Je me suis réveillé, étourdi, dans une arrière-cuisine d'un café moldu. Mes yeux ont mis un peu de temps à s'acclimater à l'obscurité, puis j'ai réussi à me lever. J'avais l'impression que j'allais tomber à la première seconde où je ferai un pas. Agrippant le comptoir, j'ai pu avancer plus ou moins maladroitement.

Pourquoi étais-je là ?

Les tables et chaises étaient toutes renversées et les murs troués par je ne sais quoi. La machine à café s'était sûrement brisée en tombant, des débris de verre trainaient sur le sol. On aurait dit qu'il y avait eu un combat ici. Mais avant de partir, mes possibles adversaires avait pris le soin de tout fermer : la pancarte était retournée sur « close », la lumière était éteinte et les volets avaient été descendus. Arrivé à la porte d'entrée fermée, c'est là que je me rendis compte qu'il me manquait quelque chose : ma baguette. Je fis demi-tour et la repérai non loin d'où je m'étais levé.

– Alohomora, murmurais-je.

À l'extérieur, seule la lune éclairait mon chemin. Je marchais en titubant, à cause d'un genou douloureux et du froid qui me brûlait les bras. Je ne savais pas où aller, j'avançais sans réel but. Au coin d'une rue, un pub semblait ouvert, alors je m'y dirigeais. Je reconnus « Le chaudron baveur » et une pensée me traversa l'esprit : Comment je m'appelais ? Je n'en avais aucune idée. Qui étais-je ? Un sorcier. C'est tout ce dont je me souvenais. La chaleur du bar me réchauffa instantanément lorsque je poussai la porte. Je commandai à boire et m'installai à une table dans un coin sombre.

Devant mon verre de mousse, je n'osais plus bouger. Pourquoi j'avais perdu la mémoire ? Pourquoi je ne sais plus mon nom mais je me souviens de cet endroit ? Je passais le reste de la nuit à contempler ce verre en réfléchissant, sans le boire. Je le fixais et observait cette mousse qui peu à peu retombait. Le serveur allait me mettre dehors, lorsque je lui dis que je n'avais nulle part où aller. Il me proposa une chambre à l'étage de l'auberge. J'acceptais.

La nuit fut courte avec le soleil qui illumina tôt la petite pièce. Visage débarbouillé, je pris mon petit déjeuner en bas. À côté de ma table, des hommes discutaient de sorciers maléfiques appelés, ils osaient à peine prononcer le nom, « mangemorts ». Un frisson parcourut mon corps à cette énonciation. Ces gens semaient la terreur et la mort partout où ils passaient, affublés de leur capuchon noir et de leur masque blanc. Sous les ordres de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom, ils tuaient et torturaient femmes, enfants et moldus sans pitié. J'ai écouté ces hommes toute la matinée, tendant l'oreille, car je n'avais aucun souvenir de ces mangemorts et qu'une guerre semait le chaos. Peut-être que ce sont eux qui m'avait attaqué dans ce café ?

En découvrant tout ce qui se passait dehors, je voulus en savoir plus notamment sur moi et mon rôle dans l'histoire. Je partis donc à la recherche de mes souvenirs. Je quittai le pays et voyageai dans l'espoir de trouver quelque chose ou quelqu'un qui m'aiderait. Je découvris de nombreux villages détruits, où la mort était passée. Sans doute encore « leur œuvre ».

Lors d'une soirée froide et enneigée, je fus recueilli par une famille avec trois enfants dont la plus petite avait 3 ans. Ils me prêtèrent un peu de leur soupe et me proposèrent le canapé pour dormir. Mais, au cours de la nuit, des hommes frappèrent à la porte et raflèrent tout ce qu'ils purent : baguettes, femme et enfants prétextant que ce couple se trouvait dans l'illégalité, la femme étant une moldue et leurs enfants, officiellement impurs. Je me suis échappée par une fenêtre avant qu'ils ne me trouvent. J'aurais pu les aider... j'ai entendu leurs cris déchirants. Et une lumière verte sortir d'une baguette des sorciers faisant tomber à la renverse l'homme qui essayait de défendre sa famille à coups de sortilèges. Une larme coula sur ma joue en voyant cette scène. Mais je ne fis rien et ils emmenèrent la femme et ses enfants. Je ne sais pas ce qu'ils leur ont fait. Mais je regrette de ne pas les avoir aidés.