"Jimmy, tu es mon meilleur ami, alors, réponds à ma question !
-Hein ? Tu... Tu m'as parlé ?
- Arrête, on s'était promit de tout nous dire... Pourquoi est ce que je suis différente ?
- Tu n'as rien de différent...
- Bien sûr, que si !
- A part que tu es géniale et très intelligente je ne vois pas. Maintenant, laisse moi finir de manger tranquille." J'abandonne la partie une énième fois. Je m'éloigne en le laissant finir son sandwich. Pour ma part, je suis incapable de manger. Voilà quatre semaines que je ne dors presque plus. Impossible de savoir quand mes pouvoirs vont se re-manifester. N'importe quel jour, n'importe quelle heure. Pardon, je ne me suis pas présentée, mon prénom est Margot mais mes amis m'appellent Tya, comme si ils avaient oubliés mon vrai nom, par une magie mystérieuse. Ainsi, dans tout le collège, on me connait en tant que Tya, j'ai douze ans, et je suis en sixième depuis peu de temps. Je m'asseois à une table dans le self et je réfléchis. Il y a forcément quelque chose qui déclenche mes pouvoirs... Et si je savais quoi je pourrais peut-être me contrôler.
- Bling !!! Un grand bruit de verre cassé retentit et me fait sortir de ma rêverie. Je regarde en direction du son : Enzo vient de jeter le verre de Jimmy par terre. Enzo est le pire garçon du monde, il enchaîne les conquêtes et il nous déteste moi et Jim', depuis qu'on lui a mis la honte devant toute la classe. Il faut dire que ce jour là il l'avait cherché ! Je me lève brusquement, la fureur s'empare de moi sans que je puisse me retenir. Je ne supporte pas qu'on s'en prenne à Jim' c'est mon meilleur ami et nous formons un duo inébranlable :" Hé, t'arrêtes ça tout de suite Enzo, il ne t'as rien fait !

- Si, il existe, ça me suffit.

- Alors tu vas te mettre à pleurer juste parce qu'il ne s'est pas conduit comme tous tes imbéciles de serviteurs, qu'il t'as tenu tête avec moi-même ? Tu sais ce que ça veut dire ...?

- ???

- Ça veux dire que tu n'es qu'une grosse mauviette et une brute épaisse !

-Hein ? Répète moi ça en face, Cendrillon !

-Avec plaisir : TU ES... " Mon cœur manque un battement. La chaîne à mon cou me brûle et je ne m'en rend compte que maintenant ! Au moins je sais que c'est la colère qui déclenche mes pouvoirs ! Je me force, et réussi à me calmer :" Tu es le garçon le plus gentil que je connaisse. Allez, bonne journée ". Enzo me regarde, incrédule. Il ne comprends rien à ce qu'il vient de se passer. Jimmy, lui, m'observe, dans ses yeux, je vois une lueur comme de fierté qui veux dire :" Bravo, tu as réussi !" Je les salue, puis je vais débarrasser mon plateau ( je n'ai rien mangé et jette donc tout dans la poubelle ). La chaîne arrête de me brûler. J'ai échappé de justesse à la catastrophe ! En fait, je n'ai jamais laissé mon collier répandre ses pouvoirs; il s'arrêtait toujours avant. Je me demande ce que ça ferait si je le laissais allez plus loin, juste une fois. Les cours reprennent, en Maths, Jimmy me chuchote :
- La base de la sagesse est la maîtrise de ses sentiments. Tu as su contrôler ta colère, c'est parfait. Et rappelle toi, Enzo ne vaut pas la peine qu'on gaspille de la salive pour lui." Je lui fait un clin d'œil puis me replonge dans mes pensées. Je ne vois pas pourquoi il est aussi content de moi mais je suppose que ça a un lien avec le mystère de ma chaîne. Je suis sûre qu'il sait beaucoup plus de choses sur moi que moi-même, et ça me fait frissonner. Le cours se termine pour enchaîner ( très drôle ) avec Français. Je m'ennuie vraiment, alors je dessine des têtes de koalas dans la marge de mon cahier. Il faut savoir qu' une semaine est passée depuis la rentrée, je ne suis donc pas encore trop sérieuse en classe, pourtant, je suis très bonne élève ( surtout en Français et en Musique ) mais pas genre intello à grosses binocles et à tâches de rousseur. Je suis peut-être intelligente mais je reste humaine, pas comme les surdoués. Soudain, Lorie me tapote l'épaule et me donne un bout de papier plié en quatre. Je ne l'aime pas beaucoup, cette fille, elle a tendance à se mêler de ce qui ne la regarde pas. J'ouvre la feuille et voilà ce que je vois : un croquis de moi et Jim' se tenant la main. Il y a aussi plein de cœurs autour et une phrase :" Oh Jimmy, c'est l'amour de ma vie, je le suis partout !" Non mais franchement, elle se prend pour qui ? Nous sommes juste amis et elle a vraiment une mentalité de bébé. Elle ne pense qu'à ça ou quoi ? Je sors vraiment très en colère contre cette peste, et cette fois, je n'arrive pas à garder mon calme. Jimmy, est là aussi, il tient une feuille crispée dans sa main et ses yeux sont humides et brillants. J'ai l'impression qu'il a pleuré et ça me fait bizarre parce que je ne l'ai jamais vu ainsi. Doucement, je le prends par le bras et l'emmène dans la cour, près d'un arbre, isolés des autres enfants. Délicatement je retire la boulette de sa main et y jette un coup d'œil. J'hallucine : il a eu le même mot que moi ! Seule la phrase change :" Ma petite Tya, ma Margot, je t'aimerais jusqu'à la fin de mes jours même si je risque de crever par ta faute à tous moments !" Je ne comprends pas la fin. Jamais je ne pourrais tuer mon meilleur ami, elle raconte vraiment n'importe quoi.
- Qu'y a-t-il ? Tu es triste juste pour ça ? Elle est bête, il ne faut pas rentrer dans son jeu, je murmure.
- Tu ne comprends pas. Elle a raison sur toute la ligne.
- Quoi ? Là, c'est sûr, je ne te suis plus du tout. Et puis elle veut dire quoi par : même si tu peux me tuer à tous moments ?
- Rien.
- Jim', ne me ment pas, s'il te plaît. Est ce que c'est en rapport avec ma chaîne ? Je dis en pointant du doigt le pendentif à mon cou.
- Tu es bizarre, ce collier n'a rien d'étrange. Même si sa voix semble assurée, je le vois frissonner en posant ses yeux cacao sur le bijou.
- Mais dis-moi, bon sang, ce qui se passe avec ce foutu truc, pourquoi quand je suis en colère ce machin me brûle, hein ? Mais parle ! Parle ! Je hurle. J'en ai plus qu'assez de toujours demander la même chose et là, justement, c'est le moment que choisit mon collier pour chauffer plus que jamais. Pour comparaison, il chauffe aussi fort qu'un feu, limite il me cramerait la peau. Jimmy me prends la main et la pose sur son torse. Puis il chuchote :
- Calme-toi ma Tya. Respire. Ne laisse surtout pas la colère te contrôler". J'ai envie de lui donner une baffe. Il se met cinq minutes à ma place ? Tous les gens de ma famille ou de mon entourage ( dont lui ) savent des choses sur moi que j'ignore. C'est frustrant et cruel ! Malgré moi je me calme petit à petit. Mon collier devient tiède, puis totalement froid. Il me serre dans ses bras, et j'avoue que ça me réconforte. Enfin, en amis, bien sûr. Nous restons ainsi une bonne dizaine de minutes et quand il relève sa tête, je me rends compte que ma tunique est toute mouillée sur l'épaule. Jimmy a pleuré, encore. Je ne vois pas pourquoi il est si triste, il n'y a vraiment pas de raison.
- Pourquoi pleures-tu, au risque de me répéter ?
- Je...J'ai peur. Peur pour toi...mais aussi pour moi. En même temps, je serais toujours ton meilleur ami.
- Jim', tu sais que je ne te ferais jamais de mal, hein ? Je le jure. Il sourit puis me glisse à l'oreille :
- Margot, tu es la plus géniale de toutes les filles. J'espère que tu en est consciente ?" C'est à mon tour de sourire, parce que jusque là, personne ne m'avait jamais dis ça. À la fin de la journée, je rentre chez moi le cœur en fête, oh oui, Jimmy est quelqu'un d'extraordinaire et j'ai vraiment de la chance de l'avoir comme ami !