Chapitre 4: Visite chez les voisins
Courant à en perdre haleine, j'apercevais enfin mon immeuble à quelques centaines de mètres de moi. Une dizaine de minute s'étaient écoulées. Mais les songes du passé revenaient à moi, comme une tâche sur mon passé, un cauchemar me hantant pour l'éternité. Quelques flash-back désagréables refaisaient surface, un mort ou plutôt une morte, mes parents, mes sœurs, un torrent de pensées inachevées. Je parvenais enfin à rentrer dans mon immeuble après ce moment de doute. Pendant que je montais les escaliers, une odeur nauséabonde s'était installée dans mes narines. Elle s'intensifiait au fur et à mesure que je montais dans les étages. Enfin au premier je commençais à comprendre que l'odeur venait bien cet étage.
Un silence malsain faisait rage. En progressant dans le couloir je constatais avec délice que l'odeur provenait bien de la porte des voisins. Chez cette mystérieuse femme. En pressant sur la poignée pour rentrer dans l'appartement je fus ravi de remarquer que la porte n'était pas verrouillée à clef. Un profond sentiment de joie jumelé à de la crainte venait de faire surface en moi. Mon corps raisonnait d'impatience à l'idée de ce qui pouvait bien se trouver à l'intérieur de l'appartement. Un animal mort ou bien même un enfant non désiré qui dormirait paisiblement dans le congélateur. Tant de scénario aussi alléchant les uns que les autres. Des larmes de joies coulaient sur mon visage à la simple esquisse du niveau de perversité dont avait pu faire preuve cette mystérieuse femme dans son appartement.
Ne pouvant plus attendre une seconde de plus je pénétrai dans l'appartement accompagné d'un joyeux sourire. Sourire qui pourrait-être similaire à celui d'un enfant qui recevrait en avance ces cadeaux à noël.
Enfin le dénouement Aiden, ou bien le commencement d'une histoire ? Je sais déjà ce qui est présent à l'intérieur mais je ne veux en aucun cas gêner ton petit plaisir. Profite bien et regarde derrière la porte avant de partir, cela serait fâcheux de l'oublier.
La porte était enfin ouverte et pourtant devant moi rien d'anormal à première vue. Un salon mal éclairé mais bien rangé me faisait face. Intrigué je fis quelques pas dans le salon, quand une minuscule petite sensation se fit ressentir sur le haut de mon crane. Étonné je redressai la tête pour éclaircir le mystère. A cet instant je fis la rencontre de mon voisin Steven pendu et éventré au plafond. Ces tripes pendaient au-dessus de moi en laissant écouler quelques gouttes de sang sur mon visage. Tout cela me rappelais les stalactites qui pendaient dans mon congélateur, laissant à certains moments l'eau liquide glisser le long de leurs courbes mortelles. Une certaine dose de jalousie venait d'embraser mon corps, une sensation agréable de convoitise de l'acte. Je voulais appeler la police pour leur dire que l'auteur de cet acte glorifiant à mes yeux n'était-autre que moi. Mais je ne fis rien, et pour cause il m'en empêchait. Cette saloperie au fond de moi, avec qui je venais de passer un marché ne supporterai pas que j'aille en prison. En effet, cela m'empêcherais de réalisé ma part du marché.
L'amertume venait de tuer la jalousie comme la raison avec la folie. En regardant le cadavre de Steven avec minutie je venais de remarquer qu'un petit torchon se trouvait dans sa bouche, couvert de sang; il était mâchouillé et empestais la bière. J'en déduisis qu'elle l'avait bel et bien torturé pendant plusieurs heures voir quelques jours. Et moi j'avais vécu à côté de tout cela sans même en avoir connaissance, avec cette découverte la frustration continuait d'augmenter à un stade que jamais je n'avais atteint. Je voulais à présent lui faire payer. Elle avait l'air de bien me connaitre alors que moi, rien. Le néant avait donc bien engloutis cette femme à mes yeux.
- "Dis-moi-toi ! Tu ne pourrais pas m'en dire un peu plus sur cette femme au lieu de rire ?"
Il y avait effectivement depuis quelques instants un petit ricanement dans ma tête qui me perturbait.
Ohh je vois que tu me remarques de mieux en mieux Aiden. Je sais ce que tu veux savoir et je vais te répondre. En effet cette femme te connais bien, cela fais plus de six mois qu'elle te suit discrètement relevant toutes tes habitudes sur un carnet noir.
-"Mais comment ! Je ne l'avais jamais remarqué, et puis ma vie n'est pas très passionnante tu l'as bien constaté toi aussi. Je ne fais que répéter la même routine tous les jours."
Mais Aiden ! Ne te souviens-tu pas de ton voyage dans l'ancienne maison de ton père ?
-"Aucun rapport !"
Bien sûr que si. Figure toi, ô ignorant que tu es, que la première fois que je l'ai aperçu c'était juste après. De plus, quand elle te regarde je sens comme une forte envie de te donner la mort, cela pourrait s'apparenter à la mort de ton père, ou bien celle de ta sœur. Peut-être connait-elle la bibliothèque, cela expliquerais beaucoup de choses. Mais ne te hâte pas et prend la lettre sur la porte comme je te l'avais dit.
Toute cette histoire me rendrais presque paranoïaque. Comment cette femme avait-elle pu me suivre sans que je la remarque pendant plus de six mois? Je devais maintenant m'attendre au pire, si elle m'avait vraiment suivie pendant une demi-année alors j'étais pris au piège dans son jeu mortel. Elle devait savoir ce que j'allais faire, voilà pourquoi elle était partie ce matin. Pourtant une mine satisfaite envahissait les traits de mon visage. Elle ne connaissait pas en effet l'existence de mon hôte et je devais le tirer à mon avantage. J'avais des informations qu'elle n'avait pas, seulement faudrait-il qu'il souhaite coopérer avec moi. En me retournant je pris la lettre qui était empalé sur un énorme couteau de chasse ensanglanté. Je la mise dans ma poche et pris le couteau avec moi en sortant de l'appartement.
Dans mon appartement rien n'avait changé, à mon plus grand regret. Enfin en apparence, car en regardant sur la table de la cuisine je venais de remarquer un petit bout de papier qui dépassait de sous sa tasse de café que je n'avais pas encore lavée. Dans la hâte pour saisir le papier je fis tomber la tasse en laissant échapper un juron au même moment. Sur le papier il était écris :
"Coucou Aiden. Comment vas-tu depuis notre café ? J'espère ne pas t'avoir fait trop peur, mais sache que je t'observe depuis longtemps et tu me passionnes, alors je veux que tu arrives à me retrouver un jour. Cela peut être dans une semaine ou dans plusieurs années mais essaye et si tu y arrive je te dirais tout. Pour l'instant tu as juste besoin de savoir que j'ai tué cet homme uniquement car il ne me servait plus à rien. Je me suis servi de lui juste pour me rapprocher de toi, maintenant tu constates que je suis prête à tout. Les couchés de soleil en Norvège sont magnifique non ?
Surtout à Hopen. "
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