7. Juste un baiser...
Je tourne en rond dans ma chambre. Mon sac est près depuis au moins deux heures et il est vingt heures. C'est trop tôt. Beaucoup trop tôt. Encore quatre heures à attendre. Jimmy me manque. Alors que ça ne fait que trois heures qu'on s'est quittés. A peine avoir pensé à lui, ma mère crie depuis le salon :" Chérie, il y a quelqu'un à la porte pour toi !" Je descends en courant. J'ouvre la porte : Jimmy se trouve sur le perron une marguerite à la main. Il s'empresse de la glisser dans mes cheveux. Ma mère m'écarte pour le voir. Après l'avoir examiné elle me fait un clin d'œil et dit :" Bravo, il est vraiment mignon ton amoureux " Je sens mes joues chauffer et mon ami devient aussi rouge qu'une pivoine. Je bafouille :" On...On n'est p...pas amoureux m' man...
- Peut-être pas toi mais lui si !
- Mais comment vous savez ?, demande-t-il gêné et surpris.
- La marguerite. Et ça se voit au premier regard.
- Maman, tais-toi. Jimmy et moi on a beaucoup de travail !
- C'est tellement beau comme prénom, Jimmy !" Je souffle d'agacement, ce qui fait voler la marguerite à travers la pièce. Mon rythme cardiaque accélère et je me mets à chercher la fleur. Je la trouve sur le canapé, entre deux coussins. Soulagée, je la remets dans mes cheveux en souriant. Ma mère rit puis dit :" Finalement je me suis trompée, toi aussi tu es amoureuse de lui !
- Heu..." Jimmy paraît intéressé par la conversation. Comme si une part de lui se remets à y croire.
- Maman, c'est mon meilleur ami depuis toujours. Tu sais, je te parles de lui tout le temps...Oh non ! Je n'ai pas dis ça ? Dites-moi que je n'ai pas dis ça !
- Ah, tu es Jimmy Forest !? Si tu savais, elle me parle de toi vingt quatre heures sur vingt quatre !
- Je...Je ne savais pas, dit-il en me lançant un regard étonné. Je me mets à pleurer et monte dans ma chambre. Pourquoi est-ce que je suis triste ? En fait je pense que sont des larmes de tension. J'étais trop gênée face à mon ami. Je l'entends monter les escaliers doucement, et pousser la porte en silence. Il vient s'asseoir sur mon lit, juste à côté de moi. Il plonge ses yeux dans les miens. Encore cette vague de chocolat, qui réchauffe toute mon âme. Je sens monter la honte :" Je suis désolée, j'ai pleuré pour rien.
- On ne pleure jamais pour rien. On le fait parce qu'on en a besoin. Juste, c'est vrai que tu ne parles que de moi ?
- Oui, dis-je à contrecœur, parce que tu le mérites. Mais pas parce que je suis folle de toi.
- Je ne l'ai jamais pensé.
- Tu aurais dû parce que moi-même je n'en suis plus sûre. " Il lève un sourcil, puis dis tendrement :" Moi, en tout cas, je suis fou de toi.
- Merci. De toujours me remonter le moral, de m'avoir soutenue depuis le tout début...Et merci d'être mon ami.
- Avec plaisir. " Je retire la fleur de mes cheveux pour sentir son odeur.
- Cette fleur a un parfum d'espoir. Nous vaincrons l'ALPHA ! Tu as préparé ton sac ? " Il hoche la tête en désignant un sac-à-dos beige.
- Nous somme prêts. Plus qu'à attendre minuit ! dis-je, en me blottissant contre lui.
- J'ai peur, Tya.
- Moi aussi. Mais grâce à toi j'ai le courage de le faire. " Il me prend dans ses bras en inspirant mon odeur. A ce moment ma mère entre dans la pièce. Tant pis, je ne rougis pas, je le serre encore plus fort. La femme sourit et dit à notre adresse :" J'espère que vous me ferez pleins de mignons petits enfants ! " Jimmy éclate de rire et moi aussi. J'ai l'impression qu'il n'y a pas plus belle vie que la mienne à ce moment. Mon ami me lâche puis répond à ma mère :" Je pense que c'est un peu précipité...
- C'est mon meilleur ami rien de plus, OK ?
- Margot, es-tu aveugle ? lâche-t-elle.
- Heu, non...
- Alors tu devrais voir que vous deux ça n'est pas une histoire d'amitié, mais d'amour. Même si je suis d'accord, il suffit d'un rien pour passer de l'un à l'autre. Ce rien chez vous, c'est la fleur, vos câlins et vos blagues mignonnes. " Je regarde mon ami. Mon cœur bat très fort mais je réussis à articuler :" C'est faux. Mon ami. Rien de plus ". L'ami en question, baisse la tête et une larme roule sur sa joue. Une seule. Pas d'autre que celle-là. Je regrette immédiatement ce que je viens de dire. J'essaie de réparer l'erreur :" Heu non, enfin...Ce que je veux dire c'est...
- Pas la peine. Mon amie. C'est cela ? Rester amis. J'essaierais, il se lève prends son sac et me dis, je t'attends au parc, d'accord ?
- Oui." Ma mère fronce les sourcils et s'exclame :" Bah et mes petits-enfants ?
- Maman, tais-toi !" Elle soupire puis sort de la pièce. Je me retrouve toute seule et avec l'impression d'être la plus idiote de toutes les filles de cette planète. Et si ma mère avait raison ? Je ne sais pas. Je n'en ai aucune idée ! J'attrape mon sac et court vers le parc. C'est un Jimmy aux yeux rouges que je trouve assis sous un tilleul lorsque j'entre dans le parc. Je viens m'allonger à ses côtés :" Je suis désolée. Je ne fait que des bêtises.
- Je crois que ta mère peut oublier ses petits-enfants si tu n'arrêtes pas de me rappeler qu'on est seulement "amis".
- Elle en fait beaucoup trop. J'...Je...J'ai besoin de toi ", je murmure en le prenant dans mes bras. Il passe une main derrière ma taille en souriant. Je pleure contre son épaule. Trop de pression : ma mère, lui, l'ALPHA, Mlle Leggins, Lorie...La vie veut m'achever ou quoi ? Il m'embrasse sur la joue puis dit :" Plus que trois heures a attendre, plus que trois heures a attendre...
- Trois heures dont je compte bien profiter, à tes côtés.
- Je t'ai déjà dis que tu étais belle ?
- Tu ne me dis que ça !
- Parce que c'est vrai ! " Je l'observe. Ses yeux pétillent et ses cheveux se balancent au rythme du vent. On dirait un Dieu ! Mon ami baille puis me dit :" Je crois que je vais dormir en attendant minuit. Ça ne te dérange pas ?
- Non. " Il s'allonge dans l'herbe. Surprise je demande :" Tu ne rentres pas chez toi pour dormir ?
- En fait, je voulais rester ici avec toi...Ce n'est pas grave ?
- Non, comme tu veux." Satisfait, il ferme les yeux et s'endort. Je le regarde sombrer dans un doux sommeil. Il est si beau, ainsi. Finalement, je décide de faire une sieste moi aussi. Comme il fait un peu froid, je me blottis contre le jeune homme, puis m'endors.
Dans mon sommeil je remue un peu, et il ouvre les yeux. Il baille, puis il se rend compte que je me trouve contre son torse, endormie. Enfin, pas aussi endormie qu'il le croit... Il caresse ma joue doucement. Je crois qu'il approche son visage du mien; je sens son souffle chaud sur mon nez. J'ouvre les yeux à ce moment là. Les lèvres de mon ami se trouvent à un centimètre des miennes. Il devient plus rouge qu'un coquelicot et recule à un mètre de moi. Il ne parle pas, et regarde ses pieds. Il est vingt trois heure et demi. Encore une demi-heure à attendre. Je tapote son épaule. Il se retourne, toujours aussi rouge. Il bafouille :" Je...Je te j...jure q...que je n...ne vou...voulais p...pas...
- M'embrasser ?
- Ou...Oui...Je t...te...le ju...jure...
- Ça n'est pas beau de mentir !
- B...Bon OK...je voulais t'embrasser mais...je...suis désolé...j'ai pensé que...l'occasion ne se représenterais pas et...que tu n'en saurais jamais rien...je n'aurais pas dû...pardon.
- Jimmy... Pendant mon sommeil !
- Je sais mais...tu étais si belle...j'ai cru...que c'était ma seule chance...
- Si tu l'avais fait et qu'on était morts, qui aurait battu l'ALPHA ? Heureusement que je ne dormais pas ou sinon...
- Attends...Tu ne dormais pas ?
- Heu...J'étais à moitié réveillée...
- Et tu n'as pas réagi ?
- Je ne vois pas à travers les paupières, je te signale !
- Alors pourquoi as-tu ouvert les yeux ?
- J'ai sentit ta respiration sur mon visage. Du coup je me suis dit que tu devais te trouver tout près...Et j'ai bien fait de les ouvrir, mes yeux ! Imagine si on était morts !
- J'avoue...J'ai peut-être oublié ce détail...Mais réponds franchement, si il n'y avait pas eu de risque, est-ce que tu m'aurais laissé t'embrasser ?
- Heu...Je ne sais pas...Non...Ou si ? Non !
- Tu n'as pas l'air sûre de toi.
- Parce que je ne suis pas sûre de moi !
- Margot, je demande juste un baiser...
- Et tu sais très bien que même si je le voulais je ne pourrais pas ! Nous avons une mission !
- Foutue vie, foutus pouvoirs de ____* Z'auraient pas pu choisir deux autres personnes, nan ?
- Peu importe, c'est nous et pas quelqu'un d'autre. Et en plus il est minuit ! On doit y aller !
- Je voulais te dire...Tu es la femme de ma vie.
- Jim', on a douze ans...Personne n'aime vraiment à cet âge là !
- Moi si, assure-t-il.
- C'est ce que je croyais avec Maxime, mais je me suis trompée !
- Je ne me trompe pas ! Je t'aime. Faut-il que je te le dise en espagnol ? Je te préviens je ne suis pas doué !
- Cette conversation est close. Il est minuit, on doit vraiment y aller !
- Et comment on fait ? Moi je ne vois pas dans le noir !
- Je vais te guider ", dis-je en prenant sa main. A ce contact, je le vois sourire. J'observe la carte que j'ai dessinée à partir des instructions de Mlle Leggins. Je crie un sort de propulsion et nous arrivons une demi-heure plus tard dans la première région.
* gros mots
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