Je m'étais habillée rapidement, enfilant une robe rose pastel au large manche. Ruri ouvrit la porte à ce moment-là et s'empressa de venir m'aider à fermer mon corset. Elle le serra juste assez pour souligner ma taille plutôt fine tout en me laissant respirer. Je me retournais pour la regarder et la remercier. Elle arborait son habituel sourire rayonnant ce qui me rassura. Elle n'eut pas le temps de me dire quoi que ce soit que Dusan entra. Il m'expliqua rapidement :
- La délégation d'Itéria vient d'arriver, il va falloir que vous vous rendiez dans la salle du trône rapidement princesse.
J'hochais la tête. Ruri attrapa une brosse et me coiffa le plus rapidement qu'elle put. Malgré la contrainte de temps, son travail fut magnifique. En sortant de ma chambre, j'avais deux tresses qui remontaient sur les côtés de ma tête pour venir s'attacher à un chignon serré. Le jeune homme qui m'attendait m'offris un regard impressionner, j'y répondis simplement :
- Ruri fait toujours un travail incroyable, quel que soit le temps qu'on lui donne.
Nous marchâmes rapidement dans les couloirs, j'espérais ne pas être en retard. Je su quand la grande porte s'ouvrit que j'avais bien fait de me dépêcher. La délégation n'était pas encore présente mais j'eu à peine le temps de m'asseoir que les gardes annonçaient leur arrivée. Je m'installais correctement sur mon siège à la gauche de la reine et les regardaient entrer. D'abord venaient deux soldats aux armures lustrées puis, un homme d'un certain âge que j'estimais être le sénéchale d'Itéria, un jeune homme, certainement le prince et enfin, de nouveau, deux soldats. Ils s'avancèrent et s'inclinèrent. Ils reconnaissaient tous ici, la légitimité du roi d'Aromas, ce qui était déjà un grand pas en avant. La dernière fois que des hauts dignitaires d'Itéria s'étaient rendus au palais, ils ne s'étaient pas inclinés et avaient été absolument horrible avec nous. Cette entrevue s'était d'ailleurs terminée par un nouveau massacre. Cette fois, j'avais foi en la paix, tout allait bien se finir. Nous pouvions enfin en finir avec cette guerre centenaire. L'homme le plus âgés se releva et débuta son discour :
- Grand roi et cours d'Aromas, je vous présente mes plus profonds remerciements pour avoir accepté notre présence en ces jours, qui vont, je l'espère, changer la face du monde à tout jamais. Nous venons pour signer une paix définitive comme jamais aucun souverain ne l'avait fait auparavant. Je suis certain que tous dans cette salle ne souhaite qu'une chose : arrêter ces massacres sans fin. Je m'appelle Agors et je suis l'humble sénéchale de la cour d'Itéria et je serai celui qui représentera l'empire lors de ces négociations pour la paix. Je vous présente également le jeune prince d'Itéria qui m'accompagne.
Le jeune homme se leva et fit une légère révérence. Il posa son regard sur moi et son expression changea étrangement. Je me redressai un peu plus dans mon siège. Effaçant toute émotion de mon visage, je souhaitais paraître la plus impassible possible. Qui voulait d'une épouse trop émotive ? Le roi descendit de son trône et s'approcha du sénéchal et du prince. Il leur sourit et les invita à rejoindre leurs quartiers en attendant la réception du soir. Ils le remercièrent et sortirent de la pièce. Lorsqu'il passa le cadre de la porte, le jeune homme se retourna vers moi et me regarda. Son sourire de travers me glaça. Il n'était pas normal et la lueur folle que j'avais rouvé dans le fond des ses yeux ne me rassura pas. Une fois partis, mon père me demanda :
- Alors ? Comment trouves-tu ton futur mari ?
Je me crispais. Comment lui expliquer qu'il me terrifiait ? Je souris le plus naturellement possible et lui répondit :
- Je suis très heureuse, il a l'air d'être un homme plaisant au quotidien.
Il reprit en vantant ce jeune homme qui était d'après ce qu'il en avait entendu et vu, parfait pour moi. Si il le pensait, tout ne pouvait que bien se passer ?
Je me levais, adressais un révérence à mes parents et sortis de la pièce. Je me retrouvais nez-à-nez avec Zion. Il parut tout aussi surpris que moi et recula violemment, manquant de tomber au sol. Je me collais à la porte fermée, heureusement fermée. J'esquissais un sourire, réel cette fois, mais le regard de mon frère me refroidi. Il avait l'air terrorisé. Ses yeux écarlates me fuyaient et cherchaient quelque chose. Comme s' il était surveillé et que le simple fait de m'approcher pouvait compromettre sa vie. Je m'écartais de la porte et il entra. Je le regardais faire, la lumière de la salle projetant son ombre dans le couloir peu éclairé par le jour. Il avait vraiment l'air fatigué de dos. Ses épaules affaissées ne trompaient personne. Les attentes que l'on posaient sur elles, étaient trop grandes. Je le savais, mais certains semblaient encore l'ignorer. Il me suffisait de jeter un simple coup d'œil sur son état actuel pour être capable de dire qu'il allait mal. Je me détournais pendant que la porte se refermait sur Zion. Nous étions deux opposés, il était destiné à briller depuis sa naissance en devenant roi et il en avait terriblement peur. Je vivais dans l'ombre depuis des années et j'avais plus que tout envie que l'on me remarque. J'en avais marre de vivre dans l'ombre du monde. Et j'avais trouvé mon opportunité, j'allais ramener la paix.
J'étais remontée dans ma chambre après cet entretien. Des questions me trottaient dans la tête, mais la plus importante m'obsédait comme jamais rien ne l'avait fait auparavant. Comment allais-je donc faire pour que le prince m'aime ? J'y avais réfléchi toute la nuit, je souhaitais que mon mariage se passe bien et pour cela, il fallait que les deux côtés soit apaisé dans la relation. Nous pourrions nous rapprocher et rendre cette obligation plus agréable pour chacun de nous. J'étais persuadée que cela pouvait marcher, c'était la première fois que j'étais aussi sûr de quelque chose. Après avoir déjeuné seule, je quittais ma chambre pour la bibliothèque. Ruri m'avait déjà parlé d'un livre qu'elle avait lu. Un livre qui l'avait aidé avec les garçons... J'entrais cette fois dans la grande pièce remplie d'ouvrage avec la tête basse. Je n'étais pas forcément fière de la raison pour laquelle je venais mais, il fallait bien le faire. Je souris à Ly Ryane et me dépêchait de commencer mes recherches. Après avoir regardé dans la moitié des rayons, je finis par le trouver. Il avait une couverture en cuir rouge, heureusement pour moi, le titre n'était pas teinté d'or. Dusan apparut derrière moi, curieux de connaître ce qui m'avait pris tant de temps à récupérer. Je le cachais rapidement dans les longues manches de ma robe, souriant étrangement au jeune homme. Il ne me posa pas de questions, mais je savais à son regard qu'il souhaitait vraiment en savoir plus. Je fis un signe d'au revoir à la bibliothécaire et me dépechait de retourner dans ma chambre. A peine avais-je posé un pied dehors qu'un sentiment de malaise me prit. Je relevais la tête vers le bout du couloir, j'y vis le prince d'Iteria. Je me redressais instinctivement. Il était suivi d'un homme qui semblait être son garde du corps. Je continuais ma route, il ne devait pas voir que sa présence me dérangeait. Et puis, cette rencontre pourrait m'offrir une discussion. Le prince passa à côté de moi et ne m'adressa pas un seul regard. J'en fus réellement surprise mais, ce qui me choqua fut le geste de son garde. Il s'était retourné et avait pointé vers moi ces deux points joints. Ce signe était une insulte, l'une des plus graves que l'on puisse adresser à un aromien : on me traité de sans forme. J'étais partagée entre la colère, la tristesse et une certaine joie. Si cet homme connaissait ce signe c'est qu'il s'était préalablement renseigné sur Aromas ou qu'il connaissait quelque peu ce pays. Malgré le fait que ce soit une insulte, cela prouvait qu'il savait des choses sur notre culture... Je ne lui en voulait pas vraiment, comme je n'en voulais pas au prince de ne pas l'avoir vu. Nous avions été leurs ennemis pendant si longtemps, il était normal qu'ils nous détestent... Je continuais mon chemin, marchant de manière droite, la tête haute. Ils ne pouvaient pas savoir que j'étais une sans-forme... Pas vrai ?
Plus tard dans l'après-midi, je décidais que l'air frais du jardin pouvait m'aider à réfléchir. Je sortis dans ma chambre et me dirigeais vers cet endroit que j'aimais tant. Après avoir passé la grande porte, je tournais vers le jardin. Aussitôt, je me sentis rassurée. Ce jardin était le poumon vert du château, la grande haie de thuya qui l'entourait le protégeait de l'agitation constante de la coure intérieure toujours pleine de monde. J'accélérais le pas, dépassant des servantes qui me dévisagèrent. Je sortais rarement et, quand je le faisais, je passais généralement par la porte arrière. J'évitais la cour pour éviter les gens, je n'aimais pas vraiment les regards qu'ils m'envoyaient. Ils savaient que j'étais différente sans vraiment comprendre pourquoi. Je secouais la tête, je n'avais plus besoin d'avoir peur d'eux, j'allais devenir celle qui allait garantir la paix. J'inspirais à fond et Dusan se rapprocha de moi. J'entrais dans le labyrinthe végétal et aussitôt, une vague de fraîcheur m'envahit. Je me détendis rapidement. Le jeune homme qui m'accompagnait le sentit et se plaça plus en retrait. Je connaissais le jardin comme ma poche, j'y avais passé toute mon enfance. Je m'avançais dans le dédale et trouvais rapidement mon chemin. J'arrivais dans la roseraie. Le parfum des fleurs assaillit mes narines. Cet endroit m'avait toujours paru être le plus magique. Des centaines et des centaines de rosiers, de toute sorte, avaient pris le contrôle de cette petite place. Entourées de hautes haies, à l'abri des regards, ils poussaient. Au milieu des fleurs sauvages, une petite fontaine de pierre brillait par sa blancheur. J'avais toujours dit qu'elle était magique, mais personne ne m'avait jamais cru. Aujourd'hui encore, j'étais sur de ce que j'avançais plus jeune. Elle avait toujours été plus blanche que nature et surtout, toujours propre alors qu'elle était inaccessible. L'eau qui s'en écoulait était claire et chantait doucement dans le silence de ce havre de paix. Je restais un moment immobile, les épines des rosiers accrochant ma robe, semblant vouloir que je ne fasse plus qu'un avec l'endroit. Le jeune homme derrière moi me fit signe de bouger. Je me retournais pour lui sourire avant d'enjamber les plantes les plus proches pour continuer ma route. A peine avais-je passé la haie qu'une voix fusa dans mon esprit :
- Attention, jeune héritière, le mal n'est pas très loin.
Voilà la dernière raison pour laquelle je pensais que ce jardin était magique, il me parlait. Pas souvent, mais quand je venais le contempler, je partais toujours avec un avertissement, un conseil. Et, très souvent, ceux-ci s'avéraient vrais. Je gardais celui-ci dans un coin de ma tête, continuant ma balade, je m'en inquiéterais plus tard. Je traversais une haie en passant par un petit chemin étroit. J'accédais ainsi à une autre petite partie plus large et dégagée cette fois. Une petite étendue d'eau se trouvait au milieu de cet espace, je voyais déjà au fond les éclats rouges des écailles de mon Ian. Je fis signe à Dusan que je voulais être seule et il acquiesça et s'écarta, passant derrière une autre haie. A peine avait-il disparu qu'un poisson sauta hors de l'eau : Lux, mon Ian. Il flotta dans les airs et vint joyeusement tourbillonner autour de moi. Je lui souris et entrais dans sa danse. Je finis par m'écrouler au sol, il passa au-dessus de ma tête, pencha sa petite tête sur le côté, me demandant silencieusement si j'allais bien. C'était rare que l'on me pose cette question, le plus souvent, c'était lui qui le faisait. Je levais mon bras pour le frôler. Son corps noir et doux me fit frémir, il enroula sa large nageoir sur ma main. Elle était rouge marbrée de bleu, je m'étais toujours demandé si dans la nature, un poisson comme celui-ci pouvait exister. Pour moi, Lux était juste surnaturelle, il ne pouvait définitivement pas en avoir deux comme lui. Mais on m'avait toujours interdit de le montrer, ma magnifique moitiée. Après tout, une princesse hybrianne avec pour Ian un poisson... Sachant que celle-ci n'avait toujours pas réussi à avoir de forme animale... C'était le déshonneur assuré pour ma famille si le monde le savait. Donc je cachais mon meilleur ami, mais peut être que ce n'était pas plus mal, cela rendait notre relation encore plus spéciale. Le visage du prince d'Itéria m'apparut soudain dans l'esprit. Pourquoi est-ce que je pensais à lui ? Toutes mes peurs me revinrent d'un seul coup, me fouettant violemment le visage. Mes yeux commencèrent à piquer et je sentais des larmes se former. Et si il l'apprenait, que j'étais une sans-forme ? Que j'avais un poisson pour Ian ? Et si il me détestait, rompait la paix à peine instaurée ? Je posais mes deux mains sur mon visage pour pleurer. La pression de ces derniers jours redescend et j'en avais besoin pour me détendre et pouvoir de nouveau penser correctement. Maintenant qu'il était arrivé au château, je ne pouvais plus faire de faux pas... Lux vint se lover dans mon coup, j'allongeais mes bras sur le sol, m'abandonnant toute entière à mes sens. J'entendais Dusan qui marchait derrière la haie, les oiseaux qui chantaient et le doux mouvement du vent sur l'eau et dans les feuilles. L'herbe sous moi me chatouillait légérement mais ce n'étais pas une sensation désagréable. Je respirais à plein poumon l'air clair du jardin, le parfum des fleurs, celui de la terre fraîche. Le ciel était très bleu aujourd'hui, pas un nuage blanc ne venait le troubler. Il semblait infini, qu'est ce que j'aurais aimé pouvoir en découvrir les limites...
J'étais rentré pour le repas du soir. J'avais pu faire un grand tri dans mes idées et j'étais plus déterminée que jamais. J'avais besoin que ce mariage marche, pour que la paix marche. C'était un besoin vital, que la paix marche. Cette guerre avait fait tant de morts, il fallait qu'elle cesse, pour le bien du monde. J'étais donc entrée d'un pas décidé dans la salle à manger. Un banquet avait été organisé pour l'arrivée de la délégation d'Itéria, mais seuls quelques invités pouvait y participer, ce qui allait si dire devait rester dans un petit cercle de personnes. Mon père savait que certains étaient contre cette paix et il redoutait une attaque contre eux. Il avait tout de même prévu de l'annoncer officiellement lors du bal du solstice de la lune rouge. Le risque d'attentat n'était pas exclu mais il serait fortement réduit par la soudaineté de la nouvelle : le roi n'avait prévenu personne à part ceux qui seraient présents aujourd'hui, qui était, en principe, des gens de confiance. Le repas se passa étonnamment rapidement. J'avais dû faire abstraction du regard du prince d'Itéria et celui de mon frère. L'un curieux et l'autre inquiet. Je ne m'en étais pas soucié et j'avais attentivement écouté les conversations. Je voulais en savoir plus, cela m'aiderait peut être pour mon futur mariage et ma vie dans ce pays si différent du mien. J'étais sortie dans les premiers, complètement épuisée. Mais, devant la porte, je ne vis pas Dusan. Je le cherchais du regard un moment, mais, dans le couloir peu éclairé, il m'était difficile d'y voir quoi que ce soit.Je décidais d'attendre un peu, il ne devait pas être loin. Les battants derrière moi s'ouvrirent. Je ne pris pas le temps de regarder qui sortaient, trop occupé à me demander où pouvait bien être mon garde du corps. Une voix grave prit lentement la parole :
- Princesse ?
Je repassais dans ma tête la liste des invités, cherchant à savoir avant de me retourner qui était cette personne. Malheureusement, j'étais incapable de m'en souvenir, il devait venir de la déléguation. Je fis volte face et trébuchais de surprise en découvrant le prince d'Itéria. Il avait un petit sourire en coin, mais étonnement, c'était plutôt charmant. Il avait de cours cheveux noir parfaitement coiffé. Mon regard tomba sur ses yeux et encore une fois, je manquais de me faire happer par ces des océans bleu glacier. Il reprit la parole :
- Alors nous allons nous marier ?
Je restais silencieuse. Je ne savais que répondre à cette question. Il se rapprocha de moi, diminuant drastiquement l'espace entre nos deux corps. Je me perdais dans ses yeux si assurés. Mon souffle s'accéléra.
- Aurez-vous le courage de devenir ma Kristis ?
Il s'écarta, le sourire qu'il avait grandissait en constatant que je rougissais. Il venait de me demander quelque chose que je ne pouvais refuser. Il le savait. Je laissais échapper un petit rire, ce qui le fit d'autant plus jubiler.
- Je m'en suis bien sorti ?
- Je crois ne pas comprendre votre question ?
- N'est-ce pas la demande ultime pour les Aromiens ?
- Vous vous êtes bien renseigné prince.
- Je ne voulais pas faire de faux pas devant ma future reine.
Je rougis encore plus. Il avait vraiment appris ce genre de choses ? Kristis est le nom de notre ange de l'amour. Demander à une femme de devenir sa Kristis est une proposition de mariage. Mais pas d'un mariage comme les autres, d'un mariage sans pareil, heureux et éternel. On ne l'utilisait que lorsque l'on était sûr de pouvoir remplir ces deux conditions. Il porta sa main à ma joue, remplaçant une mèche de mes longs cheveux bruns derrière mon oreille. Il me chuchota :
- A vrai dire, je préférerais que vous deveniez mon Atrésis... Mais c'est à vous de décider...
Je n'eu pas le temps de répondre, il s'écarta et s'éloigna vers sa chambre. Je restais seule dans le couloir vide. Son Atrésis... Il voulait que je devienne sa déesse guerrière ? Cela n'avait aucun sens... Pour Kristis, je comprenais mais là...
Dusan me sortit de mes pensées en me touchant légèrement l'épaule de sa main gantée. Voilà des heures que j'étais assise sur ce banc à réfléchir. Après le banquet, j'étais rentré dans ma chambre et m'étais couchée aussitôt. La fatigue m'avait brutalement assommée. Quelques jours étaient passés et je n'avais que rarement croisé le prince d'Itéria, j'avais l'étrange impression que Dusan n'y était pas pour rien. Ce matin par exemple, il m'avait brutalement fait tourner dans un couloir et je suis presque sûre d'avoir entendu la tonalité particulière d'un langage étranger. J'en avais déduit que c'était des membres de la délégation d'Itéria, très certainement le prince, il était l'un des rares à se balader dans le palais quotidiennement. Je ne comprenais pas vraiment le comportement de mon garde du corps. Pourquoi semblait-il souhaitais m'éloigner le plus possible de l'homme avec lequel j'allais devoir me marier ? A croire qu'il ne voulait pas que cette paix marche... Je me levais, il me demandait de rentrer. De gros nuages noirs avaient couvert le ciel bleu. L'air s'était rafraîchi et chargé d'humidité. La nuit tombait. Je serrais les pans de ma cape légère contre mes bras et emboitais le pas à Dusan. Je montais dans ma chambre et y restais pour le reste de la journée et de la soirée. J'avais un nouveau livre que je souhaitais lire au chaud dans mon lit. C'était mon grand plaisir, lire, seule, dans ma bulle alors que la pluie tapait au carreaux. Après un rapide dîner, je me plongeais dans ma lecture. L'histoire d'un jeune homme qui sauvait le monde contre des monstres. Alors que je le posais sur ma table de nuit pour dormir, je vis une petite feuille de papier qui sortait de la couverture. Intriguée, je récupérais l'ouvrage et l'ouvris de nouveau. Je passais mes doigts sur la tranche ouvragée. J'attrapais la petite feuille, tirant délicatement dessus. Après quelques efforts, elle finit par tomber sur mes draps. Je la pris doucement, l'ouvrant avec précaution. C'était une sorte de lettre, adressée au lecteurs par l'auteur. Je fus prise d'une excitation étrange et continuais frénétiquement ma lecture. L'écriture soignait s'étaler sur toute la page blanche. Rapidement, la joie de la découverte disparu. L'auteur expliquait qu'il allait mourir pour avoir écrit ce livre. Les monstres dont-ils étaient questions à l'intérieur de l'ouvrage étaient réels. Ils avaient existé, mais ils avaient été éradiqué, maintenant, parler d'eux était taboue. La lettre se terminait par une phrase non finie et une tache de sang dans laquelle on pouvait distinguer une empreinte. Ce n'était pas une blague, l'auteur avait authentifié ce court écrit. Je la reposais sur mon lit, abasourdie. Une autre espèce intelligente ? Pourquoi l'aurait-on éradiquée ? Elle devait certainement représenter un danger... Mais pourquoi n'étais-je pas au courant ? Peut-être que personne ne l'était... Je tournais et retournais cela dans ma tête avant de conclure qu'il fallait que je dorme. La nuit me portera sûrement conseil...
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