas propre. Chaque fois, les gens voient à travers ces enfants les personnes dont ils portent le nom. C'est pareil pour moi. Lily, c'était le nom de ma grand-mère. Je comprends que mon père ait voulu me donner son nom, elle a sacrifié sa vie pour lui. Seulement, quand les gens prononcent mon prénom, on dirait qu'ils voient un fantôme la plupart du temps. Et c'est plutôt désagréable pour moi, de voir tous ces regards mi-admiratifs mi-horrifiés me contempler.

      Un minuscule garçon blond s'est avancé en tremblant et s'est assis sur le tabouret. Le professeur McGonagall a posé le Choixpeau sur sa tête, et aussitôt, il s'est écrié :

Le Choixpeau : GRYFFONDOR !

    Tout le monde a applaudi tandis que McGonagall appelait d'autres noms. En tout, cette année, trois Harry, deux Hermione, et aucun Ronald. Voilà qui allait mieux que l'année d'avant, où l'on comptait six Harry, cinq Ronald et trois Hermione. Et heureusement, sur mon année, aucun Harry, aucun Ronald et aucune Hermione n'avaient été à déclarer lors de l'appel. Il n'aurait plus manqué que je me retrouve avec comme camarade de classe un élève portant le nom de mon père, de mon oncle ou de ma tante !

McGonagall : Louis Weasley !

      Je suis revenue à la réalité pour observer mon cousin s'assoir à son tour sur le tabouret. On en était déjà au W ? J'avais loupé tant que ça, vraiment ? Il fallait que j'arrête de trop me creuser la tête ! Si je me laissais distraire comme ça pendant les cours, je ne risquais pas d'avoir mes ASPIC !

Le Choixpeau : Voyons voir... POUFSOUFFLE !

    Louis a souri et, sous les applaudissements retentissants, il est parti s'assoir à la table des Poufsouffles, non loin de sa sœur Dominique. Elle avait beau être ma cousine, je ne l'aimais pas vraiment. Autant que sa sœur Victoire était adorable, Dominique était superficielle et vaniteuse. Elle se croyait supérieure au commun des mortels, et trouvait toujours le moyen d'être désagréable. Ça, plus le fait qu'on était nées à un jour d'écart et que notre famille trouvait fabuleux de fêter nos deux anniversaires en même temps.

    Malgré cela, elle sortait avec un de mes amis, Lorcan Scamander. D'ailleurs, je ne comprenais pas comment il pouvait sortir avec elle, mais chaque fois que j'essayais d'aborder le sujet avec lui, il refusait d'écouter mes arguments, persuadé que Dominique était parfaite.

      Et voilà. Le dernier de la longue lignée des Weasley venait d'être envoyé à Poufsouffle. Mes cousins et moi avions enfin tous été placés dans une maison à Poudlard. Mon frère James, ma cousine Rose, ainsi qu'Hugo, Molly, Roxanne et Fred, étaient tous à Gryffondor. Dominique et Louis étaient à Poufsouffle. Albus àSerpentard. Et Victoire, Lucy et moi étions à Serdaigle. Bien entendu, certains avaient terminé leurs années à Poudlard depuis longtemps, comme c'était le cas pour Victoire, Rose, Albus et James. 

    Donc logiquement, si personne dans la famille n'avait la bonne idée d'avoir un énième enfant, les Weasley avaient tous leur maison attitrée.

    Les tables se sont remplies de nourriture, et nous avons commencé à manger dans le brouhaha ambiant. Je ne m'étais pas rendu compte à quel point j'étais affamée. J'ai dévoré tout ce qui me passait sous la main en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. 

      Lorsque nous avons eu fini, McGonagall s'est levée et a tapé dans ses mains pour amener le silence.

McGonagall : Bien, merci ! Bonsoir à tous ! Bienvenue aux nouveaux élèves, et bon retour parmi nous pour les anciens ! Je voudrais faire quelques points sur le règlement intérieur del'école...

     J'ai arrêté d'écouter à ce moment précis. Je connaissais le règlement par cœur, ça ne servait à rien que j'écoute une septième année d'affilée.

      Quelques minutes plus tard, toute la salle a applaudi, donc j'en ai déduis que le discours était terminé.

McGonagall : Bien ! Maintenant, si vous voulez bien, vous devriez rejoindre vos dortoirs ! Mesdemoiselles et messieurs les préfets, je vous prie de gérer les nouveaux !

      Tous les élèves se sont levés, et Elsa m'a fait signe de la main. Son insigne de préfète brillait sur sa poitrine, et même si elle n'avait pas été élue préfète-en-chef, je savais qu'elle comptait bien gérer les nouveaux élèves de Serdaigle.

      Les préfets-en-chef, cette année, n'étaient autre que Clarke Hamilton – une fille noire de Gryffondor, hyper intelligente –, ainsi qu'Austin Page – un blond aux yeux bleus, capitaine de l'équipe de Quidditch de Poufsouffle.

Elsa : Je vous rejoins dans le dortoir ! Je dois aller chercher les nouveaux élèves !

      Elle a saisi Kevin par la manche et l'a légèrement secoué.

Elsa : Kevin ! Je te signale que t'es préfet aussi !

      Elle a levé les bras au ciel en faisant des signes aux élèves.

Elsa : S'il vous plaît ! S'il vous plaît ! Les premières années de Serdaigle ! Rassemblez-vous ici, s'il vous plaît !

      À côté d'elle, Kevin, les deux cinquièmes années et les deux sixièmes années nommés préfets eux-aussi, s'agitaient en faisant de grands gestes avec les bras, dans l'espoir de se faire apercevoir par les nouveaux.

      Quant à moi, j'ai suivi Liz, Noelia, Zoé et les garçons jusqu'à la salle commune de Serdaigle.

      Quelques minutes plus tard, les préfets sont arrivés avec les premières années, en leur expliquant les mots de passe – le coup des réponses aux questions –, tout ce qu'ils avaient à savoir, comme quoi les garçons n'étaient pas autorisés à se rendre dans les dortoirs des filles, etc.

    Après avoir indiqué quels étaient les dortoirs des premières années –ceux des septièmes années de l'an passé –, Elsa et Kevin sont revenus vers nous.

Elsa : J'en peux plus ! C'est épuisant d'avoir à gérer ces mioches !

      J'ai haussé les épaules en souriant.

Moi : Tu dis ça, mais en attendant, je te rappelle que vous avez une salle de bain rien qu'à vous ! Alors que nous on se prend ces fichus douches !

      Je lui ai fait un clin d'oeil et elle a éclaté de rire.

Elsa : Lily je t'adore !

     Ce que personne n'était censé savoir, c'était que j'utilisais moi-même quelques fois la salle de bain des préfets. Bien sûr, je n'y étais pas autorisée, donc je le faisais toujours en cachette, le soir, quand plus personne n'y était. Seules les filles étaient au courant. Je ne l'avais même pas dit à Alec, mon meilleur ami, parce que de toute façon, il aurait essayé de m'empêcher d'y aller pour ne pas que je me fasse choper, et je n'avais aucune envie de me faire sermonner. J'utilisais la salle de bain des préfets uniquement quand j'avais vraiment besoin d'extérioriser ou de me détendre, il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat.

Kevin : Bon, ça devient bizarre. Je crois que je vais aller me coucher.

      Il nous a salués de la main puis a monté les escaliers jusqu'à la porte du dortoir des garçons de septième année.

      Bientôt, nous avons tous fait pareil. Nous nous sommes dit bonsoir puis nous sommes chacun retournés dans nos dortoirs respectifs.

            Le dortoir des filles était plutôt spacieux. La pièce était vaste et ronde, et les cinq lits disposés en étoile. Chacun des lits était accompagné d'une table de chevet, de rideaux de velours bleu et bronze, ainsi que de coussins et d'une grosse couette bien chaude pour les nuits d'hiver. Sur les murs, les traces des affiches, photos, etc, que l'on avait collés l'année précédente, étaient toujours visibles. Plantées dans la tapisserie, les punaises étaient toujours là. Comme si elles nous attendaient, pour qu'on recommence à afficher ceci ou cela.

     Je me suis assise sur le lit le plus éloigné de la porte. C'était mon lit depuis la première année, je n'étais pas prête d'en changer.

      Immédiatement, j'ai ouvert la valise et j'en ai sorti mon pyjama. C'était un pyjama très simple, pas trop chaud – nous étions encore en été –, constitué d'un short gris et d'un débardeur blanc sur lequel était imprimé un vif d'or. En le voyant, j'ai automatiquement posé la main sur le pendentif en forme de vif d'or passé autour de mon cou.

     C'était Alec qui me l'avait offert pour mes dix-sept ans. Je n'avais jamais vraiment été fan de Quidditch, même si je jouais très bien –c'est pas moi qui le disais, mais ma mère –, et je n'avais jamais éprouvé le besoin de faire partie de l'équipe de Quidditch de Serdaigle, contrairement à Alec. Seulement, je trouvais les vifs d'or fascinants. Leur rapidité, leur mémoire tactile, ils étaient exceptionnels ! Alors, le jour de mes dix-sept ans, alors que j'avais organisé une fête, Alexander m'avait offert ce collier. Depuis, je le portais jour et nuit, il était devenu mon porte-bonheur, mon objet fétiche, et je ne m'en séparais jamais, même pas pour me doucher. Étant en véritable or, il ne risquait pas de rouiller ou de s'abîmer avec l'eau.

      De plus, étant un objet magique – comme la plupart des objets du monde sorcier –, il pouvait agiter ses ailes et voleter sur une dizaine de centimètres si je le lâchais.

      Je suis revenue à la réalité en entendant Liz qui me parlait :

Elizabeth : ... encore ce pyjama ?

    Je me suis tournée vers elle, le pyjama en question dans une main, l'autre toujours posée sur mon cou.

Moi : Hein ?

      Elizabeth a pointé du doigt mon pyjama.

Elizabeth : Il est encore vivant celui-là ?

Moi : Ah, ça ! Faut croire ! Autant vivant que le pyjama avec les pingouins !

      Les filles ont éclaté de rire à l'unisson.

Moi : Quoi ? Je sais qu'il est un peu ridicule, comme celui-là d'ailleurs, mais je les aime bien.

Noelia : Lily, tu ne changeras jamais !

     J'ai secoué la tête en souriant. Elles non plus de changeraient jamais ! Déjà l'année d'avant, elles se moquaient de mon pyjama – soit le short et le débardeur au vif d'or, soit le pantalon et la chemise aux pingouins. Bien sûr, je n'avais pas que ces pyjamas-là. J'avais aussi une chemise de nuit rose, m'allant à mi-cuisse, ainsi qu'un autre pyjama long, bleu tout simple. En général, quand je mettais ce dernier, les filles aimaient bien me dire que j'étais assortie aux lits. Il faut dire pour leur défense que mon pyjama était exactement de la même couleur que les draps et les rideaux.

      J'ai sorti un sachet en papier de ma valise.

Moi : J'ai des friandises moldues, vous en voulez ? C'est mon père qui me les a offertes pour mon anniversaire.

    J'ai pris un bonbon, emballé dans du papier violet, puis j'ai tendu le sachet à Zoé.

Zoé : C'est quoi, ça ?

      Elle a sorti une sorte de petit bonhomme gélatineux, de couleur bleue.

Moi : Vas-y goûte, c'est super bon ! Et après t'as la langue qui garde la couleur pendant quelques temps, c'est drôle !

     Zoé a grimacé puis elle a fourré le bonbon dans sa bouche. Elle a souri.

Zoé : C'est bon.

Noelia : Fais voir !

      Elle a farfouillé dans le sac et en a sorti un autre bonbon gélatineux.

Noelia : Eh, mais c'est un schtroumpf !

      Elle avait l'air de s'y connaître, et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, elle avait nommé toutes les sortes de bonbons que contenait mon sachet. En même temps, elle était d'origine moldue, elle connaissait donc tout ce que nous autres les sorciers ne connaissions pas, ou très peu.

      Elsa a pris le sachet à son tour. Elle a regardé dedans avant de le tendre à Liz. Apparemment, elle ne semblait pas intéressée.

      Elizabeth a secoué la main devant elle.

Elizabeth : Merci, mais après tout ce que j'ai avalé au banquet, je serais incapable d'avaler quoi que ce soit !

     Elle m'a rendu le sachet et j'ai hoché la tête. En effet, on avait beaucoup mangé, si on mangeait aussi tous les bonbons, on allait être malades. J'ai rangé le sac dans ma valise.

    On a alors enfilé nos pyjamas, puis nous avons commencé à nous raconter nos vacances. Peu à peu, je sentais la fatigue m'envahir. Entre Noelia qui était partie à Dublin pendant deux semaines et Zoé qui s'était rendue à un rassemblement de sorciers, ma tête commençait à dodeliner dangereusement, et mes oreilles à bourdonner. 

Moi : Hou là, il est tard ! Je crois que je vais dormir, histoire d'être en forme demain. Je commence déjà à m'endormir.

      Les filles ont hoché la tête et après qu'on se soit toutes blotties sous nos couettes, Noelia, étant la plus proche de la porte, a éteint la lumière. 

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