17. Noël en famille

      Moins d'une semaine plus tard, c'était le 25 décembre. Noël. Enfin.

      J'avais à peine fini de me préparer lorsque mes grands-parents sont arrivés.

      J'avais enfilé une robe bleue, plutôt courte – jusqu'à mi-cuisse –, qui faisait ressortir mes yeux et mes cheveux – le bleu et le roux étant des couleurs complémentaires.

      James a descendu les escaliers pour nous rejoindre, habillé de son éternel habit de Noël – un costume moldu noir, avec un nœud papillon noir et une chemise blanche.

      Mais le plus impressionnant, c'était Albus, qui descendait à sa suite. Comprenez, Albus ne mettait jamais, ô grand jamais, d'habits classes. Il n'aimait pas ça du tout, mais alors pas du tout, et même lors de mariages ou autre, il venait habillé normalement. Donc quand je l'ai vu descendre les escalier habillés du même costume que James, je n'ai pas pu m'empêcher de m'exclamer :

Moi : Oh wow...

      Apparemment, son apparition n'a pas fait de moi la seule ébahie. Ma grand-mère s'est exclamée :

Ma grand-mère : Albus ! Tu es magnifique mon chéri !

      Elle l'a embrassé sur les deux joues tandis qu'il essayait de se dégager.

      Quelques minutes plus tard, toute la famille était arrivée, y compris Dominique. Heureusement pour moi, Roxanne et elle s'étaient assises dans un coin du salon, tandis que les autres et moi-même étions dans ma chambre. Seuls Albus, Rose et James n'étaient pas avec nous.

      Je ne comprenais pas vraiment comment Roxanne pouvait rester avec Dominique et son sale caractère, mais je m'en fichais un peu, tant qu'elle ne venait pas m'embêter moi.

      Assise sur mon lit, je regardais Fred et Louis jouer aux échecs version sorcier. Je n'écoutais pas vraiment ce que racontaient Molly et Hugo, et Lucy semblait absorbée dans son roman. Du moins, jusqu'à ce qu'elle lève la tête et me demande :

Lucy : Ça va Lily ? Tu fais une drôle de tête !

      J'ai haussé les épaules en souriant.

Moi : Je réfléchissais, c'est tout.

      Je me suis penchée vers elle pour observer le livre qu'elle tenait entre ses mains.

Moi : Qu'est-ce que tu lis ?

      Ma cousine a regardé son livre puis souri.

Lucy : Ça s'appelle Underwater. C'est un livre moldu, c'est grand-père Weasley qui me l'a offert pour mon anniversaire.

      Underwater. Sous l'eau. J'ai souri en pensant à la salle de bain des préfets, où je pouvais nager et plonger ma tête sous l'eau librement.

Moi : Et ça raconte quoi ?

Lucy : C'est l'histoire d'une fille qui, en fait, est une sirène mais ne le sait pas. Bien sûr, arrivent des méchants qui veulent tout détruire et elle doit les en empêcher.

      Elle a ri, de ce rire franc et joyeux qui la caractérisait.

Lucy : Ces moldus ont vraiment des idées bizarres, parfois. Leurs sirènes ne sont pas du tout comme les nôtres. Mais en tout cas, le livre est bien.

Moi : Tu l'as dit.

      À ce moment-là, ma mère nous a appelés pour qu'on descende ouvrir les cadeaux. On s'est exécutés et lorsqu'on est arrivés dans le salon, le reste de la famille était en cercle au milieu du salon.

Ma mère : Venez ! On va ouvrir les cadeaux !

      On s'est installés entre les parents, grands-parents, oncles et tantes.

      Ma grand-mère a pris le gros tas de cadeaux sur la droite et a fait le tour, tendant à chacun de mes cousins, cousines, frères et moi-même un paquet, tout en nous souhaitant un joyeux Noël. Avant même de l'ouvrir, je savais ce qu'il contenait. Un pull. Un pull avec un grand L à l'avant, un grand L pour Lily.

      J'ai déchiré le papier. Ça n'a pas manqué. J'ai soulevé le bout de tissu. C'était bien un pull, rose bonbon avec un grand L violet. J'ai souri.

Moi : Merci !

      Je me suis tournée pour observer les pulls de mes cousins et cousines, ainsi que ceux de mes frères.

      James avait un pull bleu nuit sur lequel se détachait un J doré comme les étoiles, et Albus un pull vert où se trouvait un A argenté – ma grand-mère devait vouloir marquer son appartenance à Serpentard, le seul de la famille. Hugo avait un pull bleu sombre, d'un mélange de bleu nuit et de bleu océan, avec un H bleu azur, et Rose un pull violet avec un R rose bonbon – l'inverse du mien. Dominique avait un pull blanc avec un D gris, tandis que Victoire en avait un gris avec un V blanc, et Louis un jaune avec un L noir. Lucy et Molly avait chacune un pull du même vert que leurs yeux, avec un L orange pour Lucy et un M marron pour Molly. Fred avait un pull orange avec un F rouge et Roxanne un pull rose fuchsia avec un R noir. Ma grand-mère s'était même entêtée à faire un pull pour Teddy, qui était du même bleu-vert que ses cheveux, avec un grand T noir.

      Nous avons chacun enfilé notre pull respectif, même Teddy, qui pourtant avait l'air de vouloir s'enterrer vivant plutôt que mettre le pull. C'était sûr qu'à vingt-sept ans, mettre un pull bleu-vert assorti à ses cheveux, où était inscrit un grand T pour Teddy, ne devait pas être la meilleure chose à faire. Mais c'était Noël, nous étions en famille, et il ne voulait sûrement pas vexer ma grand-mère.

Ma mère : Bien ! Maintenant, les autres cadeaux !

      Aidée de mes oncles et tantes, elle a distribué les cadeaux restant.

      Bill a pris un petit paquet, emballé dans du papier de velours rouge sombre, a regardé le nom puis me l'a tendu. Je l'ai pris et l'ai ouvert délicatement. Je suis restée émerveillée, sans voix, devant ce que contenait la petite boîte.

Moi : Elles sont magnifiques !

      J'ai sorti les boucles d'oreilles de leur écrin. Elles représentaient de petits vifs d'or qui agitaient faiblement leurs ailes dorées.

Mon père : Tu aimes ? On s'est dit que ça irait parfaitement avec ton collier.

      Je me suis retenue de pousser un cri et j'ai baissé les yeux. Mon collier... Je ne le portais plus depuis un bon moment, maintenant. Mon père a semblé s'en rendre compte tout à coup car il a demandé :

Mon père : D'ailleurs, où l'as-tu mis ?

      J'ai jeté un regard à Hugo, qui m'a fait un sourire d'encouragements. Je sentais comme un gros poids sur mon cœur à ce moment-là, mais j'ai répondu :

Moi : Je l'ai laissé à Poudlard.

      Ce n'était pas tout à fait faux. Il était bel et bien à Poudlard, dans le tiroir de ma table de nuit. Cependant, je ne comptais pas le remettre de sitôt. Et je l'avais mis là simplement parce que, quand je l'avais jeté par la fenêtre, il était revenu dans la dortoir.

      Ma mère est intervenue :

Ma mère : Ah bon ? Mais comment as-tu fait pour l'oublier ? Tu ne l'enlèves jamais, d'habitude !

      Mon regard s'est assombri et j'ai lancé :

Moi : Les gens changent.

      Il y a eu un blanc, et je pense que tout le monde a dû sentir mon malaise. Aussi, personne n'a relevé, et mon grand-père s'est écrié :

Mon grand-père : Alors, qu'avez-vous eu de beau les jeunes ?

      Le monde a semblé se remettre en marche, et tout le monde a recommencé à parler. Il me restait deux paquets à ouvrir, alors je me suis attelée à la tâche avec ardeur.

      Le premier était de James. Il s'agissait de plumes en sucre de chez Honeydukes et d'un petit vif d'or au caramel.

      Le deuxième était d'Albus. Il contenait une magnifique plume de cygne, dans les tons de beige, doré, argenté et blanc. Je l'ai lentement sortie du paquet, émue.

Moi : Albus c'est... je ne sais pas quoi dire, elle est magnifique...

      Il savait que j'adorais écrire. Il savait que je rêvais d'une jolie plume. C'était le plus beau cadeau de Noël qu'il ait pu me faire.

Albus : Tu aimes ?

      Je me suis presque étranglée sous l'effet du bonheur. Même ce poids, présent encore quelques minutes avant sur ma poitrine, avait disparu.

Moi : Si j'aime ? J'adore, tu veux dire ! C'est tout simplement parfait !

      Je l'ai serré dans mes bras, lui et son pull aux couleurs de Serpentard. J'étais fière qu'il soit allé là-bas. Ça avait permis aux gens d'arrêter de voir Serpentard comme la maison de ceux qui tournaient mal, des traîtres, des Mangemorts.

Albus : Tant mieux si tu aimes !

      Il est parti donner son cadeau à James, et j'ai vu Victoire et Teddy s'approcher de moi. Teddy m'a tendu un petit paquet.

Teddy : Joyeux Noël Lily !

Victoire : J'espère que tu vas aimer.

      Je lui ai souri. Quand je pense que quelques années auparavant, je la détestais de m'avoir ainsi pris Teddy. Enfin... C'était il y a longtemps. Quand j'étais enfant, j'étais amoureuse de Teddy. Puis Victoire était arrivée et me l'avait enlevé. Il n'avait d'yeux que pour elle. Bien sûr, ça m'était passé. Je n'allais pas rester amoureuse d'un garçon de dix ans mon aîné, c'était simplement une amourette d'enfance, comme on en voit beaucoup. Alors maintenant tout allait bien. J'adorais Victoire, sincèrement. Pas comme sa sœur Dominique, que je détestais.

Moi : Merci.

      J'ai ouvert le paquet et je suis restée sans voix. Comme s'ils s'étaient concertés avec Albus, le paquet contenait un magnifique carnet rose et argent, finement ouvragé, avec deux crochets sur le côté pour le fermer.

      J'ai ouvert le carnet. Les pages étaient en véritable parchemin, ça se voyait, et les bords étaient dorés et enluminés. Le carnet dégageait une odeur de parchemin neuf et d'encre fraichement séchée. Il était juste parfait.

Moi : C'est... c'est génial ! Je... je... merci !

      J'ai sauté au cou de Teddy, qui m'a serrée dans ses bras.

Teddy : Et puis, il y a autre chose, aussi...

      Je l'ai lâché et l'ai observé. Main dans la main avec Victoire, il ne semblait pas très à l'aise tout d'un coup.

Teddy : Tu sais que cet été, Victoire et moi allons nous marier ? Bon, ça tout le monde le sait, mais... Il y a autre chose... Eh bien, Victoire est enceinte, et je voulais que tu sois la marraine de... de...

      Il n'a pas fini sa phrase, lançant des regards affolés à Victoire, qui souriait. Mon cerveau tournait à trois cent à l'heure et j'ai senti mon cœur battre la chamade.

Moi : Victoire est enceinte ?! C'est vrai ?!

      Teddy a plaqué une main sur ma bouche.

Teddy : Chut ! Personne ne le sait pour le moment. Même si les gens ne sont pas stupides, ils ne vont pas tarder à s'en rendre compte.

      J'ai hoché lentement la tête et il m'a relâchée. Victoire souriait, les joues un peu rouges. J'ai chuchoté :

Moi : Et tu voudrais... vous voudriez que je sois... la marraine ?

      Ils ont hoché la tête. Aussitôt, j'ai souri et acquiescé.

Moi : Bien sûr ! C'est le plus beau cadeau de Noël que vous puissiez me faire !

      Je les ai serrés dans mes bras, trop émue pour dire quoi que ce soit.

      Quelques heures plus tard, tout la famille était partie. Teddy et Victoire sont partis en dernier. Au moment où ils franchissaient la porte, je les ai serrés dans mes bras en murmurant :

Moi : Merci pour tout ! Pour le carnet, et pour le reste !

      Ils m'ont souri d'un air entendu et ont passé la porte en nous saluant, mes parents, mes frères et moi. 

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