Quelques jours après en Écosse, alors que le chagrin et le dégoût me consumaient, j'entendis parler d'un miroir magique nommé pensine, qui pouvait montrer nos propres souvenirs enfouis en nous. Après une quête de plusieurs mois, je découvris enfin où elle était cachée : Au cœur de l'école de Poudlard. Encore fallait-il pouvoir y rentrer, car les sorciers maléfiques avaient pris le pouvoir jusque dans l'éducation des enfants sorciers. Leur objectif, enseigner l'art de la magie aux sangs purs. Cela voulait dire tous ceux qui descendaient d'une lignée de sorciers, au contraire les autres n'avaient pas leur place. J'appris auprès de voyageurs que les non purs, étaient envoyés au ministère de la Magie et beaucoup d'entre eux n'y survivaient pas... Je repensais à cette famille. Je me détestais.

Pour pénétrer dans l'enceinte de Poudlard, je me suis affublé d'un de leur capuchon noir. Un déguisement parfait qui me fit rentrer facilement dans les couloirs du château, personne ne me demanda quoi que ce soit. Cela m'étonnait mais je ne cherchais pas plus d'explications. Certains de mes ennemis m'accordaient même un bonjour à mon passage, auxquels je répondais d'un hochement de tête, déglutissant presque en pensant à toutes ces familles qu'ils détruisaient.

J'attendis, caché au détour d'un couloir que le Directeur de Poudlard quitte son bureau, avant de m'y engouffrer discrètement. J'avais sûrement suivi mes cours ici, mais je n'en avais aucun souvenir. Peut-être retrouverais-je mes jeunes années dans la pensine ? Lorsque j'entrais, celle-ci était ouverte. Je m'y approchais et amena ma baguette contre ma tête. J'avais lu comment m'y prendre dans un livre qui expliquait tout le processus. La baguette pointée sur mon crâne, je prononçais quelques mots et des filaments bleus s'échappèrent de mon esprit. Je les y déposais délicatement dans la bassine remplie d'eau magique. Instantanément des formes se dessinèrent dans le liquide, alors je plongeais ma tête à l'intérieur.

Avada Kedavra, trait de lumière verte projeté de ma propre baguette.

...

Moi, saluant le Dark Lord, puis attaquant trois adolescents dans un café.

...

Endoloris ! Sur des enfants en plein cœur de Londres.

Ne supportant pas les images que j'y voyais, je retirai rapidement ma tête de la pensine.

Qui étais-je ? Non pas un mangemort ! Ça ne se peut pas. Ce café, c'est là où je me suis réveillé et cette jeune fille qui me lance un sort d'Oubliette, je l'entends murmurer. Hermione Granger. Oui je me souviens. Elle est amie avec l'ennemi du Dark Lord, Harry Potter, le célèbre sorcier qui a provoqué la défaite du seigneur des ténèbres la première fois. Je comprends maintenant pourquoi j'avais pu rentrer si facilement dans ce château et pourquoi l'on me saluait dans les couloirs, j'étais comme eux : un mangemort semant la terreur dans les villages. J'observais mes habits noirs. Ce n'était pas un déguisement mais simplement moi. Pauvre famille qui m'avait accueilli chez eux. C'était ma faute.

Non je refusais de le croire. J'avais fait le mal. Antonin Dolohov. De mon nom. J'étais un sorcier au service de la mort.

Non ! Non !

Je devais quitter cette vie, cet enfer sur terre. Me cacher, loin de la guerre. J'attrapais la poignée de la porte du bureau du Directeur. Il était là : Severus Rogue. L'air craintif le temps d'une seconde, puis son regard perdu se mura dans la colère.

– Dolohov, que faites-vous là ?

Je ne répondis pas, tout à coup muet.

– Le seigneur des Ténèbres est à votre recherche depuis plusieurs mois. Vous avez échoué.

C'était fini, je ne pouvais plus reculer, la mort venait à moi.

Et je l'avais mérité, plus que n'importe qui.