Chapitre 4 - Le plan

(Chapitre un chouia hot <3)

Dans le chapitre précédent :

Je secouai la tête, hébétée. Je ne comprenais pas en quoi je pouvais être utile à des chasseurs. J'étais la fille d'un Alpha certes, mais personne ne pouvait le savoir chez les humains. Et mes séjours dans les villes avaient toujours été sans encombre. À part quatre humains, aucun ne savait que je partageais mon corps avec l'esprit d'une louve.

Mes jambes cédèrent sous la révélation que je venais de faire. Les chasseurs avaient tué toute une meute par ma faute. Ils me cherchaient et avaient d'une manière ou d'une autre réussi à me suivre jusqu'à la précédente meute que j'avais côtoyée.

La main sur ma bouche pour étouffer mes sanglots, je laissai mes larmes couler alors qu'Auric me prit dans ses bras. Je n'entendais plus ses paroles. Je tremblais de tout mon corps en écoutant ma louve geindre de douleur.

O Luxna ! Ils sont tous morts par ma faute !

***

Les minutes passèrent, mais les bras d'Auric me gardèrent protégé. Dans notre bulle, je me calmai progressivement en sentant son odeur particulière et addictive. J'entendis des personnes discuter au rez-de-chaussée. Je reniflai sans élégance.

– Désolée, murmurai-je, gênée d'avoir autant pleuré.

– Ce n'est rien. Viens, on va manger.

Je ne relevais pas son ordre qui m'était imposé et hochai la tête. Nous nous relevâmes pour descendre jusqu'à la salle à manger. Mina et Seb avait déjà commencé leur repas. Quand la jeune femme releva le visage de son assiette, elle regarda son Alpha avec une lueur de crainte. Elle avait, après tout, révélé une information qu'Auric avait ordonné à Seb de ne pas dire à voix haute...

L'Alpha vint s'installer sans rien dire près de Seb sur la table ronde alors que je m'assis près de Mina. Je pris la main de la jeune craintive et la serra doucement.

– Merci, soufflai-je en lui adressant un sourire.

Instantanément, ses épaules s'affaissèrent dans un soulagement non feint. La tension avait baissé dans la pièce, ce qui m'enchanta. L'ambiance était plus propice pour que j'avale le déjeuner.

Auric resta muet et me servit. Je le laissai faire puis me retournai vers Seb. Son regard était rivé sur son assiette à moitié pleine. Son geste était forcé. J'étais certain que s'il le pouvait, il m'aurait fixé avec des yeux menaçants tout au long du repas.

Le bruit des couverts régnait dans la salle. Pas une personne ne parlait. Je soupirai quand on termina nos repas.

– Qu'est-ce que vous comptez faire si je ne me rends pas, Auric ?

– Des guerriers sont partis en éclaireur dans les huit directions, nord, nord-ouest, et est, sud, sud-est et ouest, est et ouest. Étant donné qu'ils seront éloignés, je leur ai autorisé l'utilisation d'un moyen de communication. La sécurité est renforcée sur ce territoire et des messages ont été envoyés ce matin aux meutes voisines.

La langue d'Auric s'était déliée. J'appréciai le fait qu'il me raconte en détail les procédures. Après cette matinée où il avait tenté de me garder dans l'ignorance, il avait compris que je préférais savoir tout.

– Et qu'as-tu décidé de faire ? Quel est le plan ? questionnai-je, curieuse.

– Des déploiements sur le territoire et dans les villes humaines.

J'attendis une suite, mais Auric resta muet. Les chasseurs avaient tué une meute entière et cet Alpha ne faisait que rechercher les chasseurs. Mais après réflexion, je compris qu'on ne pouvait rien faire d'autre. À part si je me rendais...

– Viens, dit Auric.

Surprise, je me levai de table et le suivis. Il tendit sa main et la mienne la rejoignit. Ce fut comme un réflexe. Il semblerait que j'accepte notre lien bien rapidement, mais je ne savais pas si c'était une bonne ou mauvaise chose.

– Raconte-moi une autre histoire. Quelque chose que les chasseurs voudraient connaître.

Je réfléchissais pendant qu'il m'emmena dans la chambre de nouveau puis secouai la tête quand il m'obligea à m'assoir. Je ne savais pas quoi lui raconter, je ne savais pas ce que les chasseurs voudraient connaître. Avec tous les voyages faits, je connaissais bien des secrets, mais ils étaient tellement nombreux que tous ceux-là pouvaient aider les chasseurs à nous tuer, à tuer les loups-garous.

– Quelle est ton histoire, Karen ?

Ses paroles m'envoyèrent des frissons incontrôlés. Mes pensées étaient subjuguées à chaque fois que mon nom sortait de sa bouche. Il s'installa à côté de moi sur le lit et attendit.

– Arrête de me regarder ainsi, soupirai-je en détournant le visage tout en laissant mes cheveux roux faire un voile entre ses yeux et les miens.

– Regarder comment Karen ?

Sa voix était plus profonde quand sa main me prit le menton pour qu'il m'observe à sa guise. Les sourcils froncés, je le fixai comme il me dévorait du regard. Son pouce traça mes lèvres roses. Je n'en pouvais plus de cette torture et approchai ma bouche de la sienne pour l'embrasser.

Nous nous retrouvions encore dans cette même position : mes fesses sur ses cuisses, mes jambes de part et d'autre de son torse et nos corps si près l'un de l'autre avec seulement nos vêtements qui nous démangeaient.

Je grognai de satisfaction quand il joua avec ma langue. Plus profondément, plus rapidement, nous en voulions plus alors que le désir sentait dans toute la chambre. Elle était addictive. Ma louve devenait folle à cette senteur particulière ; elle obligea mon corps à se frotter comme un chat contre lui. Je n'arrivais plus à m'arrêter et ses mains se faufilaient sous ma robe. Mais avant qu'il ne me touche les seins, il recula sa bouche pour reprendre sa respiration.

– Non.

Ce rejet me fit l'effet d'un poignard. Malgré mon souffle saccadé, je reculai et baissai la tête. Mes yeux rouges souhaitaient verser des larmes, mais je bloquai ma mâchoire sous l'effort.

Glacial. Toute la pièce était devenue froide en un instant.

– Attends, Karen, regarde-moi, souffla-t-il avec une pointe d'incompréhension.

Il tenta de soulever mon menton, mais je gardai obstinément mon visage baissé. Je ne voulais pas qu'il aperçoive mes yeux mouillés. J'essayai de m'éloigner de ses bras à nouveau. Cependant, il grogna puis se retourna avec mon corps pour m'emprisonner sur le lit. Je lâchai un cri de surprise en le fixant avec de grands yeux.

Ses traits étaient durs et fermés ; il était énervé.

– Tu es à moi alors n'essaie pas de partir, gronda-t-il. Je veux qu'on parle d'abord avant d'aller plus loin. Et par la Déesse, elle seule sait à quel point j'aimerais m'enfouir en toi en cet instant pour ne jamais ressortir.

Après ces mots, il baissa son bassin pour que je me rende compte de la bosse à ce niveau-là. Ma bouche s'ouvrit, mais aucun son n'en sortit. Abasourdie, je rougis tout en me détendant.

La tension descendit d'un cran pendant que nous nous regardions dans les yeux. Après plusieurs minutes, il s'allongea sur le côté et me tourna pour que nous soyons l'une en face de l'autre. Un bras possessif entourait ma taille alors notre frustration se dissipa.

– Mes parents n'étaient pas des âme-sœurs. Ils se sont retrouvés après des événements tragiques et sont restés ensemble. Ils ont appris à se connaître et à aimer de nouveau. Même s'ils n'étaient pas destinés l'un à l'autre, j'ai toujours pu contempler dans leurs regards et leurs gestes de l'amour sincère. J'ai plus pris de ma mère que de mon père et ce n'est pas plus mal ! Mon père est assez grognon et froid avec les personnes qu'il ne connaît pas et même avec certaines personnes qu'il connaît en y réfléchissant bien, dis-je en éclatant de rire. Mais c'est un homme très doué avec l'informatique et la nouvelle technologie que les humains ont développée. Et c'est un bon père, je n'ai jamais manqué de rien étant petite. Ils ont toujours été là pour moi, comme toute la meute. Ce n'est qu'après la... mort de mon âme-sœur que j'ai commencé à déprimer. Rester dans cet endroit m'évoquait trop de souvenirs douloureux. J'ai voyagé et découvert tellement de personnes. Je ne pourrais dire ce que les chasseurs veulent exactement, Auric.

Ses caresses dans mon dos cessèrent. Les sourcils froncés, il me regarda avec intensité.

– Tu as une si belle voix, souffla-t-il.

Je le regardai avec étonnement puis mes joues chauffèrent. Mon regard se détourna du sien, gênée par ses propos. Je l'entendis rire doucement avant de me prendre le menton pour m'obliger à le fixer dans les pupilles. Chose qu'il adorait faire apparemment. Ses yeux rieurs m'invitèrent à sourire aussi.

Les hommes et femmes me disaient souvent que j'étais belle, douce et gentille. Mais ce compliment qu'Auric m'avait fait allait droit dans mon coeur. Il battait plus fort pendant que ma louve gesticulait de plaisir dans ma tête. Elle aussi avait été touchée par ses paroles.

Je ne pensais pas qu'après mon âme-sœur, je trouverais une autre personne capable de me faire ressentir autant d'émotions. J'avais abandonné l'idée de tomber amoureuse il y a longtemps. Mais la venue d'Auric et cette attraction entre nous étaient indéniables. Je ne pouvais pas rester loin de lui. C'était impossible, je mourrais avant cela.

– Marque-moi.

À son tour d'être étonné. Il ouvrit la bouche puis la referma aussitôt. Je restai patiente, mais mes nerfs allaient exploser. Cet homme avait le don de me faire ressentir tellement d'émotions que ça en était énervant.

– Mon loup me pousse à te marquer et je le veux aussi, commença-t-il avec douceur. Mais je voudrais que tu rencontres les membres de la meute avant. Que tu fasses leur connaissance...

– Et qu'ils m'approuvent aussi, finis-je son idée.

– Je...

– Je comprends Auric. J'ai vu à quel point les membres de ta meute te respectaient. Et c'est tout à ton honneur d'en faire la même chose en leur demandant de m'accepter aussi, affirmai-je avec un sourire.

Auric soupira de soulagement avant de me prendre dans ses bras. Je ris doucement quand il prononça des mots doux dans mes oreilles.

Jamais je ne lui en voudrais. Jamais je ne pourrais le détester. S'il était ma seconde chance d'être amoureuse alors j'allais la saisir et faire en sorte qu'il ne me lâche pas.

– Si tu es prête, nous irons voir les guerriers dans un premier temps, dit-il d'une voix hésitante en se levant pour me tourner le dos.

Il croisa les bras comme un mécanisme de protection. Il était vrai que les choses allaient vite, trop vite. Mais avec les événements récents, on ne pouvait plus reculer. Je me plaçai devant lui et mis mes mains sur ses bras. Il se détendit quand il aperçut mon léger sourire.

– Avec plaisir.


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top