Chapitre LX- Eternelle guerre de la faim

Salut salut! De retour un peu plus tard que prévu, je sais! Pour me rattraper, je vais essayer de publier d'ici quelques jours...

Récemment j'ai vu que de nouveaux lecteurs nous avaient rejoints alors: BIENVENUE! Rien que pour vous je vais refaire la chanson :

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Ce chapitre a été rélu alors il devrait pas y avoir trop de fautes.

J'espère vraiment voir des commentaires! (surtout que ce passage est très important pour ce qui va suivre!!!)

BONNE LECTURE!

***

La sueur coulant le long de son dos et poissant son front, le jeune ange quitta ses draps le plus rapide et silencieusement possible.

Les cauchemars ne le quittaient plus depuis des mois, depuis le début de la guerre.

Il était encore tôt, et le soleil bleuté d'hiver ne tarderait plus à se lever. S'enveloppant dans une robe de chambre rouge et bravant le froid, le jeune homme ouvrit l'une des portes vitrées de sa suite et sortit sur la terrasse, dont les dalles de pierres étaient aussi gelées que des blocs de glaces.

Mais le froid lui faisait du bien. De tout ce qui composait sa vie en ce moment, il semblait le seul à rester fidèle et régulier.

Une épaisse brume flottait au milieu de la forêt entourant le Palais et faisait disparaître les sommets aux neiges éternelles des montagnes. La nuit semblait calme. Mais lui savait que ce n'était qu'une illusion.

Non loin, au cœur de la Cunis Ignis, deux armées se reposaient, s'apprêtaient à reprendre les combats. Des hommes et des femmes se préparaient à mourir, tandis que d'autres se préparaient à se nourrir. Un festin de l'horreur, une éternelle guerre de la faim.

Et c'était lui, Aetherios Ischys, roi de Skylar, qui devait mener cette guerre.

Désespéré, il laissa tomber son visage entre ses mains, les épaules courbées. Le sommeil ne le berçait plus depuis trop longtemps, ses inquiétudes le rongeaient.

Tout comme ses pouvoirs.

Depuis que le pouvoir de Destinée avait été découvert en lui pour la première fois lorsqu'il n'était qu'un enfant, Aetherios avait vu sa vie tranquille de prince héritier disparaître. Les responsabilités qui venaient avec ce titre, avec ce genre de puissance, tenaient plus du sacrifice que d'autre chose. Une malédiction sous des airs de bénédiction.

La guerre contre les Anges de Sang avait débuté quelques mois plus tôt à peine mais elle avait déjà décimé autant de soldats que si elle avait duré des années. Jamais une force si destructrice ne s'était emparé du Royaume.

Les intentions des Ecarlates étaient claires : voler les pouvoirs d'Aetherios et conquérir Skylar par la peur et le pouvoir. Les attaques contre le Palais se multipliaient, faisaient presque partie du quotidien de la Cour. Il y avait quatre mois de cela, le père d'Aetherios s'était fait tué par un Ange de Sang, forçant son fils à prendre sa place sur le Trône à l'âge de vingt-sept ans. Le Royaume n'avait pas eu de souverain aussi jeune depuis des siècles.

Tout à coup, des mains entourèrent sa taille et une tête se posa entre ses épaules. Il ne se retourna pas de suite, profitant de la chaleur diffuse que cet autre corps lui procurait, du bien qu'il lui faisait.

-Retournes te coucher, chuchota une voix.

-Ça ne servirait à rien, tu le sais.

En un simple mouvement, Aetherios se retourna et enlaça le corps délicat tout près de lui.

Une paire d'yeux d'un vert de jade se posèrent immédiatement sur lui, l'inquiétude évidente, l'impuissance omniprésente.

Le roi laissa sa main vagabonder sur le corps de son amante, remontant jusqu'à son visage pour caresser sa joue pâle. Le soleil bleu de l'hiver ne tarderait pas à se lever, et quelques reflets argentés jouaient déjà dans les cheveux blonds vénitiens de la jeune Courtisane.

-La seule chose qui pourrait me faire dormir, c'est la victoire, reprit-il au bout d'un long silence.

-Et tu vas l'avoir ! Tes pouvoirs dépassent l'imagination, Aetherios. Les Ombres Rouges sont des ennemis dangereux, oui, mais tu peux tous nous sauver, j'en suis persuadée.

-Admettons pendant une seconde que tu ais raison...

-J'ai raison, le coupa-t-elle rapidement avant de le laisser continuer comme si de rien n'était.

-Créer la paix sera facile, mais la guerre a déjà dévasté la moitié du Royaume. Je ne serais alors plus que le monarque d'un tas de cendres.

-Alors nous nettoierons les cendres et nous rallumerons un feu si puissant qu'il brûlera pendant des siècles, je te le promets, s'exclama-t-elle en saisissant son visage dans ses paumes parfumées.

La conviction dans la voix de la jeune ange aurait put redonner confiance à n'importe quel général. Mais Aetherios n'était pas un militaire, et il savait la vérité. Le Royaume ne serait plus jamais comme avant. L'héritage des Ischys était en passe de devenir poussière. Et l'Histoire se souviendrait de lui comme de l'ange l'ayant détruit à jamais.

Ses soldats mouraient par centaines chaque jour et lui restait là, sur son balcon, à observer de loin les ruisseaux de sang former des lacs et des mers qui ne tarderaient pas à le noyer et à engloutir sa Cour.

Il ne pouvait pas former de nouveaux soldats assez rapidement, et des révoltes avaient commencé à faire rage dans tout le pays, des paysans comme des aristocrates se soulevant contre le pouvoir Royal, prêts à tout pour empêcher que leurs fils ne leur soient enlevés.

Et pourtant, la solution avait déjà fait son apparition, quelques semaines plus tôt. Skylar n'était pas seul. D'autres créatures humanoïdes et dotées d'une intelligence certaine vivaient dans des dimensions parallèles. Voyager dans d'autres mondes et faire une sélection des spécimens les plus prometteurs pourrait sauver l'armée angélique et offrir la victoire au monarque. Et pourtant, il n'en avait parlé à personne, cachant les limites de ses pouvoirs. Chaque jour, Aetherios sentait son pouvoir grandir en lui, sentait toutes les possibilités qu'il lui offrait. Mais il ne parvenait pas à se résoudre à en faire usage. Si ses propres sujets refusaient de se battre pour leur pays, comment l'Ange de Destinée pourrait-il convaincre les habitants d'une autre dimension de le faire? Que pourrait-il dire pour persuader des étrangers de lui donner leurs enfants ? De plus, il n'avait encore dit à personne que la Destinée lui donnait accès à d'autres mondes. Pour la plupart des anges, Skylar était seul dans l'univers...

Aetherios inspira profondément l'air glacé de la matinée. Ses poumons semblaient bruler dans un feu constant depuis le début des combats, et seule Lya semblait capable de le calmer. Elle non plus n'était pas au courant de l'étendue de son pouvoir, sur lequel elle lui avait posé bien peu de questions.

Il savait qu'il devait lui avouer avoir déjà trouvé la solution pour sauver le Royaume, que toutes ces morts auraient pu être évitées, mais, pour la première fois de sa brève existence, Aetherios Ischys manquait de courage. Il n'avait pas peur de faire face à ses ennemis, mais craignait le rejet de la femme qu'il aimait plus que tout. La peur lui vrillait les entrailles lorsqu'il imaginait son regard de dégout en découvrant la vérité, il craignait les mots qui pourraient sortir de sa bouche plus que la plus affutée des lames...

Mais il ne pouvait plus laisser ce secret le détruire de l'intérieur et l'écœurer de lui-même, ne pouvait plus porter ce fardeau tout seul. Avant de changer d'avis, il cracha les mots le plus rapidement possible, refusant de croiser ce regard de jade qui avait hanté ses rêves pendant de si nombreux mois :

-Je sais déjà comment sauver le Royaume... La solution est toute trouvée depuis des semaines, Lya.

Les mains de la Courtisane tombèrent le long de son corps, glaçant celui du monarque. Il parla de plus en plus vite, craignant qu'elle ne s'enfuit à toutes jambes à n'importe quel moment :

-Mon pouvoir est plus étendu que nous ne le pensions : je peux modifier l'essence de créatures qui ne sont pas de ce monde en plus de celles de Skylar ; je peux voyager à mon gré à travers les dimensions de milliers d'univers, et je peux avoir accès à tous les soldats dont nous avons besoin...

-Alors qu'attends-tu ? s'exclama soudain Lya, coupant court à ses explications.

Le choc dans ses yeux aurait pu paraître justifié, mais l'esprit torturé d'Aetherios, qui avait passé en revue toutes les options possibles, ne put que se déchainer face à ce dégout soudain. Il croyait devoir la supplier de rester, se jeter à terre et s'accrocher à elle avec désespoir. Mais les émotions qui firent surface furent bien différentes de celles qu'il attendait : colère, exaspération, frustration... Il n'en pouvait plus, et il le lui fit bien comprendre dans les secondes suivantes :

-Ce que j'attends, Lya, c'est une solution ! Une solution réelle ! Crois-tu sincèrement que forcer des adolescents à prendre part à ma guerre est la bonne chose à faire ? Ou alors peut-être que ce n'est pas ça qui te dérange ? Peut-être que c'est moi le problème : je n'ai pas le cran d'utiliser mes pouvoirs et de sauver mon propre Royaume !

Silence. Lya ne savait comment réagir face à cet explosion de rage. Elle se contenta de fixer son amant, croisant les bras sur son ventre en un geste de protection.

-Mais qu'en est-il de toi ? Penses-tu que tu aurais le courage de sacrifier toutes ces vie ? Car c'est bien de cela qu'il s'agit, n'est-ce pas ? Je manque de courage et mes sujets tombent comme des mouches car je suis incapable de les protéger. C'est bien ce que tu insinue ?

-Tu sais bien que non...

-Non, je ne sais pas ! s'écria-t-il, toujours plus fort, toujours plus effrayant. Si prendre possession de l'existence de n'importe quel être vivant était si facile, pourquoi mes pouvoirs seraient-ils si rares ? Si recherchés ?

A chaque mot qu'il prononçait, il criait un peu plus. Il hurlait presque à présent, mais personne n'était là pour l'entendre, à part celle sur qui il se déchainait violemment.

-Le ferais-tu ? Sans hésiter, sans un regard en arrière, le ferais-tu, Lya ? Choisir au hasard des milliers d'hommes et de femmes, les forcer à se battre pour une cause qu'ils ne comprennent pas, les faire mourir pour une patrie qui n'est pas la leur... ?

Les yeux emplis de larmes de Lya débordèrent enfin.

-Non. Non, je ne le ferais pas.

-Alors ne t'avises plus jamais de remettre mes remords en question, dit le roi en se dirigeant à l'intérieur, laissant le froid, le calme et l'amour de sa vie derrière lui.

Il avait des humains à sélectionner. A sacrifier.

***

Alors oui, je sais que ce chapitre est un peu court, mais tout ce que vous venez de lire aura plus de sens dans le chapitre suivant!!

D'ailleurs NOTE IMPORTANTE: le nom de famille de Sysy a été changé: ce n'est plus Uirtus mais Vasilia (je rappellerai ça dans le chapitre suivant où ça prendra plus de sens)

Je sais que vous connaissez la chanson mais je ne vais pas vous épargner la mélodie:

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The_Paula_B

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