Chapitre 19
Depuis ce début de soirée, Eloise n'avait pas eu un moment à elle.
Thibault avait veillé avec soin à ce qu'elle ne se retrouve jamais seule, ce qui agaçait sensiblement l'Impératrice.
Elle savait son petit ami attentionné, mais elle avait vraiment, vraiment, besoin d'être seule.
Oh il n'approuverait certainement pas sa décision s'il l'apprenait. Mais il ne l'avait pas encore vu faire, et Eloise entendait bien qu'il en reste ainsi pour la décennie à venir.
Alors qu'il s'entretenait avec Nicolas pour que ce dernier leur apporte des boissons fraîches, Eloise se leva, déterminée.
"-Écoute Nicolas, c'est très gentil à vous deux de vous occuper de moi, mais je crois que tu devrais aller voir Eloane. Et toi Thibault, j'aimerais que tu me laisses seule s'il te plaît.
-Il n'en est pas question.
-Eloise je pense que...
-Nicolas, laisse-nous je te prie. Le garçon ferma la porte en lançant un regard d'encouragement à son ami, qui le rassura d'un geste.
Une fois Nicolas parti, Thibault se tourna vers la jeune fille.
-Eloise, je sais que tu as eu une journée difficile, tu as besoin de quelqu'un.
-Non Thibault, j'apprécie tout ce que tu fais pour moi, sincèrement. Mais là j'ai besoin de me retrouver seule avec Palm et de discuter de ce qu'on a vécu.
-Eloise écoute moi, tu as vécu un véritable drame aujourd'hui pour lequel tu n'as rien pu faire, tu as besoin de quelqu'un.
-J'ai déjà Palm.
-Quelqu'un qui n'était pas là sur le moment Eloise.
-Mais tu ne comprends pas Thibault. Tu ne peux pas comprendre ce que j'ai vécu.
-Je sais Eloise, mais...
-Non tu ne sais rien! Qui te dit que ce n'est pas moi qui les ai tués ces enfants?! S'écria-t-elle. Tu étais là pour en être sûr? Je ne crois pas non.
-Mais tu as dit que...
-Et bien j'ai menti! C'est moi qui ai réveillé le volcan d'accord! Bien entendu pas de mon plein gré, tu te doutes bien qu'Elle m'y a forcé, mais le fait est là! Alors s'il te plaît, laisse-moi!" Sur ce, elle sortit et claqua la porte de sa chambre pour s'enfuir en courant, vers le seul endroit où la voix dans sa tête la laisserait enfin tranquille. Voix qui ne manqua évidemment pas une occasion de se faire remarquer.
"-Eh comment ça je t'y ai forcée?!
-Un' on sait très bien ce qui s'est passé alors arrête un peu.
-Oui bon d'accord je l'admets je t'ai mise en rogne... Mais c'était tellement divertissant! Oh puis voir l'effroi sur touts ces visages, oh comme ça me ravit.
-Tu me dégoûtes un'!
-Eloise attends! Cria Thibault en la poursuivant.
-C'est pas vrai mais il te suit partout celui-là! Soupira la Légende.
-Il m'aime Un', mais je doute que ce soit un concept que tu puisses comprendre un jour...
-Oh détrompe toi, j'adore te mettre dans touts tes états!
-Laisse Eloise, c'est un cas désespéré, elle ne comprendra jamais l'Amour avec un grand A. répliqua Palmyre en feulant.
-Tais-toi le chat!
-Et toi ferme-là Un'! Palm, je vois la salle, ouvre-moi la porte, il faut absolument que j'empêche Thibault de rentrer!
-J'y vais!"
Voyant son Compagnon s'éloigner, la jeune fille se retourna, le bras tendu devant elle.
"-Écoute Thibault, je sais que tu veux bien faire, mais là j'ai vraiment besoin de me retrouver seule.
-Laisse-moi t'aider!
-Non je suis désolée, mais ce que je m'apprête à faire ne te regarde pas!
Alors qu'il s'avançait toujours plus, Eloise fit sorti de la glace de ses mains, et y emprisonna les pieds du jeune homme.
-Mais enfin Eloise!
-Pardonne-moi Thibault, je ne veux pas que tu vois ça. Je t'aime, pardon." Et elle s'engouffra dans la pièce, sans un regard en arrière, pour ne pas changer d'avis en voyant la déception dans le regard de Thibault.
Une fois la porte fermée, elle s'adossa contre celle-ci en se laissant glisser par terre, les joues baignées de larmes.
Pendant ce temps, une fumée noire sortit de sa tête, exactement comme dans la pièce des Maudites de la bibliothèque impériale.
Mais Eloise savait parfaitement que cette pièce, condamnée depuis des années, n'avait rien à voir avec l'atmosphère étouffante de la bibliothèque.
Non, ici, tout était pire.
C'est ici que le corps de son père avait été retrouvé, treize ans plus tôt, déchiqueté en morceau.
Et ce qui avait servi à le tuer trônait toujours au milieu de la pièce.
Eloise détourna les yeux. Aussi étonnant que cela puisse paraître, elle aimait se réfugier dans cet endroit quand elle se sentait prête à exploser, surtout parce qu'elle savait qu'elle pouvait y laisser éclater sa colère sans risque. Et mieux encore, Unded était incapable de l'embêter dans ce lieu. La jeune fille n'avait jamais vraiment su pourquoi, mais elle ne s'en plaignait pas.
Elle n'aurait pas supporté que la Légende vienne profaner ce lieu qui avait vu son père en vie pour la dernière fois.
Elle sécha ses larmes et inspira profondément. Pour une fois, elle ne souhaitait pas se calmer.
Elle voulait exploser.
Les bras le long du corps, elle fit apparaître quelques dagues à ses côtés. Elle attrapa la première, et la fit tourner dans sa paume avant de la lancer de toutes ses forces avec précision vers les cibles au fond de la salle. Lorsqu'elle vit qu'elle avait atteint le cœur de son objectif, elle recommença, et elle le fit autant de fois qu'il était nécessaire pour la laisser à bout de forces, haletante et les bras tremblant.
Alors elle tomba à genoux, et simplement en levant la main, ramena une dague vers elle. Eloise l'observa un instant, en admirant la finesse du travail. Mais aujourd'hui, elle allait devoir faire un usage bien moins noble de cet objet si imposant, malgré sa taille.
Elle serra le poing fort sur le manche, et la lame changea de couleur pour devenir aussi noire que les yeux d'Unded. Elle enleva alors son collier, et l'ouvrit, révélant un petit compartiment secret à l'intérieur. Elle en sortit une fumée noire, longue comme un doigt d'enfant, et la contempla avec tristesse. Alors, elle soupira, et raffermit sa prise sur la dague.
Et d'un mouvement expert, elle se trancha le bras.
L'entaille était aussi longue que la fumée et le sang s'en échappait abondamment. Mais Eloise n'en avait que faire, elle ne ressentait même pas de douleur. Lorsqu'elle posa la fumée sur sa plaie, celle-ci se referma en une fine cicatrice, emprisonnant la fumée sous sa peau, sous le regard réprobateur de la panthère.
"-Ne me regarde pas ainsi Palm. Tu sais aussi bien que moi que ce n'est ni la première ni la dernière.
-Ce qui ne veut pas dire que j'approuve! Il doit bien y avoir un autre moyen de les conserver! Miaula cette dernière.
-Je n'en ai pas trouvé. Et visiblement ce ne sont pas Liya et grand-mère qui vont pouvoir m'aider à trouver une alternative, puisqu'elles faisaient la même chose. Ce que renferme la fumée est extrêmement précieux et me sera bien utile si je veux me débarrasser d'Un un jour. Je ne peux laisser personne l'approcher.
-Et en plus si cela arrive alors la personne mourra, je sais tu me l'as répété des dizaines de fois. Mais pourquoi ne pas les laisser avec le diadème maudit? Questionna Palmyre dans une vaine tentaive de raisonner son Ihmisen, comme tant de fois auparavant.
-Si Un' arrive à s'en emparer alors ce sera la fin. J'ai besoin de cette fumée et de toutes les précédentes à un endroit où elle n'ira pas les chercher. Comme elle ressent ma douleur dès que je suis blessée, elle ne tentera rien. C'est la seule solution. Le débat est clos."
Sur ces mots, Eloise se releva, déterminée et curieusement apaisée. Elle se retourna dans le but de retourner dans sa chambre, et de s'excuser auprès de Thibault. Elle savait bien qu'elle ne pouvait pas le laisser en plan à chaque fois et qu'il faudrait bien qu'ils en discutent un jour. Mais elle n'était pas prête. Pas maintenant.
Mais son répit fut de courte durée quand elle aperçut deux paires d'yeux qui la fixaient depuis l'encadrement de la porte.
Si Thibault semblait surpris et dévasté, Eloane elle, semblait furieuse et tenait son bras gauche dans sa main avec une fermeté qui ne lui ressemblait guère.
"-Oh c'est pas vrai, murmura Eloise, pas maintenant."
***
Le collier d'Eloise en média
Eeeet me revoilà!
Oui oui ça fait trois mois que j'ai rien écrit je sais...
Mais j'ai pris une résolution!
Tous les mardis une fois sur deux je publierai quelque chose!
(Est-ce ça a quelque chose à voir avec mon TD de Méthodo des sciences sociales où on a un prof incompétent... Euuuuuuh...
Si vous voulez je vous expliquerai les détails, mais bon est-ce vraiment utile? XD
Moi qui pensais qu'à Sciences Po on aurait des profs compétents...)
Anyway!
Qu'est-ce que vous dites de ce chapitre *super fière d'elle*
Je l'aime bien, parce qu'on commence à connaître une Eloise encore plus désorientée que ce qu'on pouvait imaginer...
La vie de maudite est définitivement difficile.
Alors, prêts pour la suite?
Le prochain épisode ne devrait pas tarder alors accrochez-vous bien et à partir de là vous pouvez commencer à sortir les paquets de mouchoirs *envoie des bisous*
Je sais je suis sadique, mais s'il y a bien une chose que j'attends c'est vos réactions!
Alors à plus!
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