Chapitre VII : Château
Alex regarda autour d'elle, paniquée. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas transplané, elle avait la nausée...
« Ne vomis pas, chérie, lâcha Andrew en lui jetant un regard moqueur.
— Va te faire voir. Aide-moi à me guider, j'ai peur du noir. »
Il lâcha un petit rire et la prit par la main avant de l'entraîner vers un grand château, pliés en deux pour ne pas se faire prendre par les Mangemorts qui faisaient des rondes devant la demeure. Armes en main tous les deux, une baguette pour Andrew et un pistolet pour Alex.
A peine furent-ils rentrés qu'il pétrifia deux Mangemorts, qui tombèrent dans de grands bruits. La rousse analysa la pièce, ses cheveux devenant plus courts pour ne pas lui passer devant les yeux : il y avait un grand hall ouvert sur deux couloirs et un escalier.
Selon le plan, les otages étaient à l'étage, au dernier exactement. Il leur fallait donc traverser les trois étages bondés de Mangemorts, puis les redescendre avec dix personnes non-armées...
« Andrew, viens ! murmura Alex en se glissant en silence dans un placard, l'invitant à la suivre.
— On doit faire quoi ? marmonna-t-il en retour, fermant la porte en passant.
— On va faire un truc simple, je vais monter en première et crocheter les serrures avec ça. »
Alex fouilla dans sa poche et en sortit une petite dague. Elle reprit :
« J'ouvre les portes, tu te bats avec les Mangemorts et tu récupères leurs baguettes. Pendant ce temps, je fonce à l'étage et je libère nos amis. Ensuite, on redescend et on part d'ici. Tant pis pour le siège fort perdu, on récupérera cet endroit plus tard avec plus de personnes.
— Sors ta baguette, ce sera plus simple.
— Non. Allons-y. »
Andrew la rattrapa par le bras puis dit :
« Je ne sais pas pourquoi tu es si... Si apeurée à l'idée de faire de la magie, cela fait quatre ans que cette fille est...
— Arrête ! la prévint-elle.
— Cela fait quatre ans, reprit-il, quatre ans et tu n'as toujours pas fait ton deuil. Tu gâches tes pouvoirs par peur. Nous sommes en danger, et j'ai besoin d'une sorcière à mes côtés.
— Et moi j'ai besoin que tu me comprennes, grinça-t-elle. J'ai juré de ne jamais remettre la main sur une baguette, alors jamais je ne remettrais la main dessus, et je n'ai pas besoin de toi pour me rappeler mon passé ! Tu es une des seules personnes au courant, parce que le Premier ministre te fait confiance et que tu m'as introduit au sein des équipes affiliées à la sorcellerie. Mais cela ne te donne pas le droit de me donner des ordres ou de me juger comme ça. Tu n'es pas à ma place, tu ne sais pas ce que je vis, alors laisse-moi ! Tu ne sais rien de ce qu'il s'est vraiment passé, il y a quatre ans, on t'en a donné juste une ébauche ou tu as cru ces stupides rumeurs ! Je t'adore, Andrew, tu le sais, mais laisse-moi avec ça. »
Alex sortit du placard et monta les quelques marches en silence, Andrew énervé derrière elle. La rousse le laissa passer devant elle puis se mit accroupie. Elle sortit son pistolet, le chargea et se mit à avancer à pas de loup quelques pas derrière son ami. Les couloirs étaient étonnamment vides.
« Gauche ! murmura la rousse en se collant au mur à droite, pistolet pointé sur la porte à gauche d'où provenaient des voix.
— Bah alors Mulciber, tu t'inquiètes pour ton fils parce qu'il s'est disputé avec cette idiote ?
— Arrête Avery, nous devons tuer cette fille. Nous l'avons promis au Maître, nous devons avoir sa peau. Elle en sait trop sur nous, elle doit probablement connaître chacun de nos emplacements. »
La porte s'ouvrit sur Avery, qui se retrouva au sol, pétrifié par un sortilège de l'Auror. Alex se glissa derrière Andrew et courut jusqu'à la porte qui gardait un escalier, qu'elle crocheta en deux minutes à peine, tremblante à chaque mouvement. C'était quitte ou double, ses amis était en danger et Andrew, derrière elle, semblait avoir quelques difficultés avec les Mangemorts. Il fallait faire vite. Quand il y parvint, Alex poussa un soupir de soulagement et n'attendit pas une seconde pour monter les escaliers quatre à quatre. La rousse arriva sur un petit palier entièrement en bois, comme les murs, qui craquait à chacun de ses pas. Comme à l'étage d'en-dessous, elle se plia en deux pour ne pas se faire voir par les portes-fenêtres. Alex avançait rapidement, cherchant l'autre escalier. Sur le plan, il était noté qu'il était face à la quatrième porte, d'après ce dont elle se souvenait, mais il n'y en avait pas... Alex resta quelques instants immobile, réfléchissant à ce qu'il fallait faire, son cœur battant à cent à l'heure. Sa peur du noir n'arrangeait rien, la faisant trembler de peur et d'inquiétude.
Tout peut arriver quand le soleil est couché, n'est-ce-pas ? Fichue phobie...
Alors qu'elle commençait à chercher en touchant les murs une quelconque fenêtre pour laisser de la lumière passer, elle entendit une porte s'ouvrir. Elle se retourna et eut la surprise de faire face à une personne qu'elle haïssait plus que tout, qu'elle aurait pu tuer de ses propres mains si elle en avait eu l'occasion...
Un sortilège la fit voler contre le mur, où sa tête se claqua. Elle s'évanouit sur le coup, laissant échapper un cri qui se perdit dans le rire de la personne face à elle.
⁂
Quand Alex ouvrit les yeux, elle se rendit compte qu'on l'avait attaché à une chaise. Elle se débattit quelques instants, ses muscles douloureux la faisant souffrir et la forçant à se calmer. Sa vision était floue, elle ne voyait rien.
« Calmez-vous, Miss, il n'y a pas de raison de paniquer... »
La rousse regarda enfin autour d'elle. Il n'y avait personne. Vraiment personne. D'où pouvait provenir la voix ? Une boule d'angoisse se forma dans sa poitrine, alors que la voix reprenait :
« Je suis sûr que vous avez apprécié votre métier d'espionne. Vous nous avez causé du tort, oui, beaucoup de tort...
— Qui êtes-vous ? demanda la jeune femme en fixant un point devant elle, gardant malgré tout son calme en apparence.
— J'ai cherché des informations sur toi. J'ai appris que tu étais autant Alex Wilson que je suis Dumbledore, et que tu avais tout quitté après le meurtre de ton amie, Livia Russo.
— Ne parlez pas d'elle, avertit Alex en sentant ses cheveux passer au noir à nouveau.
— Tu n'es pas en mesure de décider du sujet de la discussion, sombre idiote ! Suite à cette mort, tu as décidé de quitter le monde magique. J'ai même ton ancien nom, si tu veux, tu t'appelles...
— NON ! » cria la rousse en se débattant de toutes ses forces pour tenter de s'enfuir. Je ne suis plus cette fille !
L'homme ricana. Il semblait bouger, en tout cas en vue de ses pas qui faisaient grincer le parquet en bois. Il s'approcha d'elle et lui susurra :
« C'est original, tout de même, que votre nom soit tout aussi tabou que le mien. »
Les yeux d'Alex s'écarquillèrent. Elle détourna la tête pour ne pas que Voldemort, à sa droite, ne puisse voir son regard, puis elle murmura :
« Voldemort. Vous avez donc décidé de me faire l'honneur de me tuer de votre main ? »
Il ricana à nouveau, puis vint se mettre sur une chaise face à la rousse, qu'il fixa quelques instants. Alex déglutit, se doutant que la suite ne serait pas de tout repos...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top