Chapitre 26 - Jux

Mais qu'est-ce que je fais dans cette galère ? Des yakuzas, sérieux ? Alors, je n'ai vraiment plus le droit de me promener sans risquer de me faire agresser à chaque coin de rue. Mais quelle idée avait le Président de confier des armes à des humains ? C'est comme se couvrir de sang et danser devant un loup affamé. Du suicide. Je soupire. Ils se sont mis en rond autour de moi pour m'attaquer. Or, je n'ai pas de temps à perdre avec eux.

- T'es un de ces putains de monstres ? Ça fait quoi de te sentir menacé à ton tour ?

Je me tourne vers celui qui vient de parler. Et je lui souris.

- Vous ne pouvez pas savoir comment je vous trouve encore plus minables. Vous faites clairement pitié.

Je les ai déstabilisés. L'un d'eux me fonce dessus avec une épée. Je n'ai même pas besoin de sortir mes mains de mes poches pour lui asséner un coup de pied dans les côtes. Il s'écroule par terre en tremblotant. Les autres me regardent mal assurés. Puis, ils chargent. Pfff... je n'ai pas que ça à faire. Ils n'ont pas ce que je cherche, alors ils ne me sont d'aucune utilité. Ils finissent tous à terre en trente secondes, à moitié dans les vapes. Même en annihilant ma magie temporairement avec leurs armes, ils ne sont pas à ma hauteur.

Je fouille leurs poches, ils ont peut-être des sucreries. Ça a l'air de circuler librement ici, alors pourquoi se priver ? Bingo ! Ils ont des chewing-gums à la menthe. Ce ne sont pas mes préférés, mais ça devrait faire l'affaire. Tiens ? C'est quoi ce truc ? Ils ont un petit sachet avec une sorte de poudre blanche dedans. Je l'ouvre et je m'apprête à en verser dans ma main, mais une voix m'en empêche.

- Je te conseille de ne pas y toucher.

C'est la fille, nommée Sacha, qui m'a été « attribuée » par Fryn. Elle est un peu agaçante et moralisatrice, mais pas comme Elden. Comment elle a fait pour me retrouver ? J'étais certain d'être parti sans la réveiller.

- Pourquoi ? Qu'est-ce que c'est ? je demande.

- De la drogue. Elle rend accro et détruit les gens de l'intérieur. Elle est très dangereuse et donc interdite. Referme le sachet et laisse-le ici, avec eux. J'espère que quelqu'un les trouvera et ira les dénoncer à la police, fait-elle.

- Pourquoi pas nous ?

- Ils vont nous poser trop de questions. Et puis, ils vont savoir immédiatement d'où tu viens. Oh des clopes ! Files-en-moi une s'il te plaît.

Ce paquet ? Je lui passe. Elle le prend puis fouille ses poches. Quant à moi, je referme le sachet, enlève mes empreintes digitales dessus et le range dans l'une des poches d'un mec. En gros, ce truc blanc, ça a l'air d'être comme du sucre, mais en moins fun.

- Merde ! peste-t-elle.

- Hum ? je fais.

- J'ai oublié mon briquet.

- Qu'est-ce que c'est ? je demande.

Elle soupire.

- T'es vraiment paumé, toi.

- Excuse-moi, mais je pense que si je te demande ce qu'est un anthropiode, tu ne sauras pas me répondre, je lui rétorque.

C'est un petit animal qui peut dégager une douce chaleur lorsqu'il fait froid et de la fraîcheur lors des canicules. C'est très pratique d'en avoir chez soi.

- Un briquet, c'est comme une allumette, mais en plus pratique.

Je penche la tête sur le côté pour montrer mon incompréhension. Elle se tape le front avec sa paume de main.

- Ça permet de faire du feu, par exemple pour faire fonctionner une cigarette si tu préfères, fait-elle, et je l'ai oublié chez moi.

- Je peux le faire à la place du briquet si tu veux, je lui propose.

Elle éclate de rire. C'est vexant.

- Et comment tu ferais ? Personne ne peut faire du feu comme ça, par magie !

A-t-elle oublié d'où je venais ? Après tout, je ne lui ai jamais dit que j'étais un Magicien.

- Tant pis pour toi. Si tu ne veux pas de mon aide, alors, tu n'as qu'à te débrouiller toute seule ! je fais.

- Rooh… ne te vexe pas, je disais ça pour rire. Allez, montre-moi de quoi tu es capable.

Je m'exécute. Bien que le maniement des éléments soit plus du domaine des Elfes, j'ai quand même quelques compétences, surtout dans le feu. C'est très pratique pour s'éclairer, se réchauffer ou encore combattre des ennemis.

Je fais apparaître une petite flamme sur le bout de mon doigt et m'approche de Sacha, qui a sa "cigarette" dans la bouche. Elle me pointe l'embout, où je dois allumer. C'est un peu comme une bougie, en somme. Une fumée sort de la bouche de la jeune fille et m'arrive en pleine face. Je tousse. C'est infect. Comment peut-elle aimer ça ?!

- Beurk, je fais.

Elle affiche un sourire narquois. Pfff. En tout cas, ce que j'aurais retenu de cette petite sortie, c'est que je ne peux toujours pas emprunter de portail et que personne dans cette dimension ne semble avoir ce que je cherche. Pourtant, j'étais sûr que ce serait sur Terre. Il n'y en a aucun à Sortelia. Il fait que je continue de chercher.

J'attends que Sacha termine sa cigarette, puis nous rentrons en douce par la fenêtre de sa chambre. Ses parents sont toujours devant la télé, à regarder les nouvelles directives du président. La jeune fille sort son téléphone pour en faire de même. Personnellement, je pense que je vais prendre une petite douche. Ah, ça rafraîchit ! Il fait de ces chaleurs dans cette dimension. Je pense que je ne vais pas mettre de tee-shirt pour dormir, sinon je risque encore de me réveiller en plein milieu de la nuit à cause de la chaleur. Et je déteste ça 

- Jux ! m'appelle Sacha.

J'ouvre la porte de la salle de bain qui se trouve dans sa chambre.

- Oui ?

- Le... mais ?! Pourquoi t'a pas de haut !?

Elle rougit. Je ne vois pas où est le… Ah oui, c'est vrai.

- Excuse-moi, j'avais oublié... mais il fait tellement chaud dans votre dimension ! je dis.

- Ce n'est rien... mais ne va pas croire que je suis gênée, ça m'a juste surprise. Bref, le Président est encore plus taré que ce qu'on imaginait.

C'est possible ? Non, parce que filer des armes au premier venu, c'est le summum de la bêtise.

- Comment ça ? je fais.

- Ils ont réussi à capturer les chefs de chaque race (excuse-moi du terme). Et à présent, le président menace de les tuer si les autres ne se soumettent pas. Tu sais ce que ça veut dire ?

- Oui. Le Président a une arme capable de faire plier les plus forts de notre monde… Donc, ce serait du suicide d'essayer de combattre les humains. D'autant plus que vous êtes plus nombreux que nous.

- Exactement.

Je pensais que les Sorteliers étaient supérieurs aux humains ? Et les Survivants ? Ce sont les plus forts physiquement. Et les Magiciens ? Ils maîtrisent mieux que tout le monde la magie. Que s'est-il passé ? Ah, je pense avoir ma réponse… Avec la révolte au château, les peuples sont divisés, car jusqu'à maintenant, c'étaient les Elfes qui montaient sur le trône. Pff, ils se sont fait avoir, parce qu'ils ont voulu se défendre chacun de leur côté. Les imbéciles ! Pourtant, le plus important, peu importe le moment et l'endroit, est l'entraide.

- Il... Non ! Impossible ! elle s'exclame.

- Qu'est-ce qui se passe ? je demande.

Sacha déglutit.

- Il a été élu comme... comme président du monde.

C'est possible ça ?! Les autres ne disent rien ? Après tout, l'humanité a sûrement été victime d'un sort de grande envergure. Ce serait la seule réponse possible. Le Magicien derrière tout cela doit vraiment être très puissant. Ce doit être ça les résidus de magie que j'ai perçus dans l'air. Tiens ? Je crois que je connais le mec qui se tient à côté de ce fameux Président du Monde. Sa tête me dit quelque chose… Si seulement je pouvais remettre son prénom !

- Évite de te coller à moi comme ça, râle-t-elle.

Je me suis juste assis à côté d'elle. Je l'interroge du regard.

- Il fait assez chaud comme ça, elle murmure.

Je me décale de quelques centimètres.

- Tu vas être content.

- Pourquoi ? je fais.

- Réunion générale avec les autres.

Enfin ! Si Fryn a décidé que c'était le moment de se réunir, ça veut dire qu'on ne va pas se laisser faire ! Je vais pouvoir me défouler et libérer ma rage sur ces humains !

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