LXVIII
[On dirait bien que c'est mon comeback, right? ♡]
/Quelques phrases du chap précédent #67~
Ils étaient prêts à en découdre. Ils allaient tous les faire payer. Même si il fallait tout faire sauter. Ils savaient comment toute cette histoire allait se terminer. Le chef supérieur et ses agents ne savaient pas à qui ils avaient réellement à faire.
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Mon cœur ne cessait pas de s'emballer de plus en plus chaque seconde qui passait. La neige brouillait un peu ma vue. Mes larmes aussi. Les mots de Nilson résonnaient encore dans ma tête. Ils étaient vivants.
« Qu'est-ce que..., grogna l'homme au masque de chair juste à côté de Milan. QU'EST-CE QUE C'EST QUE CE BORDEL ?!
-Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?, reprit mots pour mots Nilson. Eh bien ce bordel, c'est nous.
-ET ON VIENT POUR VOUS NIQUER, BANDE DE GLANDS !, hurla Taleb à l'opposé dans un autre mégaphone.
-Rrrrh... Taleb..., répliqua entre ses dents Shey.
-Mais laisse-moi le...
-Bon, répliqua rapidement Nilson après qu'on ait retiré l'objet que tenait Taleb. Je crois que vous êtes pris au piège, les gars.
-Comment est-ce possible ?!, s'énerva l'homme en noir sous son masque. Mes agents vous ont tués ! Par le feu et par les balles ! Vous êtes censés être tous morts ! TOUS !
-Bah, on dirait que c'est loupé. N'est-ce pas ? », se réjouissait le leader des Rôdeurs.
Les agents du chef supérieur sortirent leurs armes à feu et les braquèrent sur les ombres des Rôdeurs à travers la neige.
« Oulalah ! N'allez pas si vite en besogne. Vous êtes sûrs de vouloir faire ça ?
-Qu'est-ce qu'ils manigancent ?, murmura d'un ton contrarié un agent près de Jeremy.
-Regardez bien autour de vous. Et réfléchissez. Vous voyez tous ces petites diodes rouges qui clignotent ? Bien. Alors ? Vous savez ce que c'est, pas vrai ?
-Des explosifs, chuchotais-je en jetant des coups d'œil partout. Ils ont mis des explosifs tout autour de nous...
-Des explosifs, déclara un autre agent. Chef ! Ils ont mis des...
-OUI, J'AI VU.
-Une seule pression, annonça Nilson. Juste une seule, sur l'écran de notre tablette, et BOOM. On saute tous. Vous. Nous.
-Et eux aussi ? Ah. Vous me faites rire. Vos protégés vont crever aussi si vous appuyez. Vous êtes vraiment débiles.
-C'est là que tu te trompes, chef, s'exclama le leader. Nous n'en avons plus rien à foutre. Plus rien. Si il faut les faire sauter pour vous buter, on le fera. On a compris trop tard votre petit jeu. Je ne sais pas ce que vous faites avec les corps morts des personnes que vous nous demander d'enlever, mais sachez que nous ne voulons plus vous servir. Alors on est prêts à tout faire sauter. Le repère, la forêt, la montagne, vos sales gueules, les notres et même celles de nos cobayes. Et ouais. »
Plus personne ne bougeait. Je réfléchissais à toute vitesse. Ils voulaient vraiment tous nous exploser ? Vraiment ? Non. Non.
Jeremy me lança des regards inquiets. Un des agents qui le tenait pointa le canon de son arme sur le crâne roux de mon ami.
« Vous bluffez. Vous tenez trop à vos petits bijoux. On le sait très bien. Grâce aux vidéos. Alors j'vais appuyer sur la détente. Et on va voir.
-JEREMY ! », hurlais-je avant de recevoir une grosse main gantée sur le visage pour me faire taire.
Le coup partit avant même que je n'ai pu reprendre mon souffle.
Les yeux fermés, mes larmes continuaient sans cesse de dévaler mes joues.
Le corps de l'agent s'écroula au sol, et une mare de sang se forma depuis son crâne. Transpercé avec force par une balle.
Jeremy avait arrêté de respirer et ses yeux étaient exorbités. Choqué.
« Merci Yael.
-Avec plaisir, pouvait-on entendre depuis le mégaphone de Nilson.
-Vous ne les touchez pas. Compris ? Vous êtes cernés.
-TIREZ !
-Tututut. »
Des explosions furent déclenchées côté forêt. Des cris se firent entendre. Des corps tombèrent au sol. Un puissant vent glacial vint nous fouetter à cause de la force des explosions. Puis personne ne bougea.
« Voilà. C'est mieux, conclue avec jovialité Nilson.
-Bande de...
-Pas de grossièreté, enfin.
-Comment pouvez-vous être vivants ?! Mes hommes vous ont tous abattus !
-Nos tours vous ont plu on dirait, rétorqua de l'autre côté Keith.
-Vos tours ?!
-Ouais. Et vous pouvez dire merci à U.R pour son beau travail. Mais surtout à Kyron. Vous savez, celui que vous avez décidé de tuer il y a peu de temps. Notre médecin. Et surtout notre ami. Notre frère. Votre spectacle est surtout dû grâce à leur génie.
-Explique Keithie, ils doivent rien piger là, rétorqua un peu plus loin Shey.
-Les corps sur lesquels vous avez tiré tout à l'heure, et bien c'étaient des faux. Des sortes de robots. Avec une forme humaine. Bien faits, non ?
-Des robots ?
-U.R et Kyron les ont conçus secrètement. Et notre petit génie de mécano les a activé tout à l'heure. Pour vous trompez. Notre second plan semble avoir bien fonctionné. Héhé !
-Mais... MAIS...
-Vous n'aviez aucune image. Donc vous n'aviez pas conscience de leur existence.
-Des faux-corps..., pensais-je. Comme ceux que Kyron faisait et envoyait à leur chef supérieur à la place de... bah de nous...
-Ils vous bernent jusqu'au bout, déclara Jeremy avec la tête baissée mais le sourire jusqu'aux oreilles.
-Fais-le taire. »
Jeremy eut la tête écrasée contre la neige. Déjà bien amoché auparavant, quelques gouttes de sang gouttèrent de sa bouche pour tâcher la blancheur de la neige.
Je voulus serrer les poings mais je ne sentais toujours pas mes bras, ni mes mains. Mes yeux étaient toujours fermés. Quelque chose en moi disait qu'il ne fallait pas les ouvrir de nouveau. La peur surtout.
« Les faux-corps. Robots. Ha. Vous n'êtes qu'une bande d'incapables de toute manière. Vous allez voir que vous allez le regretter.
-C'est ça. Parlez, parlez tant que vous le voulez. Vous êtes foutus. »
Je sentais la colère monter près de moi. Les agents cagoulés et leur chef devenaient de plus en plus tendus. Un seul geste, une seule tentative pour atteindre les Rôdeurs ou bien nous, et nous explosions tous.
« Qu'est-ce que vous attendez bon sang !, pensais-je à en serrer les dents. Appuyez sur ce putain de bouton, qu'on en parle plus ! On est tous fichus de toute manière !
-Je sais que vous avez des plans bien plus intéressants qu'éliminer nos cobayes. Pourquoi être venus alors ?
-Pour effacer vos sales têtes. Pour vous enterrer de mes mains. Vous m'avez déjà trahi dans le passé. Et vous en avez payé les frais. Hein, Nilson ?
-Ferme-la.
-Viens-en aux faits, s'impatienta Yael à côté de son leader.
-Je n'ai plus besoin de vous. C'est fini. Vous ne m'êtes plus d'aucune utilité. Les trafics de corps entre nous n'allaient plus se faire. J'ai trouvé un autre filon pour mon affaire.
-Trafics de corps... Mon dieu, c'est pas vrai..., me disais-je. Alors c'était ça, le sang au sous-sol ? Les traces de roues ? Qu'est-ce qu'il fait avec ces pauvres cadavres d'innocents ?
-Tant mieux. Nous comptions vous laisser tomber. Nous en avons marre de tout ça.
-Vraiment ?, ricana l'homme au masque et à la voix modifiée.
-Calme-toi, connard, ou... BOOM », menaça Nilson.
L'homme se calma immédiatement et la tension fut plus forte que jamais.
De mon côté, j'avais ouvert les yeux de nouveau, et je baladais mon regard autour de moi. La neige tombait toujours. Nous ne voyions toujours pas mieux les Rôdeurs qui nous entouraient. Jeremy était toujours au sol, les cheveux et le corps immaculés de particules de neige.
Je ne savais pas comment allait Alma. J'avais peur pour elle. Dans ce froid inhabituel, elle devait être encore plus congelée que moi.
Fatiguée et blessée, ma vision se troublait parfois, me laissant juste le temps de cligner des yeux avant de retrouver une vue stable.
« J'ai un marché, déclara le leader des Rôdeurs sûr de lui.
-Un marché, hein..., marmonna le chef supérieur.
-Nous ne ferons rien exploser. Et nous allons vous laisser partir. Mais en échange... »
Je relevai la tête pour tendre un peu plus l'oreille.
« Nous voulons que vous laissiez toutes vos armes ici, et que vous laissiez tous nos cobayes sur place. Nous voulons TOUS nos cobayes. Soit Alma, Elie, Jeremy et Milan. Alors ?
-Tu n'es qu'un pauvre petit merdeux...
-Alors ?, répéta plus fortement Nilson.
-Alors..., soupira l'homme au masque de chair. Alors... »
Il serra ses poings discrètement. Je percevais sa colère et sa rage contre les Rôdeurs. Cependant, quelque chose d'autre parsemait son aura. Souriait-il sous son masque ? J'en avais l'impression. Une sorte de sourire satisfait.
Le chef supérieur leva les bras au ciel et ricana.
« Vous ne savez pas à qui vous avez à faire, bande d'ordures ! Vous allez regretter. »
Il tourna les talons vers les véhicules les plus éloignés. Les véhicules des agents, semblerait-il.
« J'accepte ton marché, Nilson. Mais je vous retrouverai tous. Toi, tes larbins et tes cobayes adorés. Et j'aurai vos corps en ma possession. Cachez-vous tant que vous le voulez, je vous dénicherai. »
Il ordonna ensuite à ses hommes de balancer toutes leurs armes au sol. Dans un boucan, la neige reçut des kilos et des kilos d'acier d'un seul coup.
Sous la surveillance sans faille des Rôdeurs, le chef supérieur s'avança alors vers ses véhicules au loin et ses agents le suivirent. Ceux qui me tenaient me lâchèrent immédiatement et je m'effondrai au sol. Milan et Jeremy furent laissés au sol, les flocons les recouvrant de plus en plus.
Tout le petit monde embarqua, les moteurs démarrèrent, comme éloignés de nous. Puis les véhicules s'enfoncèrent dans la forêt enneigée.
Libérée de l'emprise des deux agents, je me sentais légère. Les cheveux et les vêtements trempés, je ne contenais plus mes larmes. Je savais qu'elles pouvaient gelées avec ce froid, mais qu'importe. Je n'allais pas mourir tout de suite.
Non loin du repère, j'entendis derrière moi les pas pressés de plusieurs personnes.
« Elie ? Elie c'est toi ?, hurla derrière moi une voix.
-Qui est-ce... Qui..., chuchotais-je complètement perdue.
-Elie... »
Nilson se planta devant moi et s'accroupit. La neige se calmait mais ma vision se troublait encore.
« Tu es blessée. Mon dieu, Heryk ! Ils vont avoir besoin de soins ! »
Il me passa sur les épaules une fine écharpe pour me réchauffer un peu et posa ses mains sur mes joues.
« Tu es glacée. Allez, viens. C'est fini, on va aller au chaud.
-Vous êtes en vie..., fis-je avec le sourire. Merci d'être venus. »
Le leader des Rôdeurs m'aida à me relever. Je ne pouvais pas marcher à cause de ma jambe. Les balles étaient bien enfoncées.
J'entendis Heryk non loin de nous qui hurlait à quelqu'un de venir l'aider. Nilson me ramenait en direction du repère en flammes.
« Juan... Et... Et Hyunsu sont morts, Nils..., pleurais-je.
-Je sais. Et Jaden aussi.
-Jaden ? Oh merde...
-Il nous a tous alerté à temps. On lui doit beaucoup. »
Au moment où j'allais répliquer, il y eut comme un sifflement rapide. Alors, une nouvelle douleur, bien plus brève mais très vive, me saisit.
« Elie ? »
Je me stoppais et tournais la tête lentement là où j'avais mal soudainement. Mon bras le moins blessé se leva et ma main attrapa d'un geste rapide l'aiguille qui venait d'être plantée dans mon épaule, trouant l'écharpe.
« Putain... N-Nilson...
-Qu'est-ce que... ? Oh merde. SARBACANE ! ILS ONT DES SARBACANES ! »
Mes muscles me lâchaient peu à peu. Mon corps s'écroula alors sur Nilson. Il me prit alors dans ses bras pour m'emmener plus près du repère et me déposa au sol, contre la neige.
Je sentais un liquide se déverser dans mon corps. Cela me piquait. Me démangeait. Puis me piquait de nouveau.
Ma respiration se ralentissait, et mes muscles se tendirent d'un seul coup.
« Elie... Elie... »
On m'appelait. Les voix étaient si lointaines. Mais les Rôdeurs étaient bien là pourtant.
Nilson restait au dessus de moi, inquiet. Il désigna du doigt une voiture restée cachée.
« Ils ont... Avec eux... Sarbacanes... Du poison... Non ? »
Je ne comprenais que la moitié des phrases.
Heryk apparut alors au dessus de moi. L'air terrifié.
« Elie... Tu m'entends ? Si tu m'entends, serre ma main deux fois. »
Sa main se glissa rapidement dans la mienne, froide. La sienne était si chaude. Des frissons parcouraient mon corps engourdi.
Un. Deux. Heryk sourit légèrement et passa son autre main sur mon visage.
« Ca va aller. On va... On va faire ce qu'on peut pour retirer le poison. »
Il me sourit alors un peu plus mais fronça les sourcils.
« Elie ? Elie ! Reste avec moi ! Rouvre les yeux, Elie ! Serre ma main tant que tu m'entends, d'accord ! Elie, aller Elie, serre ma main bien fort. Elie ! Elie... El... »
Sa voix diminuait. Son visage s'effaçait. Après quelques secondes, je ne percevais plus rien. Rien. Enfin si. J'entendais mon cœur battre. Au loin.
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N°68~
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