7 ~ La revenante


En Inde, quelque part dans la jungle...

- Allez Esteban, ne traine pas, nous sommes bientôt arrivés !

- Mais c'est ma faute, à moi, s'il y a trop d'arbres, de lianes, de singes, de branches et de... Aïe ! MAIS QU'EST-CE QUE C'EST QUE CES BRANCHES FLEXIBLES ?!

Et oui, c'étaient bien nos deux élus, Zia et Esteban, qui traversaient la jungle dans le but d'arriver au village de Pattala. Jungle bien trop densément remplie d'arbres au goût du fils du soleil, qui d'ailleurs se prit une seconde branche dans la tête.

- Ce n'est pas drôle, grommela-t-il quand il vit Zia pouffer de rire.

- Rends-toi bien compte que c'est au moins la quinzième branche que tu te prends en dix minutes ! répliqua la jeune fille en contournant un tronc pour continuer sa route.

Esteban bougonna. Fatigué, il voulu faire une pause, et s'appuya sur une liane qu'il croyait parfaitement inoffensive, avant de découvrir que c'était un serpent et de faire un bond de cinq mètres en hurlant.

- À ce rythme là, nous ne serons pas arrivés au village avant la tombé de la nuit, le taquina Zia.

Esteban lui lança un regard suppliant, lui signifiant qu'il voulait faire une pause, et Zia lui fit clairement savoir qu'ils n'en n'avaient pas le temps. C'est donc résigné et boudeur qu'Esteban continua sa route.


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Contrairement à la constatation de Zia, les deux enfants arrivèrent au village avant la tombé de la nuit. Pas qu'Esteban avait arrêté de se cogner sur la route, non, loin de là...

Les deux enfants étaient heureux d'être de retour à Pattala. Ils avaient tellement hâte de revoir Tao, Gunjan et Indali ! Zia et Esteban pénétrèrent dans l'enceinte du village. Ils se dirigèrent vers la place centrale.

- Il n'y a pas beaucoup de monde, fit remarquer Esteban.

- Ils doivent être en train de préparer le repas, de finir le travail de la journée ou de s'occuper des enfants, supposa Zia.

- Zia, Esteban !? s'écria une voix dans leur dos.

Les deux élus se retournèrent vivement.

- Indali ! s'exclama Esteban.

Zia prit son amie dans ses bras, euphorique, et Esteban ne tarda pas à se joindre à l'étreinte.

- Quelle surprise ! dit la jeune Indienne. Mais... où est Tao ?

- Il n'est pas ici ? s'étonna Zia.

- Non, nous ne vous avons pas revu depuis que vous avez libéré nos parents.

- Donc il doit être encore en Afrique, déduit Esteban. Nous allons devoir nous téléporter à Solaris et repartir par la porte des anciens.

Indali les fixa comme s'ils étaient tombés de la lune.

- Je n'ai absolument rien compris.

- Ça serait très long à expliquer, avoua Esteban. Pour le moment, nous allons rejoindre Tao, puis nous reviendrons tout te raconter.

Indali acquiesça.

- Mais vous reviendrez bientôt, n'est-de pas ? se rassura-t-elle.

- C'est promis, sourit Zia.

- Vous êtes sûrs de vouloir repartir maintenant ? demanda encore la jeune Indienne. La nuit ne va pas tarder pas à tomber.

- C'est gentil, mais nous avons le moyen de rentrer très rapidement, ne t'inquiètes pas, lui répondit le fils du soleil.

Il prit la main de Zia.

- Au revoir Indali, à bientôt ! dit la jeune Inca.

- Et passe le bonjour de notre part aux villageois et à Gunjan ! ajouta Esteban.

Et, sous le regard ébahi d'Indali, il sortit le double-médaillon de sa ceinture, et les deux élus disparurent dans un rayon de lumière.


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- Allez, sort de là ! Espèce de gros... Rha, tu m'énerves ! Je n'ai pas une minute à perdre, moi !

Tao était dans la demeure du roi Neshangwe. Il essayait de sortir quelque chose de lourd d'un coffre, avec lequel il semblait avoir un peu de mal. Après un énième essai, il finit tout de même par réussir.

- Ah ! Je l'ai ! se réjouit le nacaal. Mendoza, j'ai le socle !

Tao se précipita à l'extérieur, et déposa le dernier élément qu'il lui restait de la pyramide aux pieds du capitaine.

- Que comptes-tu faire exactement avec ça ? le questionna ce dernier.

- C'est plus qu'évident voyons ! Si la pyramide est capable de détecter la présence de la pointe, et inversement, alors le socle devrait pouvoir faire la même chose ! Et nous retrouverons notre voleuse !

- Bien vu... Mais dis-moi, comment as-tu compris que ces éléments pouvaient s'attirer ? Je ne me souviens pas que l'on ait utilisé ce fonctionnement, où que l'on ait mené une quelconque expérience...

- Demande donc à ta chérie, répliqua malicieusement Tao.

- C'est-à-dire ?

- Oh non, non, rien du tout... D'ailleurs, où est-elle ?

- Tu es le deuxième à me poser la question, soupira Mendoza. Je n'en ai aucune idée. Elle devait faire...

L'espagnol marqua un instant de pause.

- ...disons, autre chose.

Tao observa curieusement Mendoza, l'air peu convaincu.

- Je me demande ce qu'il se passe entre vous, enfin bon. Ça ne me regarde pas.

Le jeune garçon se baissa vers le socle, l'attrapa d'une main ferme et le hissa sur son épaule.

- En route !

Mendoza le suivit sans rien dire ; il était toujours aussi inquiet pour Laguerra. Alors que son humeur était déjà bien morose, une pensée horrible lui traversa l'esprit :

Et si... Et si Laguerra voulait rompre avec moi ?

Le teint pâle, le capitaine tenta de se concentrer, tant bien que mal, sur la mission dans laquelle le jeune nacaal l'avait entraîné.

Tao commençait à perdre patience ; voilà presque un quart d'heure qu'ils marchaient, et le socle ne donnait toujours aucun signe d'un quelconque artefact.

Mais qu'est-ce que j'espérais, aussi ? se lamenta-t-il. Il est impossible de rattraper la voleuse, elle doit déjà être trop loin...

Mais alors qu'il s'apprêtait à rebrousser chemin, l'artefact émis une douce lueur bleue.

- Il y a un élément de la pyramide à proximité ! s'exclama Tao. C'est par là !

Et il s'éloigna en courant, Mendoza sur les talons.

Bientôt, ils arrivèrent vers un rocher. Haut de plusieurs dizaines de mètres, il surplombait la savane.

- Regarde Tao, dit Mendoza. Là, dans ce creux...

Tao suivit son regard. En voyant ce qu'il y avait, il bondit de joie.

- C'est la pointe de la pyramide ! Avec... une lettre ?

- Ça m'a l'air bien trop facile, fais attention, l'avertit le capitaine.

Tao approcha doucement sa main de la lettre. Il poussa un soupir de soulagement lorsqu'il parvint à saisir la missive sans qu'aucun piège ne se soit déclenché. Il se pressa de l'ouvrir.

Un silence oppressant s'installa, tendit que le nacaal lisait dans sa tête. Celui-ci ne tarda pas à devenir blanc comme un linge.

- Tao ? Ça va ? s'inquiéta Mendoza.

Pour toute réponse, Tao lui tendit la lettre d'une main fébrile. L'espagnol baissa les yeux vers le texte :


Bien bonjour, très chers,

Voilà longtemps que nous ne nous sommes pas vus, et j'ai cru comprendre que, depuis, vous avez achevé votre quête des sept cités d'or.

Moi aussi j'ai changé, figurez-vous, mais mes ambitions sont restées les même. Je poursuis toujours le même but, et la première étape de mon plan consiste à vous "emprunter" la pyramide de Mu.

Je ne doute pas que nous nous reverrons très prochainement.



À la vue de la signature, le cœur de Mendoza manqua un battement :
























Marinché


À suivre...

Pourquoi Marinché a-t-elle volé la pyramide de Mu ? Nos héros parviendront-ils à réveiller Rana'Ori ?

Vous le découvrirez très prochainement, dans Les secrets des ancêtres...

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