Chapitre XIX- Auras

Alors oui, je sais que j'ai-encore une fois-mis une éternité à reposter et je m'en excuse mais la vérité c'est que je n'ai absolument pas eu le temps (il se trouve que j'ai un bac à passer dans 4 semaines)... Je m'excuse... Mais sâchez qu'en réalité je n'avais pas l'intention de poster ce soir. En fait, j'ai donné ce livre à une prof à moi pendant les vacances pour qu'elle le lise et me donne son avis (et en plus j'utilisais un perso du bouquin pour un projet donc il lui fallait l'histoire) et aujourd'hui elle m'a donné un retour positif dans l'ensemble alors pour fêter ça et faire plaisir à une amie qui adore Les Royaux, je me suis dit que je mettrai enfin un nouveau chapitre en ligne...

Bonne lecture!! 

***


Les murs de la suite étaient complètement noirs et cette fois-ci, Helena était convaincue qu'elle ne rêvait pas. Le mobilier complet avait changé, comme pendant la nuit : de vert à rose puis finalement, à noir. C'était comme si la suite réagissait à ce qui se passait en son sein, s'adaptant aux événements qui s'y déroulaient. Se séchant rapidement les yeux et passant une main hâtive dans ses cheveux, elle se dirigea vers la sortie de la chambre pour aller demander à l'un des deux anges s'ils avaient une idée de ce qui avait pu provoquer le changement radical mais lorsqu'elle se retrouva dans le salon et que personne ne l'attendait, elle dut se rendre à l'évidence : les deux Royaux étaient partis, ce qui voulait dire qu'elle devait sortir de la suite et sûrement parcourir la moitié du Palais avant d'en trouver un.

En soupirant bruyamment, Helena allait sortir de la pièce lorsqu'elle passa devant un miroir et s'arrêta net, stupéfiée par son reflet : des cernes, un teint bien plus pâle que d'habitude et des yeux rougis et gonflés par les larmes. Elle avait conscience du risque qu'elle courait de croiser un Royal pendant son exploration du Palais et elle savait aussi qu'elle ne pouvait pas se permettre de se montrer ainsi si elle voulait vraiment impressionner les souverains et se donner une chance de rester à Skykar ; aussi la jeune fille dut-elle se résoudre à passer par la salle de bains avant de partir à la recherche de Gabriel et d'Ethan. Elle y avait vu plus tôt quelques palettes de maquillage et des pinceaux qui devraient lui permettre de rester présentable face aux Royaux et à la Cour. Elle prit son temps, faisant de son mieux pour cacher ses cernes et raviver son teint. A la fin, elle décida de faire plus que de cacher sa mauvaise mine et fit ressortir ses yeux brutalement avec du doré et du noir avant de finir avec un rouge à lèvres mat. Une fois satisfaite, elle hésita à se changer avant de se dire qu'elle avait déjà perdu assez de temps et de sortir de ses appartements.

La jeune fille traversa un couloir où toutes les portes lui étaient fermées avant de commencer à se repérer dans un croisement entre deux allées. Bientôt, elle se retrouva dans le grand hall par lequel elle était passée le jour de son arrivée au Royaume. Elle reconnu le chemin qui la mènerait jusqu'à la Salle des Trônes avant de se décider à le réemprunter. Son ventre se tordait, la peur de refaire face aux souverains plus présente que celle de la magie qui semblait s'être installé dans sa chambre. A chacun de ses pas, son cœur résonnait dans sa cage thoracique, faisant vibrer ses poumons et trembler ses mains. Ses talons claquaient sur le sol de marbre aux veinures noires. Une fois devant l'immense salle, la jeune fille inspira longuement avant de défaire sa tresse et de laisser ses longs cheveux pendre dans son dos. Puis elle avança.

Au fur et à mesure qu'elle avançait, Helena pouvait entendre les voix des Royaux, qui semblaient se disputer. Vu la façon dont Gabriel parlait de ses parents lorsqu'il était seul avec Ethan et qu'il oubliait plus ou moins la présence d'Helena, cette dernière n'était que peu surprise d'entendre le ton qu'il utilisait pour répondre aux attaques de son père. Ce ne fût que lorsqu'elle se trouva à quelques mètres d'eux à peine sans qu'aucun ne se rende compte de sa présence que la jeune Marquée comprit que le sujet de leur dispute n'était autre qu'elle :

-Vous m'aviez donné votre parole que d'ici à ce que l'Epreuve se réalise...

La voix du prince semblait sur le point de se briser pour devenir quelque chose de plus fort. Et de beaucoup plus destructeur.

-Et elle n'a pas changé, Gabriel. Seul le temps d'entraînement que nous t'avions accordé l'a fait.

Le roi avait parlé d'une voix qu'il voulait sans doute douce et rassurante, mais l'éclat de ses yeux noirs donna à Helena l'impression qu'il faisait un effort surhumain pour garder son calme

-Vous savez tous les deux qu'elle n'arrivera jamais à survivre à l'Epreuve avec un temps d'entraînement aussi réduit !

La reine leva la main d'un geste brusque, signifiant clairement qu'elle ne répondrait plus à aucune des accusations de son fils. Juste au moment où la souveraine levait le regard vers la jeune Marquée, à présent au pied des trois trônes d'argent, cette dernière se rendit compte que l'aura de lumière qui lui avait causé sa migraine le jour de son arrivée au Royaume entourait encore les Royaux. En y repensant, Helena se rendit compte qu'à aucun moment elle n'avait vu un ange du Royaume sans cette lumière autour d'eux, pas même les suivantes de la reine ou Jessy qui avait un léger nuage noir autour de lui quelques heures après leur infiltration. La seule différence était que pendant les derniers jours, la jeune Elue semblait avoir développé une certaine résistance aux migraines qui l'avaient assaillie la première fois.

-Que fait-elle ici ?

La voix de la reine, froide et tranchante, sortit instantanément Helena de ses réflexions. Autour de la souveraine, des nuées orangées la dévisageaient et empêchaient Helena de voir ses yeux bleus qui exprimaient une haine aussi inexplicable que viscérale.

-Je suis venue pour...

-Je ne crois pas que ce soit à vous que mon épouse s'adressait, interrompit le roi, amusé face à l'air perdu et effrayé de l'ex-humaine.

Helena laissa son regard dériver vers Gabriel, mais il lui fut impossible d'apercevoir son visage, caché derrière une aura d'un bleu céleste aveuglant.

-Si vous ne la laissez pas parler, elle ne partira pas, Père, dit le jeune ange d'une voix calme, ses yeux toujours posés sur Helena.

Il avait été frappé par le regard qu'elle avait posé sur lui, sidéré par la couleur de ses yeux, rehaussée par du fard à paupière noir. Il s'était déjà avoué l'avoir trouvée belle, mais jamais il n'avait pensé que le même maquillage qu'utilisaient les Courtisanes et qui les rendaient si ridicules pourrait rendre quelqu'un comme Helena aussi incroyablement beau.

Ce ne fut qu'au bout de quelques fractions de secondes qu'il se rendit enfin compte qu'elle ne le regardait pas dans les yeux, ses pupilles allant de sa tête à son menton sans jamais se fixer nulle part. Il avait beau la trouver magnifique, il avait toujours autant de mal à encaisser son manque de respect, encore plus devant son père, qui ne cessait de trouver tous les prétextes possibles pour lui faire comprendre qu'il était encore loin de la couronne.

-Helena, pourrais-tu au moins me regarder dans les yeux quand tu demandes mon aide ? demanda-t-il sur un ton autoritaire qu'il employait constamment devant ses parents.

Après sa remarque, cependant, le regard de la jeune fille se fit encore plus vague, et l'héritier y vit naître la panique. Helena était de plus en plus perdue : les auras autour des trois Royaux devenaient de plus en plus puissantes et elle ne voyait plus rien mis à part le jupon couleur lilas de la reine.

-Je... Ne vois plus rien !

La panique dans sa voix était si présente que la reine se leva et, tendue, se pencha vers la jeune fille, bien plus proche que ce que son dégoût lui aurait permis quelques secondes plus tôt. En effet, les yeux de l'Elue semblaient incapables de se poser sur un point fixe, voyageant sans cesse d'un Royal à l'autre sans jamais rester plus de quelques millièmes de seconde sur un détail.

Les auras avaient complètement envahi son champ de vision à présent et les battements de son cœur affolé résonnaient si fort dans sa tête que tenir son crâne à deux mains semblait être le seul moyen d'empêcher son cerveau d'imploser. Apparemment elle s'était trompée : elle ne s'était pas encore adaptée aux migraines.

Gabriel descendit rapidement les quelques marches qui séparaient les trônes du reste de la salle et se rapprocha d'Helena, tentant de capter son regard :

-Helena, regarde-moi, je suis juste devant toi.

Sans réfléchir, il saisit la main de la jeune fille et la posa sur son épaule, se concentrant uniquement sur ses yeux et non plus sur ses parents, qui commençaient eux aussi à descendre de leur estrade.

-Il y en a trop. Je n'en peux plus...

-Explique-moi ce que tu vois, Helena. Dis-moi.

Elle tenta de se calmer en inspirant profondément mais au lieu de cela, sa respiration lui apporta des odeurs qu'elle n'avait pas senties jusque-là. Les auras avaient des odeurs. Et des saveurs. Comme si ses cinq sens pouvaient analyser chaque aspect du nuage coloré en face d'elle. L'aura qui entourait Gabriel, qui était le Royal le plus proche, avait une odeur d'électricité avant un orage et un goût de vent dans la bouche. C'était à la fois très clair et absolument indescriptible et pourtant, Helena le vivait à cent pour cent. Sa prise sur l'épaule du jeune prince se raffermit et une nouvelle vague de sensation l'envahit, atteignant son ouïe et son touché : un bruit de tonnerre dans les oreilles et de papier froissé presque impalpable et une sensation de douceur, comme celle d'une fourrure ou d'un plumage sous ses doigts.


Et, lorsqu'elle eut atteint l'apogée de tous ces sens, toutes les couleurs, les sons et les sensations se retirèrent en même temps, de manière si brutale qu'elle perdit l'équilibre et serait tombée si Gabriel n'avait pas été si proche. Trop proche.

Gênée, la jeune Fille recula et baissa les yeux, tentant de repasser les dernières secondes dans sa tête. Car tout ceci n'avait pas put durer plus de quelques secondes, elle en était persuadée.

-Qu'est-ce que c'était que cette comédie ?

La voix autoritaire de roi extirpa Helena de ses pensées, où elle avait tendance à se réfugier trop souvent ces derniers temps. L'expression du Royal avait quelque chose de fragile et de dangereux à la fois, comme si le souverain ne savait pas comment réagir face à la crise de la jeune fille.

-Je...

Sa gorge était étrangement sèche.

-Je ne sais pas... Il y avait toutes ces couleurs et puis, ce mal de tête et...

-Quelles couleurs ? demanda la reine, de plus en plus fatiguée par tous ces problèmes qui semblaient suivre Helena partout où elle allait depuis cinq jours.

Soupirant bruyamment, l'Elue passa une main lourde sur son front en sueur et se dit rapidement que peut-être les Royaux sauraient ce qui lui arrivait et que tout leur dire pouvait se retourner à son avantage et sinon lui fournir quelques réponses dont elle avait désespérément besoin.

-Depuis que je suis au Royaume, je ne peux pas regarder quelqu'un sans qu'une masse de couleur ma cache la vue. Tous les anges en ont une, même mon frère, qui était pourtant encore humain, comme moi, lorsque nous sommes arrivés...Vous avez tous des couleurs différentes et... J'arrivais à contrôler le mal de tête et à faire abstraction des auras mais jamais je n'avais était aveuglée de telle sorte...

-Des auras ? demandèrent en même temps Ambre et Gabriel, qui semblaient profondément choqués par le mot employé par Helena.

-Je ne sais pas. C'est le mot qui me semblait être le plus approprié pour désigner ces nuages. Pourquoi ? Est-ce qu'il existe vraiment des choses telles que les auras ? Est-ce que c'est ce que je vois ? Tous les anges peuvent les voir ?

De nouvelles questions, encore et toujours.

-Oui elles existent vraiment, Helena.

Gabriel semblait épuisé, les traits soudain tirés. Il pressa brièvement ses doigts sur l'arête de son nez, tentant de refouler le mal de tête qu'il sentait arriver.

-Si vous continuez de mentir ainsi, vous ne resterez pas assez longtemps pour passer l'Epreuve...

-Mais je ne mens pas ! s'écria Helena, sa colère et sa frustration faisant surface sous les insultes d'Ambre. Votre Majesté, vous devez me croire au moins cette fois-ci : il y avait des auras tout autour de moi et elles m'ont aveuglée...

Furieuse du manque de respect qu'elle recevait de la part de l'Elue, la Royale se tourna vers son fils et déclara d'une voix qui fit frissonner Helena de par sa froideur et son ton dangereux :

-Tu as deux semaines. Après, je veux la voir dans cette arène se baigner dans son propre sang.

Puis la souveraine, toujours aussi superbe, fit demi-tour et se dirigea vers la sortie de la Salle des Trônes, une suivante sur ses talons.

-Deux semaines ? Elle parlait de l'Epreuve ? Gabriel, je t'en prie, dis-moi qu'elle ne parlait pas de l'Epreuve...

-On parlera de ça plus tard. Et pour les auras aussi je t'expliquerai tout mais d'abord, toi, dis-moi, pourquoi es-tu venue ici au début ?

La question du jeune héritier fit remonter dans l'esprit d'Helena le souvenir d'une couverture grise et de murs noirs. Regardant le bout de ses chaussures, elle murmura, effrayée de la réaction des deux Royaux encore devant elle :

-Les murs de mes appartements ont changé de couleur... Et j'aimerais autant qu'on m'explique comment c'est possible...

-Helena, tu es dans un Royaume magique rempli de créatures mythiques et tu me demandes comment ça se fait que la couleur de la peinture change ?

-Non, souffla la jeune fille, exaspérée par le ton hautain du prince, je ne me demande pas comment ils ont changé, je me demande surtout qui a changé la couleur.

Gabriel haussa les sourcils.

-Tu étais seule dans la chambre quand c'est arrivé ?

-Oui, je crois que vous étiez déjà partis, pourquoi ? Tu crois que quelqu'un d'autre serait rentré pour changer la couleur des murs ? Mais qu'est-ce que ça pourrait faire ?

-Non, Helena, je ne dis pas que quelqu'un d'autre l'a fait. Je dis que c'est toi. Tu as utilisé de la magie, inconsciemment. Et ça veut dire non seulement que ton pouvoir s'exprime indépendamment de ta volonté, mais aussi qu'il échappe à tout contrôle.

La jeune Marquée, voyant l'air contrarié et les sourcils froncés de l'héritier, sentit un goût amer lui envahir la bouche. Doucement, lentement, elle demanda :

-Et qu'est-ce que ça veut dire pour moi ?

-Ça veut dire que tu es dangereuse. Et que si mes parents l'apprennent, ils ne te laisseront pas vivre pour passer l'Epreuve.

***

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