Chapitre XIX : Vivre

« Donc là, tu ne sors pas avec Alex, c'est ça ?

— C'est ça, confirma Sirius en hochant la tête. On va encore apprendre à se connaître avant tout, je sais que c'est ce qu'elle veut.

— Mais c'est génial ! s'exclama Lily, ravie. Cupidon Lily est toujours là pour vous aider.

— Merci, Lily, sans toi je n'aurais pas été la voir.

— Avec plaisir ! »

  Sitôt l'annonce fut faite qu'on vit Sirius beaucoup plus joyeux que les derniers jours. Il s'arrangeait pour être à côté d'Alex en cours, qui elle était plutôt heureuse aussi d'avoir pour voisin le Gryffondor pendant plusieurs heures.

  Ils passaient la majorité de leur temps ensemble, Alex se mêlant joyeusement aux Maraudeurs qui la retrouvèrent avec plaisir. Seul Peter semblait avoir des difficultés avec elle, bien qu'il tut ses pensées pour ne pas blesser son ami Sirius.

  La semaine passa à nouveau, Alex et Sirius se rapprochant de plus en plus. Justement, le duo était installé dans les fauteuils de la salle commune de Gryffondor. Sirius avait passé un bras autour des épaules de la jeune femme, qui avait quant à elle posé la tête contre lui. Ils écoutaient James et Remus conter "Les Aventures des Maraudeurs" pour la centième fois depuis leur cinquième année, d'après Lily. Sirius et Peter rajoutaient parfois des informations, riant gaiement avec les autres. Lily avait fui, jugeant que les entendre radoter serait moins agréable que passer du temps avec ses amies Dorcas, Marlene et Mary qu'elle avait un peu délaissé ces derniers temps.

« Donc finalement vous avez passé toutes vos années à Poudlard à préparer des blagues contre les Serpentard ? Merlin, c'était donc vous la colle devant la porte de la salle commune quand j'étais en cinquième année !

— Tu ne nous connaissais pas ? Etonnant ! s'exclama James en s'asseyant face à eux.

— J'étais plutôt du genre timide renfermée sur moi-même, à l'époque. Je ne faisais attention à personne hormis mes meilleurs amis. Si vous n'étiez pas dans la même classe que moi, cela ne m'étonne pas que je ne vous connaisse pas.

— Bien différente de celle qu'on connaît maintenant. Qui pouvais-tu être ? » lâcha finalement le jeune Potter en se passant une main dans les cheveux, songeur.

  Alex sourit, amusée. Ils ne risquaient pas de trouver...

  Les journées continuaient ainsi. Des petits événements, des fous rires... Tout se passait bien. Mais bon, vous vous doutez bien que nous sommes à Poudlard, tout ne peut pas être parfait...

« J'ai reçu une lettre de mon ami français Jules ! Je ne lui avais pas parlé depuis des mois. Il est Auror en France et a appris récemment que j'étais revenue à Poudlard. Il a tenu à m'envoyer une lettre pour prendre de mes nouvelles. »

 Sirius, appuyé nonchalamment contre le chambranle de la porte de la chambre d'Alex où elle rangeait des affaires, fronça les sourcils. Jamais il n'avait entendu parler de ce garçon...

« Tu as beaucoup de garçons dans ton entourage, quand même, fit remarquer le jeune homme.

— Je suis dans un métier constitué de beaucoup d'hommes. Les portes sont encore peu ouvertes aux femmes. Les mentalités vont évoluer, j'en suis sûre ! En attendant, je me fais des amis. Je ne connais que très peu d'espionnes et Aurors femmes.

— Et ce Jules, tu le connais depuis longtemps ? »

  Alex se tourna vers Sirius, un sourire moqueur aux lèvres, puis s'approcha de lui jusqu'à le serrer contre elle.

« Tu es jaloux, Sirius ? C'est mignon !

— Tu as l'air si contente qu'il t'ait envoyé cette lettre...

— Peut-être parce que je ne lui ai pas parlé depuis des mois. Je ne dis rien quand tes ex-petites amies viennent te reparler devant moi.

— Mais ce n'est pas pareil ! »

  Alex haussa un sourcil, amusée. Il reprit :

« Je n'aime pas ces filles.

— Je n'aime pas ces garçons non plus.

— Tu as l'air trop heureuse pour qu'il n'y ait rien. »

  La jeune femme soupira. Ah, ce qu'il était têtu ! Elle plongea son regard brun dans son regard gris et murmura :

« Fais-moi confiance.

— J'ai confiance en toi, mais pas en les autres. Tu es beaucoup trop... Beaucoup trop parfaite pour que personne ne pose le regard sur toi.

— Tu n'as pas encore vu mes défauts, alors. Je suis impulsive, parfois égoïste et têtue, tout comme toi.

— Nous formons un duo parfait. »

  Sirius sourit puis se pencha vers elle pour l'embrasser.
Ils n'étaient pas encore officiellement ensemble. Cela ne faisait deux semaines, mais ils appréciaient cette routine où rien n'était encore fixé. Peut-être que bientôt, cela changerait ?

  Les Maraudeurs s'étaient dirigés vers le terrain de Quidditch, accompagnés par le groupe des filles de Gryffondor composé de Lily, Marlene, Mary et Dorcas. Sirius avait fait promettre à Alex de les rejoindre si son rendez-vous avec le directeur se terminait à temps : la jeune femme allait fixer une date où elle pourrait quitter l'école avec lui et l'envoyé du Ministre.

  James, Sirius et Peter montèrent sur les balais, tout comme Dorcas et Mary. Ils se firent quelques passes, puis lancèrent un match sous le regard de Lily et Marlene qui discutaient, indifférente à leur jeu.

« Eh, Alex est là ! cria soudainement la préfète de Gryffondor pour alerter l'attention des quatre joueurs de Quidditch.

— Salut ! s'exclama Alex en jetant son sac en premier, avant de s'asseoir à son tour dans les gradins où Lily et Marlene étaient d'ores et déjà installées. Ils font un match de Quidditch, c'est ça ? demanda-t-elle ensuite en posant le regard sur le match en cours, bientôt interrompu pour qu'ils viennent tous la saluer.

— C'est ça ! confirma James en se posant à côté d'elles. Tu veux nous rejoindre ? »

  Alex laissa échapper un petit rire et répondit :

« Je ne crois pas que remonter sur un balai après tant de temps serait une bonne idée.

— Tu faisais du Quidditch ?

— J'étais poursuiveuse à Serpentard. J'ai été renvoyée de l'équipe quelques semaines avant mon départ de Poudlard.

— Eh, il nous manque une joueuse ! Tu pourrais aller dans les buts au moins ? questionna Peter.

— Je vais vous empêcher de... De vous amuser.

— Quelle excuse ! s'écria Sirius en sautant sur les gradins. Allez, Alex ! Promis, après on ne t'embêtera plus. »

  La rousse resta quelques instants silencieuse, puis dit :

« Je n'ai pas de balai.

— Aucun problème ! » répliqua James en partant à toute vitesse jusqu'aux vestiaires.

  Alex soupira. Elle balaya le terrain du regard, couvert de neige : en ce 3 décembre, il n'était pas étonnant qu'il fasse si froid. Elle sourit ensuite à Dorcas et Marlene, mais soupira à nouveau en voyant James arriver en tenant un balai en main, lui-même dans les airs.

« Tiens ! Allez, on va voir si tu n'as pas perdu ton talent pour le Quidditch. »

  James rit, sourit à Lily avant de repartir à toute vitesse, suivi par Peter et Mary. Sirius posa son balai et déclara, les mains dans les poches :

« Tu vas t'en sortir ?

— Je ne sais même plus comment on monte là-dessus... »

  Après quelques minutes, après que Sirius lui ait expliqué comment il fallait faire, la jeune femme se lança enfin. Elle resta hésitante au début, comme avec la baguette magique, mais rejoint rapidement ses amis au centre du terrain. Ils se firent des passes, puis la poussèrent à faire un match avec eux. Alex n'était pas très sereine, et Sirius le remarqua vite ; il lui murmura :

« Si tu ne veux pas, ne le fais pas. Ne laisse pas cet idiot de James te marcher sur les pieds.

— Je n'ai pas besoin de tes conseils pour ne pas me faire marcher sur les pieds, Sirius, mais par contre... Si je gagne, tu me dois un gage ! »

  Sirius esquissa un sourire amusé, son regard s'illuminant.

« Pareil pour moi. Je gagne, tu prends un gage. »

  Alex lui sourit en retour. Dorcas passa à côté d'eux et s'exclama :

« Quelle mignonne scène de couple ! Vous m'avez presque donné envie de vomir. On joue, maintenant ? »

  Ils pouffèrent puis s'élancèrent à toute allure. Le match fut serré, mais Sirius, James et Mary remportèrent contre Alex, Dorcas et Peter. Ils se posèrent dans les gradins, l'équipe d'Alex faisant grise mine.

« Tu as peur pour ton gage, princesse ? demanda Sirius en se mettant à côté d'Alex, appuyé sur son balai.

— Bien sûr que non ! s'exclama la rousse. Je n'aurais jamais peur. »

  En réalité, Alex était apeurée. Que pouvait-il lui faire faire ? La journée passa, les Gryffondor partirent faire leurs devoirs en laissant leur amie se balader dans les couloirs.
Le soir, Sirius retrouva Alex en sortant de la Grande Salle pour le repas. Il passa un bras autour de ses épaules et partit avec elle jusqu'aux Appartements de celle-ci. Sur la route, la rousse demanda :

« Alors, quel est mon gage ? J'ai angoissé toute la journée en me demandant ce que tu me réservais. »

  Sirius lâcha un petit rire moqueur. Alex déposa un verre de Biéraubeurre face à lui et but une gorgée dans son propre verre, qu'elle mit ensuite devant elle.

« Tu vas devoir nous aider pour faire une farce aux Serpentard.

— C'est tout ? marmonna la rousse en faisant une grimace. Je m'attendais à pire.

— Laisse-moi finir ! s'exclama-t-il en souriant. Il faut que tu déposes dans leur salle commune cette boîte. »

  Sirius se leva et prit une boîte cachée par son manteau juste à côté de la porte.

« Qu'y a-t-il, dedans ? demanda Alex, prête à l'ouvrir.

— Ne l'ouvre surtout pas ! Il y a des araignées, des rats et des serpents. De quoi les effrayer un peu.

— Comment avez-vous pu faire rentrer tout ça là-dedans ?

— Un sortilège. Tu vas le déposer, du coup ? »

  Alex poussa un soupir. Après avoir jeté un coup d'oeil à l'heure, remarquant qu'il était vingt heures quarante, la rousse dit :

« Je ne sais pas quand y aller sans que ce soit suspect ou qu'on me voit.

— Et, c'est pour ça que nous allons te prêter quelque chose. James possède une cape d'invisibilité, elle pourra te cacher le temps que tu poses la boîte là-bas. »

  La rousse se passa une main dans les cheveux, gênée. Quelque chose la dérangeait... Il manquait une partie du plan.

« Faites diversion, attirez tous les regards sur vous le temps que je dépose la boîte. »

  Sirius hésita quelques instants puis tendit la main à Alex, un sourire resplendissant aux lèvres.

« Marché conclu alors ! On fait ça demain soir, à seize heures On sèchera l'histoire de la magie, on s'en fiche. »

  La rousse acquiesça. Dans quoi Sirius allait-il l'emmener ?

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