13. Un nouveau couple

      Le lendemain, j'étais de nouveau seule. Je ne parlais toujours ni aux filles ni aux garçons, et je n'avais aucune envie de voir Leo. Je savais bien que c'était stupide, que je n'aurais pas dû réagir de la sorte. J'étais amoureuse d'Alexander, bien sûr. Mais je m'efforçais de refouler mes sentiments. Alors le fait que Leo dise tout haut ce que je m'efforçais d'oublier depuis des jours... Eh bien, c'était comme mettre le feu à un Scroutt à Pétard. Ça donnait une explosion. Et c'était exactement ce qui m'était arrivé. Trop d'émotions contradictoires m'avaient poussée à exploser.

      En sortant d'un cour de Défense Contre les Forces du Mal, j'ai aperçu Leo, qui s'approchait de moi. Je lui en voulais toujours pour la veille, mais moins. Et puis, je ne pouvais pas lui en vouloir d'avoir simplement suggéré la vérité. De plus, j'avais réagi un peu excessivement.

Leo : Écoutes, Lily... Je suis désolé pour hier, je... je n'aurais jamais dû dire ça, je suis vraiment désolé...

      Il avait l'air vraiment sincère, alors j'ai souri – ce qui ne m'était plus arrivé depuis quelques jours.

Moi : Bon, ça va, on n'en parle plus. À condition que tu me fiches la paix !

      Il a souri.

Leo : Ça, c'est impossible. Tu te souviens ? Je dois veiller sur toi !

Moi : Raaaaaaaah, tu m'énerves !

      Et voilà. Je lui donnais une occasion de se faire pardonner, mais rien à faire, il trouvait toujours le moyen de m'embêter. Il commençait vraiment à me soûler.

      Les jours ont passé. Novembre s'est terminé, pour laisser place à décembre. Je ne suis même pas allée voir le match Poufsouffle-Serpentard de fin novembre – remporté par Serpentard avec un score de 190 à 20. Je n'avais aucune envie de voir des gens jouer au Quidditch, ça me faisait trop penser à Alec. Et à Cassie. Non mais qu'est-ce qu'il lui trouvait, exactement ? Elle n'avait rien de particulier. Elle jouait au Quidditch, c'était tout ce qu'elle faisait de bien.

      Leo me collait toujours, et j'ai fini par m'habituer à sa présence. À sa façon, il me réconfortait quand ça n'allait pas vraiment, il me soutenait, il faisait tout pour me faire rire... Bref, il agissait comme un ami. C'est ce qu'il est devenu, petit à petit. Il est devenu mon ami. Et puis un jour, environ deux semaines avant Noël, il s'est passé quelque chose d'inhabituel.

      J'étais en train de parler avec Leo quand Alexander, main dans la main avec Cassie, est passé à côté de moi. Il m'observait avec indifférence, et quand il a croisé mon regard, il a détourné les yeux.

      J'avais le choix. Soit je ne faisais rien, soit je faisais quelque chose de stupide. J'ai choisi la chose stupide – oui, même les élèves de Serdaigle peuvent être stupides !

      Je me suis tournée vers Leo et, prenant mon courage à deux mains, je lui ai attrapé la figure et je l'ai embrassé sur la bouche. J'aurais pu me contenter d'un simple baiser du bout des lèvres, mais quitte à faire quelque chose de stupide, autant le faire jusqu'au bout. J'ai donc entrouvert les lèvres pour capturer celles de Leo, et je me suis collée à lui. J'ai glissé mes doigts dans ses boucles brunes.

      Il a d'abord semblé surpris, puis il a passé ses bras autour de ma taille, comme pour m'empêcher de m'échapper, pendant que je nouais mes bras autour de son cou. Nos bouches se joignaient et se désunissaient en rythme, et je sentais mon cœur battre plus fort. Je ne voyais plus rien du monde extérieur. J'oubliais tout, jusqu'à mon propre nom. Peu importait le nombre de personnes qui nous observaient, peu importait que ce soit l'heure des cours ou non, plus rien ne comptait à cet instant.

      Ç'a été le baiser le plus torride que j'aie jamais donné, ou reçu. Quand j'en ai eu fini, j'ai relâché Leo, qui avait rougi. J'avais dû rougir aussi, parce que je sentais une intense chaleur dans mes joues.

      Je me suis tournée dans la direction d'Alexander, qui semblait trop hébété pour faire quoi que ce soit, et je lui ai lancé un regard haineux. Puis j'ai pris la main de Leo et je suis partie, l'entraînant avec moi, sans même prêter attention à tous les visages sidérés qui se tournaient vers moi.

      Le soir, quand je suis entrée dans le dortoir, il n'y avait qu'Elsa, qui s'est quasiment jetée sur moi en criant :

Elsa : C'est vrai ce qu'on raconte ?

      J'ai hoché la tête.

Elsa : Comment ça ? T'as... t'as embrassé Leo Vasquez ? Mais pourquoi ?

      J'ai haussé les épaules.

Moi : Parce que j'en avais envie.

      Depuis quelques jours, les filles avaient recommencé à me parler plus souvent. Et Elsa ne semblait pas apprécier le fait que j'aie embrassé Leo Vasquez.

Elsa : Mais... mais tu es amoureuse d'Alexander, non ?

      Je l'ai fusillée du regard. Alexander était une ordure, ce qu'il m'avait fait était injustifiable, inexcusable, et je le haïssais. Mais oui, je l'aimais toujours. Cependant, j'aimais aussi Leo. Enfin... Il me semblait que c'était le cas. À force, je ne savais plus. Tout était mélangé dans ma tête.

Moi : Non, je le hais. Je le hais au plus haut point ! Je le hais de tout mon être, de toute mon âme ! Chacune de mes cellules le hait ! Et chacune de mes prochaines cellules qui vont se renouveler le haït déjà !

      À ce moment-là, Liz, Zoé et Noelia sont entrées dans la chambre. Quand elle m'a vue, Liz s'est arrêtée et a lancé :

Elizabeth : C'est quoi cette histoire ? Les gens racontent que vous vous êtes embrassés, toi et Vasquez ?

      Zoé a haussé les épaules. Elle n'avait pas l'air d'y croire du tout. Et pourtant...

Zoé : Ce ne sont que des rumeurs, Liz. Tu ne crois tout de même pas que Lily l'aurait embrassé, si ?

      Je suis intervenue, avant d'entendre Liz répliquer :

Moi : Si si, je l'ai fait. J'ai embrassé Leo Vasquez. Et je me fiche de ce que pensent les gens.

      Les filles m'ont regardées d'un drôle d'air, sauf Elsa, qui hochait la tête d'un air résigné. Elle ne semblait vraiment pas apprécier que je sorte avec Leo, mais alors pas du tout.

Noelia : C'est une blague,c'est ça ?

      J'ai secoué la tête, sérieuse.

Moi : Non, pas du tout. Officiellement, Leo et moi sortons ensemble.

      Sous les regards ébahis des filles, je me suis mise en pyjama avant de me coucher. 

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