Chapitre 22
Troy avait d'abord proposé de l'emmener se balader en forêt, mais elle n'avait pas tenu cinq minutes. Les forêts se ressemblaient toutes, et celle-ci en particulier lui rappelait celle qui entourait l'orphelinat. Cette même forêt ou George s'était perdu. Elle connaissait le garçon de vue mais ils se parlaient peu, surtout à cause de la différence d'âge. À l'époque, elle s'en fichait. Pourquoi s'en serait-elle souciée ? Elle avait dix ans, elle n'aurait pas pu deviner la suite. Même si elle avait été plus âgée, elle n'aurait pas vu le coup venir.
Personne n'avait rien vu. À ce moment-là, tout le monde pouvait aller et venir dans la forêt tant qu'il ne faisait pas nuit mais rares étaient les résidents qui n'avaient jamais accepté le défi de s'y rendre après le coucher du soleil. Juste pour une minute ou deux. George était de ceux-la. Mais il n'était pas de ceux qui étaient revenus.
- Ça va mieux ? demanda Troy, la faisant sursauter
- Oh, je... oui, ça va.
- Tu pensais encore à Talya, pas vrai ?
Lilith hésita un instant puis hocha la tête. Personne ne savait qu'elle avait résidé à Crescent, sauf Layla... puisqu'elle aussi. Soudain, elle sentit un frisson désagréable la parcourir et elle se retourna vivement.
- Je rentre, lança-t-elle à Troy qui fronça les sourcils, surpris
Une fois hors du champ de vision de l'homme, elle courut jusqu'à l'immense bâtiment immaculé. À part la grande porte d'entrée, il n'y avait rien qui puisse permettre un accès à l'intérieur : aucune fenêtre, aucune porte de secours, rien.
Comme elle s'y attendait, Layla se trouvait juste devant... avec San. Nerveuse à l'extrême, hésitant à fuir. Il fallut exactement un quart de seconde à Lilith pour qu'elle remarque le dossier que l'homme tenait dans ses mains. Dossier dont il parcourait les pages lentement, calmement. Trop calmement, même.
Layla finit par la remarquer et lui adressa un regard effrayé, demandant visiblement son aide. Mais, en vérité, le pouvoir qui aurait été parfait pour cette situation aurait été... celui de Talya. Évidement.
La capacité de Layla n'était en aucun cas offensive et servirait à peine de défense. Et le sien ? Le sien... elle ne l'avait pas utilisé depuis plus de cinq ans, et faisait extrêmement attention à ne pas perdre le contrôle. Le feu, c'était le feu. Mais le feu était dangereux, imprévisible, et se retournait contre elle à chaque fois qu'elle voulait le manier.
- C'est trop risqué... murmura-t-elle. Mais ai-je le choix ? Oui, bien sûr. Même si j'arrive à blesser San, il est beaucoup trop agressif pour espérer le vaincre avec une capacité aussi instable... pourquoi n'a-t-elle pas détruit le dossier plus tôt ?! Pourquoi faut-il toujours qu'elle attende la dernière minute ?!
Elle secoua la tête. La situation était d'un équilibre bien trop précaire pour qu'elle divague. San lisait toujours, mais arrivait aux dernières pages. Les siennes.
- Lilith... alors toi aussi ? J'avoue que c'est une surprise. Layla, pas tant que ça. Une enfant de onze ans qui cherche à travailler pour la Société ? Ce n'était pas très crédible. Mais toi ? Quoique j'aurais du m'en douter. La mort d'Alex n'avait rien d'accidentel, n'est-ce pas ? Non seulement il avait découvert votre secret, mais ça laissait une place de libre... malin.
San se retourna et Lilith se figea. Depuis quand savait-il qu'elle était là ?
- Quoi, tu croyais vraiment que je ne t'avais pas remarquée ? Je ne suis pas si naïf, Lilith. Tu es toujours là où tu ne devrais pas être. Toujours là quand Layla à des problèmes, étrangement. Mais tu ne pourras pas la sauver, cette fois ! Je vais vous tuer toutes les deux, et puis trouver tout les gamins stupides qui ont espéré pouvoir m'échapper et les exterminer jusqu'au dernier !
Une étrange lueur dans le regard, San déchira la pochette en papier et laissa tomer les morceaux au sol.
"Tant mieux" pensa Lilith. Avait-il au moins conscience qu'il avait abîmé ses propres preuves ?
- Toi d'abord, Layla ! Puisque Lilith tient tant à te protéger, elle te verra crever !
Il se jeta sur la jeune femme et tordit ses bras derrière son dos tandis qu'elle se débattait vainement et que Lilith cherchait un moyen de la sauver. Si elle n'avait pas tant hésité à se servir de son pouvoir, elle aurait pu brûler San. Elle aurait pu réduire le dossier en cendre, leur assurer une sécurité toute relative et, qui sait, peut-être que sans lui, la Société aurait été remise en de meilleures mains. Lilith manqua de s'étouffer de rire. La Société ? Entre de meilleures mains ? Mais qui, qui pouvait entrer dans ce genre d'organisation et ses prétendre saint d'esprit ? Non, la Société ne serait jamais qu'une assemblée de psychopathes. Et alors ? Le monde avait bien besoin de psychopathes, de temps en temps !
- LILITH ! hurla Layla, la ramenant dans le présent
Ah, oui. Layla. San. Son pouvoir - trop tard. À moins que...
Elle n'eut pas le temps de songer à l'hypothèse : Layla venait de s'effondrer au sol dans un cri empli de terreur. Bientôt, ce serait de la douleur, puis du désespoir et enfin... il n'y aurait plus de cri. Layla serait morte. Pour toujours. Morte.
Le mot résonna à ses oreilles durant de longues secondes et, comme elle l'avait prévu, un hurlement de douleur déchira l'air, mêlé au rire un peu fou de San alors qu'il serrait son bras à en briser les os.
- Lâche-la immédiatement !
Lilith abandonna toute raison et agrippa les épaules de San pour le ramener en arrière et l'empêcher de faire davantage de mal à Layla.
- Je sais que c'est complètement idiot... surtout dans un moment comme celui-ci.
- Pourquoi ? Qu'est-ce que ça change, que ce soit maintenant ou pas ?
- C'est simplement que... non, tu vas me trouver idiote.
Layla s'était murée dans un silence pesant, que Lilith s'était empressée de briser :
- Je te promet de pas te prendre pour une idiote, quoi que tu dises.
- Vraiment ?
- Oui.
- D'accord. Je... je peux pas supporter la douleur.
La jeune fille avait alors fermé les yeux très fort, comme pour se préparer à quelque remontrance de la part de Lilith. Mais elle n'en avait rien fait, et avait reprit la parole d'une voix encore plus gentille qu'à son habitude.
- Tu... tu pensais que j'allais te prendre pour une idiote... parce que tu ne supportes pas la douleur ? Tu avais tort. Ce n'est pas un signe de faiblesse ou d'idiotie... c'est ce qu'on appelle être humain.
Non, Layla n'était pas capable d'encaisser les coups. Et elle lui avait promis de ne pas avoir à le faire. Elle tiendrait sa promesse coûte que coûte.
San la projeta contre le mur du bâtiment et le choc lui coupa le souffle. Layla avait profité du moment d'inattention de San envers elle pour se relever et s'éloigner mais elle hésitait visiblement à revenir aider Lilith.
- Vas-t'en, lui lança la scientifique dès qu'elle put respirer de nouveau
⚠️⚠️⚠️ Bon, je ne vais pas vous mentir, les scènes suivantes seront violentes à peu près jusqu'à la fin du chapitre. Ceci dit, c'est moins pire que la torture de Talya. Maintenant... faites ce que vous voulez. ⚠️⚠️⚠️
Ce qui ne dura pas car San lui asséna un grand coup à l'estomac. Elle cracha du sang et tomba à genoux, les bras serrés autour de sa poitrine, tremblante. Layla, de plus en plus indécise quant à la marche à suivre, fut interrompue dans sa réflexion quand San saisit son poignet et le tira violemment, la précipitant à nouveau dans l'herbe. Elle se releva précipitamment, ne souhaitant pas laisser à son "collègue" le temps de bloquer ses bras.
Contrarié, l'homme frappa son genou qui se déroba sous elle après un craquement de mauvaise augure. La vision trouble, elle n'eut d'autre choix que de laisser les larmes couler en silence, trop stupéfaite pour crier.
San s'agenouilla près d'elle, immobilisa ses poignets d'une main et la regarda droit dans les yeux.
- Tu vois, quand tu es arrivée ici, je pensais que tu n'étais qu'une gamine qui cherchait un endroit pour vivre. Mais, comme tu t'es avérée perspicace et assez douée pour ton âge, je n'avais aucun motif pour t'éloigner de cet endroit.
Layla suivait ce qu'il disait avec peine, s'interdisant de sombrer dans l'inconscience. Elle se mordait la langue jusqu'au sang en espérant naïvement détourner son attention de sa jambe meurtrie.
- Ça fait longtemps que tu travailles pour la Société, Layla. Tu sais combien, exactement ? Non ? Huit ans, jour pour jour. Étrange que tu choisisse justement ce jour pour paraître très suspecte. Étrange aussi que ce jour corresponde tout à fait à la date de l'enlèvement du premier groupe de sujets-test. Ça fait beaucoup de coïncidences, tu ne trouve pas ?
Il plaça son avant bras contre son cou et s'appuya dessus, un éclat féroce dans ses iris.
⚠️⚠️⚠️ Pause pour avoir des réponses ⚠️⚠️⚠️
- Alors quoi ? Tu es nostalgique ?
Il accentua la pression et Layla commença à étouffer. Les larmes ne cessaient de couler sur ses joues, marques gelées sur sa peau pâle.
Elle pleurait. Encore. Lilith alla, comme à son habitude, la réconforter, mais Layla se releva d'elle-même et frappa le mur du plat de sa main avant de refermer son poing lentement et de donner coup sur coup aux pierres qui les retenaient prisonnières, elles et deux garçons qu'elles ne connaissaient pas bien.
Layla ne se mettait jamais en colère. Elle était trop gentille et discrète pour ça.
Au bout d'un moment, les phalanges ensanglantées et épuisée, la jeune fille se laissa glisser contre le mur qui n'avait pas bougé d'un pouce et hurla, la tête entre les mains. Ce fut comme un signal pour Lilith : elle se précipita et enveloppa le corps frissonnant de Layla de sa présence rassurante.
- Hey, souffla-t-elle en lui pressant l'épaule doucement. Ça va aller, d'accord ? Je te jure que je ferais tout pour nous sortir de là. Et après, on explosera tous ces malades mentaux avec nos pouvoirs ! Qu'est-ce que tu en dis ?
Layla releva la tête, les yeux pleins de larmes. Elle arborait une nouvelle coupure sous l'œil droit et Lilith du se retenir de se crisper à sa vue. Elle savait que, de toute manière, ses bras portaient encore bien d'autres cicatrices indélébiles.
- Mais comment on peut sortir ? Ils ne nous laisseront jamais... ils finiront par nous tuer.
- Pas tant que je serais là pour les en empêcher !
Et elle le pensait sincèrement. Dès la première minute de l'enlèvement, Lilith avait endossé le rôle de grande sœur pour Layla. Après tout, elle se devait de la protéger. Elle n'avait que huit ans, et, du haut de ses dix-neuf, elle était plus apte à contrôler ces capacités dont les scientifiques parlaient sans arrêt. Et elle s'en servirait pour protéger Layla. Peu en importait le prix.
***
Edric, sceptique, fit mine de refuser la demande d'Elaï. Aider Layla était une chose - elle leur avait plus au moins sauvé la vie étant donné que San les aurait tué un par un si elle les avait forcé à rester. Mais... Lilith ? Vraiment ? Elle avait tué Talya, après lui avoir infligé les blessures qui l'avaient couverte de son propre sang.
- Je vous en prie, insista Elaï avant qu'il puisse décliner. Je sais qu'elle peut paraître instable et... et complètement folle, mais vous ne la connaissez pas vraiment et...
- Parce que toi, tu la connais ?
- Heu... oui, un peu... on a parlé avant... avant que je ne m'échappe, et puis...
- Oh, donc pendant qu'on se faisait gentiment torturer, toi, tu discutais avec une cinglée ?
Elaï réfléchit très vite. Il était beaucoup trop tard pour inventer de nouveaux mensonges, et de toute manière Augustus avait déjà comprit les grandes lignes. Elle soupira :
- Je ne vous ai peut-être pas dit toute la vérité...
- Dis plutôt que tu mens à tout le monde depuis plusieurs années ! corrigea Augustus
"Oh. Peut-être qu'il en sait plus que ce que je ne croyais. Quoi exactement ? Impossible à savoir."
Elle hocha la tête lentement, s'adressant maintenant plus au garçon qu'au reste du groupe.
- Je vais te dire la vérité... mais il va falloir me laisser parler jusqu'au bout.
- Promis ! dit Augustus en mettant sa main gauche sur son cœur
Elaï attendit que tous les autres aient acquiescé puis prit une grande inspiration. Elle s'exposait à de grands risques si jamais les adolescents décidaient de ne pas l'écouter, voire de l'attaquer pour ce qu'elle allait dire. Pas qu'elle ne puisse pas se défendre ; elle se savait plus puissante que tous le groupe réuni. Mais si ils attiraient l'attention avec leurs pouvoirs, les gens du coin alerteraient immédiatement la police, et ce dans le meilleur des cas.
- Talya est arrivée à Crescent après moi, quand nous avions toutes les deux sept ans. Et puis, deux ans après, quand nous en avions neuf, donc, Talya m'avait convaincue de sortir de nuit. Elle le faisait souvent, mais généralement seule. C'était la nuit des étoiles filantes, c'est pour ça qu'elle voulait absolument que je vienne. Et là, j'ai cru voir... j'ai cru voir quelqu'un. Près de la forêt. Vous savez que la nuit, la forêt est si sombre que chaque ombre devient menaçante et effrayante, non ?
Adalia frissonna. Oui, elle savait bien.
- Eh bien, croyez-moi ou non, mais je suis allée voir. Au cas où ce soit un résident qui ce soit perdu ou même un de ces idiots qui se lancent le défi de passer toute la nuit dans les bois. Sauf que, comme vous vous en doutez, ce n'était pas un résident.
- C'était Lilith ? demanda Emira
- Non. Layla. À ce moment-là elle devait avoir quinze, seize ans maximum.
- Pardon ?! s'étrangla Augustus. Mais attend... si vous aviez neuf ans et qu'elle en avait quinze... et que maintenant tu en as treize... Layla n'a que dix-neuf ans ?!
Elaï hocha la tête. Elle aussi avait étonnée en la revoyant dans les jours qui avaient suivi l'enlèvement : Layla paraissait drastiquement plus mature que lors de leur première rencontre. Ce qui n'était pas si étonnant, au fond. Elle tentait de passer inaperçu dans une marée de scientifiques largement plus vieux qu'elle... alors qu'elle venait tout juste de passer sa majorité.
- Oui. Je vous l'ai dit, il faisait sombre. Je ne la voyais pas très bien, alors je n'avais pas encore défini si elle venait de Crescent ou non. Donc je le lui ai demandé. Et, bien sûr, elle m'a dit oui...
- Elle a dit oui ? s'étonna Edric. Layla vient de Crescent ? Et Lilith ? Elle aussi ?
- En effet, elles ont toutes les deux été à l'orphelinat. Comment faisait le groupe envoyé pour nous kidnapper pour se repérer aussi facilement ? Ils auraient du allumer la lumière, on ne voit littéralement rien sans, la nuit. Et pourtant ils n'ont rien fait. Ils savaient où étaient les escaliers alors que même moi j'avais du mal à les trouver dans le noir, ils savaient où étaient les chambres de ceux qu'ils cherchaient.
Tandis que les autres se rendaient compte des détails à côté desquels ils étaient passé, Elaï se rappela qu'elle n'avait pas une seule seconde à perdre et accéléra le mouvement.
- Mais ça n'a pas d'importance. J'ai parlé avec Layla, mais elle n'a pas voulu rentrer quand je le lui ai proposé. J'ai essayé de la forcer, parce que rester dehors le soir est rarement une bonne idée, mais quand elle a avancé dans la lumière, j'ai vu qu'elle était... couverte de sang. J'ai eu peur, et je suis partie. Je croyais vraiment qu'elle avait tué quelqu'un. Mais elle m'a rattrapée, et elle m'a expliqué, en gros, qu'elle avait été enlevée et que des gens qui avaient fait du mal. Même si ç'avait été faux je l'aurait crue, alors je l'ai suivie et elle m'a présenté Lilith.
Le silence se fit et l'adolescente commença à s'impatienter ; elle avait un très mauvais pressentiment.
- Oh, c'est fini ? fit Augustus. Tu ne nous as pas expliqué pourquoi il fallait qu'on aide Lilith. D'accord, elle a été enlevée. OK, elle aussi, on lui a fait du mal. Reste qu'elle a torturé puis tué sa propre fille, alors qui nous dit qu'elle ne nous liquidera pas après qu'on l'aie aidée ?
- Je... il faut se dépêcher, qu'est-ce que vous ne comprenez pas ?! Je sais que vous la haïssez, mais vous ne vaudrez pas mieux qu'elle si vous la laissez se faire tuer en le sachant d'avance !
- Alors ça, je m'en contrefiche, s'exclama Emira. Qui t'a dit qu'on était les gentils petits héros crédules qui aident tout le monde ? Si tu veut qu'on l'aide, explique. Et on sait qu'il faut se magner... alors magnes-toi.
Elaï esquissa un pas en arrière pour mettre plus de distance entre elle et le groupe. Elle croyait qu'il aurait suffit de leur dire que quelqu'un avait besoin de leur aide pour qu'ils acceptent sans même poser de questions... elle s'était trompée lourdement.
- D'accord... d'accord... bon... j'ai parlé avec Layla et Lilith. Elles m'ont expliqué plus en détail l'enlèvement, les pouvoirs, tout ça. Apparemment, elles se fichaient de savoir si elles parlaient à une enfant de neuf ans ou à une adulte, mais tant mieux, comme ça j'ai pu me préparer à ce qui nous attendait. Elles m'avaient prévenue que la Société allait probablement refaire une expérience semblable, et elles m'ont dit qu'elles allaient essayer de s'y infiltrer et de gérer ladite expérience pour pouvoir détruire la Société de l'intérieur. Et puis je leur ai demandé si je pouvait en parler à Talya... et Lilith m'a dit que non, pour ne pas l'inquiéter, mais elle m'a fait promettre de la protéger et... dit Elaï en accélérant de plus en plus
- Tu as promis à Lilith de protéger Talya ? résumé Augustus. Franchement, Elaï... tu n'as pas protégé Talya. Pire, c'est celle qui t'a demandé de le faire qui l'a tuée !
- Je sais, je suis désolée ! cria presque l'adolescente. Je suis vraiment désolée...
Augustus se retourna, échangea un regard malin avec les autres et prit le poignet d'Elaï avant de l'entraîner à la suite du groupe.
- Qu'est-ce que vous faites ? demanda-t-elle
- Bah... on va sauver Lilith !
Elle écarquilla les yeux. Tout portait à croire qu'ils ne le feraient pas...
- À quoi tu t'attendais ? Emira à raison, on est pas des héros naïfs. Mais c'est pas pour autant qu'on va laisser d'autres gens se faire tuer sans au moins essayer de les sauver. Pigé ?
Il lui adressa un large sourire et elle le lui rendit en sentant les larmes embuer ses yeux. Elle n'avait pas été capable de protéger Talya. Elle avait mentit à tout le monde, à sa meilleure amie, à elle-même, elle n'avait prévenu personne de l'horrible sort qui les attendait, du danger imminent... elle avait été irresponsable, cruelle, idiote et surtout, surtout, menteuse. Elle n'avait cessé de reprocher à Talya son habitude de mentir sur toutes sortes de sujets, mais en parallèle elle ne faisait que ça.
Et malgré tout ses mensonges, ils lui faisaient suffisamment confiance pour ne pas les entraîner dans un piège.
Non, ils n'étaient pas des héros naïfs.
Ils étaient des protagonistes de l'histoire bien étrange qu'était leur vie.
Eh non, ce n'est toujours pas fini ! Il me reste deux ou trois personnes à tuer. Voilà donc un bien long chapitre, pour compenser avec ceux qui ne duraient qu'un paragraphe...
Ah, au fait, qui est votre perso préféré ? Si il y en a qui répondent San je comprend pas 😂️.
A plus !
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