Jamais plus elles se ne sont parlées... songe encore la cycliste, pour peut-être la millionième fois depuis que c'est arrivé. À l'instant, elle se demande encore une fois si elle a fait le bon choix. Elle aurait pu essayer de la comprendre, être tolérante... aujourdhui, elle a lâché la jalousie et ne pense plus qu'au pardon.

Une foule de souvenirs refait surface dans la tête de Nat sans qu'elle ne puisse les en empêcher. Que de joies, que de rires. Avant cette fois fatidique, elles ne s'étaient même jamais disputées. Ça a été la fois de trop, sans trop qu'elles ne comprennent pourquoi.

Un chien aboya au loin, et un merle chanta dans un des arbres environnants. Le vent se bousculait dans les cheveux de la jeune femme et celle-ci semblait voler, à une vitesse pas croyable, au-dessus de toutes ses pensées.

Un maison solitaire arriva en vue. Briques rouges, tuiles grises, buissons mal taillés, mousse envahissante : Natacha se demanda un instant si la maison en question n'était pas abandonnée. Elle prit tout de même son courage à deux mains et posa son vélo contre un muret. Puis elle s'approcha de la porte, retint son souffle quelques secondes avant de craquer : un « Ding, dong ! » résonna étrangement dans le vide environnant. La porte s'entrouvrit avant de découvrir aux yeux de Nat... Théa et un petit chien qui courait comme un fou. « Encore un hyperactif ? » se demanda la jeune femme - qui se faisait lécher le visage par un cocker curieux. Elles se prirent toutes deux dans les bras, ne tenant plus après sept ans d'absence, avant de sourire jusqu'aux oreilles. Enfin réunies... Heureuses à en pleurer.

Natacha monta derrière sa meilleure amie sur un tandem rouge flamboyant.