CHAPITRE I - Éveil

Un jeune enfant ouvre les yeux sur la voûte céleste, parsemée d'étoiles brillant sur une sombre toile. Il sent l'herbe caresser sa peau et le vent effleurer son corps. La douce chaleur d'un feu étincelle à ses côtés. Sa tête lui fait mal. Il se relève, et aperçoit une toute jeune fille devant lui, qui le regarde. Ses cheveux roux et bouclés, ses yeux bruns et son teint clair lui font penser à la flamme qui crépite au milieu des ténèbres. Voyant le garçon désorienté, la fille murmure tout bas : « Salut. »

L'enfant, toujours troublé, ne répond pas. La fillette reprend donc : « Tu t'appelles comment ?

— Eli. Où est-ce que je suis ? Qui es-tu ?

— Moi ? J'sais pas. Appelle-moi comme tu le souhaites !

— D'accord. Hum. Penny ?

— J'aime beaucoup ! »

Le garçon observe autour de lui. La nuit noire l'empêche de voir quoique ce soit en dehors du feu, mais l'éclat de la Lune trahit la cime des pins.

« Que faisons-nous au milieu de la forêt ?

— Aucune idée, Eli. J'aime bien ton prénom, il est rigolo ! »

Eli se sent gêné, mais il apprécie la sympathie de cette jeune fille. Soudain, elle se lève et pointe du doigt l'horizon : « Regarde ! »

Le soleil perce à travers les arbres et projette mille rais de lumière étincelants, d'abord d'une rougeur macabre, mais ensuite, d'un rose magnifique, évoquant la couleur du champ de fleur qui se révèle autour d'eux à mesure que le jour se lève. Eli se redresse, et sur ses deux pieds, il observe le monde qui se dévoile à la lumière. Le pré fleuri, la forêt de pin, et plus loin, d'immenses plaines et les montagnes de l'horizon. Le garçon interroge de nouveau Penny : « Que fait-on ici ? Tu ne te souviens de rien ?

— Non, mais c'est un endroit magnifique !

— Tu n'as pas de parents ?

— Et toi ? »

Eli marque un silence. Lui non plus ne se souvient de rien. Il a cette étrange sensation d'avoir toujours vécu ici, tout en se sentant tel un étranger. Il reprend : « Bon. Alors que faisons-nous ?

— Je sais ! On pourrait aller jouer dans la prairie, en dehors de la forêt !

— Je te suis, Penny. »

Les deux enfants se mettent en marche. Mais durant cette dernière, le garçon réfléchit, pense, essaye de se souvenir. Mais se souvenir de quoi ? Plus le temps passe, et plus sa quête de réponse lui semble vaine, et ses questions inutiles. Il est vrai, pense-t-il, que ce monde qu'il explore avec sa nouvelle amie est magnifique. Le ciel éclate de toutes les teintes de bleu, l'herbe est si verte et douce, le vent calme et agréable, les arbres vivent et les fleurs éblouissent de teintes et de coloris. Cependant, il y a un défaut du paysage que Penny semble vouloir ignorer avec insistance. Un détail qui n'a pas échappé à Eli. Dans les collines lointaines, derrière les deux enfants, il y a une silhouette noire qui les regarde.

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