9. L'Instructrice (ou un après-midi à la plage finit en visite guidée)

Lundi 18 juillet

Cher Kyle,

Je suis de retour !

J'ai demandé à Mark de t'écrire, pour ne pas rompre le contact trop longtemps. Je ne pouvais demander ce service qu'à lui, c'est la seule personne au courant pour les lettres.
Je suis peut-être un peu dingue, mais j'ai tellement l'habitude de te donner des nouvelles.
Mark et moi ne nous sommes quasiment pas parlé ces derniers jours.
Morgane est resté à mon chevet tout ce temps. Elle ne me quitte plus d'une semelle.
Ça m'a permit de passer un peu de temps avec elle et d'éviter une conversation gênante avec Mark.
Nous leur avons simplement raconté, à elle, à Dylan et aux médecins, que nous avions été pris dans un éboulement à force de marcher sur les rochers.

Quant à moi, mes côtes et mon bras droit me lancent encore un peu, mais je suis en bonne voie de guérison.

J'ai commencé cette journée de très bonne humeur.
J'étais en vie, Mark allait bien et Mo' et Dylan vivaient dans la plus grande insouciance.
En bref, le soleil brillait et les oiseaux chantaient !

Aujourd'hui, je suis également sortie pour la première fois depuis l'attaque.
Je n'allais pas rester alitée tout le voyage non plus.
Notre retour n'était prévu que pour la fin du mois d'août, et il était hors de question pour moi d'écourter mes vacances. Oui, j'ai certaines priorités.

Il faisait beau cet après-midi là.
Nous nous sommes donc rendus sur la côte, pour une petite balade près de la mer du Nord.
Je voulais éviter tout ce qui avait attrait à l'univers aérien.
Et, si possible, je voulais me tenir éloignée des diverses falaises et autres montagnes.
En plus, je sentais que l'air marin me ferait du bien.

Nous partîmes donc tous les quatre, ravis de recommencer à visiter le pays et à nous amuser.
J'étais très impatiente de pouvoir passer un peu de temps avec Mo'.
J'avais l'impression de ne pas l'avoir vu des vacances, avec toutes ses histoires de sirènes et d'éboulement.
Et, il faut dire ce qui est, à cause d'elle aussi, qui restait sans cesse collée à son nouveau petit-ami.
Je comprenais très bien qu'elle démarrait une nouvelle relation, mais le projet initial était tout de même de partir en Écosse entre filles.
Quelque part, j'avais un peu l'impression de m'être faite avoir.

Arrivés sur la plage, nous prîmes tranquillement notre pique-nique sur une dune de sable.
Nous pataugeâmes quelques temps dans l'eau froide, en nous éclaboussant et en hurlant comme des enfants.

Nous nous baladâmes ainsi le long de la côte, jusqu'à ce qu'un phoque jaillisse subitement de l'eau et s'échoue sur la plage, tout près de nous.

Et là, je craquai.
Je sentis mon cœur faire un bond et palpiter à toute vitesse.
Il allait revenir.
Le phoque était là.
Alors, il allait revenir.
Il voulait ma peau, il l'avait dit.
Ça allait recommencer, c'était sûr.
Et, il m'aurait cette fois.

Je ne pouvais pas le supporter, pas une deuxième fois.
Ma respiration se fit saccadée. Ma poitrine était comprimée par l'angoisse.
Je haletais, je transpirais.
Je me sentais mal.
Je regardai frénétiquement autour de moi.
Je cherchai un refuge, une issue, n'importe quoi.

Mon regard se posa sur Mark.
Mon visage devait trahir ma détresse parce qu'il s'approcha aussitôt de moi.
Il me prit dans ses bras.

- Mel', ce n'est rien, c'est juste un phoque. Tu es en sécurité, je te le jure, chuchota-t-il.

Des larmes se mirent à couler sur mes joues.
Mark faisait une bonne tête de plus que moi, je cachai alors mon visage dans son cou.
Je mouillai son t-shirt.
Je me sentais vraiment ridicule.

- Je suis désolé, je suis désolé, répétais-je sans parvenir à me calmer pour autant.

- Tu n'a pas à t'excuser, Mel', pas à moi, me répondit-il dans un souffle.

- Je ne veux pas que ça recommence. Je ne veux pas avoir mal, hoquetai-je en pleurs.

J'avais sous-estimé le traumatisme causé par l'éboulement.
Je pensais aller bien. Mais, en vérité, j'étais constamment terrifiée.
J'avais failli mourir et j'avais été gravement blessée.
Depuis, je me sentais faible et incapable de me défendre, et je détestais cette sensation.

J'avais conscience de jouer avec les sentiments de Mark.
Je soufflais le chaud et le froid avec lui. Ce n'était pas juste.
Mais, je me sentais tellement en sécurité en sa présence.
Il m'avait sauvé la vie en me portant jusqu'à l'hôpital. J'étais inconsciente et il m'avait tiré loin du danger.

Dans ses bras, j'écoutais ses paroles rassurantes.
Je me résonnai alors et commençai à me calmer.
Ma respiration se fit de nouveau régulière.

Je respirais dans le t-shirt de Mark, je pouvais sentir son déodorant et sa peau dorée qui avait pris l'odeur de l'air marin.
C'était bien plus efficace que d'inspirer dans n'importe quel sac en papier du monde. Je me demandai si l'on pouvait songer à mettre en place ce genre de dispositif dans les avions lorsque je fus interrompue dans mes projets.

- Heu, tu nous expliques là ? demanda abruptement Morgane.

Je m'écartai immédiatement de Mark.
Encore secouée par mes derniers sanglots, j'allais prendre la parole quand Mark me devança.

- Elle est phoquophobe, déclara-t-il gravement.

- Elle est quoi ? s'étonna Morgane.

Nous regardions tous Mark, interloqués et impatients d'attendre son explication, moi encore plus que les autres.

- Ben, elle est phoquophobe ! Elle a peur des phoques, quoi ! Vous n'avez donc aucune culture ? Ça vous arrive de lire au moins ? dit-il d'un air hautain.

- Mais, qu'est-ce que tu racontes encore ? Je la connais depuis toujours, elle ne m'en a jamais parlé, rétorqua Morgane.

- C'est tout récent, répondis-je amusée.

Je versai encore quelques larmes, mais, cette fois, de rire.
J'étais officiellement devenu phoquophobe aux yeux du monde grâce à Mark.

L'intéressé me regardait avec un petit sourire en coin.
Il avait réussi à me faire passer des larmes au rire en une minute.

Nous entendîmes alors un grognement.
Le phoque s'agitait à côté de nous.
J'étais toujours inquiète par sa présence ici, mais je n'avais plus peur, la crise de panique était passée.

Du moins, je n'ai plus eu peur jusqu'à ce qu'un phénomène étrange ne se produise.

La mer se retira brusquement sur plusieurs mètres.
Un rocher affleura alors à la surface de l'eau.

J'étais stupéfaite.
À moitié allongée sur la pierre se tenait une créature incroyable.

Elle avait un corps de femme, mais, à partir de la taille, elle possédait celui d'un phoque.

Elle était d'une beauté surnaturelle.
Ses cheveux lisses étaient blonds, presque blancs.
Son nez était fin et sa bouche rouge sang.
Elle possédait également deux grands yeux verts qui vous transperçaient l'âme.
Elle portait un débardeur moulant qui s'arrêtait au dessus de son nombril et dévoilait sa peau tannée par le soleil. Le vêtement semblait être fait de la même matière que les combinaisons de plongeur.
Elle était mince.
Cependant, au niveau de sa taille, là où devait normalement se tenir ses hanches et ses jambes, il y avait en réalité une large queue de phoque.
La peau était lisse et recouverte d'un fin duvet de poil gris.
À l'extrémité, la queue se séparait en deux petites nageoires.

Comparée aux monstres que j'avais déjà rencontré, cette femme se rapprochait déjà plus de l'idée que j'avais d'une sirène.

Bien évidemment, elle parlait aussi.

-  Mélodie, Dylan, Mark, Morgane, détailla-t-elle, je suis ravie de faire enfin votre connaissance.

Bon, l'avantage des créatures légendaires c'est que l'on ne s'embarrasse pas des présentations d'usage.
Néanmoins, je commençai à me lasser de rencontrer des monstres à tous les coins de rue dans ce pays.

La créature poursuivit.

- Il était temps que vous veniez à nous, Mélodie et Dylan, dit-elle d'un air sévère.

D'accord, on m'avait définitivement perdue.

- Venez tous avec moi, dit-elle avec fermeté, je vais vous éclairer.

Même si j'avais voulu protester ou partir en courant dans une autre direction, je n'aurai pas pu.
J'étais obligée de suivre ses ordres.
Une force inconnue m'attirait vers elle et me poussait à l'écouter.

La créature s'enfonça dans l'eau et, hypnotisés, nous la suivîmes.

Juste avant d'immerger nos têtes sous la surface, la femme nous recommanda de prendre une grande inspiration et de retenir notre souffle.
Elle nous assura que si nous gardions bien la bouche fermée, nous pourrions nous passer d'oxygène suffisamment longtemps.

Étonnamment, je n'étais pas inquiète.
Je me sentais bien dans l'eau, je n'avais pas froid et je n'étais pas angoissée.

Je regardai mes amis.
Dylan avait le même air apaisé que moi.
Mark et Morgane, eux, semblait paniqués. Cependant, soumis au pouvoir de la créature, ils avancèrent eux-aussi.

Nous nageâmes quelques minutes en restant toujours en profondeur, le long de la côte.

Nous arrivâmes dans une petite crique.
Nous remontâmes un instant à la surface reprendre notre souffle, pour aussitôt replonger.

La créature nous conduisit alors dans un long tunnel sous-marin creusé dans la roche.
Il était presque invisible, caché assez en profondeur dans la paroi rocheuse.

De l'autre côté du tunnel, nous découvrîmes une immense caverne.

Toujours sous l'eau, nous pûmes admirer une gigantesque cité complètement immergée.
La caverne offrait un gouffre incroyablement profond.

De grandes bâtisses blanches étaient alignées le long des parois de pierre.
Chaque bâtiment était construit dans un style différent et unique.
Certains édifices ressemblaient à des temples grecques avec leurs nombreuses colonnes. D'autres avaient un style médiéval avec de hautes tours à créneaux.
Je vis une villa japonaise constituée de panneaux coulissants, juste à côté d'un joli petit manoir de style victorien.
Les bâtiments remplissaient chaque centimètre de la paroi.
Ils étaient sûrement présents jusqu'au fond du gouffre sous-marin, seulement de là où nous étions nous ne pouvions même pas l'apercevoir.
Le gouffre et la cité semblaient s'étendre en profondeur à l'infini.

Nous remontâmes à la surface, toujours en suivant la drôle de créature.
Nous sortîmes la tête de l'eau.
Nous avions rejoint un autre groupe de jeunes qui semblaient avoir notre âge et qui avaient le même air perdu et béat que nous.
Ils barbotaient eux-aussi.

À la lisière de l'eau, nous avions une vue dégagée sur la partie émergée de la caverne.
Sur les rives, nous pouvions voir quelques bandes rocheuses couvertes d'algues où des dizaines de créatures incroyables se prélassaient.
Il y avait des êtres mi-femme mi-phoque, mais aussi d'autres mi-homme mi-phoque.
Toutes portaient le même vêtement que la créature blonde, une espèce de brassière de plongée.

Au plafond de la caverne, nous pouvions admirer de nombreuses stalactites.
Les accrétions minérales brillaient et se reflétaient dans l'eau comme mille et une pierres précieuses.
Quelques puits de lumières garantissaient une bonne luminosité dans la grotte.

Le tout formait un tableau magique.

- Bien ! Nous sommes tous là, il me semble, observa la femme blonde. Nous allons pouvoir commencer. Je serais votre instructrice pour la journée. Je n'aime pas me répéter, alors on se tait et on m'écoute attentivement.

Aussitôt ces paroles prononcées, ma langue se colla au fond de ma bouche.
Les bavardages, c'était fini pour moi.
Je nageai sur place, tranquillement, pour maintenir ma tête hors de l'eau.

- Je m'appelle Avela. Et, comme vous pouvez le voir, je ne suis pas tout à fait une humaine ordinaire.

Elle remonta le bout de sa queue et l'agita à la surface.
Je reçus quelques éclaboussures.

- Je suis ce qu'on appelle un selkie.
Je suis à moitié humaine et à moitié phoque. Alors, oui, ça peut paraître un peu moins glamour que le fantasme de la sirène à moitié humaine et à moitié poisson que vous avez tous, très certainement, en tête.
Mais, les enfants, il faut arrêter de vivre dans le rêve.
Les selkies sont des mammifères marins, pas des poissons. Nous n'avons donc pas d'écailles, mais une peau lisse et épaisse couverte d'une fine fourrure.
Notre queue emmagasine parfaitement le gras, elle est donc plus large que ce que vous vous imaginiez sans doute dans vos rêves de petites sirènes. Mais, je vous assure que cette épaisseur a toute son utilité. Elle nous garantit une bonne isolation thermique, c'est-à-dire que nous sommes mieux protégés contre le froid du grand large. Nous pouvons plonger jusqu'à deux cent mètres de profondeur.
Étant des mammifères, nous ne pouvons pas respirer sous l'eau. En revanche, nous pouvons ralentir notre rythme cardiaque et nous avons des poumons très développés, cela nous permet de retenir notre respiration pendant plusieurs heures.
Tout au bout de notre queue, de chaque côté, nous avons deux petites nageoires munies de griffes. Les phoques possèdent la même anatomie de ce côté là.

Elle marqua une pause.

- Hm, veuillez me suivre, nous allons poursuivre la visite avec le Palais Royal.

Nous suivîmes Avela, nous étions incapable de faire quoi que ce soit d'autre de toute manière.
Plus elle parlait, plus je me sentais perdue dans ses explications.
Et pourtant, son récit faisait écho à quelque chose que j'avais enfoui au plus profond de moi.

Nous nous arrêtâmes un peu avant la rive. Nous avions pied à cette hauteur.
Nous avançâmes encore un peu. L'eau nous arrivait maintenant à la taille.

- Je vous présente le célèbre Palais Royal, annonça fièrement Avela.

Elle nous indiqua un imposant bâtiment blanc situé sur la berge.
Je regardai autour de moi, il s'agissait de la seule construction à l'air libre.
Les nombreux édifices de la cité étaient, eux, invisibles depuis la surface de l'eau.

Le Palais Royal portait bien son nom.
Il était massif et constitué de centaines de blocs de matériaux différents, tous de couleur blanche. Je parvins à distinguer du marbre et du cristal, mais aussi du béton et du calcaire.
L'ensemble était, néanmoins, harmonieux.
Le Palais comportait deux étages et de nombreuses tours.
De face, il semblait avoir une forme de fer à cheval car ses ailes s'étiraient vers l'arrière.

Devant la porte du bâtiment se tenait une magnifique statue en cristal.
Le monument représentait une selkie, encore plus belle qu'Avela.
Elle portait un diadème, lui aussi en cristal, qui comportait un impressionnant saphir en son centre. La pierre était la seule touche de couleur du Palais.

Avela nous laissa admirer la construction quelques instants, puis elle poursuivit son récit.

- En plus de nos particularités physiques, vous devez savoir que nous autres selkies possédons quelques pouvoirs magiques. Mais avant de vous les détailler, je dois vous raconter un petit peu notre histoire.
Depuis la nuit des temps, trois puissances divines régissent notre monde.
La première est la force de l'eau. Les grecs ont nommé ce pouvoir Poséidon. Pour les romains, il s'agissait de Neptune. Certaines civilisations voyaient, en effet, les mers comme étant un dieu personnifié, d'autres lui donnaient le nom de courant marin. Toutes, cependant, s'accordaient sur le fait que l'océan était magnifique et imprévisible, il pouvait donner autant qu'il pouvait prendre.
La seconde puissance est celle de l'air. Zeus pour les grecs, Jupiter pour les romains, le vent pour d'autres. Cette force venant des cieux a toujours été vu comme la plus majestueuse, mais aussi la plus arrogante de toutes.
Enfin, le dernier pouvoir est celui de la terre. En Grèce, on l'appelait Hadès. En Rome Antique, on le nommait Pluton. Vous pouvez aussi l'appeler géothermie ou encore séisme, il s'agit tout simplement des manifestations de la force de la terre. Cette puissance est la plus sombre, elle est rusée et peut se montrer cruelle.
Ces trois pouvoirs sont complémentaires, mais ils se sont, bien sûr, affrontés de nombreuses fois au cours de l'histoire.
À l'origine du monde, chaque divinité a pu créer une race qui devait la représenter.
Des profondeurs de la terre ont germé les humains. Ils étaient retors et souvent malveillants, à l'image de leur créateur.
Le ciel a mis au monde les sirènes. Des créatures mi-humaine mi-oiseau. Elles étaient belles, mais prétentieuses et égoïstes.
L'océan a créé les selkies. Mi-humaine mi-phoque, nous sommes pacifiques, mais aussi dangereuses et très impulsives.
Ces trois peuples vivaient en paix et en harmonie.
Seulement, un jour, les humains, poussés par leur orgueil, voulurent défier les dieux. Ils entraînèrent les sirènes et les selkies dans leur quête du pouvoir.
Bien sûr, les dieux remportèrent la victoire.
Pour les punir de leur arrogance, les puissances divines infligèrent différents fléaux à leurs enfants.
Hadès condamna les humains à l'ignorance, il leur fit oublier l'existence des sirènes et des selkies.
Zeus provoqua chez les sirènes un désir insatiable de chair humaine. Depuis ce jour, les sirènes se nourrissent des humains et sont enchaînées à leur faim incontrôlable.
Enfin, Poséidon condamna les selkies à être attirés physiquement par les humains et à ne pouvoir avoir d'enfants qu'avec eux. Les selkies ne pourraient plus s'accoupler entre eux car leur amour serait infertile, ils pourraient seulement s'unir aux humains. Poséidon connaissait la nature perfide de ces créatures de la terre, il savait que les humains se chargeraient de faire souffrir les selkies.
Les humains sont alors devenus la plus grande faiblesse des sirènes et des selkies.
Pendant des millénaires, les sirènes ont charmé les navigateurs pour les dévorer ensuite.
Les humains, ignorant, confondaient sirènes et selkies. Aussi, lorsqu'il voyait une de ces créatures, ils la tuaient sur le champ.
Nombre de nos congénères ont périt ainsi.
Les pires humains étaient les pirates. Ces criminels pillaient nos maisons et violaient les femmes selkies. Ils avaient peur de notre puissance, alors ils nous massacraient ou nous rabaissaient.
Encore aujourd'hui, les selkies vivent cachés, elles ont peur de leur attirance pour les humains. Nous nous révélons seulement à quelques humains de confiance pour perpétuer l'espèce.
Cependant, en nous créant, les dieux nous ont aussi fait quelques dons.
Vous connaissez déjà les capacités des hommes.
Quand aux selkies et aux sirènes, une fois adultes, ils peuvent soumettre à leur pouvoir de suggestion n'importe quel être humain ou n'importe quel autre selkie ou sirène plus jeune.
J'ai d'ailleurs utilisé ce pouvoir sur vous, pour vous pousser à me suivre. J'ai aussi pu vous convaincre de réguler votre respiration pour que vous ayez plusieurs minutes d'autonomie sous l'eau, et vous l'avez fait.
Les deux espèces, adultes, possèdent également des voix merveilleuses et une beauté souvent époustouflante pour charmer les humains, ou leurs congénères plus jeunes.
Comme nous sommes des créatures migratrices, nous avons la capacité d'être compris partout, quelque soit la langue que vous parlez.
Enfin, certains selkies peuvent maîtriser plus ou moins l'eau et certaines sirènes l'air.
Ce qui nous amène enfin à vous et à ce Palais !
Les selkies sont présentes sur toute la planète. Cependant, c'est en Écosse, ici même que se trouve la famille royale et le centre névralgique de notre peuple.
Les sirènes possèdent également leurs plus gros nids au niveau des montagnes écossaises.
Nos sièges changent de pays environ tous les cinquante ans pour brouiller les pistes et éviter d'être repérer par des humains.
Enfin, si vous êtes ici aujourd'hui, c'est parce que votre instinct vous a poussé à venir dans ce pays, puis à vous approcher de la mer.
Comme les tortues marines qui savent où pondre chaque année, au fond de vous, vous savez comment rejoindre votre peuple.
Si vous êtes ici, c'est que vous-aussi, vous êtes des selkies.

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