CHAPITRE 6

AËSTH

// Tout comme pour le chapitre 3 ainsi que le 5, j'ai mis un media en rapport avec le physique le personnage en pdv. Enfin avec l'acteur auquel je l'ai associé dans le casting. Je ne le ferai pas toujours, des fois c'est juste un gif pour mettre dans l'ambiance. Mais j'aime aussi vous donner une idée de la tête de mes personnages. \\

Le bruit de leurs pas se synchronise parfaitement et on croirait n'entendre qu'une seule personne se déplacer. La distance entre leur cible et leur position réduit à une vitesse considérable. Des jours. Depuis des jours elles attendent ici, sans oser s'introduire dans le souterrain. Des jours qu'elles calculent, observent, tracent et planifient. Sans avancer. Et voilà que quelqu'un s'y est introduit à leur place. Une discrétion à revoir, une curiosité à contrôler et un sens du danger minimisé.

Rien ne ressemblant aux jumelles. Bien trop prévoyantes, observatrices et organisées pour commettre ce genre d'erreurs. Pourquoi ? Parce qu'elles, elles ont à se cacher. Chaque jour. Chaque nuit. Toujours être en mouvement. Parce qu'elles ne peuvent se permettre d'être « courageuse », d'être « curieuse », elles ne peuvent se permettre de promener leur chevelure flamboyante au grand jour. Elles ne peuvent se permettre le luxe de la Fille aux Roses. Celui d'aller où bon leur semble, quand ça leur chante, sans craindre l'ACC. Parce qu'elles n'ont pas de protection privée. Parce qu'elles ne vendent pas la plus mystérieuse de drogues directement au sommet de la société. Parce qu'elles n'ont pas les trois quarts de la ville accros à leur substance. Aësth grince des dents dans sa course parfaite. Tout le monde connait la Fille aux Roses sans la connaitre. Certains la haïssent, d'autres l'admirent, la plupart envient son mystérieux commerce.

Elle, elle et sa sœur n'a jamais rien su faire d'autre que courir. Courir, tirer, tuer, et courir encore. Elle ne se rappelle même plus à quelle âge cette course folle à commencé. Ses parents ont toujours fui eux aussi. Emportant leurs deux filles dans leurs problèmes. Les initiant à la survie. Des rebelles, dirait l'ACC. Des rêveurs, disent les claniques. Des combattants, ils se nomment eux-mêmes. En marge de ce semblant de société. A la recherche d'un « mieux ». Aësth et sa sœur ont grandit ainsi. Apprenant à haïr leur ennemis, à méprises les claniques. Et elle, elle, cette Fille aux Roses jouent hors des règles. Elle n'a aucun groupe aux bottes, mais elle est à la botte de l'ACC. Elle appartient même à un Clan. Mais tous savent qu'elle ne fait pas de politique. Et se moque de tout « ça ». Rien ne l'amuse en dehors de ses belles roses, ses dangereuses plantes et sa précieuse vie. Tout le monde sait ça. Donc personne ne l'embête.

A l'inverse d'elle, elle, Aësth. Elle qui a toujours du fuir, vivre à l'ombre.

Et elles l'avaient enfin localisé. Ce joyau qui pourrait sauver les Rebelles de leur vie pitoyable. Et donc les sauvaient-elles. Elles qui avaient descendu par mégarde deux gardes de la seule armée active, celle de l'ACC. Elles qui avaient perdus leurs parents dans la bataille. Elles pourraient enfin retourner chez les Rebelles avec fierté. Avec LA formule.

Mais il avait fallu que le destin en décide autrement. Il avait fallu que la curiosité piquante s'en mêle.

***

« Ralentis Aësth, on approche. »

En quelques foulées, les voilà presque rampantes tant leurs mouvements sont lents, discrets et toujours aussi bien coordonnés.

« A droite, j'entends leurs bottes. »

Le sourire se creuse sur le visage de l'ainée des jumelles. Personne ici n'est aussi discret qu'elles. Tels des chats en chassent, elles se faufilent dans le souterrain plongé dans l'obscurité sans un bruit, sans une erreur.

« Là, regardent, ils l'ont coincés cette conne.

Elle l'a Attia, putain elle l'a dans sa poche regarde ! »

Instinctivement, leurs mains se rapprochent et se serrent. Leurs ventres de nouent. Un sentiment à mi chemin entre la peur et le dégout les prend. Cette idiote va-t-elle ruiner leurs vies.

« Écoute ! »

Aësth tente un pas en avant, sous les ordres de sa cadette.

Des brides de conversation lui parviennent. Un homme parle.

« Ne fais pas d'erreur Fille aux Roses. June t'apprécie, elle apprécie ta loyauté, et ta vie ne tient qu'à cela. Tu ne feras rien de cette lettre. L'as-tu ouverte ? Qu'a tu pu lire ? Rien qui ne change ta vie. Par contre, laisse-moi-t'assurer que ta vie changera si tu refuses de nous la donner. »

Silence. Atroce silence. Aësth ralentit sa respiration, pour se faire encore plus discrète. Elle espère entendre un son sortir de sa bouche, elle espère une once de rébellion. Un acte de folie courageuse. Mais elle attend en vain. Elle retourne en quelques mouvements vers l'oreille de sa sœur et murmure, effrayée.

« Elle va leur donner. Attia si on ne fait rien elle va leur donner. Ils sont entrain de menacer sa vie. Soit elle leur donne, soit ils la tuent.

A-t-on le choix ?

Non, jamais. »

Un signe invisible et silencieux est partagé. Puis leurs deux ombres quittent l'ombre. Elles s'élancent vers la salle aux lumières blafardes. Attia attrape dans sa course l'arme d'un des gardes qu'elle place dans sa ceinture, de l'autre main elle vise le garde qui s'adressait quelques instants plus tôt à Pagla. Sa sœur quant à elle est déjà en poste dans le dos du dernier garde, ceux-ci n'ont rien vu venir. Une seconde plus tard, deux d'entre eux sont abattus, le coup de feu résonne dans tout le souterrain. Et la poussière soulevée par la chute de leur deux corps créé un nuage qui s'apaise très vite. Les deux filles se tourne vers le dernier garde, celui-ci réussit de peu à se cacher derrière un mur et en quelques secondes il disparait dans l'ombre.

« Plus un geste. »

Pagla s'est redressée. D'une main elle vise Aësth avec son fidèle compagnon, de l'autre elle pointe Attia avec l'une des armes d'un des gardes morts. Amusant triangle.

« Merci pour le sauvetage surprise. Mais je n'aime pas être en positon de faiblesse. »


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top