Chapitre 29 - Elden
Qu'ils me suivent, ces imbéciles. Je n'ai parlé de mon plan à personne, mais Sacha a promis de me suivre quoi que je fasse. On va voir si elle va tenir sa promesse après ce que je m'apprête à faire... Je me demande bien comment Monsieur le Magicien va se débrouiller pour retrouver les Chefs, sachant que c'est moi qui suis capable de suivre les Fils magiques. Je peux les voir flotter dans l'air et donc remonter jusqu'à eux. En revanche, j'aimerais bien retrouver ma magie à moi, même si je n'en suis pas moins puissant sans.
Nous passons plein de portes sans croiser personne. Je sens des résidus de magie dans l'air. Comme je n'ai pas la mienne, je ne peux pas détecter de quelle espèce exactement. Il y a bien un moyen pour que je la retrouve, sauf qu'elle est très dangereuse. Autant pour moi que pour les autres. Il vaut mieux ne pas la déployer. Je sens qu'ils ne sont pas loin. Ah bah, ils sont là ! Je viens d'ouvrir une porte et je suis tombé sur les Chefs. Ils sont tous attachés au sol avec des grosses chaînes à leurs pieds et poignets qui leur envoient des décharges électriques.
Comme lorsque nous étions au château et que le capitaine de la garde nous a pris à revers. Ça doit faire très mal au vu de leur tête trempée et de leurs yeux cernés. Celui qui semble le moins fatigué est Yuming, ce qui est normal vu l'entraînement dur que nous recevons en tant que Survivants. Debout, en face d'eux, se trouve le fameux "Président du Monde". Il n'a pas grand-chose d'un dirigeant. On dirait un loser, tout comme Jux. Et il nous regarde, interloqué, mais surtout surpris. Son regard s'attarde sur mon bras droit. Je sais, il fait toujours cet effet.
- Que faites-vous ici ? Comment vous êtes vous échappés ? Pourquoi diable n'est-on pas capable d'arrêter des enfants ?
- Qui voudrait obéir à un vieux ? je lui réponds.
- Comment oses-tu ? Je n'ai que la trentaine !
Bah ha ha, il a quelque chose à prouver apparemment ! On doit lui faire cette remarque assez souvent au vu de sa réaction. C'est vrai qu'il ne fait pas son âge. Mais s'il veut jouer sur ce terrain, pourquoi pas ?
- Et moi, 19 ans, alors ne me traite pas de gamin. Et tasse-toi, sinon je te tue plus douloureusement que je n'en ai l'intention.
Fryn agite ses doigts à côté de moi et je sens mes cornes revenir. Si on peut dire ça comme ça. Je la remercie d'un hochement de tête. En effet, c'était plutôt désagréable de ne pas les sentir sur ma tête. Pour me sentir encore plus libre, je déchire mon tee-shirt et le jette par terre.
- Alors c'est lui ton chef ? fait-il en désignant Yuming.
Je hausse les épaules et commence à avancer tranquillement en sortant mon poignard. Cette ordure fait alors un truc qu'il regrettera dans une seconde, lors de sa mort. Il donne un coup de pied au visage parfait du Chef So. Je me précipite sur lui et fais une petite coupure au niveau du cou. J'ai comme l'impression de devenir fou. Je lui lacère le torse et le visage, de façon à le laisser en vie pour le faire souffrir le plus longtemps possible. Qu'est-ce que j'aime ses cris de douleur et de supplications !
Soudain, sans que je m'en rende compte (sûrement aveuglé par ma rage), il sort quelque chose et me le plante dans la côte droite. Arg. Ça picote, mais je suis capable de supporter la douleur. Mais pas Vena apparemment, à son cri. Je me dépêche de lui trancher la main.
- Newgar !
Je me retourne. Il se souvient de moi. C'est bien Yuming qui vient de m'appeler.
- Oui ? je demande.
- Viens me détacher, je préfère m'occuper de lui personnellement... Je ne peux pas tolérer qu'on touche à un des membres de mon clan !
Je bondis immédiatement vers lui et tranches les chaînes, malgré la douleur et les cris de Vena, de mes propres mains.
- Arrête Elden, tu vois bien que ça la fait souffrir ! me crie Fryn.
- Non... c'est bon. Continue ! C'est supportable, fais la Vampire.
C'est bon, mon bien-aimé chef est libre. Il se lève en se massant les poignets.
- Merci Newgar, je me souviendrais de ta bravoure, ton courage et ta loyauté à mon égard aussi longtemps que je serai en vie.
- C'est un honneur pour moi Chef So. Je serais prêt à mourir pour vous, je fais en m'inclinant.
Il me pose une main sur la tête, en signe de remerciement. Il se dirige vers l'humain au sol. Il le prend par les épaules et le pose debout sur le sol. Quant à ceux qui m'ont accompagné, ils me rejoignent.
- Alors ? Comment ça va ? J'espère que tu as très mal, lui dit-il.
L'homme acquiesce. Son visage ne ressemble plus à rien. Je rigole intérieurement. Ce mec va regretter d'être né, les colères de mon Chef sont légendaires.
- Mon pauvre, je te plains. Tu vas encore plus souffrir, continue-t-il.
Sur ces paroles, il lui donne un puissant coup de poing dans le ventre qui propulse l'humain contre le mur. Celui-ci lâche un cri tellement satisfaisant. Il s'écroule par terre. Tiens, ça a fait un impact sur le mur en béton. Tant de puissance réunie en un seul être...
- Même ton âme ne vaudrait rien sur le marché, fait-il.
- Monsieur Newgar ? Pourriez-vous nous libérer également s'il vous plaît ?
Tiens ? L'un des Chefs vient de me parler. Je m'accroupis.
- Qui êtes-vous ? je lui demande.
- Vous ne me reconnaissez pas ?
- Hum, non. Le seul Chef que je connais est le mien, les autres, je n'ai pas besoin de les retenir.
- Pas besoin ? Je suis Alfgand, le plus puissant Chef des Magiciens.
Ce gros plein de soupe me dégoûte. Selon moi, il n'est pas digne que je le délivre.
- Écoutez bien Alfgand, je suis Elden Newgar, un Survivant aussi puissant. Et je n'hésite pas à faire passer mon intérêt et celui de mon Chef avant celui des autres. J'en ai pour ainsi dire rien à faire de vous et vos autres compagnons. Alors non, je ne vais pas vous délivrer.
- Elden ? Pourquoi ? C'était ça le but non ? Délivrer tous les Chefs... dit Enzo.
- Ah bon ? Je ne me souviens pas d'avoir dit ça. Je n'ai jamais eu l'intention de délivrer les autres, je lui réponds.
- Enflure, crache un autre Chef.
Je l'ignore et me retourne vers Yuming. Il me sourit. Apparemment l'humain était trop fragile. Il est mort sur le coup.
- Bien joué Newgar. J'imagine que ton ambition est plus grande ?
- Oui, on ne peut rien vous cacher. Eh bien, je vous laisse Sortelia, elle ne m'intéresse en rien et serait bien trop compliquée à gérer pour un simple Survivant comme moi. En revanche, pour vous, cela serait un jeu d'enfant. Je ne demande qu'à contrôler la Terre, si cela ne vous dérange point, je fais.
Je suis presque sûr qu'il va accepter. Nous sommes tous les deux gagnants. S'il refuse, pas grave. Je ne veux pas faire de l'ombre à un homme aussi prestigieux que lui.
- Comment ça ? Qu'est-ce que tu nous fais là ?
Tiens ? Cette fois, c'est Fryn qui a pris la parole. Je me retourne et pointe mes deux doigts, en forme de fusil, sur son front.
- Paw ! je fais.
Elle me regarde comme si elle ne comprenait pas mon geste. Hi hi, cette fois les rôles sont inversés et c'est moi qui aborde un sourire.
- C'est le temps qu'il me faudrait pour te tuer, si tu ouvres encore ta bouche pour dire des choses inutiles, je la préviens. Tu ne m'es d'aucune utilité particulière, mais je n'ai pas non plus de raison de vous tuer, alors évitez de vous mettre en travers de ma route.
Je les regarde tour à tour. Fryn acquiesce. À présent, elle semble comprendre mes motivations et cela ne semble pas la gêner plus que ça. Contrairement à Enzo, qui paraît sous le choc. Quant à Vena, elle n'a aucune expression. Il m'est impossible de savoir ce qu'elle pense. Il y a un truc qui a changé pendant que nous étions séparés. Et enfin Sacha. Celle-ci me regarde, toujours aussi déterminée à me suivre. Je leur souris.
- Bonne décision, je leur fais.
- J'accepte, tu en as les capacités. En revanche, tu es toujours l'un des miens. Par conséquence, la Terre m'appartient également et tu te dois d'exécuter mes ordres si je t'en donne.
Évidemment, toujours.
- Bien sûr, Chef So, je vous suis éternellement redevable et fidèle.
Jamais, je n'oserai le trahir. Maintenant, allons faire une annonce pour mettre de l'ordre dans cette dimension. Tous ceux qui se mettront sur notre chemin mourront.
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