Prologue

Disclaimers : cette histoire n'a plus grand-chose à voir avec le Leijiverse. Vous y retrouverez toutefois (plus ou moins) des futurs pirates et un futur commandant du Karyu, originellement créés par M. Leiji Matsumoto.

Chronologie : prend place dans le cycle des « Little Harlock stories », juste après « Barbotages ».

Notes de l'auteur : je tente un format de chapitres plus courts, histoire de changer un peu de rythme.

                                                  —————

La station de ravitaillement orbitait autour d'une étoile effondrée, à quelques parsecs à peine de la frontière primaire de la Fédération. Au-delà s'étendaient les limites floues de la Bordure Intérieure, qui s'étirait vers le centre de la galaxie sur plus de dix mille années-lumière.

Depuis la baie panoramique du centre de contrôle logistique, le capitaine Warrius Zero observait le ballet de drones entrer et sortir des soutes de son patrouilleur. « Son » patrouilleur, formula-t-il in petto, savourant le possessif comme une douceur sucrée. « Son » premier vaisseau. « Son » premier équipage. Il avait obtenu le commandement de l'EFS Hayabusa depuis maintenant six mois. Il en tirait toujours autant de fierté.

Certes, un patrouilleur ne valait pas une frégate, et une frégate ne valait pas un croiseur, mais tout venait à point à qui travaillait dur pour l'atteindre. Et puis, n'en déplaise aux médisants, l'Hayabusa n'était pas un « mauvais » vaisseau. D'accord, ses quatre moteurs surdimensionnés, sa proue ramassée et ses lignes inélégantes justifiaient sans mal son surnom peu flatteur de « sabot » (de son côté, Zero lui trouvait des faux airs de vieux fer à vapeur), mais ses performances en vitesse restaient inégalées, les dispositifs de furtivité étaient de dernière génération, et la manœuvrabilité s'était avérée tout à fait acceptable. Dans une certaine mesure, cela compensait l'armement dérisoire... Non ?

Warrius pinça les lèvres. Sa mission était pacifique, se morigéna-t-il tandis qu'il se remémorait les ordres qu'il avait reçus de l'État-Major le matin même. Une simple patrouille de souveraineté. Un acte de présence dans cette zone mal contrôlée.

Il soupira. Le quai de chargement était encombré de caisses, toutes flanquées du logo des Forces Terriennes. Il aurait préféré que davantage d'entre elles contiennent des munitions.

— On aura fini dans les temps, commandant ! annonça soudain une voix dans son dos.

Zero hocha la tête. Excellent.

— Décollage ce soir comme prévu, donc ? pronostiqua-t-il.

L'absence de réponse immédiate le détrompa. Il fronça les sourcils, contrarié que sa planification parfaite soit ainsi contrecarrée, et se retourna pour faire face à son second.

— Quel est le problème, Martin ?
— Le message de mutation est tombé, commandant. 'semblerait que le département des ressources humaines se soit enfin décidé à nous affecter quelqu'un pour la place vacante d'officier en quatrième.
— Si tard ?

Alors ça, c'était étonnant. Le poste était d'ordinaire réservé aux officiers subalternes tout juste sortis de l'Académie Astronavale, or la cérémonie de remise des diplômes remontait déjà à un trimestre. Il ne pouvait donc s'agir de la première affectation d'un cadet.

— Tu as un nom ? reprit-il, curieux de découvrir ce que les gratte-papiers des ressources humaines lui avaient déniché.

Pour ces postes de moindre importance, l'État-Major sortait rarement des officiers de son chapeau en cours d'année.

— Un certain Harlock... – le second consulta sa tablette de données – ... Tout court. Pas de prénom dans le message, sûrement un oubli.

Martin se fendit d'une mimique mi-figue mi-raisin.

— Enfin, quoi qu'il en soit, il doit arriver demain matin. Va falloir retarder le départ et passer la nuit ici, mais c'est plutôt une bonne nouvelle, non ?

Warrius se figea. Récupéra la tablette. Parcourut le message des yeux. Impossible... Ce n'est pas possible, se répéta-t-il. Ce. N'est. Pas. Possible ! Martin lui renvoya un regard interloqué.

— Je ne connais qu'un seul « Harlock tout court », lâcha enfin Zero d'une voix blanche. Et crois-moi, si c'est cet Harlock-là, ce n'est pas une bonne nouvelle.

Pourquoi moi, merde ? Avait-il offensé un haut gradé à l'Acastro ? À l'État-Major ? D'accord, il connaissait cet « Harlock tout court », il l'avait même fréquenté quand il était repassé à l'Acastro pour valider son module de commandement (et il devait bien avouer qu'Harlock était de bonne compagnie en dehors de tout cadre professionnel). Était-ce pour cette raison que le département des ressources humaines avait jugé bon le lui envoyer ? Un amiral avait-il considéré qu'il serait en mesure de gérer ce petit voyou ? Warrius fixa son second avec effarement. Ce n'était pas possible.

Et ce n'était pas une bonne nouvelle du tout.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top