9. La pierre de ressemblance

    Je me réveille avec un horrible goût de terre dans la bouche. J'ai de la mousse partout sur moi. Je me frotte les habits, puis les yeux. Je m'habitue à la lumière du jour et aux choses qui m'entourent. Lorsque ma vision devient nette, je sursaute si fort que je tombe en arrière, sur les fesses. Jimmy se trouve étalé sur le sol, torse nu. Il a de longues griffures sur tout le corps et son bras gauche saigne abondamment. Ses yeux sont fermés et son pantalon est déchiré.


En temps normal, je ne le regarderais pas, c'est gênant de voir son meilleur ami à moitié nu. Mais là, il a besoin d'aide absolument. Je fonce vers lui et pose mon oreille sur son torse. Son cœur bat ! Il doit juste dormir. Je sors de mon sac des bandages et du désinfectant. Je soigne d'abord son bras, il me semble en plus mauvais état que les autres parties de son corps. A la fin, mon ami est bandé là où il y avait des blessures avant. Je me demande juste ce qu'il s'est passé. Machinalement, je passe mes doigts dans ses cheveux bruns, comme si ça pouvait le réveiller. Je ne lui ai malheureusement pas trouvé de nouveaux habits. Mes yeux n'arrivent pas à se détacher du corps exposé à eux. Il est beau. Mon ami relève soudainement la tête :" Tu me trouves beau ?" Je me mord la lèvre. J'ai gardé ma main dans ses cheveux, il a donc entendu toutes mes pensées.

- Heu...Ça ne se fait pas d'écouter les pensées des autres !

- Tu...m'as soigné ? dit-il en regardant son corps.

- Je n'allais quand même pas te laisser comme ça !

- Merci...heu...est-ce que je peux avoir d'autres habits ?

- Il n'y en a pas. Tu vas devoir rester comme ça.

- Quoi ???

- Ce ne sont que des habits ! Tu peux vivre sans !

- Avoue que ça ne te déplaît pas.

- Arrête de dire des bêtises et explique-moi ce qui s'est passé !

- Une main noire faite de fumée est venue m'arracher à toi. C'est pour ça que j'ai hurlé. Ensuite, elle m'a emmené. Je me suis débattu et elle a lâché prise. Elle m'a rattrapé de justesse par la chemise qui s'est craquée et je suis tombé. Un des ongles de la main m'a transpercé le bras gauche en essayant de me récupérer. Je me suis retrouvé dans un pin. J'ai essayé de descendre mais j'ai glissé et les branches m'ont griffées sur le torse. Mon jean s'est déchiré et après j'étais perdu. J'ai mis deux heures à revenir ici et je me suis endormi.

- Moi qui croyais que tu m'avais abandonnée suite à ce que je t'ai dit...

- Jamais je ne t'abandonnerais ! Juste...Tu ne m'as pas répondu, est-ce que tu me trouves beau ?

- Si tu le sais, pourquoi pose-tu la question ?

- Pour être sûr et pour l'entendre de ta bouche.

- Oui. Tu n'es pas beau, tu es magnifique. Mais ça ne change rien.

- Ta mère a raison, tu es aveugle !

- Non, juste réaliste.

- Je n'arrive pas à croire que tu oses dire ça !

- Et moi je n'arrive pas à croire que tu puisses penser le contraire !

- OK. Un jour tu comprendras. On doit aller chercher la deuxième pierre !

- Tu es sûr que dans ton état c'est une bonne décision ?

- Mais oui enfin ! On ne va pas le laisser détruire le monde !

- Bon. Alors on y va ! " Je lance un sort de propulsion et nous partons à la vitesse de la lumière vers la deuxième région.

Nous arrivons dans une immense grotte pleine de stalactites et de stalagmites. Quelques chauve-souris s'amusent à passer près de nous. Nous nous avançons en même temps. Nous nous exclamons à l'unisson :" Pourquoi tu fais pareil que moi ?

- Quoi ? nous disons en même temps. Nous nous taisons. Ça ne sert à rien de s'obstiner. Nous nous prenons la main et faisons exactement les mêmes gestes jusqu'au bout de la grotte. Au fond, une pile de...crânes ? Nous nous regardons, paniqués. Le piédestal qui se trouve en haut est vide. Nous sommes arrivés trop tard. Une gravure cependant, attire notre attention. Elle représente en couleur, la pierre que nous aurions dû trouver. Nous lançons tous deux le sort de propulsion, il n'y a aucun instant à perdre si l'ALPHA en a déjà deux !


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