XXIII
/Quelques phrases de la partie 2 du chap précédent #22~
Son ton autoritaire me fit fermer ma bouche et continuer de courir –enfin, trottiner, comme je détestais courir, quoi que après ce qu'il venait de se passer, j'avais peur, alors je courais-.
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Nous traversâmes les couloirs, les bruits de nos pas résonnant, notre souffle lourd. Nous arrivâmes alors dans un couloir que je n'avais jamais emprunté. Il y avait plusieurs portes. Toutes avec un système de sécurité, comme la mienne. Herykler me demanda de m'arrêter et passa devant chacune des portes.
Il parlait à quelqu'un à travers chacune d'elle. Mais je ne pouvais pas percevoir ce qu'il disait, comme je m'étais stoppée bien avant, trop loin de lui quoi.
Quand il fut arrivé à la dernière porte, un fracas gigantesque lointain nous fit sursauter. Puis, il y eut des pas. Des pas pressés. Et des cris. Tout ceci se rapprochait. Herykler se rapprocha à pas lents, tendant l'oreille.
Soudain, nous pûmes clairement distinguer ce que disait la voix. Elie. On criait Elie. Wino criait Elie.
Les yeux s'agrandissant, Heryk courut à mes côtés et m'entraîna avec lui, reprenant le chemin vers ma chambre.
« Il faut... Il faut qu'on se dépêche ! Wino a dû détruire la porte ! Il te cherche, Elie ! Il te cherche ! »
Je ne disais rien, je continuais de courir, la peur en moi. Savoir que quelqu'un vous poursuit est une sensation horrible. HORRIBLE.
Les pas et les cris se rapprochaient de plus en plus. Le stress montait de mon côté, mais aussi du côté d'Herykler. Ses mains tremblaient, de la sueur gouttait de son front et il respirait fort. Pourquoi craignaient-ils tous autant Wino ? Certes, il faisait flipper et tout ça mais je ne comprenais pas pourquoi ils voulaient l'empêcher de me parler. Peut-être qu'il était comme Yael ?
Le temps de me poser ces questions, nous avions déjà traversé un nouveau couloir pour enfin atterrir devant la porte de ma chambre.
« Fais le code, m'ordonna Heryk.
-D'accord. »
Je me précipitai sur le cadrant et tenta de me rappeler de la combinaison. La peur me paralysait, j'en oubliais les chiffres.
Soudain, on put entendre clairement les cris de Wino.
« Elie !!! ELIE !!! ATTENDS-MOI !!!
-Fais ce putain de code !, hurla Heryk entre ses dents en sortant son couteau. Dépêche-toi !
-Oui, oui...
-WINO !!!, criaient des voix au loin. ARRÊTE !!!
-Il se rapproche ! Bouge !!! »
Je m'appuyai contre le mur, fermant les yeux, m'efforçant de me souvenir de ce foutu code à chiffres. Raaaaaah !!! C'était quoi déjà ?!
Je m'en souvins alors et relevai la tête, riant dans ma tête. Il n'y avait aucun code. C'était une empreinte digitale. La mienne.
Je passai le code d'un effleurement et un tableau demandant une empreinte apparut. Je plaçai mon doigt et la voix robotique parla.
« Elie Gliver. Empreinte acceptée. »
Un bruit métallique se fit entendre. Herykler me regarda et m'accorda un léger sourire. Nous nous reculâmes légèrement, et la porte se déverrouilla, alors qu'un son de vibration raisonna je ne sais où. Je me dépêchai de l'ouvrir et nous pûmes pénétrer dedans.
Quand Herykler l'eût refermé, je fis l'autre code pour la verrouiller de nouveau. Le bruit métallique recommença mais à l'envers cette fois-ci.
Je me reculai, la peur commençant à s'évacuer peu à peu. Heryk rangea son couteau à sa ceinture. Nous pûmes reprendre notre souffle tranquillement, n'entendant plus les cris de Wino. Nous étions soulagés.
Le jeune homme avec moi se courba en deux, mettant ses deux mains sur ses jambes et souffla un grand coup.
« On est en sécurité. C'est bon », assura-t-il.
Il jeta un œil vers moi avant de sourire et de se relever.
« Pourquoi tu me regardes comme ça ? »
Je secouai la tête. Je ne l'avais pas remarqué, mais je le fixai avec de grands yeux. Je faisais ça avec Noah. Avant...
Heryk pouffa silencieusement et se balada dans les pièces qui m'étaient destinées.
« C'est drôlement bien réussi. On a fait du bon boulot avec les autres. Tu aimes, alors ?
-C'est tout à fait mon style, quoi qu'un peu trop bling-bling. »
Nous sourîmes, à la limite du rire. Sans savoir vraiment pourquoi d'ailleurs. Heryk envoyait de bonnes ondes, je me sentais mieux avec lui qu'avec les autres. C'était bizarre. Son sourire était réconfortant, à lui aussi. Enfin, jusqu'à présent, tous ceux que je trouvais « sympa avec un sourire rassurant » étaient tous des psychopathes. Il ne fallait pas l'oublier.
Le jeune homme se recula et tomba dans un des fauteuils du salon qui m'était destiné. On aurait dit un sac de patates. Véritablement. Pour ma part, je me reculai d'avantage puis me stoppais, ne cessant d'avoir un regard sur la porte, et sur Heryk. Celui-ci ne décrochait pas son sourire, ni son regard de moi.
« Fais comme chez toi, hein !, s'exclama-t-il soudain. Prends un livre par exemple, parce que ça risque d'être long. »
Il se frotta les yeux.
« Hum... Oui, d'accord... »
Il sourit de plus belle. Je me dirigeai vers la grande bibliothèque en bois et choisis un livre au pif. Je jetai un œil à la couverture : « Séquestrée ».
C'était une blague ? Non ? Bah elle était de très mauvais goût Sérieusement ? Je paris que si je cherchais encore un peu, je tomberai sur "Comment se tenir à carreaux face à ses agresseurs", ou « Le kidnapping pour les nuls ».
Je passai un regard rapide sur la tranche des autres livres et je pus lire un peu de tout. J'avais juste pas de chance de tomber sur celui-là. Un attira mon attention : « Help ».
Oui, j'avais besoin d'aide mais je ne sais pas, j'eus envie de le prendre. Je reposai alors l'autre et pris celui-ci. Je me rendis alors en direction de ma chambre, quand soudain, pour la cinquième fois au moins, j'entendis des vibrations. Je tendis l'oreille.
« Nils ? Ouais c'est bon, on est dans la chambre... Ouais, on a entendu. Vous l'avez rattrapé ?... A coups de batte ? Sérieux ?, rit Heryk en se tordant dans le fauteuil. Rheum, rheum..., toussa-t-il alors. Oui, oui... Bien sur, Nils. Oui... d'accord. On fait ça. Je...Ok, ok... Vous me ferez signe ? Ok. A plus. »
Heryk raccrocha son portable et le rangea dans sa poche arrière de pantalon, se levant du fauteuil.
« Bon, je crois qu'on va devoir rester ensemble un petit bout de temps, m'annonça-t-il. Tous les deux. »
Mon corps frissonna de nouveau alors que je m'asseyais sur le rebord de mon lit. Je ne voyais pas le jeune homme mais je pouvais deviner un sourire abominable sur son visage. Je serrais mes mains sur le livre en l'ouvrant.
Les pas de Heryk résonnèrent et s'approchèrent de ma chambre. Il s'appuya alors sur l'encadrement de celle-ci et pencha sa tête sur la côté. Le sourire que je devinais était en effet bien ancré sur son visage.
« Sympa ta chambre, déclara-t-il. Je me souvenais pas qu'on avait mis ce bureau. Ça donne un petit côté studieux. »
Son sourire s'agrandissait. Mes poils s'hérissaient de plus en plus. Le silence était lourd.
« Y'a de quoi boire ici ?, déclara Heryk en regardant derrière lui. J'ai soif.
-Hum... Dans la salle de bain, balbutiais-je la tête baissée.
-Super. »
Il disparut derrière le mur. Je pus entendre ses pas s'éloigner et grimper les marches vers le paravent.
Mes mains tremblaient sous le dessous du livre que j'avais prit. Je tentais alors de souffler et de reprendre mon calme, posant mon regard sur les lignes de mots.
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Nouveau chapitre les amis ~
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