Chapitre X : Piano
Alex avait été poussée par sa nouvelle psychomage, Ella, à retourner en cours. Il fallait qu'elle se change les idées, et rester enfermée dans ses Appartements ne l'aiderait pas à faire son deuil et à avancer. En traînant les pieds, la rousse se dirigea vers sa salle de classe, agacée. Ah, elle n'avait pas envie d'y aller !
A peine fut-elle arrivée qu'elle remarqua que Remus était avec une fille, un magnifique sourire aux lèvres et une lueur joyeuse brillant dans le regard. Alex fit un sourire à son ami avant de se glisser dans la salle, Ella derrière elle.
La jeune femme salua les Maraudeurs et leur demanda qui était l'heureuse élue qui parlait à Remus. James lui expliqua que leur ami s'était mis en couple avec une fille qu'il appréciait depuis déjà trois ans, mais il n'avait jamais osé lui avouer. Finalement, Ema avait fait le premier pas et ils s'étaient mis en couple.
« Mais c'est génial ! s'exclama Alex en souriant à nouveau, vraiment enchantée pour son ami. Ils ont l'air mignon tous les deux ! »
Lily lâcha un petit rire en acquiesçant. Le professeur arriva dans la salle par une porte annexe qui menait à son bureau, ce qui annonça le début du cours. Remus et Ema rentrèrent puis s'installèrent dans la salle l'un à côté de l'autre. A nouveau, Alex se retrouva à côté de Sirius, qui semblait trouver fort agréable de pouvoir discuter et s'amuser en cours avec elle.
Cependant, il eut la surprise de voir qu'Alex semblait juste endormie, somnolant à moitié à sa table. D'habitude, elle écoutait d'une oreille indiscrète le cours, afin de pouvoir répondre au professeur s'il l'interrogeait, mais elle ne faisait aucun effort ce jour-là. Sirius la regardait en coin sans faire réellement attention, réfléchissant à cette jeune femme qui était bien particulière. Comment faisait-elle pour porter tant de choses sur ses épaules ?
Le cours passa rapidement, Sirius et Alex à moitié somnolents au dernier rang. Quand il se termina, Lily vint demander à Alex si elle souhaitait se mettre à côté d'elle en cours de potions, mais la jeune femme lui répondit qu'elle allait sécher le cours.
« Quoi ? Mais pourquoi ? »
Alex haussa les épaules et dit :
« 'Me sens pas bien. Si je cours assez vite, Ella n'arrivera pas à me retrouver...
— Tu comptes aller où ?
— Dans la Salle sur Demande. Cela fait longtemps que je n'y suis pas allée, je dois vérifier quelque chose. »
La rousse leur sourit et partit d'un pas pressé, profitant du fait qu'Ella discutait avec le professeur. Les Maraudeurs s'échangèrent des regards inquiets, alors que Lily disait :
« Il faudrait la suivre. Je ne suis pas sûre qu'elle aille vraiment dans la Salle sur Demande.
— Tu penses qu'elle nous ment ?
— Je n'en sais rien. Elle va tellement mal qu'on ne peut être sûrs de rien.
— Tu es sûre qu'elle va si mal que ça ? Elle a le sourire, elle... marmonna James.
— Il faut que quelqu'un l'accompagne. Qui a envie de sécher la prochaine heure de cours ? demanda Peter.
— Moi ! s'écria presque Sirius. Enfin je veux dire, se reprit-il, Alex me connaît bien, je vais réussir à l'aider. »
Les quatre autres sourirent, amusés. Ah, Sirius ne changerait jamais...
Alex rentra dans la Salle sur Demande. Elle referma la grande porte en bois derrière elle puis se tourna lentement vers la salle. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres en reconnaissant cette pièce où elle avait passé tant de temps.
C'était plutôt simple : une table avec quatre chaises, une banquette très confortable entourée de bibliothèque dans un coin de la pièce, une cheminée et surtout un piano qui prenait la moitié de la salle. Il y avait aussi une armoire où Alex stockait auparavant de la nourriture.
La jeune femme se dirigea en premier vers le piano. Debout, elle appuya sur une touche de l'instrument, puis sur une deuxième, le son grave résonnant dans toute la salle. Elle songea avec nostalgie à tous les moments qu'elle avait passé ici, avec ses amis de l'époque. Ah, ce que cette époque lui manquait, loin de tous les problèmes... Alex s'installa lentement face au piano, appuyant sur les touches comme pour les redécouvrir. Après quelques minutes, la rousse se mit à jouer un air simple, plutôt lentement, savourant juste ce moment hors du temps et loin des problèmes. Ella, les Mangemorts, la mort, tout cela était si lointain... La musique s'élevait dans la pièce. Alex était plongée dans ses pensées et tellement concentrée qu'elle n'entendit pas la porte s'ouvrir, laissant Sirius se glisser dans la salle. La rousse fit une fausse note, elle s'arrêta donc quelques instants pour reprendre quelque chose de plus doux. Le jeune homme s'approcha lentement jusqu'à s'asseoir à côté d'elle. Alex sursauta et s'arrêta vivement. Sirius appuya sur une touche et rejoua à peu près le même air qu'elle venait de faire. Remarquant qu'il restait dans les notes plus aiguës, la rousse hésita quelques instants avant de jouer les notes plus graves avec lui.
« Tu joues du piano depuis longtemps ? »
Alex resta silencieuse. Ils avaient joué ainsi pendant cinq minutes, mais Sirius et sa curiosité revenaient à grands pas. La rousse prit une profonde respiration puis lâcha :
« Depuis que j'ai 15 ans. Ma meilleure amie m'a appris à jouer ici. Puis ensuite, j'ai arrêté de jouer jusqu'à ce que je rejoigne le Ministère moldu. Il y a un piano dans une seule pièce de la maison, je l'ai trouvé facilement. »
Sirius fronça les sourcils et demanda :
« Je connais peut-être ta meilleure amie, comment s'appelle...
— Non, tu ne la connais pas. Et toi, où as-tu appris ?
— Hum, marmonna le brun, un peu étonné par le ton inquiet qu'avait pris la jeune femme en parlant de sa meilleure amie. Mes parents voulaient qu'on sache en jouer.
— Tu joues bien, déclara Alex. J'ignorais que tu avais d'autres talents que de faire des avions en papier en cours... »
Le jeune homme lâcha un petit rire. Alex se leva, prête à aller se jeter sur la banquette, alors que Sirius disait :
« Tu ignores bien d'autres de mes talents, princesse !
— Et je n'ai aucune envie de les découvrir ! s'exclama-t-elle en retour dans un petit rire.
— Tu rates des choses.
— Quelle tristesse, je m'en vais lire pour essuyer ma peine. »
Sirius la suivit du regard, amusé, puis vint à nouveau se jeter à côté d'elle. Alex tourna la tête vers lui et demanda :
« Tu commences à t'attacher à moi, chéri, fais attention ! A force de me coller comme ça tu vas vraiment tomber amoureux de moi.
— Qui te dit que je ne le suis pas déjà ? »
La rousse leva les yeux au ciel. Elle attrapa un livre à sa droite.
« Pourquoi es-tu là, Sirius ? Je ne crois pas que tu sois vraiment amoureux de moi, ou dans ce cas tu es rapide pour tomber amoureux.
— Je ne suis pas amoureux, juste inquiet. Les Maraudeurs avaient peur pour toi quand tu es partie. »
Alex esquissa un léger sourire à nouveau. Elle s'appuya contre le mur derrière elle, songeuse. Sirius, à nouveau, tourna la tête vers elle pour l'analyser. Il croisa son regard brun, qui brillait d'une lueur mi-triste, mi-inquiète. Ils restèrent quelques instants ainsi, puis elle lâcha :
« Je... Vous ne devriez pas vous inquiéter comme ça. »
Le jeune homme haussa les épaules. Il se tut, pensif, avant de reprendre :
« Depuis le départ, dès ton arrivée, tu étais une fille hautaine. Tu as l'air de haïr cet endroit, mais aussi d'être perdue. Comme si tu ne savais pas comment agir.
— Tu n'as pas tort. Je haïs les souvenirs rattachés à cet endroit, mais à l'époque j'adorais Poudlard. Avant que tout change.
— Tu sais que si tu veux en parler, nous sommes là ? Lily m'a dit qu'on ne devait pas te forcer. »
Un sourire sincère se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Le duo n'avait pas rompu leur contact visuel, appréciant soudainement le fait d'être installé à nouveau loin de tout.
« Heureusement que Lily est là, sinon je ne sais pas comment votre groupe s'en sortirait.
— Il y a Remus aussi, c'est le rationnel du groupe. Sinon, James, Peter et moi nous avons les meilleures idées de farces à faire. Lily nous aide surtout à bien nous comporter avec les autres. Quand nous sommes dans notre monde, nous avons tendance à en oublier le bien-vivre avec les autres parfois. Ne dis pas à Lily que je t'ai dit ça, dit-il en souriant en coin, je ne suis pas censé être d'accord avec ce qu'elle dit. »
Alex détourna enfin le regard, fixant face à elle en gardant un petit sourire. Son cœur battait à cent à l'heure, le regard gris de Sirius ancré dans sa mémoire. Merlin, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti ça... Les allures de Don Juan de Sirius devaient simplement la... perturber un peu. Rien de plus.
Absolument rien de plus. En plus, ils avaient parlé d'amour avant, forcément elle y pensait et...
« Du coup, raconte-moi. Tu étais à Serpentard aussi, avant ?
— Toujours Serpentard, bien que je n'aime plus vraiment ses occupants, répondit Alex en évitant soigneusement son regard. Le Choixpeau trouve que ça va bien avec ma ruse et mon ambition. Et toi, Gryffondor... Tu es un Black, Papa et maman n'ont pas dû être contents, ricana-t-elle.
— Non, mes parents n'étaient pas enchantés. Je ne leur ai pas parlé depuis l'année de mes 16 ans, avoua-t-il. J'ai fugué de ma maison pour aller vivre chez James.
— Un vrai Gryffondor, marmonna Alex en tournant à nouveau la tête vers lui. Si ça peut te rassurer, j'ai fait la même chose. J'ai fugué de chez mes parents à 16 ans après qu'ils m'aient renié et je suis partie dans l'armée. »
Sirius fronça les sourcils à nouveau.
« Pourquoi n'es-tu pas allée chez ta meilleure amie ?
— C'était... compliqué. Je souhaitais quitter le monde sorcier, quitter Poudlard, mes parents n'ont pas accepté. Ma mère était une fille bâtarde de sang-pur, elle a grandi élevé par son père de sang-pur, élevée dans leurs traditions par sa mère aussi. Elle est tombée amoureuse d'un sang-mêlé. Ils m'ont élevé en bonne sorcière de sang-pur, malgré le statut de mon père. Forcément, quand je leur ai annoncé, à 16 ans, que j'envoyais valser tout ce qu'on m'avait enseigné, ça a fait jaser leurs amis et les a dégoûté de leur fille. Je n'ai pas pu aller chez ma meilleure amie, je n'avais pas d'autres amis et... Je me suis dit qu'aller dans l'armée serait une bonne idée. Je ne me suis pas trompée, c'était intéressant !
— Que s'est-il passé avec ta meilleure amie ? »
Alex haussa les épaules et bredouilla quelque chose d'incompréhensible, avant de demander comment il avait rencontré James et ses amis. Ils discutèrent encore, une vingtaine de minutes, jusqu'à ce Sirius dise :
« Tu sais, je trouve que tu es quelqu'un de bien. Ton passé est un peu étrange, mais finalement, si tu es là c'est pour essayer d'avoir un meilleur futur, non ?
— C'est vrai, confirma Alex. Je suis plutôt contente d'être tombée sur vous, et vous soyez venu me chercher ce jour-là. Vous m'encouragez à venir en cours. »
Sirius lui sourit à nouveau. Et encore, leurs regards se croisèrent. Cette fois-ci, le jeune homme posa les yeux sur ses lèvres. En tout cas, il avait envie de l'embrasser, et... Ce n'était pas bien. Elle n'était même pas élève ici, elle partirait d'ici quelques semaines et...
Alex sembla avoir eu la même envie. Elle détourna le regard et déclara :
« Il faut vraiment que j'aille voir Ella, elle va me tuer si elle se met à croire que j'ai fugué. On se retrouve après ? »
Sirius acquiesça. Alex lui adressa un dernier sourire et quitta la pièce, un peu secouée. Que venait-il de se passer avec le jeune homme ? Rien réellement, mais son regard... La jeune femme ne se doutait pas une seule seconde que Sirius avait également le cœur qui battait à cent à l'heure et les mêmes interrogations. Était-ce une simple attirance de passage ou le début de quelque chose de plus fort ?
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Coucou ! Comment ça va ?
Nous en sommes au 10e chapitre, ça va plutôt vite en fait :o
J'ai une petite question ! Que pensez-vous de la fanfic pour l'instant ?
Bonne soirée à tous !
Lysance
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