1. Le début d'une nouvelle année


      C'était un lundi. Le lundi 1 septembre 2025. 

      J'étais assise dans un des compartiments du Poudlard Express, et en face de moi, mon cousin HugoGranger-Weasley écoutait attentivement Lola Thomas et Marc Finnigan se demander qui des deux aurait le moins de mal à passer ses ASPIC. 

      À côté de moi, mon meilleur ami, Alexander Londubat, était occupé à ouvrir un paquet de Chocogrenouilles – ce qui semblait lui demander un gros effort de concentration –, et les jumeaux Lysander et Lorcan Scamander se chamaillaient – comme d'habitude. 

      Quant à moi, j'avais sur les genoux ma baguette magique – bois de sycomore, crin de licorne, 29,8 cm, très peu flexible, achetée chez Ollivander sur le Chemin de Traverse six ans auparavant – et je commençais sincèrement à m'endormir. 

      Alors que je sentais mes yeux se fermer, la porte du compartiment s'est ouverte d'un coup et une tête blonde est apparue dans l'encadrement. J'ai fait un bond et crié :

Moi : Louis !

      Comme pour me donner raison, mon cousin a souri de toutes ses dents et a dit :

Louis : Vous vous souvenez que c'est ma première année, hein ?

      J'ai souri tout en remettant en place mes lunettes, qui avaient glissé de mon nez. Qui aurait pu l'oublier ? Il nous avait bassiné tout l'été. C'était Poudlard par ci, Poudlard par là. Mais je le comprenais, et je ne me souvenais que trop bien de ma première journée à Poudlard, et de l'excitation dans laquelle j'étais. C'était six ans plus tôt...


♦♦♦♦♦


      C'était un 1er septembre, en tout point semblable à celui-là. J'avais attendu deux ans pour pouvoir enfin monter dans le Poudlard Express, et j'étais en direction de Poudlard – enfin !

     Le trajet s'était déroulé sans problème, Hugo et moi nous étions réfugiés avec Albus, Rose et Scorpius dans un des compartiments libres qu'il restait. On ne supportait plus James et ses plaisanteries douteuses sur Poudlard. Alexander Londubat n'avait pas tardé à nous rejoindre aussi. À l'époque, on se connaissait déjà par cœur.

      Lorsqu'on était arrivés, habillés de nos capes de sorciers, Hagrid nous avait fait signe de le suivre et c'est ce qu'on avait fait. Après s'être émerveillés dans les barques, nous étions arrivés dans la Grande Salle pour la cérémonie de la Répartition. Posé sur un tabouret à trois pieds, le Choixpeau nous attendait pour faire son habituelle sérénade. Ce qu'il n'avait pas manqué de faire, bien évidemment. 

      Après, nous avions été appelés par ordre alphabétique. J'avais eu le temps de me préparer mentalement. Comprenez, mon nom de famille, Potter, ne venait pas en premier. J'avais eu le temps d'applaudir mon cousin, Hugo Granger-Weasley, envoyé à Gryffondor, ainsi que mon meilleur ami, Alexander Londubat, envoyé à Serdaigle, sous le regard ébahi de son père, le professeur de botanique.

    Lorsque ç'avait été mon tour, je m'étais assise sur le tabouret, tremblante. Je voyais James qui me faisait signe depuis la table des Gryffondors, et, à l'exact opposé de la salle, Albus me souriait depuis la table des Serpentards. Le Choixpeau, sur ma tête, s'était mis à réfléchir.

Le Choixpeau : Hum... Intéressant... Aurais-tu du sang de Weasley dans les veines ? Hum, oui, je le vois... Cependant, il ne me semble pas convenable de t'envoyer à Gryffondor... Je ne peux décidément pas non plus t'envoyer à Serpentard, comme ton frère... Hum... Alors, disons... SERDAIGLE !

      Des applaudissements avaient alors retenti, et j'avais croisé le regard catastrophé de James, ainsi que celui hébété d'Albus. Lorsque je m'étais assise, le préfet de Serdaigle de l'époque m'avait félicitée. Il avait cependant ajouté, songeur :

Le préfet : C'est tout de même la première fois qu'une fratrie est ainsi séparée dans trois maisons différentes de l'école...

      Un tonnerre d'applaudissements l'avait alors réduit au silence. Evie Winchester, une fille tout en noir, y compris les cheveux, venait d'être envoyé à Serpentard.


♦♦♦♦♦


      J'ai souri à Louis en repensant à la cérémonie de la Répartition. Il a eu l'air très fier et est reparti aussi vite qu'il était venu.

      Je me demandais quel serait la chanson du Choixpeau cette année, et Alexander a dû percevoir ma perplexité car il a posé une main sur mon épaule et a demandé :

Alexander : Eh, Lily ? Ça va ? Tu fais une drôle de tête !

      Je lui ai souri.

Moi : Ça va. Je repensais à la cérémonie de Répartition de notre première année. Tu t'en souviens ?

      Alec a ri, ce qui a fait se retourner Hugo, Lola et Marc.

Alexander : Oui ! Je me souviens de la tête qu'a fait mon père quand il a vu que j'étais envoyé à Serdaigle ! Il m'a regardé avec une expression hébétée, comme si c'était inouï que je me retrouve à Serdaigle.

Lola : C'est vrai qu'il était à Gryffondor et ta mère à Poufsouffle, c'est bien ça ? Ça devait sembler bizarre que tu ailles à Serdaigle alors.

      Alec a acquiescé en souriant.

Alexander : Oui. Mais franchement, je crois qu'il devait penser que je me retrouverai à Gryffondor, comme lui. Ou peut-être à Poufsouffle, comme ma mère. Mais en tout cas, ça lui a fait un sacré choc, Serdaigle.

      Il a haussé les épaules puis il a tourné la tête vers les jumeaux.

Alexander : Vous c'était normal que vous alliez à Serdaigle par contre.

      Il s'est tourné entièrement vers Lysander et Lorcan, qui ont arrêté de se disputer et l'ont regardé sans ciller. Alec a jugé bon de se justifier :

Alexander : Vu que votre mère était à Serdaigle.

      Leur mère, Luna, était une des femmes les plus remarquables que j'aie jamais rencontré. C'était aussi une ancienne élève de Serdaigle. Et c'était aussi à cause d'elle que je m'appelle Lily Luna, et éventuellement, c'était ma marraine.

Moi : Bah, regarde, moi. Mes parents étaient tous les deux à Gryffondor, comme toute ma famille d'ailleurs. Quand James est arrivé pour sa première année, il est allé là-bas lui-aussi. Et après, Albus a été envoyé à Serpentard, et moi j'ai été envoyé à Serdaigle. Je sais bien que les frères et sœurs ne vont pas forcément dans la même maison, mais de là à avoir trois enfants qui vont dans trois maisons différentes ! Je ne te dis pas la tête de ma mère quand elle l'a appris ! Bien sûr, elle était très contente, mais ça lui a fait un sacré choc.

      Marc a éclaté de rire, suivi de près par Hugo puis par le reste du groupe. J'ai ri à mon tour. Ça faisait tellement du bien de se retrouver tous ensemble ! Bien sûr, j'avais vu Alec et Hugo pendant les vacances. Mais ce n'était pas pareil que se voir au collège.

      Le train a ralenti, puis s'est carrément arrêté. J'ai enfilé à la hâte ma robe noire avant de sortir sur le quai. De loin, Hagrid faisait signe aux premières années – il était difficile de le manquer, avec ses presque trois mètres de haut !

      On s'est dirigés vers les diligences, tirées par les Sombrals. Je suis montée dans une, suivie d'Alec, d'Hugo, des jumeaux, et de Marc et Lola. Il ne restait plus qu'une seule place. Une fille blonde aux yeux verts est montée et s'est assise en face de moi. Je lui ai souri.

Moi : Elsa !

      J'ai serré la fille dans mes bras avant de lui faire la bise.

Elsa : Salut tout le monde !

      Ils se sont vaguement salués, et quand Lysander a fait signe de la main, j'ai vu qu'Elsa rougissait. J'ai décidé de ne pas relever, et j'aidemandé :

Moi : T'as vu Zoé, Noelia et Liz ?

      Elsa a hoché la tête.

Elsa : Elles étaient dans le même compartiment que moi. Mais je les ai perdues de vue dans la cohue. On se retrouvera au banquet, ne t'en fais pas.

      J'ai hoché la tête. Bien sûr qu'on se retrouverait pendant le banquet, puisqu'on était dans la même maison !

      Hugo a bougé et a posé sa main sur la banquette. Un peu trop près des fesses d'Elsa, d'ailleurs, ce qu'elle n'a pas manqué de lui faire remarquer :

Elsa : Tu enlèves ta main de là, qu'elle y soit exprès ou non, sinon je te tue !

      Hugo a levé sa main précautionneusement et j'ai souri. Cette fille avait immanquablement du sang de Serpentard dans les veines – sa mère y avait été pendant sa scolarité – et elle était une vraie guerrière ! C'était un des aspects que j'adorais chez elle, en plus de son incroyable perspicacité et de sa manière de se comporter avec nous.

      Par nous, j'entends Zoé McMillan, Noelia Davies, Elizabeth Corner et moi. Toutes les quatre, avec Elsa Boot, on partage le même dortoir depuis notre première année. Quant au dortoir des garçons, il est composé d'Alexander, des jumeaux Scamander, de Kevin Goldstein et de Luke Sloper. Hugo, Marc et Lola sont quant à eux à Gryffondor.

Hugo : Désolé, Elsa.

   Elle lui a souri d'un air satisfait, tandis que les jumeaux et Alec pouffaient de rire.

Lola : Mais t'es sûre que tu n'es pas à Serpentard, Elsa ?

      Elsa s'est tournée en souriant vers Lola, qui s'était blottie dans les bras de Marc.

Elsa : Moi, non. Je suis bien à Serdaigle. Mais ma mère était à Serpentard, c'est peut-être ce côté qui ressort chez moi.

     Sa mère, une ancienne Serpentard, avait fini par se marier avec un ancien Serdaigle. Pour l'époque, ça semblait étrange car les Serpentards étaient considérés comme des gens se sentant supérieurs aux autres. Bien sûr, maintenant, l'idée paraissait tout à fait normale. Plus personne n'avait d'à priori sur les Serpentards depuis longtemps, et encore moins depuis que mon frère Albus, fils du grand Harry Potter, y était passé et avait sauvé le monde. Son meilleur ami, Scorpius Malefoy, était d'ailleurs le cousin d'Elsa – et, éventuellement, le petit ami de ma cousine Rose.

      Les diligences se sont arrêtées dans un grincement de ferraille. Nous sommes descendus les uns à la suite des autres, Elsa et moi cherchant toujours du regard les filles.

      Quelqu'un m'a bousculé, et mes lunettes ont glissé de mon nez pour atterrir sur le sol.

Moi : Eh !

      Je me suis baissée pour les ramasser avant que quelqu'un ne marche dessus.

      J'avais hérité de la mauvaise vue de mon père – même si mes lunettes n'étaient pas rondes et noires, mais plutôt carrées dans les tons de violet sombre. Cependant, j'avais aussi hérité de l'épaisse chevelure roux flamboyant de ma mère, ainsi que de sa silhouette mince et allongée. J'avais également hérité des yeux bleus de mon grand-père. 

      Je vais le dire franchement, j'étais plutôt canon –même si je ne l'aurais avoué pour rien au monde, de peur de passer pour une prétentieuse. Avec mon mètre soixante-quatorze, je dépassais la plupart des filles de dix centimètres, et je m'égalisais facilement avec les garçons. Seul Luke Sloper me dépassait d'une bonne tête, avec son mètre quatre-vingt-dix-huit. Mais malgré sa grande taille, il était aussi mince qu'un clou, et encore quelques années plus tôt, il pleurait au moindre choc, émotionnel ou physique. Mais ça ne l'empêchait pas de se démener au poste debatteur dans l'équipe de Quidditch.

    J'ai essuyé mes lunettes avec ma robe et je les ai remises en place. Génial ! J'avais maintenant perdu de vue Elsa et les autres, et en plus de devoir chercher les filles, j'allais devoir les chercher eux-aussi !

     J'avançais lentement vers le château, tout en cherchant mes amis, quand j'ai entendu une voix appeler mon prénom. Je me suis retournée.

      Ma cousine, Roxanne, avançait vers moi, l'air contrariée.

Roxanne : Tu n'aurais pas vu Fred, par hasard ? Je cherche cet imbécile depuis tout à l'heure, il a oublié Gus sur ma valise.

     Pour information, Gus est le nom du crapaud de mon cousin, qu'il adore laisser à sa sœur rien que pour l'embêter. Et ça finit immanquablement par une dispute.

Moi : Non, Roxanne, je ne sais pas où est Fred. Est-ce que...

     Avant que j'aie pu finir de lui demander si elle avait vu n'importe lequel de mes amis, elle est partie en ruminant. J'ai soupiré :

Moi : Pfffff, quelle famille de dingues !

     Derrière moi, quelqu'un a poussé une exclamation. Je me suis retournée et me suis trouvée nez à nez avec Fred.

Moi : Ben tiens, te voilà toi ! Ta sœur te cherche.

Fred : Je sais. J'ai mis Gus sur sa valise. Elle doit me haïr.

Moi : Ça, c'est sûr. Un jour, il faudra que tu m'expliques ce que tu en retires, quand tu fais tes mauvais coups !

     Il a souri d'un air machiavélique avant de partir. Ok, encore un qui passait juste pour passer.

      Pour la troisième fois de la minute, quelqu'un m'a appelée. Seulement cette fois, je n'ai pas répondu, j'ai continué à avancer. Jusqu'à ce que je sente une main se poser sur mon épaule et quelqu'un qui metournait. Je me suis retrouvée face à Liz.

Elizabeth : Oh, Lily, on peut savoir pourquoi tu ne réponds pas quand je t'appelle ?

      J'ai haussé les épaules.

Moi : Je viens de me faire appeler par Roxanne puis Fred, je pensais que c'était encore un de mes effroyables cousins ou cousines qui m'appelait, c'est tout.

Elizabeth : Oh, Lily ! Arrête un peu, ils sont adorables !

     Au même moment, ma cousine Dominique est passée à côté de nous, sans se défaire de son air hautain. Elle nous a regardées de son petit air supérieur et elle a continué comme si de rien n'était.

Elizabeth : Enfin... Peut-être pas Dominique, d'accord...

      J'ai levé les bras au ciel.

Moi : Tu plaisantes ? Cette fille est un vrai cauchemar ! Elle se croit tellement supérieure, elle est tellement... Raaaaaaah, je la déteste ! En plus, chaque année, on est obligées de fêter notre anniversaire en même temps ! Tout ça parce que je suis née le 3 juillet et elle le 4 ! Elle m'énerve tellement ! Comment Lorcan peut-il supporter de sortir avec elle ?

Elizabeth : Je ne sais pas, Lily. En tout cas, ça fait du bien de te revoir !

      Elle m'a serrée dans ses bras, m'étouffant au passage.

Elizabeth : Où sont les filles ?

Moi : J'en ai aucune idée. J'ai perdu Elsa dans la cohue. Elle m'a dit que tu étais avec Zoé et Noelia.

Elizabeth : Oui, mais je les ai perdues aussi. Bon, ben on les retrouvera dans la Grande Salle.

      On a recommencé à marcher en direction du château en se racontant nos vacances respectives.



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